L Eurasie. Perspectives et enjeux géopolitiques
122 pages
Français

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L'Eurasie. Perspectives et enjeux géopolitiques , livre ebook

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Description

Il y a 20 ans, l'URSS disparaissait. Depuis cette date, l'ancienne URSS n'aura de cesse d'évoluer avec des Etats de plus en plus indépendants, tendant pour certains à rejoindre le modèle européen. Face à des transformations, quelle intelligence stratégique et de défense post-guerre froide est envisageable sur le continent européen - de l'Atlantique à l'Oural et de Moscou à Pékin - pour demain ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 74
EAN13 9782296484771
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’EURASIE
Perspectives et enjeux géopolitiques
Catherine Grandperrier
L’EURASIE
Perspectives et enjeux géopolitiques
Du même auteur chez L’Harmattan
Concept d’une défense nucléaire et désarmement , 2011
Le nouveau concept de l’OTAN et la défense de l’Europe, 2011
Regards croisés sur un Iran nucléaire , 2011



http://www.grandperrier.eu



© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96668-0
EAN : 9782296966680
« La politique est l’art de concilier le désirable avec le possible. »
Aristide Briand

« La politique n’est pas seulement l’art du possible. Il est des moments où elle devient l’art de rendre possible ce qui est nécessaire. »
Jacques Chirac
« Il s’agit que l’Europe, mère de la civilisation moderne, s’établisse de l’Atlantique à l’Oural, dans la concorde et dans la coopération en vue du développement de ses immenses ressources et de manière à jouer conjointement avec l’Amérique, sa fille, le rôle qui lui revient quant au progrès de deux milliards d’hommes qui en ont terriblement besoin. »
Conférence de presse du 4 février 1965 du Général de Gaulle
INTRODUCTION
La candidature aux prochaines élections présidentielles de Vladimir Poutine est désormais officielle et son ambition relève de celle de deux futures mandatures successives qui auront été possiblement validées par de récents amendements de la constitution.
Le fond de l’agenda politique de ce futur Président de la Fédération de Russie est lisiblement présenté comme celui de la politique de l’intégration de l’Eurasie.
Cette élection attendue de Vladimir Poutine a été confortée par les résultats des élections législatives du 5 décembre 2011 et ce, malgré la forte dénonciation de ses modalités par l’OSCE qui auront engendré des manifestations en opposition à ses résultats. L’ampleur de ce mouvement, et des 100 000 manifestants qui auront tenté de contester les résultats de cette élection dans les plus grandes villes de la Fédération de Russie, est un phénomène qui devra être pris en compte sur la variable de la future politique russe.
Ces mouvements et ces manifestations inédites ayant entraîné la mobilisation du peuple russe sont en effet le témoignage et le reflet d’une présence collective et d’une volonté d’exigence politique visant à une plus grande transparence et tendant à des processus plus démocratiques.
Ils n’auront cependant pas modifié la teneur officielle des résultats par lesquels le mouvement Russie unie conservera sa place au-delà de la majorité absolue par 12 sièges et par une majorité de 238 mandats pour 450 qui seront attribués à Russie unie.
Quelles que puissent être les conséquences prochaines de ces événements sur la future campagne électorale et sur une possible remise en jeu d’une victoire dès le premier tour, les grandes lignes de la gouvernance future russe ont été néanmoins définies et la politique étrangère de sécurité aura été officiellement désignée comme un but prioritaire sous la forme de la création d’une Union eurasienne formée des anciens Etats soviétiques.
En effet, en octobre 2011, lors d’un sommet des Premiers ministres de la Communauté des Etats indépendants (CIS Commonwealth of Independent States) , un accord de libre marché à travers ces Etats a été validé entre le Belarus, le Kazakhstan et la Russie qui formeront en janvier 2012 un marché commun et deviendront un espace économique unique.
L’ambition de Vladimir Poutine se révèle certainement encore supérieure puisqu’il souhaite la création de ce qu’il a intitulé un Espace Schengen eurasien et qui relèverait de la libre circulation des populations dans l’espace de ces trois pays sur le modèle de l’Union européenne.
Ce projet prévoit sa mise en place dès 2015 ; celle-ci devrait être suivie d’une union monétaire puis d’une intégration économique globale. En ces termes, le futur président russe a donc significativement projeté de restaurer entre les anciens pays de l’Union soviétique une relation dans l’espace d’un plus grand marché et, éventuellement, dans une forme de bloc commun d’alliance pour la sécurité.
La faisabilité du projet est à prendre sérieusement en considération, car depuis vingt ans et la dissolution de l’Union soviétique, de nombreux pourparlers se sont tenus en vue de la réintégration des nouveaux Etats constitués. Il n’en avait alors pas découlé plus que l’aide financière de la Russie envers ses interlocuteurs et, parallèlement, les autres membres du CIS avaient maintenu une ambition sur leur propre développement individuel comme sur leur autonomie vis-à-vis de la Russie.
Aujourd’hui, la réunion de ces deux facteurs semble politiquement et économiquement susceptible d’engendrer un changement majeur.
La Russie, qui avait antérieurement brutalement bloqué toutes ses aides énergétiques à l’Ukraine, au Belarus, à la Moldavie, comme aux autres Etats de l’ex-Union soviétique, porte en effet désormais un intérêt majeur à soutenir certains de ses voisins en échange de leurs actifs les plus lucratifs. Pour exemple, durant la crise globale de 2008-2009, Moscou commença à renforcer sa politique d’économie régionale et à promouvoir l’établissement d’une union frontalière avec le Belarus et avec le Kazakhstan, prenant même, par là, le risque de compromettre sa propre place de futur membre de l’Organisation mondiale du commerce. La requête de l’adhésion de la Russie à l’OMC ne sera cependant pas remise en cause et, après trente ans d’approche, la Russie sera le dernier pays membre à rejoindre l’Organisation mondiale du Commerce en décembre 2011.
L’Union des frontières et la création d’un espace économique commun ont donc également contribué à servir les intérêts des pays partenaires de la Russie puisqu’il s’est avéré que, par le Belarus et les seuls Kazakhstan combinés dans cet échange, 25 millions de consommateurs auront été potentiellement ajoutés au marché russe et 140 millions de consommateurs russes auront rejoint les marchés partenaires.
Ce marché russe est demeuré également très attractif pour de nombreux autres pays comme le Kirghizstan ou l’Ukraine avec, pour celle-ci, des prospectives de rapprochement avec l’Union européenne qui se sont amoindries en raison des difficultés économiques et de la crise à l’interne de l’Union, ajoutées aux poursuites en cours des autorités contre le Premier ministre Yuliya Timoshenko.
Vladimir Poutine aura toujours formellement défendu (dans son journal personnel qui est très souvent mis en exergue), que ces projets d’intégration puissent viser à rétablir l’Union soviétique sous un autre format. Cette revendication demeure parfaitement crédible et sous les trois principes fondamentaux par lesquels :
- l’élan de la Russie impériale a totalement disparu,
- les nouveaux Etats indépendants ont acté leur souveraineté en refusant des aides financières en évitement d’un retour à l’hégémonie du passé,
- ils se positionnent tous attachés désormais à conserver leur indépendance.
En effet, on peut constater que les aides financières de la Russie envers le Belarus sont demeurées extrêmement strictes sur leurs conditions et que celles-ci demeurent couplées à une obligation d’ouverture de l’économie du Belarus au bénéfice des entreprises russes. Par ailleurs, ni le Belarus, ni le Kazakhstan n’ont accepté d’adhérer à la volonté russe d’une reconnaissance de l’Abkhazie séparatiste de la Géorgie, et de l’indépendance de l’Ossétie du Sud.
Vladimir Poutine est un homme qui a déjà fait preuve par le passé de son ambition, mais il apparaît également capable d’une certaine prudence et d’une parfaite conscience et reconnaissance par lesquelles il aura été démontré par le passé que seul un intérêt économique mutuel n’aurait pas été suffisant. Les modèles du pacte de Varsovie ou de celui du Comecon (Conseil pour l’aide économique mutuelle) de l’ère soviétique et encore de celui du tout nouveau conseil d’assistance économique mutuelle, seraient insuffisants et se montreraient probablement aussi ingérables que par le passé.
Un nouveau modèle d’intégration économique reste donc à créer et à promouvoir ; il devra suivre un autre chemin dans l’histoire et il ne sera accepté de la part des parties prenantes que si la Russie, en son sein, devient un leader régional sans que ses

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