La communication politique des Européennes de 2014 : pour ou contre l Europe ?
184 pages
Français

La communication politique des Européennes de 2014 : pour ou contre l'Europe ? , livre ebook

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Français

Description

Du fait d'une faible participation de l'électorat et du peu d'importance qu'on leur accorde, les élections au Parlement européen sont souvent qualifiées d'élections de "second ordre". Mais en 2014, les succès à cette élection des partis antigouvernementaux, dont les résultats restaient en général sans lendemain, marquent cette fois une tendance politique durable, caractérisée par une violence inhabituelle envers l'Union Européenne et des idées nationalistes souvent empreintes de populisme.

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Publié par
Date de parution 15 janvier 2016
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336401041
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

Dirigé parPhilippe J. Maarek
tique La communication poli des Européennes de 2014 : pour ou contre l’Europe ?
Poésie de la sémantique dans Le Ventre, le Pain ou la Cendre…
La communication politique des Européennes de 2014 : pour ou contre l’Europe ?
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Communication et Civilisation Collection dirigée par Nicolas Pélissier La collectionCommunication et Civilisation, créée enseptembre 1996, s’est donné un double objectif. D’une part, promouvoir des recherches originales menées sur l’information et la communication en France, en publiant notamment les travaux de jeunes chercheurs dont les découvertes gagnent à connaître une diffusion plus large. D’autre part, valoriser les études portant sur l’internationalisation de la communication et ses interactions avec les cultures locales. Information et communication sont ici envisagées dans leur acception la plus large, celle qui motive le statut d’interdiscipline des sciences qui les étudient. Que l’on se réfère à l’anthropologie, aux technosciences, à la philosophie ou à l’histoire, il s’agit de révéler la très grande diversité de l’approche communicationnelle des phénomènes humains. Cependant, ni l’information, ni la communication ne doivent être envisagées comme des objets autonomes et autosuffisants. Dernières parutions Philippe J. MAAREK (dir),communication politique des La Européennes de 2014 : pour ou contre l’Europe? 2015 Cristina BOGDAN, Béatrice FLEURY, Jacques WALTER (dir.),Patrimoine, création, culture. A l’intersection des dispositifs et des publics,2015. Catherine GHOSN,Médiation télévisuelle et représentation de la diversité,2015. Tourya GUAAYBESS (dir.),Cadrages journalistiques des « révolutions arabes » dans le monde, 2015. Fathallah DAGHMI, Farid TOUMI, Abderrahmane AMSIDDER (dir.),Médias et changements. Formes et modalités de l’agir citoyen, 2015. Hadj BANGALI CISSE, André-A LAFRANCE, Linda SAADAOUI (dir.),Communication et sociétés en crise, Savoir y entrer ; pouvoir en sortir,2015.Jean-Claude DOMENGET, Valérie LARROCHE, Marie-France PEYRELONG (dir.),Reconnaissance et temporalités,Une approche info-communicationnelle,2015.
Dirigé par Philippe J. Maarek La communication politique des Européennes de 2014 : pour ou contre l’Europe ? Ouvrage publié sous l’égide du Centre d’Études Comparées en Communication Politique et Publique (Ceccopop). Avec le soutien du Conseil général du Val-de-Marne et de l’Institut des Sciences de la Communication (CNRS-Paris Sorbonne-UPMC).
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© L’Harmattan, 2015-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-07852-6 EAN : 9782343078526
Du même auteur :
Dans la même collection, chez L’Harmattan Présidentielle 2012 : une communication politique bien singulière, (direction), 2013 La communication politique européenne sans l’Europe : les élections au Parlement européen de 2009,(direction), 2012 La communication politique des Présidentielles de 2007 : de la démocratie participative à la démocratie représentative,(direction), 2009 Chronique d’un « non » annoncé : La communication politique et l’Europe (juin 2004-mai 2005),(direction), 2007 La communication politique française après le tournant de 2002, (direction), 2004
Chez d’autres éditeurs Communication et Marketing de l’homme politique, e 4 édition, Lexis-Nexis, 2014 Média et malentendus, cinéma et communication politique, Edilig, collection Médiathèque, 1986 La Censure cinématographique, LITEC/Lexis-Nexis, 1982 De mai 68 aux films X, cinéma, politique et société, Dujarric, 1979
À l’étranger Political Parties in the Digital Age, (co-direction, avec Guy Lachapelle), De Gruyter Oldenbourg, 2015 Campaign Communication and Political Marketing, Wiley-Blackwell, Oxford/Boston, 2011 Marketing politico y communicacion, e 2 édition, Paidos/Planeta, Barcelone, 2009, réimpression en 2012, 2014 Political Communication in a new Era, (co-direction, avec Gadi Wolfsfeld), Routledge, Londres, 2003 Communication and Political Marketing, John Libbey, Londres, 1995
Introduction De l’euroscepticisme à l’euronégativisme
Philippe J. Maarek Professeur à l’Université Paris-Est (UPEC) Directeur du Centre d’études comparées en communication politique et publique (Ceccopop) Ancien Président des Sections de recherche en communication politique de l’Association internationale de Science politique et de l’Association internationale de recherches en information et communication Membre de l’Institut des Sciences de la Communication (CNRS - Paris Sorbonne - UPMC)
Pour la troisième fois consécutive depuis le début de ce siècle, l’étude de la communication politique de la campagne pour les élections au Parlement européen s’est avérée révélatrice de l’évolution des citoyens de l’Union euro-péenne. En travaillant sur les différents aspects de la communication politique des élections de 2004, nous avions constaté que de nombreux éléments de communication des partis politiques, souvent involontairement négatifs ou pessimistes envers l’état de la construction européenne à l’époque avaient semblé annoncer le «non» au référendum de l’année suivante. Nous avions donc titré le premier volume publié dans cette série d’ouvrages sur la communication politique électorale depuis le début du siècleChronique d’un « non » annoncé, la communication politique et l’Europe (juin 2004-1 mai 2005). Cinq ans plus tard, ce qui nous avait frappé était l’effacement fréquent des enjeux européens, pourtant objet théorique du vote, les partis politiques s’orientant de plus en plus vers une communication politique tournée vers des enjeux nationaux, et notamment pour nombre d’entre eux vers une critique des gouvernements en place. D’une certaine façon, l’élection de 2009 avait ainsi bien répondu aux critères de ce que nous-mêmes et de nombreux auteurs
1 – Éd. L’Harmattan, 2007.
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2 ont qualifié d’élection « de second ordre » : taux d’abstention à nouveau bien plus fort que pour les élections « majeures », parlementaires ou présidentielles, selon les différents systèmes politiques des pays de l’Union européenne, montée des partis populistes, écologistes, etc., contestant les gouvernements ou même anti-gouvernementaux. Nous avions traduit explicitement cette mutation par le titre du nouvel ouvrage que nous avions publié sur le sujet dans cette collection,La communication politique européenne sans l’Europe : les élections au Parlement européen de 2009. Au moment des élections au Parlement européen de 2014, objet du présent volume, la crise économique de 2008 avait entretemps produit ses effets les plus importants. Surtout, elle n’était toujours pas complètement résolue. En tout cas en Europe, c’était le cas, avec entre autres, la position précaire de la Grèce, ou les difficultés de la France, après deux années de mandat d’un François Hollande dans les limbes des sondages de popularité du fait du peu de résultats de son action dans ce registre. On pouvait s’attendre à ce que la communication politique des élections européennes de 2014 se positionne donc encore plus clairement comme une élection « de second ordre », comme auparavant, et même encore plus clairement, poursuivant le mouvement amorcé en 2004 et prolongé en 2009, et remettant en jeu fortement des enjeux nationaux liés à la crise par une vague de votes de protestation. L’évolution de la participation fut une première surprise pour les analystes. Ainsi en France, la participation repartit en sens inverse, avec une augmentation en pourcentage de près de deux points, ce qui fit un total considérable de plus de 2 millions de suffrages exprimés supplémentaires, puisque le nombre d’inscrits avait entretemps augmenté de 2,3 millions environ. (Voir tableaux 1 et 2.) Mais c’est bien sûr du côté de l’extrême-droite, du Front national, que vint le résultat que l’on retint le plus. Ce parti vit en effet son résultat quadrupler par rapport à 2009 en cumulant plus de 4,7 millions de suffrages, ce qui lui accorda près de 25 % des voix, 24,86 % très exactement. Le Front national arriva ainsi en tête, devant les listes UMP quatre points derrière, et loin devant le parti au pouvoir, le Parti socialiste, qui n’atteignit même pas 14 % des suffrages (tableau 3). Certes, les résultats du PS n’avaient pas été excellents en 2009, mais les commentateurs s’étaient accordés à les agréger aux très beaux totaux de la liste des Verts, alors alliés très proches du PS (tableau 4). Quant au Front national, il était alors bien loin, avec à peine un million de suffrages, soit un peu plus de 6 % du total.
2 – V. Reif and Smitt, 1980 ; Laroche-Joubert in, Maarek, 2007; De Vreese & Schuck in Maarek, 2007 ; Tenscher, 2012.
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Tableau 1 :Participation aux élections européennes 3 de 2009 en France Nombre % inscrits % votants Inscrits 44 282 823 Abstentions 26 290 662 59,37 Votants 17 992 161 40,63 Blancs ou nuls 773 547 1,75 4,30 Exprimés 17 218 614 38,88 95,70
Tableau 2 :Participation aux élections européennes 4 de 2014 en France Nombre % inscrits % votants Inscrits 46 544 712 Abstentions 26 796 819 57,57 Votants 19 747 893 42,43 Blancs 546 601 1,17 2,77 Nuls 245 531 0,53 1,24 Exprimés 18 955 761 40,73 95,99
5 Tableau 3 :Résultat des élections européennes de 2009 Nuances de listes Voix % exprimés Sièges Listes d’extrême gauche 1 050 016 6,1 Listes du PCF et du Parti de gauche 1 041 911 6,05 4 Listes du Parti socialiste 2 838 160 16,48 14 Listes divers gauche 79 968 0,46 1 Listes des Verts 2 803 759 16,28 14 Listes régionalistes 42 777 0,25 Autres listes 766 894 4,45 Listes centre-MoDem 1 455 841 8,46 6 Listes de la majorité 4 799 908 27,88 29 Listes divers droite 1 160 636 6,74 1 Listes du Front national 1 091 691 6,34 3 Listes d’extrême droite 87 053 0,51
3 – Source : Ministère de l’Intérieur, http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/ Europeennes/ 4 – Idem. 5 – Idem.
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