Israël et sa dissuasion
446 pages
Français

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Israël et sa dissuasion , livre ebook

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Description

L'Etat hébreu peut être considéré comme l'une des puissances nucléaires, bactériologique et chimique majeures. Il est depuis les années 60 à la pointe de la recherche militaire. Par nécessité de survivre dans un environnement hostile, Tel-Aviv élabore à l'aide de ses alliés occidentaux une sécurité qu'elle voudrait absolue. Le paradoxe réside dans l'impuissance de cette dissuasion face aux Etats-voyous et aux groupes terroristes, de la Guerre Froide à l'opération Barrière Protectrice.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 33
EAN13 9782336385631
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Comprendre le Moyen-Orient
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Inan SEVINÇ, L’exécution des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme par la Turquie , 2015.
Mesut BEDIRHANOĞLU, La conception turque de la laïcité, à l’épreuve du standard européen de société démocratique , 2015.
Ibrahim Ö. KABOGLU et Eric SALES, Le droit constitutionnel truc. Entre coup d’État et démocratie, 2015.
Gérard FELLOUS, Daech – « État islamique ». Cancer d’un monde arabo-musulman en recomposition. Un conflit international long et incertain , 2015.
Mamduh NAYOUF, Vers le déclin de l’influence américaine au Moyen-Orient ?, 2014.
Hillel COHEN, Les Palestiniens face à la conquête sioniste (1917-1948). Traîtres ou patriotes ?, 2014.
Pierre JAQUET, L’Etat palestinien face à l’impuissance internationale , 2013.
Firouzeh NAHAVANDI, L’Iran dans le monde , 2013.
Aline KORBAN, L’évolution idéologique du Hezbollah , 2013.
Samy DORLIAN, La mouvance zaydite dans le Yémen contemporain , 2013.
Gamâl AL-BANNA, L’islam, la liberté, la laïcité et le crime de la Tribu des "Il nous a été rapporté", 2013.
Daniel CLAIRVAUX, Iran : la contre-révolution islamique, 2013.
Naïm STIFAN ATEEK, Le cri d’un chrétien palestinien pour la réconciliation. Pour une théologie palestinienne de la libération , 2013.
Céline LEBRUN, Julien SALINGUE (dir.), Israël, un État d’apartheid ? Enjeux juridiques et politiques , 2013.
Pierre GUILLOSSOU, La Palestine contemporaine, des Ottomans aux Israéliens , 2013.
Titre
Nicolas TÉNÈZE







Israël et sa dissuasion


Histoire et politique d’un paradoxe
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73574-0
Dédicace

À mon filleul Roman

« Ô puissante et éternelle bombe descendue sur terre pour nous amener le paradis et nous éclairer ; ô instrument divin, donne nous la paix, bombe sacrée. [...] La chose belle ou lumineuse, la créature grande ou petite, la chose sage ou généreuse, la bombe nous a tous crées, [...] la grandeur de la bombe, par qui le bien arrive. » 1

1 Cité par les « prêtres de la bombe » dans le Retour de la planète des singes, film américain de Ted Post en 1970
PRÉFACE
Le présent ouvrage de Nicolas Ténèze prend appui sur la thèse que l’impétrant soutint en avril 2009 sous ma direction, à l’IEP de Toulouse. Elle traitait, pour reprendre la célèbre formule du Général de Gaulle, qui d’ailleurs ne fut pas étranger au sujet, d’une « question d’Orient compliquée », à savoir l’arsenal nucléaire ; bactériologique et chimique de l’État hébreu.
Pendant que l’actualité se focalise depuis 20 ans sur les programmes atomiques Nord-coréen et iranien, thématiques abondamment analysées dans les centres de recherches en France et ailleurs, Nicolas Ténèze a choisi la difficulté d’étudier un programme dissuasif qui officiellement, n’existe pas, celui d’Israël, un pays dont la seule évocation suscite des débats passionnés.
Peu d’ouvrages et d’articles ont été consacrés à la dissuasion israélienne, en raison de l’épaisse opacité enveloppant les activités des réacteurs atomiques de Dimona dans le désert du Néguev et de Nahal-Sorek à côté de Tel-Aviv, de l’ Israel Institute of Biological Research de Ness Ziona, du Technion d’Haïfa ou encore de Weizmann Institute de Rehovot. Et pourtant, l’État hébreu qui n’a ratifié ni le TNP, ni le Traité d’interdiction complet d’essais nucléaires, ni la Convention sur les armes chimiques, ni la Convention sur les armes bactériologiques, possède un arsenal non-conventionnel conférant à Israël une place privilégiée parmi les principales puissances de la planète, avec entre 200 et 400 ogives, la première ayant été assemblée le 2 novembre 1966. Aujourd’hui, cette dissuasion s’articule autour de plusieurs vecteurs, des chasseurs-bombardier F-16 Sufa et F-15 Raam , des missiles balistiques de courte portée Jericho-1 , de portée intermédiaire Jericho-2 et de portée intercontinentale Jericho-3 , auxquelles s’ajoutent des sous-marins lance-engins nucléaires.
Face à de telles capacités, les États moyen-orientaux, dépourvus de l’arme nucléaire, mais pas de capacités chimiques et balistiques, exigent l’abandon de ce qui constitue pour Israël une « assurance-vie » dans une région hostile. Depuis le 11 décembre 1973, le projet d’une Middle East Nuclear Free Zone s’invite chaque année dans les débats onusiens, sans résultats à ce jour. Pourtant, les détracteurs d’Israël affirment qu’un désarmement nucléaire israélien entraînerait une relance du processus de paix. Tel-Aviv refuse toute discussion en assénant plusieurs éléments de langage, dont le fameux « Israël ne sera pas le premier pays de la région à introduire des armes nucléaires ». L’opacité officielle du programme israélien, théorisée par le père d’Israël et Premier ministre David Ben-Gourion, et l’un de ces successeurs Shimon Pérès, pose d’ailleurs davantage problème que l’existence de la bombe en elle-même. C’est ce dernier cas qui focalise les inquiétudes internationales, même si Israël est assimilé à une démocratie. Évidemment, l’AIEA elle-même n’ignore rien des capacités et des infrastructures de recherche israéliennes, mais semble accepter l’existence d’un arsenal refusant toute inspection, à l’instar des non-signataires du TNP : Inde, Pakistan et Corée du Nord.
Mais comment expliquer qu’Israël, jeune pays fondé en mai 1948, a pu édifier une dissuasion aussi ambitieuse, avec des ressources financières et matérielles aussi réduites ? L’auteur explique comment des ingénieurs nucléaires juifs, qu’ils aient été américains, britanniques, français, allemands ou canadiens, participant au programme Manhattan, puis à ces équivalents britanniques et français, ont apportés leurs savoirs-faire. Dans le cadre de l’Atom For Peace décidé par le Président Américain Eisenhower, Tel-Aviv obtient des États-Unis un réacteur nucléaire de recherche, Nahal-Sorek, vitrine civile du programme. La France livre un autre réacteur, beaucoup plus puissant, construit près de Dimona, ville du désert du Néguev. En réalité, Paris et Tel-Aviv entament un programme commun, tout à la fois nucléaire, balistique, chimique et bactériologique, afin de limiter les dépenses et gagner du temps. Le temps, Israël en manque alors que ses voisins s’emploient à développer des capacités NBC et balistiques. Les fonds financiers, Israël les trouvent en ponctionnant une partie de la communauté juive occidentale, puis en réclamant à l’Allemagne la rançon de la Shoah. Les États-Unis, convaincus de la réticence de Tel-Aviv envers Moscou, à partir de 1952, octroient également des aides financières et militaires, qui s’accéléreront après la signature des Accords de Camp David, en 1978. Mais d’autres pays, bon gré, mal gré, fournissent à Israël de l’argent, de l’uranium, de l’eau lourde, des supercalculateurs, des technologies balistiques, du plutonium ou encore du tritium. Retenons-en quelques-uns comme la Norvège, le Royaume-Uni, Taïwan, la Roumanie, l’Afrique du Sud ou encore l’Inde.
L’auteur le montre parfaitement, Israël sera la sentinelle occidentale de la région pendent la Guerre Froide, au point que l’Union Soviétique incitera l’Égypte et la Syrie à détruire les installations stratégiques israéliennes, surtout lors de la Guerre des Six Jours et lors de la Guerre du Kippour. Le monde faillit basculer dans un affrontement nucléaire autour du casus belli israélien. Cela, des auteurs l’avaient antérieurement expliqué.
Mais Nicolas Ténèze poursuit l’histoire critique de la dissuasion israélienne durant les années Reagan, lorsqu’Israël et l’Afrique du Sud servent d’État écran pour optimiser les arsenaux occidentaux. Depuis 1991, l’auteur explique que la

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