L impérialisme colonial français en Afrique
480 pages
Français

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L'impérialisme colonial français en Afrique , livre ebook

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Description

Battant en brèche l'idée d'une paix coloniale scrupuleusement respectée, cet ouvrage démontre d'abord la difficulté du colonisateur à faire respecter sa loi et sa voie. Il met également en exergue la complexité de l'interaction colonisateur/colonisé qui pouvait aller de l'assujettissement à la collaboration/accommodement en passant par un rapport de défiance/résistance. S'appuyant sur des archives inédites, cet ouvrage revisite la participation des tirailleurs sénégalais à la défense métropolitaine et l'enjeu stratégique que fut la base de Dakar dans le second conflit mondial.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 547
EAN13 9782336266626
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À mon épouse, Samia, pour sa présence et son amour, À mes parents pour leur patience et compréhension, À ma sœur Aby pour on soutien sans faille.
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296042483
EAN : 9782296042483
Sommaire
Dedicace Page de Copyright Page de titre NOTES LIMINAIRES INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE : LE SYSTÈME ADMINISTRATIF, MILITAIRE ET DÉFENSIF DE L’AOF
CHAPITRE I : LE CADRE ADMINISTRATIF ET DÉFENSIF CHAPITRE II : REPARTITION ET MISSIONS DES FORCES
DEUXIÈME PARTIE : MAINTIEN DE L’ORDRE, POLICE DU SAHARA ET POPULATIONS AFRICAINES
CHAPITRE I : LA REPRESSION DES INSURRECTIONS DANS LES REGIONS SOUDANO - SAHELIENNES (1918-1932) CHAPITRE II : SURVEILLANCE ET MAITRISE DE L’ESPACE SAHARIEN TROISIÈME PARTIE : LA DÉFENSE EXTÉRIEURE FÉDÉRALE, DES FRONTIÉRES ET CONFINS DE L’AOF AU FRONT MÉTROPOLITAIN CHAPITRE I. LES PLANS DE DEFENSE GENERALE DE L’AOF (1924-1940) CHAPITRE II : CONTRIBUTION DE L’ARMÉE D’AOF Á LA SAUVEGARDE DE LA MÉTROPOLE (MAI-JUIN 1940)
QUATRIÈME PARTIE : LA DÉFENSE DE LA BASE DE DAKAR ET DU LITTORAL DE L’AOF
CHAPITRE I : HISTORIQUE ET CONCEPTION DE DAKAR CHAPITRE II : L’ORGANISATION DE L’ESPACE MARITIME DAKAROIS ET DES PORTS DÉFENDUS DE L’AOF CHAPITRE III : DAKAR Á L’ÉPREUVE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
CONCLUSION GÉNÉRALE SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE INDEX DES NOMS
L'impérialisme colonial français en Afrique
Enjeux et impacts de la défense de l'AOF 1918-1940

Patrick Papa Drame
Carte générale de l’Afrique occidentale Française (1930)

Sources : I.N.G (Vincennes)
Ciopyright : IGN (Institut Géographique national), Vincennes, France
NOTES LIMINAIRES

1. Principales abréviations utilisées dans les notes AOB Ancre d’Or Bazeilles AN-CARAN Archives Nationales, Centre d’accueil et de recherche des archives nationales ANS Archives Nationales du Sénégal BCAF-RC Bulletin du comité de l’Afrique Français - Renseignements coloniaux CAOM Centre des archives d’outre-mer (Aix) CEA Cahiers d’Études Africaines (Bordeaux) CHETOM Centre d’histoire et d’études des troupes d’outre-mer (Fréjus) CRA Centre de Recherches Africaines (Paris) CST Commandant supérieur des troupes ECPA Établissement cinématographique et photographique des armées EMA État-Major de l’armée JMO Journal de marche et des opérations JORF Journal officiel de la République française RTC Revue des troupes coloniales RFHOM Revue Française d’histoire d’outre-mer SHAT Service Historique de l’Armée de Terre (Vincennes) SHM Service Historique de la Marine (Vincennes) SHAA Service Historique de l’Armée de l’Air (Vincennes) SHGN Service Historique de la Gendarmerie Nationale (Maison-Alfort).

2. Abréviations utilisées dans le texte AA Anti-arien. AEF Afrique Équatoriale Française. AOF Afrique Occidentale Française. BTS Bataillon de tirailleurs sénégalais. CCA Batterie de côte contre avions. CCDC Comité consultatif de défense des colonies. CSDN Conseil supérieur de la Défense nationale. DCA Défense contre-aéronefs ou avions. DIC Division d’infanterie coloniale. FFL Forces françaises libres. FNFL Forces navales françaises libres. FAFL Forces aériennes françaises libres. GN Groupe nomade GQG Grand quartier général de l’Armée. PC Poste de commande. PM Peloton méhariste. RAC Régiment d’artillerie coloniale. RIC Régiment d’infanterie coloniale. RICMS Régiment d’infanterie coloniale mixte sénégalais. RMIC Régiment mixte d’infanterie coloniale. RTS Régiment de Tirailleurs Sénégalais. SHR Section Hors rang.
INTRODUCTION
La présence française sur la côte occidentale de l’Afrique est fort ancienne. Dés la fin du XV ème siècle, dans le sillage des navigateurs portugais, et sous l’impulsion d’armateurs dieppois ; marins et négociants français s’aventurent dans ces parages que les anciens représentent comme « étranges et riches », mais « terrifiants et maléfiques 1 . » » Ainsi, du XV ème au XVIII ème siècle, un trafic s’organisa progressivement sur les côtes africaines, « riches en or et en hommes ». Des navires abordaient alors les comptoirs de traite pour en repartir les cales chargées d’épices, d’or et d’esclaves : c’est l’âge d’or du commerce triangulaire. La constitution d’un corpus de doctrine colonial, d’inspiration purement « mercantiliste » et l’engagement en matière coloniale de l’État français ne vîrent cependant le jour que sous Louis XIII, et se confirmèrent plus tard avec Colbert. Il serait donc abusif d’incorporer l’Afrique dans le premier empire colonial français, qui reste exclusivement américain. De fait, jusqu’au milieu du XIX ème siècle, la France ne maintient sur la côte occidentale africaine qu’une série d’établissements commerciaux et stratégiques.
C’est sans doute dans les grandes transformations techniques, économiques et politiques de l’Europe des années 1840-1885 qu’il faudrait rechercher les catalyseurs du développement des impérialismes et de son corollaire, l’expansion coloniale vers les mondes outre-mer, en particulier en Afrique 2 . Les mobiles et arguments évoqués par les promoteurs de l’aventure coloniale furent partout analogues. La mutation des structures techniques et économiques (révolutions des transports et des structures techniques) 3 facilita ainsi le transport des personnes et des biens 4 . Le « boom » industriel s’accompagne de la nécessité de débouchés et la recherche de matières premières que seule une expansion économique et financière pourrait assurer aux États colonisateurs 5 . Les raisons d’ordre économique viennent en premier lieu, mais ne suffisent pas à expliquer le phénomène d’expansion coloniale. Des mobiles stratégiques furent aussi avancés. L’entreprise coloniale fut en fait conçue comme indispensable en vue de l’acquisition de points d’appui maritimes nécessaires aux grandes puissances, pour agir partout dans le monde 6 . Enfin, des arguments politiques et idéologiques sont également évoqués. Le désir de conquête répond au besoin d’accroître le prestige des États. Les Européens s’estiment, en effet, investis d’une « mission civilisatrice » à l’égard des populations dites « primitives » et « inférieures » 7 , qu’il fallait « éveiller à la civilisation », en élevant leur niveau de vie et en leur apportant l’instruction et la santé. Cet argument de prestige, d’ailleurs fortement lié au développement du nationalisme 8 joua un rôle fondamental dans la formation territoriale du deuxième empire colonial français, qui s’enclencha à la fin des années 1870 9 .
C’est à notre sens dans l’histoire politique de l’Europe de la seconde moitié du XIX ème siècle qu’il faudrait rechercher la cause véritable de l’expansion coloniale française en Afrique, à savoir le prestige et le drapeau. En fait, relativement en paix jusque vers 1860, le vieux continent fut secoué par une série de conflits armés imputables à l’unification de l’Allemagne et de l‘Italie 10 . La défaite française de Sedan (1871) et l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine par la Prusse, suscitèrent un vif sentiment de revanche chez les Français et de fait une vague de nationalisme et de chauvinisme dans toute l’Europe 11 . C’est précisément durant la période de « recueillement » de l’immédiat après-défaite que s’élabora dans certains milieux français, un important corpus doctrinal et intellectuel servant de support idéologique à « l’impérialisme colonial français 12 », La capacité à conquérir et à posséder des territoires outre-mer fut donc présentée comme, « l’occasion d’un accroissement de prospérité, mais aussi et surtout comme le moyen de reconquérir dans le monde le prestige et la grandeur que la défaite [de 1871] vient de compromettre 13 . » C’est cependant chez Jules Ferry que l’on retrouva l’élaboration la plus complète de la doctrine coloniale, en l’occurrence dans son fameux discours du 28 juillet 1885 à la Chambre. Outre les arguments d’ordre économique et humanitaire qui y sont avancés, l’homme d’État français met en garde contre toute politique de « renoncement » hors d’Europe, qui équivaudrait à l’abdication pure et simple du rang de grande puissance. Bref, pour exister dans le concert des grandes nations, la France devait exercer son influence, en exportant vers les territoires outre-mer ses mœurs, sa langue, ses armes, son drapeau et son génie 14 . Des débuts du colonel Faidherbe au Sénégal (1854) au partage du Togo allemand avec la Grande-Bretagne (1914), la France se tailla en Afrique Occidentale, un territoire vaste de 4 634 000 km2 15 . Compte tenu de sa cont

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