Georges Frêche : l héritage sans partage
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Georges Frêche : l'héritage sans partage , livre ebook

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Description

L'ombre de Georges Frêche plane sur les municipales 2014 à Montpellier. Près de quarante années de pouvoir exercé avec vigueur, parfois avec excès, ça laisse des traces. Un parti socialiste en lambeaux. Des héritiers divisés. Des gardiens de la mémoire à l'affût d'un mandat.

Trois socialistes, peut-être quatre ou cinq pour un fauteuil. Hélène Mandroux sortante et partante pour une reconduction. Le Président de l'Agglomération, choisi par ses pairs, veut la mairie et l'Agglo. Premier déclaré, Philippe Saurel laboure le terrain. Les Ecologistes comptent bien tirer les marrons du feu. La droite se prend à rêver d'une revanche.



Nourri d'anecdotes, d'intrigues mémorables, de petits faits et de grands événements, ce livre présente le décor et les acteurs d'une épopée entre comédie et tragédie.

Ce livre d’histoire immédiate et d’analyse politique souligne la constitution d’une « classe d’élus » et la professionnalisation de la vie politique depuis les années 1970. Le cumul des mandats, de plus renouvelables à vie et la maîtrise par les élus du processus de désignation des candidats ont vidé la démocratie de sa substance. Résultat: la progression constante des abstentionnistes. En 1977:28000 électeurs défaillants à Montpellier, en 2008:près de 64000 abstentionnistes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 avril 2014
Nombre de lectures 25
EAN13 9782350685427
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dominique Porté
Frêche, l’héritage sans partage
Montpellier municipales 2014 : renouveau ou séisme
Les sciences politiques aux éditions Cairn :
Paradoxes en Languedoc Roussillon, Georges Roques.
Georges Freche, l’héritage sans partage,
Dominique Porté
Les Béarnais en politique,Jean-François Bège
EXTRAITDUCATALOGUECAIRN:
La mer console de toutes les laideurs,
Marie Darrieussecq, 2012.
La vie au Pays Basque au temps de Napoléon III et d’Eugénie,collection La vie au quotidien, Marie-France Chauvirey
e La vie en Béarn au XVIII siècles,collection La vie au quotidien, Christian Desplat.
La vie en Espagne chrétienne à la fin du moyen Âge,collection La vie au quotidien, Béatrice Leroy,
e La traite bayonnaise au XVIII siècles,Jacques de Cauna et Marion Graff
Les Républicains espagnols, la rétirada,José Cubero
Henri IV roi de la paix,
Christian Desplat et Mayana Itoiz
Ravaillac, le fou de Dieu,
Janine Garrisson
Voyage de M. de Malesherbes dans le sud-ouest,
L’ours et les brebis,
Etienne Lamazou
Richesses naturelles des Pyrénées,André Imbert
Pierre Tucoo-Chala
Dominique Porté
Frêche, l’héritage sans partage
Montpellier municipales 2014 : renouveau ou séisme
DU MÊME AUTEUR :
Histoire de Montauban,sous la direction de Daniel Ligou, en collaboration, Éditions Privat, 1984.
La Communication des villes – Des maires et des images,Éditions Milan, 1988.
Montauban, les sens de l’Histoire,
avec Didier Taillefer, Éditions Midia, 1994.
L’Antisémitisme à l’Université. La responsabilité des intellectuels,1930 et 1940, années Éditions Singulières, 2007.
Putain de Carlos,Éditions Singulières, 2011.
La comédie de Montpellier
« L’histoire n’est pas un calcul mathématique. Elle ne comporte pas de système métrique décimal, de numérotation progressive, de quantités égales rendant possible les quatre opérations, les équations, et les extractions de racines. La quantité (la structure économique) y devient qualité puisqu’elle devient instrument d’action entre les mains des hommes, ces hommes dont la valeur ne se ramène ni à leur poids, ni à leur taille, ni à l’énergie mécanique qu’ils peuvent développer à partir de leurs muscles et de leurs nerfs, mais qui comptent sélectivement dans la mesure où ils sont esprit, dans la mesure où ils souffrent, comprennent, jouissent, acceptent ou refusent. »
Antonio Gramsci
Écrits politiques (tome I)
Chaque ville possède un lieu qui la résume. Un espace dont le nom éclaire l’esprit de la cité. À Paris, les places de la Bastille, de la République et de la Nation rappellent un passé révolutionnaire, et la grande rupture de 1789, la fin de la monarchie et les premiers pas chaotiques vers la démocratie. À Toulouse, la place du Capitole et l’imposante façade de la mairie traduisent l’affirmation d’une existence propre face au pouvoir central, expression d’un désir de décentralisation avant l’heure et prolongement de la liberté des comtes de Toulouse.
À Marseille, tout passe, tout vient, tout arrive, tout repart du Vieux Port. Dans un écrin de mer et de bâtiments, le mouvement perpétuel des voitures, des piétons, des barques de pêcheurs, des bateaux en partance pour des îles proches ou lointaines, des marchands de poissons vendant à la criée offrent le spectacle d’une ville ouverte, colorée et même plus, bariolée.
À Lyon, la place Bellecour – ou place Louis-le-Grand – avec en son centre la statue équestre de Louis XIV, souligne le poids des dynasties. Ici, on se considère comme une capitale, réminiscence d’un passé glorieux au temps des Gaules au sein de l’Empire romain, et sentiment d’une puissance économique industrielle et commerciale bâtie par des générations d’entrepreneurs. Toujours est-il que pour les Lyonnais, la ville fait partie de la cour des grandes métropoles en France et en Europe. Une condition fièrement affichée.
À Montpellier, le point central, le passage obligé est sans conteste la place de la Comédie, qui tient son nom du théâtre municipal. Tout un programme, sous l’œil bienveillant des Trois Grâces, sculpture installée à la fin du XVIIIe surmontant une fontaine. Ces Trois Grâces ne sont rien d’autre que les filles de Zeus, roi des dieux de la mythologie grecque. Ces trois sœurs veillent sur Montpellier. Chacune à sa manière, chacune avec ses atouts et ses attraits : Euphrosyne apporte la confiance, l’allégresse, l’hilarité et la gaieté, Aglaé, la beauté et la splendeur et Thalie l’abondance. L’histoire des quarante dernières années de la capitale du Languedoc-Roussillon regorge d’événements joyeux, de rebondissements extraordinaires, de personnages hauts en couleur, d’images à profusion, de batailles épiques et même de guerres de position. Tout ici aurait fait les délices d’un Jean de la Bruyère, maître en analyse des caractères et des mœurs, d’un Molière expert dans les petits et grands travers des individus, ou d’un Balzac magistral spécialiste de la comédie humaine. Tous les ingrédients d’un vaudeville aux contours de farce et parfois aussi de drame. Un spectacle, dépassant souvent les frontières de la cité, par les outrances et la démesure du verbe de son premier magistrat. Un Rabelais en politique, au parler torrentiel et à l’accent du Sud-Ouest : Georges Frêche a été le personnage central de cette comédie.
L’amas d’informations, l’accumulation des faits, et leur mise en valeur quotidiennement, hebdomadairement, par le quotidien régionalMidi Libre, par l’hebdomadaireLa Gazette de Montpellier, et par d’autres médias papier, audiovisuel, radiophonique et numérique, ont contribué à donner à la vie politique de l’Hérault et de sa métropole une dimension théâtrale. Cependant, cette masse de petits et de grands faits, de beaux et de médiocres discours, de paroles fortes et légères, d’humeurs et de rumeurs méritait d’être ordonnée, d’être agencée, comme les morceaux d’un puzzle pour essayer de parvenir à une vision d’ensemble. Bien entendu, celle-ci demeure imparfaite tant certaines pièces manquent, tant aussi les rapprochements peuvent se discuter. Rien n’est jamais définitif en Histoire, et à plus forte raison
quand on aborde l’histoire du présent, dans un immédiat où les braises de l’action conservent leur chaleur. Il suffit pour garder quelque raison de s’armer de beaucoup d’humilité et de se persuader que le plus beau des édifices se construit pierre après pierre, mur après mur. Un travail de patience et d’analyse et de reconstruction facilité par l’abondance de sources orales, de témoignages et, bien sûr, de ce matériau indispensable que représente la presse écrite. L’information écrite a cette particularité et cette force unique : elle dure, elle se retrouve quand beaucoup de sons et d’images disparaissent sitôt leur émission. De plus, la presse prend part à l’édification des personnalités en vue. Être dans la presse locale et régionale c’est exister. Un peu comme l’historien choisit son époque, les événements et les figures, et donne par son récit un droit au passé à trouver sa place dans la connaissance historique. Les journaux racontent l’Histoire au présent, au jour le jour, chaque semaine, projetant ainsi en pleine lumière les personnages qu’ils contribuent à créer. Pas de héros sans légende. Pas de religion sans croyants. Au XXe siècle, le sacré a trouvé un prolongement dans la politique. La presse se fait à la fois l’écho et l’amplificateur de ces jeux démocratiques débordant d’intrigues et de coups de théâtre.
Alors le rideau peut se lever, et l’auditoire s’enthousiasmer et désapprouver, s’enflammer et approuver.
1 À l’instar d’autres villes du Sud ou d’autres hommes politiques, le poids des contraintes d’une époque et les tendances dominantes, plus particulièrement électorales, donneront ces cadres qui, selon les cas et les positions, peuvent être pour les uns un atout déterminant et déclencheur, pour les autres un handicap insurmontable. Un exemple : l’élection municipale de 1977 s’inscrit dans une progression électorale de la gauche (législatives de 1973 et même présidentielle de 1974) et aboutit à un triomphe de la gauche. On remarqua alors le basculement à gauche de deux grandes régions, la Bretagne et l’Alsace, qui se situaient depuis des décennies à droite. Quand le vent national souffle fort, les conséquences se font sentir d’Est en Ouest, du Nord au Sud. Dès le premier tour, le PS gagne Castres, Le Creusot, Valence ou encore Aurillac, Épinal, Dreux. Même chose pour le PCF qui fête la victoire au premier tour à Châlons-sur-Marne, Reims, Tarbes, pour ne citer que ces trois communes. Sur les 221 communes de plus de 30 000 habitants, 155 reviennent à la gauche qui avait déjà connu un succès important aux élections cantonales de 1976 (gain d’environ 200 cantons).Le Monde qualifiait l’événement de « raz de marée ». À Montpellier, ce fut aussi un séisme : la gauche prenait les rênes avec une nouvelle équipe et un maire trentenaire, déjà candidat en 1971 (battu, mais ce fut son premier tour de piste) et vainqueur aux élections législatives de 1973. Georges Frêche entrait en scène. Si sa première victoire municipale doit autant à des courants très porteurs, sa capacité à se maintenir pendant quarante ans va donner à cette aventure l’éclat d’une épopée, écrite au jour le jour par les médias.
Les prochaines municipales de 2014, cette reine des batailles, tel est l’objet de cet ouvrage. La e deuxième décennie montpelliéraine du XXI siècle a la saveur de l’inachevé. Plusieurs cassures s’ajoutent au décèsbrutal de Georges Frêche le 24 octobre 2010. Un Parti socialiste en miettes, entre plaies ouvertes et cicatrices douloureuses, des élus lancés dans une compétition sans merci, un contexte économique et social de développement de la crise, autant d’éléments qui participent d’une redistribution des cartes et des rôles. Adversaires comme héritiers sont là, en rangs serrés, sur la ligne de départ qui mène à l’élection municipale de 2014 ; de son résultat
découlera la présidence de l’agglomération et le nouveau maire de Montpellier. Prolongement d’une histoire engagée dans les années 1970 ou changement de cap ?
Face à un héritage abandonné sans testament, face à une aventure faite de sédimentations et de recouvrements, soumise à toutes les interprétations, entre les ambitions des uns et les rancunes des autres, entre le dépit et l’exaspération, une nouvelle page d’Histoire va s’écrire. En voici le décor, et les principaux acteurs.
En tout premier lieu, Georges Frêche, le patron du système, mélange de maillage du territoire, de réalisations, de clientélisme, de séduction et de force. Toujours proches, dans l’ombre de leur chef, les dévoués hauts fonctionnaires, les Cougnenc, Delacroix, chacun à sa manière, souhaitent prolonger la voie tracée par leur modèle. Au Parti socialiste, après une période de tutelle du national sur la maison héraultaise, un nouveau secrétaire fédéral, Hussein Bourgi, tente de recoller les morceaux et de faire oublier le long contrôle de Robert Navarro, sénateur et vice-président du Conseil régional, mis en examen sur plainte de Martine Aubry.
Pendant ce temps, Hélène Mandroux, candidate à sa succession à la mairie, doit faire face aux ambitions de Jean-Pierre Moure, le nouveau président de l’Agglomération. De son côté, le président du Conseil régional du Languedoc-Roussillon, le socialiste catalan Christian Bourquin, demeure attentif, « intéressé » et actif. D’autant que, depuis 2010, Philippe Saurel s’est déclaré candidat à l’investiture socialiste. Depuis, il laboure le terrain avec ténacité et méthode. Il n’en faut pas plus pour revigorer la droite et son candidat naturel, l’UMP Jacques Domergue. 2014 ouvrira-t-il les portes de la mairie de Montpellier, après une si longue rumination de revanche ? Les électeurs trancheront, peut-être aussi les abstentionnistes. De 1977 à 2008, le nombre de ces derniers a explosé : plus 132 %, passant de 28 000 à 64 000 électeurs défaillants. Mais n’anticipons pas, et place à la Comédie de Montpellier.
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