Haut-Karabagh : la guerre oubliée du monde
194 pages
Français

Haut-Karabagh : la guerre oubliée du monde , livre ebook

-

194 pages
Français

Description

La période la plus dramatique dans la lutte pour le Haut-Karabagh, ancienne province autonome dans la république soviétique d'Azerbaïdjan s'est déroulée en 1992-1993. Depuis lors, la « guerre silencieuse » est restée dans l'ombre. Afin de mieux comprendre les dimensions historiques comme actuelles des sentiments partagés en Azerbaïdjan, des chapitres apportent une large information sur l'histoire du pays, de son peuple, sur sa culture et son économie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 9
EAN13 9782296494015
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1

2

Haut-Karabagh :
la guerre oubliée du monde

1
3

4

Charles van der Leeuw

Haut-Karabagh :
la guerre oubliée du monde

Illustration de couverture : vieux refugié azéri dans les environsdu front du Karabakh –
© ChvdL

© L'Harmattan, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-99317-4
EAN : 9782296993174

A PROPOS DE L’AUTEUR

Charles van der Leeuw estné à La Haye, Pays-Bas, en 1952.
Aprèsune éducation linguistique etclassique, il commence à
travailler comme journaliste indépendanten 1977. Après septans
de journalisme dans le domaine culturel, il faitses débuts au
Proche-Orienten couvrantla guerre entre l’Iran etl’Irak, etpublie
son premier livre,De Golfoorlog(La Guerre duGolfe – en
néerlandais) en 1986. Dès le printemps de 1987jusqu’à la fin de
1990, il passe lestrois dernières années de la guerre civile auLiban
comme correspondantde presse etde radio à Beyrouth. Il connait
deuxmois de captivité à la suite de son enlèvementpar des factions
militaires. Libéré, il publie son deuxième livreLibanon, de
vermoorde onschuld(Liban, l’innocence assassinée). Après deux
ans comme correspondantà Madrid, il partpour l’Azerbaïdjan en
octobre 1992, rédigeantsur la situation auCaucase duSud de
nombreuxrapports qui alimententson livreStorm over de
Kaukasus(Tempête àtravers le Caucase), publié en néerlandais en
1997, puis en anglais chezCurzon Press (plustard Routledge) à
Londres ainsi que chezSt.Martin’s Press à NewYork deuxans
plustard. Il estsuivi en2000par “Azerbaijan - a quest for
identity :a short history” (Azerbaïdjan – la quête d'une identité :
une brève histoire) puis “Oil and gas in the Caucasus and Caspian
- a history” (Pétrole etgazdans le Caucase etla Caspienne :une
histoire), chezles mêmes éditeurs en2000. Depuis2006, ilvità
Almaty, oùil a publié en2007Black&Blue(Noir & Bleu) – sur
l’histoire de l’industrie pétrolière de l’ex-Union soviétique –, et
Kazakhstan, a quest for statehood(Kazakhstan, la quête d'un Etat)
– première œuvre en anglais intégralementconsacrée à l’histoire
duKazakhstan. Letravail présenté ici a été commencé en2003,
puis reporté en raison de sa moindre actualité. Le manque
2
persistantde publications sur ce conflit territorial ainsi que
l’absence de conséquences judiciaires – envers les Azéris en
particulier – ontété les raisons principales de l'édition de ce
modeste ouvrappelerrage :une affaire presquetombée dans
l’oubli.

NOTE DE L’AUTEUR

Aucun ouvrage en français présentant un exposé duconflit
ethnique dans la république de l’Azerbaïdjan en l’ancrant
profondémentdans l’histoire antique, classique, moderne et
contemporaine de l’Azerbaïdjan n’a, à ce jour, été publié. Comme
c’estle cas pourtoute l’ex-Union soviétique, les sources écrites
disponibles sontloin d’être fiables etsontsouventillisibles dufait
de leur rhétorique etdes partis pris idéologiques qui s’imposentà
la présentation des faits. L’œuvre la plus importante etla plus
exhaustive,L’histoire de l’Azerbaïdjandate des années 1960. Bien
qu’une réédition en aitété projetée, letravail n’avaitpas encore
commencé à l’été 1998. Les œuvres plus oumoins sérieuses sur
l’histoire de l’Azerbaïdjan écrites par des historiens locauxne
datentque des débuts des années 1990. Ici encore, la sélectivité des
faits etle style restentassezfortementmarqués par les effets de la
guerre duHaut-Karabagh. Ce discours n’estplus dicté par le
Kremlin mais parune apologie ethnique s’opposantà celle de
l’ennemi arménien dontl’ethno lobbys’impose aumonde entier.
Pour les chercheurs, la conséquence estqu’onveut tenir compte
des nombreuses contradictions entre les références
pré-révolutionnaires, soviétiques, post-soviétiques etoccidentales. Dans le
présentouvrage, nous nous engageons dansunetentative de
réconcilier les points devue différents, sans pourtantprétendre
résoudretous les contentieux.
Parmi les historiens qui figurentde façon éminente dans les
cadres de référence de notre ouvrage, setrouve l’oeuvre d’Abbas
Kouliaga Bakikhanov, premier livre sur l’histoire de l’Azerbaïdjan
jamais écrit. Publié en 1813parun aristocrate azéri occupant un
hautrang dans l’armée russe,Goulistan i Iramest une œuvre fort
allégorique qui d’ailleurs prône l’importance dupeuple russe dans
l’histoire de la région depuis le hautMoyen Âge. Quantaux textes
produits pendantl’époque soviétique, les deuxplus importants sont
ceuxd’AlisehbatSoumbat-oglouSoumbatzadé, etl’Histoire de
Bakouécritpar Sara Achourbeyli. Celle-ci, fille d’un seigneur et
grand bourgeois bakinois d’avantl’invasion soviétique, avaitpris
le plus largementses distances avec les doctrines duKremlin, ce
qui confère à son œuvreune importance particulière.

L’ouvrage le plus importantpublié après l’indépendance de
l’Azerbaïdjan estcelui d’Ilgar Aliyev, exposé sobre etsans parti
pris idéologique marqué sur l’histoire dupays de l’âge de pierre
jusqu’à l’occupation soviétique. Toutaussi importante estla série
écrite parun collectif d’auteurs sur l’histoire de l’Azerbaïdjan pour
les écoles, malheureusementencore incomplète à l’heure oùnous
rédigeons notre ouvrage. A ces deuxressources s’ajouteune bonne
douzaine de livres sur des épisodes particuliers de l’histoire du
pays, comme ceuxde Sara Younouskizi Kasoumova, Youssif
Djafarov, Yakoub MahmoudovetFarida Mammadova.
En occident, le seul livre intégralementdédié à l’histoire de la
nation azérie disponible jusqu’en 1998, estresté celui d’Audrey
AltstadtThe Azerbaijani Turks, ouvrage solide mais manifestant
destendances panturques évidentes. Les références occidentales
consistentsurtouten passages figurantdans des ouvrages
classiques etdes articles de revues spécialisées. Parmi les noms de
chercheurs renommés cités figurentceuxde Trevor, Minorsky,
SviétovskyetKazemzadé. Occupantaujourd’hui comme jadisune
position stratégique etjouissantde riches ressources naturelles, qui
lui confèrent une importance particulière, l’Azerbaïdjan mérite
sans douteune attention plus soutenue que celle qu’on a accordée
jusqu’à présentà son histoire, à sa culture età son développement.
Dans cette œuvre modeste, les sources principales sont
mentionnées dans des références numérotées. A partir de 1992, la
plupartdes observations sontle fruitdes nombreuxreportages
effectués par l’auteur. Il està noter que, sans la coopération loyale
etneutre de la partdes gouvernements successifs de l’Azerbaïdjan,
un ouvrage de ce niveaun’auraitjamais puêtre rédigé.
Il està espérer que ce livre serautile à ceuxqui s’y
intéresseront, etqui, pour les raisons les plus diverses,y
chercheront un guide dans leur recherche surune page de l’histoire
mondiale encoretrop méconnue etsouventmal interprétée. Enfin,
onvoudraitespérer que cetouvrage puisse, à l’intension de ceux
qui souhaitentcontribuer à résoudre le conflitactuel, favoriserune
meilleure compréhnsion de l’arrière-plan historique des
événementstragiques de notre époque.
Bakou,2003- Almaty, fin2011

10

j$"%$j @
mj$ # % n j" j##$

Vintl’heure de la perestroïka. Un peupartouten Union
soviétique, les choses commencèrentà bouger. Pas dans la
république isolée etlointaine de l’Azerbaïdjan. On n’yjuraitque
par les œuvres de Marxetde Lénine. A cette époque, Bakouest
encoreuneville mixte, avecune minorité arménienne considérable.
Vers l’ouest, les communautés azérie etarméniennevivaientcertes
dans desvillages séparés. Des mariages mixtes n’en sontencore

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents