L Afrique contre la démocratie
131 pages
Français

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L'Afrique contre la démocratie , livre ebook

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Description

50 ans après les indépendances, l'Afrique court toujours derrière les valeurs nobles et universelles que sont la démocratie, le respect des droits de l'homme, la bonne gouvernance... toutes détruites par les dirigeants africains. Ce sont pour la plupart des dictateurs qui violent les constitutions et instaurent des régimes à vie et des dynasties familiales. Les dirigeants africains n'en sont pas les seuls responsables. Les métropoles coloniales, et surtout la France, leur apportent leur caution.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 100
EAN13 9782296714342
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’AFRIQUE CONTRE LA DÉMOCRATIE
LE SERMENT VIOLÉ

L’image sombre d’un continent en déclin
Thomas Noah Mvogo


L’AFRIQUE CONTRE LA DÉMOCRATIE
LE SERMENT VIOLÉ

L’image sombre d’un continent en déclin
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13632-8
EAN : 9782296136328

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
En guise d’avant-propos {1}
1960-2010, cela fait bel et bien 50 ans que nos maîtres occidentaux nous ont libérés, permettant aux bateaux coloniaux de débarquer dans les ports des colonies d’Afrique. Les indigènes qui ont subi, par le dressage, la civilisation occidentale (étape absolument nécessaire pour leur entrée dans le monde dit civilisé sans lequel, rien n’était possible pour ces bêtes de somme d’abord victimes de l’esclavage), qui a pour la seule et unique fois, permis aux maîtres de l’humanité de trouver une race susceptible d’être achetée et vendue sur une place de marché comme des ballots de coton. Cet horrible commerce (l’esclavage) a cédé la place à une autre forme d’ignominie occidentale que fut la colonisation. Aussi a-t-elle déversé des tas d’abus, des violations innombrables qui auraient, je n’en doute pas, conduit les auteurs dans les geôles des juges universels du XXI e siècle. Mais hélas… et sa finalité a donné naissance à ces prétendues indépendances dont nous fêtons le cinquantenaire en 2010.
Celles-ci ont été fêtées comme toujours par des cérémonies grandioses ; couvertes de bric-à-brac comme nous savons si bien le faire. Il y a eu des discours pompeux, des décrets immortalisant certains de nos défunts compatriotes que nous avons pourtant honteusement livrés à l’ennemi contre des faveurs saugrenues. Les monuments gigantesques, les ceci, les cela, tout cela pourquoi ? Pour fêter les indépendances acquises il y a bel et bien cinquante ans. Mais, à côté de ce festival continental qui, à mon sens, n’a pas de sens, nous sommes-nous posé quelques questions pour essayer de mieux clarifier ce tintamarre cinématographique ? Moi, je commencerai par celle-ci :
Qu’est-ce que l’indépendance ?
Sans user abondamment les méninges, nous répondrons que l’indépendance est l’évènement à travers lequel l’occupant occidental ( colon ) a libéré nos terres , nos richesses et notre pouvoir pour faire de nous les véritables propriétaires. Cela mérite d’être fêté tous les jours, tous les mois, tous les ans, sans attendre 50 ans. Nous pouvons tout autant définir l’indépendance comme étant l’évènement par lequel le seul vrai maître a choisi son esclave de toujours pour lui léguer son fauteuil dans le but de gérer, garder et contrôler les biens, les hommes et toute autre chose selon ses aspirations et ses désirs pour la période de temps qu’il décide de lui consentir.
Si c’était le cas, fêter l’indépendance dans ces conditions deviendrait problématique.
Pour continuer dans notre démarche, une autre question sera celle de savoir pourquoi nous fêtons presque tous le cinquantenaire des indépendances au même moment.
Est-ce pour célébrer la position de nos économies de pays pauvres très endettés ?
Nous constituons le grenier mondial de matières premières et de tous les minerais que nous exportons à travers le monde depuis les indépendances. Pourtant, nos maîtres et leurs valets ne nous ont jamais dit où vont véritablement les produits de ces ventes et quels sont les soldes des comptes nationaux dans leur trésor ? Nous ignorons depuis quand le premier emprunt a été contracté et à quel projet cela a servi, ainsi que d’autres emprunts qui, au fil des années, nous ont portés au rang des pays pauvres très endettés.
Est-ce pour témoigner de la soumission de nos dirigeants tous adeptes des sectes ésotériques, sataniques et sanguinaires ?
Ils sont tous inféodés et soumis, ne gouvernant que selon les lignes, les plans et les instructions qu’ils reçoivent des grands chefs des républiques occidentales qui les parrainent. Ainsi, toute accession à un poste de responsabilité et toute ascendance sociale sont strictement contrôlées par ces suppôts qui retiennent prisonnier, par des alliances diaboliques, le reste du peuple qui croupit dans la misère et toutes sortes de souffrances, car exposé aux calamités naturelles, à la famine et aux pandémies qui se propagent sans crier gare.
Faisons le constat d’échec de nos politiques sanitaires, éducatives, administratives et sociales qui se manifestent par les tares des siècles derniers :
Au cours des siècles derniers, les administrateurs et les fonctionnaires du corps médical chosifiaient les vies des patients qui osaient se présenter dans les établissements hospitaliers qu’ils dirigeaient et qu’ils avaient vite transformés en mouroirs publics à cause des braquages qu’ils exerçaient sur les pauvres patients. Le mot d’ordre à l’accueil reste : "allez d’abord payer votre caution", même si vous perdez abondamment du sang ou êtes sur le point d’accoucher sur un des bancs publics placés sous la véranda. Des factures fictives, la vente de faux produits médicaux, le détournement des produits des patients qu’on replace auprès du prochain malade, les faux diagnostics faits par un personnel non qualifié, sont vite devenus la règle pour ces hôpitaux réservés aux pauvres.
Les dirigeants, eux, ont leur carnet de consultation auprès des célèbres établissements hospitaliers occidentaux (La Salpêtrière ou alors les grands hôpitaux de Rome, Bonn, Washington etc.) et pour amuser la galerie, leurs épouses se muent toutes en gérantes de fondations aux multiples dénominations et, le ciel aidant, le SIDA est devenu leur fonds de commerce.
Quant à l’éducation, sa politique tend plus vers la destruction des systèmes ; celle-ci est due aux méthodes incohérentes, à l’affairisme et aux multiples dépravations des mœurs. Le système éducatif est devenu un style de commerce où l’on trouve toutes sortes d’aventuriers grâce à la politique de libéralisation ayant permis aux privés de devenir des promoteurs d’établissements scolaires et universitaires.
Cette pieuvre est difficile à décrire, tellement elle a des tentacules et de longs bras. La déchéance des Etats aidant, la recherche du diplôme devient ainsi la seule quête renvoyant aux calendes grecques le souci de s’instruire. D’ailleurs, à quoi cela sert-il quand l’enjeu de la méritocratie ne fait plus partie des critères de réussite à un concours, d’accès à un emploi ou alors d’obtention d’un diplôme ? L’école ou le système scolaire se sont transformés en vastes places boursières où les principes du donnant-donnant fonctionnent entre enseignants, élèves, étudiants, parents et chefs d’établissement. Les administrateurs se contentent de se partager le budget. Ce constat d’échec scolaire implique tout de suite le dérapage dans la politique sociale et administrative.
Les administrations africaines traînent les mêmes maux d’un coin à l’autre ; signe qu’elles n’ont pas été formées par les colons pour asseoir des systèmes crédibles. Et comme par enchantement, on décrie partout les maux de corruption, de détournements, de favoritisme, de sectes, de tribalisme et de népotisme. Autant de dérapages qu’on ne saurait dénoncer de manière exhaustive. Nous savons tous que c’est l’administration qui élabore l’ensemble des politiques sociales et économiques pour qu’une nation puisse véritablement se construire. Et c’est l’échec cuisant de nos politiques administratives qui a donné naissance aux politiques sociales dépravées avec, pour conséquence, le chômage qui ronge la jeunesse.
Notre interrogation du début d’analyse revient : que fêtons-nous ?
Est-ce la somme de nos incapacités, de nos méchancetés et de notre insouciance qui nous poussent chaque jour à pointer les autres du doigt comme étant responsables de nos malheurs, alors que nous participons à des messes noires comme des brebis qu’on conduit à l’abattoir ?
Cinquante ans selon Paul Biya lors de son discours au cinquantenaire de l’ENAM (Ecole nationale d’administration et de magistrature) : « c’est l’âge où on marque un temps d’arrêt pour examiner le parcours qu’on a eu à traverser d’un bout à l’autre ». Ainsi, les 50 ans d’indépendance valaient-ils la peine d’être fêtés, quand nous savons en nous-mêmes quel degré d’irresponsabilité nous avons atteint depuis que nous avons pris les rênes du pouvoir de nos pays ? Et nous n’av

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