Haïti : ajustement structurel et problèmes politiques
154 pages
Français

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Haïti : ajustement structurel et problèmes politiques , livre ebook

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Description

Cet ouvrage constitue une remarquable étude empirique sur les résultats concrets des programmes d'ajustements structurels (PAS) dans les pays du Sud. Le cas d'Haïti montre les effets politiques pervers, nuisibles à la stabilité politique, de leur application, et soulève la question de leur compatibilité avec une démocratie fragilisée.

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Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 306
EAN13 9782336254371
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Haïti : ajustement structurel et problèmes politiques

Fritzner Gaspard
© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanl@wanadoo.fr
9782296059344
EAN : 9782296059344
Liste des abréviations.-
AAN : Autorité Aéroportuaire Nationale ADIH : Association des Industries d’Haïti APN : Autorité Portuaire Nationale APN : Assemblée Populaire Nationale BCA : Banque de Crédit Agricole BID : Banque Interaméricaine de Développement BNC : Banque Nationale de Crédit BNDAI : Banque Nationale de Développement Agricole et Industrielle CATH : Centrale Autonome des Travailleurs Haïtiens CGT : Confédération Générale des Travailleurs CILE : Comité Initiative pour la Lutte des Etudiants CISL : Confédération Internationale des Syndicats libres CLAT : Centrale Latino-Américaine des Travailleurs CLE : Comité pour la Lutte des Etudiants CMEP : Conseil de Modernisation des Entreprises Publiques CMT : Confédération Mondiale du Travail CTH : Confédération des Travailleurs Haïtiens CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement DTS : Droits de Tirages Spéciaux ECOSOF : Economie, Société et Finances EDH : Electricité d’Haïti ENAOL : Entreprises Nationales des Oléagineux FENEH : Fédération Nationale des Etudiants Haïtiens FMI : Fonds Monétaire International FOS : Fédération des Ouvriers Syndiqués IFC : International Finance Corporation IHSI : Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique JEC : Jeunes Etudiants Chrétiens KGS : Kilogrammes MITNUH : Mission de Transition des Nations Unies en Haïti MOP : Mouvement d’Organisation du Pays OCDE : Organisation de Coopération pour le Développement Economique OEA : Organisation des Etats Américains OFATMA : Office, Accident, Travail, Maladie et Maternité OGITH : Organisation Générale indépendante des Travailleurs Haïtiens ONA : Office National d’Assurances ONUVEH : Observateurs des Nations Unies pour la Vérification des élections en Haïti OPL : Organisation Politique Lavalas ORIT : Organisation Régionale Interaméricaine des Travailleurs PAS : Programme d’Ajustement Structurel PIB : Produit Intérieur Brut PLB : “Parti Louvri Baryè” PMA : Pays moins avancé PNB : Produit National Brut PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PAPDA : Plate-forme Haïtienne pour un Développement Alternatif PPF : Plate-forme Politique Lavalas PVD : Pays en Voie de Développement SEM : Société d’Economie Mixte SFI : Société Financière Internationale TCA : Taxe sur le Chiffre d’Affaires TELECO : Télécommunication USA : United State of America USAID : United State Agence for International Development UNESCO : Organisation des Nations Unies pour L’Education, la Science et la Culture UNICEF : Fonds des Nations unies pour l’Enfance UNCTAD : United Nations Conférence on Trade and Development
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Liste des abréviations.- REMERCIEMENTS Préface Introduction Chapitre 1 - L’ajustement structurel en Haïti : genèse, contenu et contexte politique Chapitre 2 - Les entreprises publiques haïtiennes Chapitre 3 - Les acteurs économiques et sociaux face au PAS Chapitre 4 - Les implications politiques du PAS Conclusion générale Bibliographie
REMERCIEMENTS
Ce travail n’aurait pas été possible sans l’apport indispensable de mes parents, en particulier ma mère Madame Immacula Manassé pour les durs sacrifices consentis, mon fils Jean-Philippe Gaspard.
Nos remerciements vont aussi à l’endroit du professeur François Houtart pour la lecture du manuscrit et pour sa préface.
Mes remerciements vont enfin à certains amis qui, d’une façon ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de ce travail.
Puissent-ils, eux tous, trouver ici l’expression de notre profonde gratitude.
Préface
L’ouvrage de Fritzner Gaspard constitue une remarquable étude empirique sur les résultats concrets des programmes d’ajustements structurels (PAS) dans les pays du Sud. On se rappellera qu’au cours des décennies 70 et 80, de tels programmes furent la condition de l’accès au crédit mise par les organismes financiers internationaux, tels que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale ou la Banque interaméricaine de Développement.
L’auteur montre clairement le caractère volontariste de ces programmes et leurs bases théoriques, construites sur la conviction que seule une politique néolibérale pouvait sortir les pays du Sud de leur “retard” économique. La libération des marchés était censée donner le coup de fouet nécessaire à la réanimation des économies et le remède devait s’appliquer dans l’ensemble des pays en développement, les mesures pour le Nord étant nettement moins contraignantes. Il s’agissait notamment de réduire les dépenses de l’Etat, de privatiser les entreprises publiques, de réduire le poids des services publics considérés comme des dépenses et non comme des avantages sans parler de droits. L’ouverture du marché local aux produits de l’extérieur était également une exigence et l’accent était porté sur l’intégration des pays du Sud dans l’architecture générale de l’économie mondiale, en tant qu’exportateurs de produits agricoles ou miniers. Cela permettait de faire rentrer des devises, elles-mêmes destinées en grande partie au paiement de la dette extérieure ou à la consommation des classes dominantes et d’une partie des classes moyennes.
On dispose avec ce travail d’une démonstration claire et sereine de ce qu’un discours idéologique peut entraîner comme effets lorsqu’il refuse de prendre en compte la réalité. Le raisonnement s’appuie en effet sur les mécanismes du marché, sans remettre ceux-ci dans leur contexte historique et sans admettre leur caractère socialement construit. Présenté sous forme de lois objectives, de tels paramètres constituent en fait une lecture opérée d’un point de vue bien déterminé, celle du néolibéralisme (forme contemporaine du capitalisme) où l’intérêt des groupes dominants est supposé entraîner le développement de l’ensemble des sociétés. Tout cela est donné comme une évidence, alors qu’il s’agit d’un a priori. Les arguments suivent la conviction et ce n’est pas cette dernière qui découle des arguments.
Lorsqu’il était directeur du FMI, Monsieur Michel Camdessus, déclarait que l’organisme international qu’il dirigeait formait une partie de la réalisation du Royaume de Dieu, parce que pour lui, le marché était le résultat d’une loi naturelle, dont le respect était une exigence, à compléter et à corriger éventuellement par une régulation de l’Etat et par la charité. D’où l’utilité d’un vocabulaire qui, plutôt que d’exprimer la réalité, la recouvre d’un voile aux apparences de rationalité et d’éthique.
L’auteur, dans son ouvrage, indique comment les privatisations auraient pour fonction, selon la sémantique du système, de “dynamiser le droit de propriété”. Quand on sait comment cela s’est appliqué en Haïti où il s’est agi de pratiques de piraterie du patrimoine collectif pour favoriser des intérêts privés, on se rend compte de la dimension de l’équivoque. En fait, cela signifie, au niveau des pratiques mondiales, accélérer l’accumulation du capital. C’est là, la raison fondamentale de la vague de privatisations, qui, du Nord au Sud, n’a pas encore pris fin et qui constitue une des nouvelles frontières du capital.
Comme on peut le constater dans le cas de Haïti, les politiques des Programmes d’ajustements structurels aujourd’hui remplacés par “la lutte contre la pauvreté”, ont fini par tuer le malade, sous prétexte de faire disparaître la maladie. De tels programmes, tout comme les initiatives contemporaines, s’inscrivent en fait dans un nouvel impérialisme, qui limite les possibilités d’action des gouvernements locaux, arguant de l’orthodoxie économique. L’ouvrage montre bien comment tout cela débouche sur l’instabilité politique, en impliquant dans le processus de manière plus ou moins explicite, les acteurs sociaux et politiques.
La multiplication de telles recherches permettrait de donner une base solide à l’analyse théorique de la logique du néolibéralisme et à la place de ce dernier dans la reproduction du système capitaliste. Au départ d’un pays qui fut une victime privilégiée de ce système, des conclusions s

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