L Afrique, cinquante ans d indépendance : et après ?
201 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'Afrique, cinquante ans d'indépendance : et après ? , livre ebook

-

201 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Dans les années soixante, l'Afrique avait accédé à l'indépendance. Celle-ci fut fêtée en grande pompe. Près d'un demi siècle après, l'Afrique se cherche encore. C'est sûr, l'Afrique est partie, mais mal partie. Le destin de l'Afrique a été mis entre les mains des Africains qui étaient disposés à laisser à l'Occident les mains libres en Afrique et à remettre le continent à l'Occident, après la soi-disant indépendance accordée. Il est temps que cela cesse, que les erreurs commises soient réparées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 59
EAN13 9782296699892
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Afrique, cinquante ans d’indépendance : et après ?
Etienne Bruno MANYIMB


L’Afrique, cinquante ans d’indépendance : et après ?
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11989-5
EAN : 9782296119895

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À
Sankara, Lumumba, Um Nyobè, Nkrumah
PREMIERE PARTIE PEUT-ON TROMPER TOUT UN PEUPLE TOUT LE TEMPS ?
Chapitre I GENERATION…SACRIFIEE
« Honte à celui qui ne
fait

pas mieux que son
père »,

Thomas Sankara.
1- Du fond d’un gouffre
Tout a commencé un jour, un jour que je ne connais même pas, quand j’ai commencé à voir des images. Non, je pense que c’était bien avant.

Tout a commencé avec ma naissance. Ce jour du 23 janvier … Là encore, je pense que je me trompe.

Tout a commencé le jour où Dieu créa l’homme. Réfléchissons un peu. Dieu prit une motte de terre, la malaxa, se mit à faire de l’art et cela donna quelque chose qu’il appela corps. Il souffla sur ce corps et celui-ci prit vie, alors il l’appela Homme {1} Seulement on sait que le corps périt, pourrit et redevient poussière, mais le souffle de Dieu vit toujours. Il est la partie essentielle de l’homme. L’esprit est le souffle de Dieu, ce souffle qui a toujours existé. On peut alors constater que tout a commencé bien avant la création.

Tout a commencé avec Dieu, il y a de cela des milliards d’années que nous ne pouvons même pas imaginer. Il paraît qu’il n’y a même pas de commencement.
Allons commencer le jour de ma naissance. Ce jour, j’arrivai au monde. Mon premier réflexe fut de pousser un cri. Un cri que personne ne peut me répéter exactement aujourd’hui. Personne ne m’a encore fourni des explications sur ce cri, même pas moi-même qui le poussai. Je ne sais pas si je l’entendis moi-même ce cri, moi qui étais si proche de moi, à zéro centimètre de moi. Oh comme j’aimerais l’entendre aujourd’hui, il me fournirait certainement des réponses sur beaucoup de questions qui me viennent souvent à l’esprit sur moi, sur ma vie, sur mon origine, sur mon « où je vais ». Etait-ce un cri de joie ou de détresse ? Etait-ce un rire ou des pleurs ? Est-ce moi-même qui l’avais poussé ? Peu importe n’est-ce pas ? Je n’avais même pas pris le temps d’ouvrir les yeux pour voir l’impression qu’il a laissée à ceux qui étaient présents, c’était leur problème, pour moi l’essentiel était fait. Après une attente de plusieurs milliards d’années, j’étais enfin arrivé. Après cette arrivée, les choses sont allées très vite. D’abord après quelques jours je me suis décidé à regarder ceux qui s’activaient autour de moi, me portaient, me couvraient de baisers, me… Néanmoins, je me résolus à n’adresser la parole à personne, à ne pas répondre à leurs salutations, à leurs souhaits de bienvenue, bref à tous leurs baratins. Je ne sais pas si je les entendais, si je les écoutais. Si je sais une chose c’est que rien de tout cela ne me revient plus en tête aujourd’hui. Après un temps, je changeai d’avis et me décidai à les écouter, puis à leur adresser la parole, puis je commençai à voir des choses, des hommes, des animaux, à m’informer, à apprendre, à lire, à écrire, à écouter. Puis vinrent les jours où je me suis mis à lire des livres, des journaux, à écouter des informations. Je ne sais même pas si je les avais finis, si je comprenais ce que je lisais. Je ne me souviens même pas des titres. Ce que je sais, c’est qu’après ces premiers livres et journaux, j’ai lu beaucoup d’autres livres et journaux, j’ai écouté beaucoup d’autres informations et commentaires, j’ai fait beaucoup d’analyses. J’accumulais dans ma petite cervelle tout ce qui me paraissait intéressant, je soulignais, je notais. Après c’est la curiosité qui s’est mêlée à cette envie de lire, d’écouter. Ensuite l’observation prit place, puis l’analyse. Tout à commencé à bouillonner dans ma tête au point qu’un jour, je me suis surpris avec un stylo en main entrain de dessiner des lettres sur des feuilles, des feuilles qui au départ étaient vierges, propres, mais que j’ai remplies de lignes, que j’ai salies avec l’encre de mon stylo, ce qui a donné ce que vous tenez dans vos mains.

La vérité pourtant c’est que je ne me suis jamais senti écrivain. Je ne pense même pas que je le suis. J’étais plongé dans un gouffre entouré de miroirs. Ces miroirs m’envoyaient des images du monde. J’ai vu le monde couvert de plaies et d’impuretés. J’ai vu le Tiers-monde se tordre de douleur. J’ai vu l’horreur en Afrique. Puis, une force invisible m’a poussé à cesser d’être un lecteur, un auditeur, un spectateur, un téléspectateur passif des bêtises de ce monde, alors j’ai pris un stylo et j’ai écrit ce livre. En écrivant ce livre, j’ai voulu présenter aux hommes l’image que j’ai reçue du monde et d’exhorter que les choses changent.

Lorsque j’ai pris le stylo pour écrire, c’était juste pour exprimer ce que j’ai dans le cœur, ce n’était pas pour démontrer à quel point je maîtrise la langue française ou ses règles, ou pour faire plaisir à l’académie française, loin de là. Je ne me suis même pas posé la question de savoir si écrire un livre répond à des critères, cela est sans importance pour moi, l’importance pour moi étant de m’exprimer. Beaucoup de gens ont écrit avant moi en respectant toutes ses règles, cela n’a pourtant pas permis que les choses changent. Aujourd’hui, les Africains doivent s’exprimer chaque fois que l’occasion se présente, même dans un langage de la rue, l’essentiel étant de se faire comprendre et de se faire entendre. Alors qu’on l’appelle livre, roman, essai, bouquin, feuilles de choux, brouillon, ou qu’il ne soit même pas qualifiable dans un genre littéraire, cela est sans importance pour moi, si seulement mon cri peut être entendu, c’est ce qui compte. Ce que j’ai fait par ce livre, c’est penser haut, c’est décharger ma tête de son trop plein, c’est partager avec les autres mes analyses. Ce serait merveilleux si cela pourrait servir à quelque chose un jour, si cela pourrait être utile au monde.

Par ce livre j’ai voulu, ou alors j’ai semé une graine, une graine de plus (beaucoup d’autres l’ont fait avant moi), son développement dépend plus de l’Afrique et du reste du monde que de moi. Il faut toujours semer, renouveler plusieurs fois si possible. Sait-on jamais quelles graines se développeront, produiront ! Une chose est sûre cela arrivera un jour, peu importe quand.
2- L’interpellation
Dans les années soixante, l’Afrique avait accédé à l’indépendance. Cette indépendance fut fêtée en grande pompe. Mais, près d’un demi-siècle après, l’Afrique se cherche encore. Parfois on se demande si elle sait où elle se trouve. Parfois ce sont les autres qui viennent lui dire, « tu es mal partie », ou alors qui se demandent si « elle partira ».

C’est sûr, l’Afrique est partie, mais mal partie. Non pas mal partie parce que l’avenir est obscur, mais parce qu’elle avait pris un mauvais départ. Les rails qu’on lui a fait emprunter au départ n’étaient pas la bonne voie. C’était la voie de la perte. Le jeu a été faussé au départ, on la pressait d’aller sur cette voie, celle-là qui ne pouvait la mener qu’au gouffre, pour montrer que l’Afrique est incapable de se prendre en charge elle-même, et pourtant elle a laissé tout à côté les rails de la liberté, du développement et du progrès. Tous ses fils qui voulaient d’une vraie indépendance ont été éliminés, le destin de l’Afrique a été mis entre les mains des Africains qui étaient disposés à laisser à l’Occident les mains libres en Afrique, qui étaient disposés à remettre l’Afrique à l’Occident après la soi-disant indépendance qu’il lui a accordée, ce qu’ils n’ont pas manqué de faire. L’Afrique a ainsi pr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents