L autonomie des Antilles-Guyane en question
289 pages
Français

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L'autonomie des Antilles-Guyane en question , livre ebook

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Description

Cyclone, tremblements de terre... En ce début du XXI siècle, la nature antillaise nous a donné de sérieux avertissements. Des responsables politiques aux affaires depuis des décennies et des "intellectuels" ont décidé que le remède à tous nos maux serait l'autonomie, ou mieux, l'indépendance. Ce livre d'un simple citoyen, indigné par les promesses vides et irréalistes, est destiné à contrebalancer le discours autonomiste et la propagande indépendantiste qui on ici le monopole médiatique.

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 151
EAN13 9782336255620
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'autonomie des Antilles-Guyane en question

Charles Rano
© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296101708
EAN : 9782296101708
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace Préface Avertissement de l’auteur Introduction I- Quand la République discrimine l’outre-mer dans ses principes d’égalité II- Vous avez dit autonomie III- La France met les Français d’outre-mer sur le fil du rasoir IV- Les DFA dans l’autonomie, une aberration élitiste V- Le sort institutionnel de la Martinique semble au moins hypothéqué Sources Remerciements
À mon grand-père, Dominique Siméon Rano qui m’a donné son nom,
À ma grand-mère Irène Rano qui m’a élevé et aimé,
À ma mère Angélique Rano,
À mon épouse et à mes enfants qui sont toute ma fierté et mon bonheur,
À la France que j’aime.
Préface
Nous nous sommes mariés le 26 janvier 1967, à Nice, ma ville de naissance. Lorsque nous sommes rentrés aux Antilles, avec nos deux enfants, en août 1973, la vie n’a pas été facile. Il a fallu s’adapter pour moi et se réadapter pour mon mari, ce qui est largement plus difficile.
Nous avons connu la fausse gentillesse intéressée, la curiosité, l’hostilité et toute la gamme des problèmes liés au déracinement. Mais nous avions voulu venir, nous y étions, nous voulions réussir notre ré enracinement. Notre famille aussi. C’est à peu près fait : notre famille a résisté aux intempéries et aux intentions malignes, nos enfants sont mariés et ont des enfants à leur tour ; nous voilà parvenus à un certain équilibre, sinon à la sérénité.
Nous avons connu le racisme aussi : mon mari rentré au pays et retrouvant les vieux démons liés à la couleur – mieux vaut ne pas être trop noir ici, et il n’est pas assez clair pour le goût local – moi en tant que métropolitaine, jamais intégrée, transparente parmi mes collègues enseignants qui ne m’ont jamais incluse dans leurs conversations, se contentant d’une politesse de façade entre personnes se côtoyant pendant des années et forcées de communiquer pour le travail. L’accueil du nouveau venu, de l’autre, n’est pas la règle et le groupe fait spontanément bloc, sans en avoir l’air. Mais la ligne de partage est bien tracée. Tenter naïvement de la franchir expose à des rebuffades feutrées, mais d’autant plus blessantes qu’elles sont visiblement préparées, attendues et savourées par le groupe.
Nous nous sommes installés à Schœlcher, ville du centre de la Martinique, où nous avons élevé nos enfants. Mon mari s’est impliqué très vite dans la vie de la cité. Footballeur passionné, il a rapidement monté une équipe de jeunes et d’adultes. Il est à l’origine de l’ASCO (association sportive et culturelle d’Ozanam) qui par la suite est devenue ASCOIA en fusionnant avec un club d’athlétisme, l’Inter Atlas de Fort-de-France. Durant des années il a œuvré, allant voir les familles pour recruter de jeunes enfants et des joueurs pratiquant déjà ce sport, il les a amenés, jour après jour, dans sa propre voiture, à l’entraînement ou au match, les a ramenés chez eux, s’en est occupé. Beaucoup de Schœlchérois, devenus adultes, lui rappellent avec plaisir et nostalgie ces années et gardent amitié et respect pour leur entraîneur.
Plus tard, le besoin se faisant sentir, il a créé une association de défense des locataires, le comité départemental de défense des locataires, affilié à la CSF (confédération syndicale des familles de métropole) pour lutter contre certains abus de la société bailleresse et d’un commerçant – descendant de la deuxième génération d’émigrés chinois – qui a détruit notre environnement boisé pour agrandir son libre-service, en toute illégalité, au mépris des lois et avec le soutien de l’ex-maire de Schœlcher et même celui des services d’urbanisme de l’État. Malgré les pressions sur les membres du bureau de l’association et sur le président, les menaces téléphoniques ou physiques, les offres d’argent – un émissaire venu chez nous –, mon mari a toujours refusé de céder, préférant l’intégrité et la défense des intérêts de tous et de l’environnement. Il a mené et gagné les procès faits à ces profiteurs. L’association de locataires, longtemps active, par son président toujours à l’écoute, conseillait et aidait dans certaines démarches les plus démunis ou les plus âgés. On nous appelait pour les cas les plus divers et personne n’a jamais été repoussé.
Cependant, malgré ses activités multiples, depuis 1973, mon mari, porté par une intuition pessimiste – peu dans son caractère –, ressentait les discours des autonomistes et des indépendantistes comme dangereux pour l’avenir de la Martinique. Les attaques virulentes contre l’État « colonialiste », ou les inscriptions récurrentes sur les murs « Fwansè, déwô » (« Français dehors » en créole), l’attitude laxiste des hommes politiques et l’espèce de laisser-aller des gens en général, ou leur hostilité xénophobe déclarée quasi ouvertement, tout lui paraissait amener inéluctablement notre île vers l’autonomie, puis vers une indépendance hasardeuse.
Ses prévisions m’ont longtemps amusée par ce que je croyais être un excès de pessimisme, surprenant chez un homme d’action, militant engagé à la CGT du CHU de Fort-de-France, capable de mener de grosses grèves, affrontant sa direction, et aussi défendant individuellement ses collègues, y compris ceux qui n’étaient pas syndiqués ou qui ne partageaient pas ses convictions. Cependant, au cours de ces années, le gouvernement socialiste qui avait classé les Antilles dans la section Affaires étrangères (voir son programme commun, sauce Mitterrand), puis l’action résolue du protestant trotskyste Jospin, insoucieux de démanteler un territoire que des rois catholiques et des républicains ont mis des siècles à façonner, agrandir et fixer, par des guerres incessantes et des tractations diplomatiques, ces deux forces gouvernementales réunies ont tout fait pour pousser dehors les Antilles, ces confettis qui s’apprêtent à vivre des moments douloureux, si le Gouvernement persiste à les pousser dans l’autonomie et dans les bras des indépendantistes. Le 7 décembre 2003, la population martiniquaise consultée a dit non – avec bon sens – à toute évolution statutaire, freinant ainsi, momentanément les ambitions des chefs de partis locaux. Mais ceux-ci, méprisant le suffrage universel, donc la démocratie, veulent revenir sur ce vote. Mon mari n’avait pas tort de s’inquiéter.
Ce livre, le sien, est né des événements tels qu’ils se précipitent depuis plusieurs années, surtout depuis l’an 2000. Il est le reflet, au jour le jour, de ce qui secoue en profondeur le pays et qui inquiète les citoyens raisonnables et suffisamment éclairés, ceux qui n’ont aucune ambition personnelle et qui ne dépendent de personne. S’il est parfois répétitif, c’est qu’il évoque une situation qui se développe dans le temps, avec ses temps forts et le martelage quotidien des médias. S’il est parfois partisan, il s’efforce généralement de présenter les faits et les comportements avec le plus d’objectivité possible, comme un antidote, compte tenu de la pression intense qui s’exerce sur les esprits. Certains de ces textes ont été publiés par le quotidien local, France-Antilles , au gré des humeurs et des possibilités des rédacteurs en chef. Le plus souvent, la censure a empêché la publication de ces écrits. Cet ouvrage émane d’un Martiniquais « d’en bas », qui n’est pas un spécialiste, mais qui refuse de se laisser mener à la catastrophe sans broncher. Le bon sens guide sa réflexion, ainsi que le sens de l’intérêt commun. Il a compris que, dans les errements statutaires, ce seront les plus pauvres qui pâtiront le plus, la société martiniquaise tout entière qui sera bouleversée et que l’aventure sera périlleuse. Ce livre est un cri d’alarme. Puisse-t-il être entendu !
Anne Rano
Décembre 2003 – juin 2008
Avertissement de l’auteur
Ce livre ne reflétera

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