La Corée vers la réunification
263 pages
Français

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La Corée vers la réunification , livre ebook

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Description

Malmenée par l'histoire, la Corée a subi depuis la fin du XXe siècle des agressions multiples de la part des grandes puissances voisines ou lointaines. La fin de la Seconde Guerre mondiale n'a pas été synonyme de libération (après 50 ans de colonisation japonaise), mais de division, sous les auspices des Etats-Unis et de l'URSS. Cette fracture au sein d'une nation millénaire est entretenue par les Etats-Unis et l'Occident. Au Nord comme au Sud, au-delà des contradictions, une profonde volonté de réunification fait son chemin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 345
EAN13 9782336278315
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Image de couverture :
Fresques des tombeaux de l’ère Koguryo,
classés au patrimoine mondial de l’humanité.
La Corée vers la réunification

Robert Charvin
Guillaume Dujardin
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296118638
EAN : 9782296118638
Sommaire
Page de titre Page de Copyright AVERTISSEMENT AVANT PROPOS - CONTRE LE « PROVINCIALISME » INTRODUCTION PREMIERE PARTIE - UNE NATION MALTRAITEE PAR L’HISTOIRE
I. UNE NATION PLURIMILLENAIRE II. LA COLONISATION JAPONAISE ET LA COMPLICITE DES IMPERIALISMES OCCIDENTAUX. III. LA POLITIQUE DES PUISSANCES : LA DIVISION DE LA COREE (1945 - 1948) IV. LA GUERRE CIVILE INTERNATIONALISEE (1950-1953)
DEUXIEME PARTIE - LA LONGUE MARCHE VERS LA REUNIFICATION
I. ETAT DES LIEUX : FACTEURS DE RAPPROCHEMENT ET CONTRADICTIONS II. LA COOPERATION NORD-SUD EN ACTES
TROISIEME PARTIE - LA RESPONSABILITE MAJEURE DES ETATS-UNIS, DU JAPON ET DE L’UNION EUROPEENNE
I. LE BLOCAGE DES NATIONS UNIES PAR LA POLITIQUE AMERICAINE II. LA REUNIFICATION ET LA QUESTION DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA DEMOCRATIE III. LA REUNIFICATION ET LA QUESTION NUCLEAIRE IV. L’ECONOMIE MONDIALE ET LE PROCESSUS DE REUNIFICATION
PERSPECTIVES
Kim Jong Il et Kim Dae Jung
“S’il y a une vertu indispensable à la plume, c’est qu’elle ne doive jamais servir à la louange des puissants”
Jean-Marie Gustave Le Clézio
Prix Nobel de littérature

“Les Etats qui montent ont à arracher progressivement des mains de l’hyperpuissance leur influence et leur position internationale. Ainsi le mouvement vers la multipolarité du monde se dessine-t-il comme un processus lent et tortueux”
Guy Spitaels
Ministre d’Etat (Belgique)

“Une idée est toujours l’affirmation qu’une nouvelle vérité est historiquement possible”
Alain Badiou
Philosophe (France)

“Au-delà de la Corée elle-même, la tension dans la péninsule est un facteur de déstabilisation de toute la région. Historiquement, l’Asie orientale n’a jamais été en paix tant que la péninsule a été le jouet des puissances étrangères”
Hwang Sok Yong
Ecrivain (Corée du Sud)

“Mettre un terme à la division et à la confrontation qui durent depuis près d’un demi-siècle et réunifier le pays est le désir et la volonté unanimes de notre nation. L’union de toute la nation est préalable à sa réunification indépendante et pacifique. Tous les Coréens qui se préoccupent du sort de la nation, qu’ils soient au Nord et au Sud ou à l’étranger, qu’ils soient communistes ou nationalistes, pauvres ou riches, croyants ou athées, doivent s’unir en tant que compatriotes, en transcendant toutes les différences existant entre eux et ouvrir ensemble la voie à la réunification”
Kim Il Sung

“La réconciliation est le devoir de chacun”
Kim Dae Jung
AVERTISSEMENT
La présente approche du problème coréen et de la question de la réunification de cette nation agressée et divisée par des forces étrangères se positionne délibérément en faveur des intérêts du peuple coréen tout entier et de lui seul.

Elle n’échappe donc pas à des choix et à des jugements de valeur, ce qui cependant ne la singularise en rien.

Certaines présentations coréennes s’attachent exclusivement à donner le point de vue de l’une des deux parties Nord ou Sud ; une certaine littérature, très occidentalo-centriste, se place sur le terrain des Grandes Puissances étasunienne ou européennes et de leurs intérêts à court terme ; d’autres se sont fait une spécialité de dénoncer la partie Nord, sans jamais lui reconnaître la moindre réalisation ou le moindre acte positif. Rares sont ceux qui, à contre-courant, apportent quelques connaissances à une réalité nordiste méconnue.

On sait que le travail «entaché d’idéologie» est toujours celui de l’Autre, qui pense autrement. Toutes les approches précitées sont donc marquées d’«idéologie» !

Comment ne pas noter, par exemple, que l’image de la Corée, en Occident, vient de la période impériale où l’interventionnisme était la règle, durant laquelle se sont fabriqués des stéréotypes anti-«jaunes» ? Ce regard néo-colonial, stimulé par «la guerre des civilisations», relancée par les Etats-Unis, affecte le regard porté sur une société étrangère et lointaine. Aux intérêts à court et à moyen termes qui pervertissent les réactions aux politiques d’un pays comme la Corée, s’ajoute, plus profondément, un coefficient de déformation lié aux représentations que se font les Occidentaux des Asiatiques en général, et des Coréens en particulier, en dépit d’une grande méconnaissance 1 .

Il a pu être écrit par un journaliste français connu, mais totalement ignorant des multiples et séculaires ingérences occidentales en Asie, dans un ouvrage au titre significatif « Péril jaune, peur blanche », en 1970, que « le noir, le blanc, le rouge, cela tranche », « même si le métissage abâtardit les ruptures de couleurs. Le jaune ne donne pas un teint : c’est un état d’âme collectif, l’ictère à l’échelle des masses qui grouille » 2  !

L’Asiatique est « impénétrable » et « imprévisible », donc incompréhensible et par là même dangereux 3 . Car, si le « jaune » est reconnu comme intelligent (à la différence de la « naïveté » et de la « puérilité » du nègre), son intelligence est tortueuse et d’une rationalité tellement « autre » qu’elle est proche de l’irrationalité. Cet Asiatique « mystérieux » ne peut donc qu’inspirer de la peur 4 .

Cette peur est sans doute l’une des principales clés de la représentation de l’Asiatique, élément anonyme d’un flot montant remettant en cause la suprématie blanche.

Le Coréen et le Chinois, selon les analyses hostiles sommaires, font partie de ce flot magmatique et si le Chinois, avec sa réussite économique, commence depuis quelques années à être «visible» et « lisible », notamment dans un espace « connu », celui du commerce et de la concurrence, ce n’est pas le cas du Coréen du Nord qui serait resté « ermite » et préoccupé avant tout d’ « idéologie ».

En France, plus que dans d’autres pays occidentaux, s’ajoute le souvenir pas encore totalement disparu de l’Empire colonial présent en Asie jusqu’à Dien Bien Phu, et non dénué de racisme.

Certes, ces images caricaturales appartiennent au monde de mythes populaires occidentaux, mais ces mythes ne sont pas de génération spontanée. Ils sont l’effet d’une formulation et d’une diffusion par les élites du savoir et du pouvoir.

Qui se souvient encore de la tentative française de 1866 de coloniser la Corée, comme l’ont tenté aussi d’autres puissances ? A l’initiative du contre-amiral P. G. Roze, commandant de la flotte française d’Extrême-Orient, une expédition est montée contre la monarchie coréenne. Il s’agit, comme aux lendemains du « coup d’éventail » prétendant légitimer la conquête de l’Algérie, de ne pas laisser impunie la mort de 9 prêtres catholiques partis évangéliser le peuple coréen : « Le jour où le Roi de Corée a porté la main sur nos malheureux compatriotes, fait savoir H. de Bellonnet, représentant de la France en Chine, a été le dernier de son règne. Dans quelques jours, nos forces militaires vont marcher à la conquête de la Corée et l’Empereur, mon auguste souverain, a seul aujourd’hui le droit et le pouvoir de disposer selon son bon plaisir du pays et du trône vacant » ! Roze annonce, dans un style très contemporain, que la mort des 9 Français sera vengée « en tuant 9.000 Coréens » !

Au cours de l’avancée des troupes françaises sur le territoire coréen, émaillée de pillages (comme lors de la prise de Kanghwa), Roze exige du Roi de Corée qu’il lui livre « les 3 ministres qui ont le plus contribué à la mort » des missionnaires. Mais la résistance coréenne, dirigée par l

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