L'Europe et le monde

Georges Contogeorgis

Description

L'Europe politique est envisagée ici sous l'angle de la relation établie entre la société des citoyens, la politique et le marché. L'auteur trace ici la nature de l'identité européenne, celle de la citoyenneté, pour en étudier la substance mais aussi et surtout les limites. L'Europe politique est un paradigme expérimental qui intègre l'acquis de l'Etat-nation dans une entité politique plurielle, distincte de la fédération.

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Science politique
• Sociologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2011
• Nombre de lectures: 28
• EAN13: 9782296467958
• Langue: Français

Extrait

L’Europe et le monde
Collection « Inter-National »
dirigée par Denis Rolland avec
Joëlle Chassin, Françoise Dekowski et Marc Le Dorh

Cette collection a pour vocation de présenter les études les plus récentes sur les institutions, les politiques publiques et les forces politiques et culturelles à l’œuvre aujourd’hui. Au croisement des disciplines juridiques, des sciences politiques, des relations internationales, de l’histoire et de l’anthropologie, elle se propose, dans une perspective pluridisciplinaire, d’éclairer les enjeux de la scène mondiale et européenne.

Série générale (dernières parutions) :

Phivos OIKONOMIDIS, Le jeu mondial dans les Balkans. Les relations gréco-yougoslaves de la Seconde Guerre mondiale à la Guerre froide , 2011 .
Lucie PAYE-MOISSINAC, Pierre ALLORANT, Walter BADIER, Voyages en Amérique , 2011.
Jean-Marc ANTOINE et Johan MILIAN (dir.), La ressource montagne, Entre potentialités et contraintes , 2011.
Carlos PACHECO AMARAL (éd.), Autonomie régionale et relations internationales, Nouvelles dimensions de la gouvernance multilatérale , 2011 .
Denis ROLLAND (coord.), Construire l’Europe, la démocratie et la société civile de la Russie aux Balkans. Les Ecoles d’études politiques du Conseil de l’Europe. Entretiens , 2011.
Aurélien LLORCA, La France face à la cocaïne. Dispositif et action extérieurs , 2010.
Guillaume BREUGNON, Géopolitique de l’Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs, 2011.
Maria Isabel BARRENO, Un imaginaire européen, 2010.
Denis ROLLAND, La crise du modèle français, 2010.
Alicia BRUN-LEONARD, Constance d’EPANNES de BECHILLON, Albert Brun, un reporter insaisissable. Du Cuba Libre d’Hemingway à la capture de Klaus Barbie. 40 ans d’AFP , 2010.
Erwan SOMMERER et Jean Zaganiaris (cood.), L’obscurantisme. Formes anciennes et nouvelles d’une notion controversée , 2010.
Estelle POIDEVIN, L’Union européenne et la politique étrangère. Le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune : moteur réel ou leadership par procuration (1999-2009) ?, 2010.
Günter AMMON, Michael HARTMEIER (dir.), Démocratisation et transformation économique en Europe centrale et orientale , 2010.
Georges Contogeorgis


L’Europe et le monde
Civilisation et pluralisme culturel
Du même auteur

La théorie des révolutions chez Aristote, LGDJ, Paris, 1978.
Histoire de la Grèce, Hatier, Paris, 1992.
Le phénomène autoritaire. Essai d’interprétation, Athènes, 2003.
Le citoyen dans la cité , in B. Badie, P. Perrinau (dir.), Le citoyen, Presses de sciences po, Paris, 2000.
La Grèce du politique (dir.), no spécial de la Revue Pôle Sud, 18/2003.
Le cosmosystème hellénique , Éd. Sideris, Athènes, 2006.
« Political Science in Greece », in H. -D. Klingemann (dir.), The State of Political Science in Western Europe, Barbara Budrich Publishers, Opladen, 2007.
Nation et modernité , Éd. Enallaktikes, Athènes, 2007.
La démocratie comme liberté, Éd. Patakis, Athènes, 2007.
‘Hellénicité’ et intelligentsia (avec Mikis Théodorakis), Éd. Ianos, Athènes, 2007.
La « démocratie hellénique » de Rigas Velestinlis , Éd. Parousia, Athènes, 2008
12/2008. La jeunesse, l’État et la liberté, Éd. Ianos, Athènes, 2009.
Systèmes économiques et liberté , Éd. Sideris, Athènes, 2010.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-56135-9
EAN : 9782296561359

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
PROLOGUE
La présente étude tente d’élaborer une approche gnoséologique concernant les concepts de civilisation et de culture, la nature de la civilisation européenne, les fondements et les limites du pluralisme culturel européen et de sa géopolitique, la polysémie du phénomène religieux et de sa relation avec l’acquis du cosmosystème anthropocentrique.

Le noyau de ma problématique réside dans l’idée que la particularité et, au-delà, l’identité de l’Europe sont indissociablement liées à la nature de sa position hégémonique dans le devenir évolutif en général de l’humanité. En effet, c’est dans l’espace géopolitique européen que s’est construit pour la première fois dans l’histoire le phénomène des sociétés en liberté, que l’on peut appeler cosmosystème anthropocentrique , tout d’abord sur la base de la petite échelle de la cité – que le monde hellénique créa et incarna en dernière analyse – et ensuite sous le signe de son extension à la grande échelle, que concentre l’État-nation. C’est à partir du monde européen hellénique et, de nos jours, de l’ensemble du monde européen que le cosmosystème anthropocentrique a été diffusé résolument à l’ensemble de la planète.

L’harmonisation du monde planétaire avec l’acquis anthropocentrique a privé l’Europe de son unicité – que traduisait l’opposition entre despotisme (afro-asiatique) et anthropocentrisme (hellénique ou européen) –, ce qui a compliqué la question de son identification identitaire face à « l’autre ». Mais cela n’a pas mené, comme on le croit, à supprimer sa particularité. Désormais, la particularité européenne est liée, d’une part, au poids de l’histoire, à son parcours historique propre et à son acquis anthropocentrique , et, d’autre part, aux manifestations de ses dimensions culturelles dans la vie actuelle. Je pense au phénomène politique de l’Union européenne ainsi qu’aux éléments plus particuliers (la liberté, les droits, les valeurs, les paramètres institutionnels, la prospérité, etc.) sur lesquels les sociétés européennes fondent leur substance. C’est précisément cette particularité qui définit l’acquis européen et explique du même coup son attractivité pour les « autres ».

Cependant, cette position de l’Europe et en particulier de l’Union européenne dans le cosmosystème anthropocentrique planétaire ne doit pas nous inciter à croire – comme le fait la pensée moderne – que l’Europe, l’Occident dans son ensemble, traverse le stade ultime de l’achèvement anthropocentrique. Au contraire, l’hypothèse de travail que j’avance se focalise sur le fait que la primauté de l’avant-garde européenne contemporaine et plus généralement occidentale s’oppose nettement, certes, au reste de l’humanité qui, à présent, traverse à peine le stade de la transition du despotisme à l’ anthropocentrisme^ mais que par rapport au précédent anthropocentrique grec dont elle émane et dont elle est le prolongement, elle ne prime que pour ce qui est de la transition de la petite à la grande échelle cosmosystémique. En effet, le cosmosystème hellénique a à faire valoir un parcours anthropocentrique achevé, depuis la période statocentrique primaire jusqu’à l’œcuméné post-statocentrique finale ; alors que l’avant-garde anthropocentrique moderne – dans laquelle j’englobe ledit Occident et le monde de l’Europe (de l’Ouest et en partie de l’Est) -a à peine achevé la phase de sa construction protoanthropocentrique et travaille au développement géopolitique du cosmosystème anthropocentrique à grande échelle sur l’ensemble de la planète.

La prise de conscience de ce fait invite l’Europe à focaliser primordialement son intérêt sur la reconstitution de sa gnoséologie et, pour ce qui est de la pensée dite moderne, à réexaminer la manière dont elle conçoit le passé et en particulier les concepts qui s’inscrivent dans son acquis : la liberté, l’égalité, la démocratie, la représentation, le système économique, l’État, etc. Il s’agit d’élaborer une gnoséologie globale à laquelle elle va soumettre son cas au lieu de projeter son paradigme comme cadre gnoséologique universel et comme modèle anthropocentrique unique. Cette entreprise lui permettra, en dernière analyse, d’acquérir la conscience de soi nécessaire et, au-delà, de conserver sa place dans l’avant-garde du devenir anthropocentrique planét