La Côte d Ivoire, d une crise à l autre
248 pages
Français

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La Côte d'Ivoire, d'une crise à l'autre , livre ebook

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Description

Le caractère composite de ces approches fait de ce recueil une contribution interdisciplinaire : politistes, anthropologues, sociologues, donnent une lecture croisée des évènements qui ont profondément secoué la Côte d'Ivoire. Il s'agit ici d'élargir le regard, de l'actualité immédiate à une plus longue durée, comprenant la colonisation jusqu'à la dernière crise postélectorale de 2010-2011.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2014
Nombre de lectures 56
EAN13 9782336353463
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Volume publié avec le concours du

Dipartimento di Studi Linguistici e Culturali
Università di Modena e Reggio Emilia
PRIN 2010-2011 : Stato, pluralità e cambiamento in Africa 201048XHTL_004
Ministero dell’Istruzione, dell’Università e della Ricerca

Couverture : dessin réalisé par les élèves de l’EPP Koko, IEP Korhogo, classe de CE, 2013 (mis à disposition par Magali Chelpiden Hamer et les chercheurs du ROCARE)
Titre
Sous la direction de

Fabio Viti



La Côte d’Ivoire,
d’une crise à l’autre
Du même auteur
Ouvrages
Il potere debole. Antropologia politica dell’Aitu nvle (Baule, Costa d’Avorio) , Milano, Franco Angeli, 1998.
Schiavi, servi e dipendenti. Antropologia delle forme di dipendenza personale in Africa , Milano, Raffaello Cortina, 2007.
Travail et apprentissage en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Togo) , Paris, Karthala, 2013.
Direction d’ouvrages
Potere e territorio in Africa Occidentale , numéro thématique de la revue Etnosistemi , 1, 1, 1994.
Mondes Akan / Akan Worlds, Identité et pouvoir en Afrique occidentale / Identity and Power in West Africa , Paris-Montréal, L’Harmattan, 1999 (avec Pierluigi Valsecchi).
Antropologia delle tradizioni intellettuali : Francia e Italia , Roma, Cisu, 2000 (avec Michel Izard).
Guerra e violenza in Africa occidentale , Milano, Franco Angeli, 2004 (20112).
Antropologia dei rapporti di dipendenza personale , Modena, Il Fiorino, 2006.
Lavoro, dipendenza personale e rapporti familiari , Modena, Il Fiorino, 2007.
Dipendenza personale, lavoro e politica , Modena, Il Fiorino, 2008.
La terre et le pouvoir. A la mémoire de Michel Izard , Paris, CNRS Editions, 2012 (avec Dominique Casajus).
Copyright

© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70357-2
Introduction
Fabio Viti

Ce volume publie un choix des contributions présentées lors de l’atelier thématique « La Côte d’Ivoire, d’une crise à l’autre », qui s’est tenu à l’Université de Pavie (Italie) à l’occasion du Colloque d’Etudes africaines, le 21 septembre 2012 1 .
Le premier aspect à mettre en avant dans la présentation de ce recueil de textes est le caractère composite des approches, qui fait de ce volume une contribution réellement interdisciplinaire : politistes, anthropologues, sociologues, pédagogues, tous sensibles à une perspective historique, donnent une lecture croisée des événements critiques qui ont, à plusieurs reprises, profondément secoué la Côte d’Ivoire. De plus, il s’agit de contributions internationales, leurs auteurs venant de plusieurs pays (Côte d’Ivoire en premier lieu, mais aussi Suisse, Italie et France), ce qui suppose un degré fort différent d’implication, de nature autre que scientifique, dans les faits ivoiriens.
L’appel à communication qui est à l’origine de l’atelier et de ce volume contenait une invitation explicite : élargir le regard, de l’actualité immédiate à une plus longue durée ; pari gagné seulement en partie. En effet, comme il était facilement prévisible, la dernière crise postélectorale et ses prémisses les plus proches (à partir de 1993 ou de 1999-2000, selon les options des auteurs) ont accaparé les attentions des chercheurs, sans pour autant les monopoliser. Chacun à sa manière a situé les derniers événements dans une généalogie de causes et dans une chronologie de faits marquants, dont le choix change sensiblement les coordonnées des problèmes abordés, leurs explications, leurs solutions possibles, leurs issues souhaitées.
De ces différentes approches, émerge donc une image assez contrastée de la Côte d’Ivoire que l’on pourrait exemplifier dans une sorte de polarisation : stabilité politique consensuelle et absence presque totale de conflit, au moins jusqu’en 1993 (Kouamé Sylvestre Kouassi), voire conflits endémiques, échelonnés dans la longue durée, avec des accès de fièvre ponctuels mais pas forcement limités (Fabio Viti). Cette polarisation entre continuité et discontinuité historique n’exclut pas des positions intermédiaires, chaque auteur ayant choisi un angle d’attaque singulier et la chronologie particulière qui l’accompagne. Pour certains, les attentions se concentrent ainsi sur le cœur de la dernière crise : le rôle politique et l’intervention militaire de l’Onu et de la France (Marco Wyss), ou les répercussions du climat de violence en un milieu scolaire et universitaire (Magali Chelpi-den Hamer), particulièrement sensible dans un pays où les jeunes constituent une partie importante de la population, très impliquée dans la vie sociale et politique. D’autres contributions sont consacrées aux moments immédiatement précédents le dénouement final, analysant l’attachement aux textes de loi, la Constitution en premier lieu, de la part du Président sortant, Laurent Gbagbo (Giulia Piccolino), ou bien les reflets « rurbains » des événements majeurs qui se passent principalement dans la capitale économique du pays mais qui n’épargnent pas le milieu villageois, pas du tout à l’abri des tensions et souvent source autonome de conflits spécifiques (Noël Kouassi). Le milieu rural se trouve d’ailleurs au cœur de la crise ivoirienne, étant donné l’importance capitale que l’enjeu foncier y joue, y compris dans des déchainements de violences qui ne datent pas d’hier (Jean-Pierre Chauveau et Jean-Philippe Colin). D’autres encore projettent leurs analyses dans l’avenir, évoquant un processus de réconciliation et de résilience (Jean Marcel Koffi) ou les attentes d’un retour messianique du Président déchu, dans un contexte de dérive religieuse du champ politique (Armando Cutolo).
Au cœur de cette polarisation produite par les différentes approches à l’histoire de la Côte d’Ivoire, se situe immanquablement la figure du « père de la nation », Félix Houphouët-Boigny, et le jugement que l’on peut porter sur son long règne à la tête du pays. Son décès en 1993 a certainement été un tournant historique pour le pays et ses amis et partenaires internationaux, mais il serait trop simple de ramener tout à sa figure et à son rôle, quel que soit le jugement que l’on donne de l’une et de l’autre. Tout n’a pas commencé et tout n’a pas fini avec Houphouët-Boigny, c’est une évidence. Tout comme c’est une évidence qu’un jugement détaché et dépassionné sur l’œuvre du premier Président de la République n’est pas encore en vue, ni en Côte d’Ivoire, ni à l’extérieur. Par ailleurs, la production d’une analyse réellement neutre et, pour tout dire, scientifique, de cette figure saillante, marquerait certainement le début d’une ère nouvelle aussi bien dans le débat politique que surtout dans l’historiographie et dans la culture entière du pays, ce qui ne semble pas encore être le cas 2 .
Comme je le disais plus haut, les contributeurs à ce volume ont concentré leurs attentions spécialement sur la dernière « crise postélectorale » de 2010-2011, sans pour autant négliger les raisons profondes, et parfois éloignées dans le temps, de ce dénouement particulièrement violent. Cependant, rien ne nous assure qu’il s’agisse réellement de la dernière crise et que l’issue de celle-ci – quelle que soit la lecture que l’on puisse en donner – soit elle-même résolutive ou qu’elle ne vienne plutôt constituer l’enclenchement d’un nouveau cycle de tensions et de conflits, avec peut-être des acteurs nouveaux et des alliances inédites. De ce point de vue, un regard rétrospectif nous fournirait un certain nombre d’éléments d’analyse capables de nous faire imaginer des scénarios relativement inattendus, tout en laissant inaltérées, comme un bruit de fond persistant, toutes les bonnes ou mauvaises raisons qui ont enclenché la plupart des moments critiques traversés par la Côte d’Ivoire, dès son indépendance, voire avant : la question foncière, l’immigration, le statut de l’étranger, la citoyenneté, les déséquilibres économiques, les injustices sociales, autant de thèmes qui ne constituent, à bien y regarder, qu’une grappe inextricable se réduisant aux seules questions de la démocratie, du respect des droits, du rôle régulateur de l’Etat.
Sans vouloir jouer les faux prophètes, il me semble évident qu’aucun facteur de crise n’a été résolu ni est en cours de solution et que le changement au sommet de l’Etat – d’une faction à l’autre – ne constitue la prémisse d’aucun apaisement, le « rattrapage ethnique » en cours ne produisant que de nouvelles rancunes, peu importe qu’elles soient ou non réellement justifiées 3 . A la fin prochaine du premier mandat présidentiel d’Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire aura connu le

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