L avenir du Cameroun
181 pages
Français

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L'avenir du Cameroun , livre ebook

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Description

L'auteur évoque la question embarrassante du choix cornélien entre le fédéralisme et le régionalisme et remet ainsi au goût du jour l'épineux problème de l'organisation de l'Etat au Cameroun. Les évocations argumentées de Dieudonné Toukam, à cheval entre les peurs autocratiques et les espérances républicaines, devraient convaincre les autorités politiques camerounaises à baliser plus rigoureusement le fonctionnement des institutions afin d'éviter les problèmes futurs.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 85
EAN13 9782296716902
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’avenir du Cameroun
Entre fédéralisme et régionalisme
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13934-3
EAN : 9782296139343

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Dieudonné Toukam


L’avenir du Cameroun
Entre fédéralisme et régionalisme


Préface du D r Manassé Aboya Endong


L’Harmattan
Du même auteur :

– Parlons bamiléké. Langue et culture de Bafoussam , Paris, l’Harmattan, déc. 2008, 255p.
– Histoire et anthropologie du peuple bamiléké , Paris, l’Harmattan, avril 2010, 242p.
À Gen…
À Fabiola et Andy
Aux martyrs politiques.
Préface
Le livre de monsieur Dieudonné Toukam a le culot d’aborder les sujets qui fâchent. Surtout en ce qui concerne un pays comme le Cameroun où l’on est, sinon, très allergique aux constats provocateurs, ou du moins très frileux lorsqu’on met en évidence une réflexion prospective susceptible de bousculer les ‘’vieilles habitudes’’, celles qui consistent notamment à vouloir avancer tout en reculant.
En effet, évoquer la question embarrassante du choix cornélien entre le fédéralisme et le régionalisme dans les jours à venir, remet au goût du jour l’épineux problème de l’organisation de l’Etat au Cameroun. Un problème supposé être résolu à travers les dispositions pertinentes de la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 2 juin 1972 et consacrant effectivement l’existence d’un Etat unitaire décentralisé au Cameroun. Toutefois, ce problème est resté à mi-parcours de la solution envisagée, tant les dispositions constitutionnelles encadrant l’organisation de l’Etat camerounais vers cette perspective de décentralisation tardent à être complètement opérationnelles. A défaut d’être sérieusement coincées entre la réalité constitutionnelle amorcée et la volonté politique ambiante.
Entre-temps, les ethnies régionales sont manifestement reniées, délaissées, étouffées par un pouvoir central bien en place et imbu de son autorité. Ces ethnies – dites minoritaires pour certaines, parce que ne correspondant pas aux normes de culture, de genre de vie, de langues définies par l’Etat unitaire du Cameroun ; majoritaires pour d’autres, parce que représentant un poids électoral certain dans le déroulement constant du jeu politique – essaient de faire entendre leur voix et réclament la reconnaissance de leurs particularismes.
Et pourtant, économiquement parlant, ces régions sont dans une situation d’exploitation qui se manifeste par le pillage de leurs ressources naturelles et humaines, l’oppression culturelle des populations et l’assujettissement administratif et politique des individus.
Face à cette situation, l’ouvrage de monsieur Dieudonné Toukam a le mérite de questionner l’avenir institutionnel du Cameroun, dans un contexte particulier, conciliant à la fois une Constitution virtuelle – curieusement non appliquée – et une Constitution réelle, exceptionnellement en vigueur. Il donne surtout à réfléchir sur le devenir politique du Cameroun, dans une situation inédite de quête inachevée de ses institutions républicaines. Mais quoi qu’on dise, ce double questionnement est loin d’être banal. Et pour cause ? Le pari de l’auteur a consisté tout au moins à nous rassurer sur l’option régionaliste fortement indiquée dans la Constitution camerounaise. Non sans effleurer la tentation ambiante d’un fédéralisme libertaire dont l’idée serait encore entretenue en l’air ici et là.
Aussi, en tentant de le théoriser, ce type d’architecture institutionnel prendrait-il certainement les allures d’un fédéralisme « culturel » ou « personnel » qui tendrait à garantir, non pas l’autonomie d’une population localisée sur un territoire déterminé, mais l’autonomie d’une population définie par l’allégeance à une culture identifiée. En effet, malgré la fin de la fédération amorcée en 1972 au Cameroun, les facteurs latents d’un fédéralisme « culturel » persistent et semblent relever une insidieuse fédération de fait, notamment celle qui alimente l’essentiel des revendications de la minorité anglophone aujourd’hui.
Au total, les évocations bien argumentées et suffisamment pertinentes de Dieudonné Toukam, à cheval entre les peurs autocratiques et les espérances républicaines, devraient convaincre les autorités politiques camerounaises à baliser plus rigoureusement le terrain de l’institutionnalisation afin d’éviter les problèmes futurs. En mettant notamment en place toutes les institutions prévues dans une Constitution promulguée il y a déjà… 16 ans !
Par D r Manassé Aboya Endong
Politologue,
Directeur exécutif du GREPDA
(Groupe de recherches sur le parlementarisme
et la démocratie en Afrique)
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L’histoire politique du Cameroun est singulière à plus d’un titre. A la différence de la plupart des pays africains, son nom provient d’un terme européen – du portugais « Rio dos Camaroes » ; un nom de baptême qui ne renvoyait à aucune réalité de l’estuaire du Wouri : avant ou après le passage des explorateurs portugais en 1472, il n’y aurait jamais eu de crevettes dans la région, mais plutôt des écrevisses. Le Cameroun ne résista pas à la pénétration des Blancs, depuis le missionnaire Alfred Saker jusqu’aux Allemands en 1882. Il est l’un des rares pays au monde à être divisé à cause du résultat d’une guerre qui ne le concernait pas – la Première Guerre mondiale ; il est aussi l’un des rares au monde à se démembrer, même une fois devenu indépendant, du fait de deux langues étrangères qu’il n’a fait qu’adopter, à son corps défendant, au « mépris » de ses plus de deux cents propres langues. Il est parmi le trop petit nombre des nations du monde qui partagent les deux des six langues internationales les plus influentes de la planète. Mais c’est aussi l’unique pays du globe où la langue anglaise semble toujours reculer. « Le Cameroun, c’est le Cameroun », dit-on dans ce pays, souvent avec satisfaction.
Colonisé entre 1884 et 1914 par l’Allemagne, le Cameroun, pays d’Afrique centrale, fut partagé entre la France et la Grande Bretagne, vainqueurs de l’ancien maître de ce pays africain lors de la Première Guerre mondiale (1914-1917). De 1919, année du partage du territoire camerounais, jusqu’en 1961, de nombreuses familles furent divisées et perdirent tout contact durant plus de quarante ans. Même la consultation référendaire d’autodétermination du Cameroun britannique n’empêcha pas qu’une partie du peuple camerounais rejoigne le Nigeria voisin. De 1961 à 1972, le Southern Cameroon, partie britannique du Cameroun, et la jeune République du Cameroun (partie francophone) s’engagèrent dans la voie du fédéralisme. Certes, les spécialistes arguent que le fédéralisme camerounais ne respecta pas les principes cardinaux en la matière ; mais il n’en demeure pas moins qu’on assista à la création de deux Etats fédérés au sein d’une nation camerounaise. Le pays s’unifia en 1972 et la Fédération céda la place à la République Unie du Cameroun. Au regard des indicateurs socioéconomiques du pays entre cette date et l’arrivée au pouvoir du président Biya en novembre 1982, on a souvent estimé à juste titre que le fédéralisme n’avait pas de raisons d’être regretté. Pourtant, d’aucuns avanceront que la phobie vis-à-vis de la politique du gros bâton de M. Ahidjo ne permettait pas de savoir si les Camerounais sondés dévoilaient le fond de leur pensée, c’est-à-dire la nostalgie de la Fédération déjà enterrée. Depuis 1993, date de naissance d’un mouvement réclamant d’abord le retour à la Fédération, puis la sécession de la partie anglophone du pays, l’heure est à la pertinente question : faut-il que le fédéralisme renaisse de ses cendres au Cameroun ? Ou alors, faut-il plutôt continuer avec les velléités tatillonnes du régionalisme dit du « Renouveau » ? Avec quel degré d’autonomie régionale ?
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