L évolution du Liban
314 pages
Français

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L'évolution du Liban , livre ebook

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Description

Analysant certains facteurs comme la religion, les structures politiques et sociales ainsi que les relations extérieures du pays, l'auteure examine les aspects divers du problème libanais de ses origines jusqu'à nos jours. Occupant une position charnière au Proche-Orient, tiraillé entre identités particulières et identité nationale, entre guerres et paix, tout en étant entouré par des voisins puissants et rivaux, le Liban reflète de manière récurrente les grands problèmes du Moyen-Orient

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296469440
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉVOLUTION DU LIBAN
Les facteurs déterminants
Comprendre le Moyen-Orient
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
R. PORTEILLA, J. FONTAINE, P. ICARD, A. LARCENEUX (dir.), Quel État pour quelle Palestine ?, 2011.
Guillaume VAREILLES, Les frontières de la Palestine. 1914-1947 , 2010.
Aline BALDINGER, Israéliens – Palestiniens. Libres paroles au-dessus du mur , 2010.
Mohamed EL BATTIUI, La Gestion de l'eau au Moyen-Orient , 2010.
François SARINDAR, Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu , 2010.
Marie-Thérèse OLIVER-SAIDI, Le Liban et la Syrie au miroir français (1946-1991) , 2010.
André POUPART, Adaptation et immutabilité en droit musulman , 2010.
Mohammed GUENAD, Sayyid Qutb. Itinéraire d’un théoricien de l’islamisme politique , 2010.
Alireza MANAFZADEH, La construction identitaire en Iran , 2009.
Firouzeh NAHAVANDI (dir.), Mouvements islamistes et Politique , 2009.
Kazem Khalifé, Le Liban, phœnix à l’épreuve de l’échiquier géopolitique international (1950-2008) , 2009.
Barah Mikaïl, La Syrie en cinquante mots clés , 2009.
Jean-Jacques LUTHI, Lire la presse d’expression française en Égypte, 1798-2008 , 2009.
Aurélien TURC, Islamisme et Jeunesse palestinienne , 2009.
Christine MILLIMONO, La Secte des Assassins, XIe - XIIIe siècles , 2009.
Jérémy SEBBANE, Pierre Mendès France et la question du Proche-Orient (1940-1982 ), 2009.
Rita CHEMALY, Le Printemps 2005 au Liban , 2009.
VIVI KEFALA
L’ÉVOLUTION DU LIBAN
Les facteurs déterminants
L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56087-1
EAN : 9782296560871
À Solon Daskalakis
1. Introduction
Les changements qui ont marqué le système international depuis 1989 ne pouvaient qu’influencer profondément le sous-système moyen-oriental et donc le Liban, acteur régional fragile. A ce contexte tumultueux et instable, se sont ajoutées depuis le 11 septembre 2001, les menaces asymétriques et le jusqu’au-boutisme américain dans la lut e contre le terrorisme islamique. Le Liban multiconfessionnel devient ainsi le terrain d’un affrontement nouveau entre Israël et une partie de sa population, et ses leaders politiques sont considérés par les Etats-Unis comme des terroristes.
C’est dans cet e conjoncture que, le 12 juil et 2006, la Question libanaise a fait un retour tragique sur la scène de l’actualité internationale, le pays du Cèdre redevenant le champ d’une batail e multiple, menée aux niveaux intérieur, local, régional et international. Bien que cet e nouvel e guerre israélienne contre le Liban rappel e les malheurs d’un passé pas si lointain, la situation dans laquel e el e s’est déroulée est toutefois complètement différente. Dans cet e guerre dite « des 33 Jours » entre le Hezbollah et Israël, Tel–Aviv a subi une défaite militaire inat endue – la première de son histoire –, renforçant de la sorte la position et le prestige du Hezbollah libanais et de ses al iés, à savoir l’Iran et la Syrie, acteurs régionaux isolés, car considérés par Washington comme soutenant le terrorisme islamique.
La situation ainsi créée se révèle donc aussi compliquée que critique. D’une part, la guerre Hezbollah–Israël continuera, puisque Tel-Aviv n’a pas at eint ses objectifs, et considère toujours la puissance du Hezbollah comme un danger éminent et durable pour sa sécurité. Par ail eurs, éliminer le danger que représente le Hezbollah pour Israël signifie en même temps porter un coup très grave à son allié, l’Iran, tenu par Israël pour une menace existentiel e contre lui. D’autre part, ayant infligé une défaite à Israël, ne serait-ce qu’au niveau symbolique, le Hezbollah se croit suffisamment renforcé pour revendiquer des avantages politiques majeurs sur la scène politique libanaise. Cet e politique provoque pourtant des réactions dans les rangs d’autres forces politiques libanaises rivales, Maronites surtout, qui craignent le renversement du statu quo politique intérieur, balayé par les chi tes, voire par leur partie radicale islamiste, dont le re-présentant le plus éminent est le Hezbollah. Dans ce contexte, le Hezbollah est accusé d’agir en tant qu’agent irano-syrien au détriment du Liban. De son côté, le Hezbollah accuse le gouvernement libanais d’agir en tant qu’agent occidental, soumet ant les intérêts du Liban aux intérêts américains. Cet e rivalité, qui pourtant ne date pas d’hier, met en cause, une fois encore, l’intégralité territoriale du Liban – édifiée sur un système communautaire religieux qui prédomine toujours sur l’identité nationale commune – ainsi que sa propre personnalité juridique d’Etat souverain et in-dépendant. C’est bien là l’un des enjeux cruciaux de la guerre dite « des 33 Jours » entre Israël et le Hezbollah, une guerre qui préserve toute sa complexité.
Complexité qui découle, tout d’abord, de la nature différente de deux bel igérants, Israël–Hezbollah, et du niveau asymétrique de puissance dont ils disposent. Complexité qui résulte ensuite des enjeux que renferme ce conflit, tant au niveau intra-libanais qu’au niveau interarabe mais aussi au niveau régional, d’une part, car l’Iran et la Syrie sont parties prenantes au problème et, d’autre part, car la Question palestinienne y est inextricablement liée. Complexité provenant enfin du fait que l’issue de cet e guerre multiple a des répercussions profondes tant sur les nouveaux équilibres régionaux que sur la politique américaine, que la croisade américaine contre le terrorisme islamique se poursuive ou pas. Il est très intéressant, par conséquent, de suivre la Question libanaise de sa naissance à nos jours, certes dans ses grandes lignes, et de met re en lumière ses métamorphoses au fil de périodes historiques tumultueuses, lesquel es reflètent les enjeux politiques, idéologiques et stratégiques déployés aux quatre niveaux : intérieur, local, régional et international et dont on retrouve des traces dans la situation actuel e explosive et critique.
La thèse soutenue dans cet e étude est que non seulement le système politique libanais n’a pas contribué à la création d’une identité nationale commune, mais qu’il a, au contraire, favorisé le développement du communautarisme, structuré à partir des diverses religions pratiquées au pays du Cèdre.
Cet e diversité communautaire a conduit à son tour à une diversification du contenu du terme « intérêt national », imposant, à plus forte raison, des choix politiques différents, et parfois contradictoires, pour son accomplissement. Au Liban, l’intérêt national s’explicite par la réponse que chacun donne à la question de savoir si le Liban appartient à l’Orient ou à l’Occident, si le Liban est un pays arabe ou pas, si le Liban est un pays dit progressiste ou modéré, plutôt que par une net e majorité civile formée à partir d’une conception plus globale que cel e offerte par la communauté d’appartenance religieuse de chacun.
Il n’est donc pas surprenant qu’à l’intérieur du Liban se développent des politiques et des stratégies diverses, même inconciliables, qui vont souvent de pair avec des choix faits par des pays arabes voisins. On voit ainsi pourquoi le pays du Cèdre est si fortement influencé par son environnement arabe, lui-même fragmenté, loin de pouvoir établir la paix et la stabilité en son intérieur et, par la suite, de s’affirmer en tant qu’acteur régional capable d’agir efficacement et de contribuer à une solution acceptable du conflit israélo-arabe et israélo-palestinien. Par ail eurs, la grande ouverture du pays à l’influence de courants idéologiques et politiques contradictoires et son poids politico-diplomatique si limité expliquent de manière éloquente pourquoi le Liban est devenu un terrain fertile au développement d’un double antagonisme, intra-libanais et interarabe, souvent exprimé par les armes. Qui plus est, le Liban occupe une position géographique charnière dans le contexte régional, à proximité immédiate d’Israël, mais également de la Syrie. Ces deux pays, chacun pour ses raisons propres, considèrent le contrôle du territoire libanais – partiel ou total, sous une forme ou une autre – indispensable à la garantie de leur sécurité. Ainsi le Liban devient-il le champ d&

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