La démocratisation des relations internationales

Stefania Gandolfi, Patrice Meyer-Bisch, Johanne Bouchard

Description

Après 60 ans, la légitimité de la Déclaration universelle des droits de l'homme est loin d'avoir déployé tous ses effets. Seule l'universalité de tous les droits humains - civils, culturels, économiques, politiques et sociaux - permet d'assurer à la fois la légitimité des relations entre les nations et le respect de la diversité. Cette universalité doit pénétrer et légitimer l'ordre politique international aussi bien que national, en définissant de façon plus exigeante les responsabilités de tous les acteurs - étatiques ou non. La souveraineté démocratique ne peut être cloisonnée, elle se partage.

Sujets

• JUSTICE
• Relations internationales
• Diplomatie
• Géopolitique
• Droit

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2009
• Nombre de lectures: 229
• EAN13: 9782296236707
• Langue: Français

Extrait

Ce document constitue les actes du colloque « Éthique de la coopération et démocratisation des relations internationales » qui s’est tenu à Bergamo, Italie, les 23, 24 et 25 octobre 2008. Il fait suite à trois autres colloques organisés par les Chaires UNESCO partenaires de ce programme : « L’éthique de la coopération internationale et l’effectivité des droits humains », premier colloque de Bergamo, publié en 2006 chez le même éditeur ; - « Cultura, Educación y Desarrollo », colloque réalisé à La Havane, publié en 2007 à Mexico, par la Cátedra UNESCO de Derechos Humanos de la Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM) ; - « Droits culturels et traitements des violences », colloque, réalisé à Nouakchott, publié en 2008 également chez le même éditeur.
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]
9782296099210
EAN : 9782296099210
La démocratisation des relations internationales
Actes du Colloque international (Ethique de la coopération et démocratisation des relations internationales, Bergamo, du 23 au 25 octobre 2008)

Johanne Bouchard
Stefania Gandolfi
Patrice Meyer-Bisch
La démocratisation des relations internationales
Actes du colloque international
Université de Bergamo, du 23 au 25 octobre 2008
Colloque organisé par : Chaire UNESCO pour les droits de l’homme et l’éthique de la coopération internationale de l’Université de Bergamo, Italie, Chaire UNESCO des droits de la personne et de la démocratie de l’Université d’Abomey-Calavi, Bénin. Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l’homme et Chaire UNESCO pour les droits de l’homme et la démocratie de l’Université de Fribourg, Suisse.
Avac le partenariat de : Région de Lombardie, Italie Organisation Internationale de la Francophonie Province de Bergamo Commune de Bergamo Diocèse de Bergamo
Sommaire
Page de Copyright Page de titre La démocratisation des relations internationales Thème Introduction La démocratisation des relations internationales Première Partie - La souveraineté partagée
L’évolution historique de la souveraineté : d’une notion exclusive à une approche inclusive fondée sur les droits de l’homme - De la notion de « Nullius alterius potestatis » à la souveraineté des droits de l’homme Une souveraineté populaire, originale et fragile, territorialisée et universelle Table ronde - Les universités : espaces et ateliers de souveraineté partagée
Deuxième partie - La démocratisation fondée sur l’indivisibilité des droits et la participation des trois types d’acteurs
La participation aux processus économiques et financiers dans le développement - Éthique des relations des acteurs privés Démocratie et droit à l’éducation de base pour les populations défavorisées : réflexions à partir du cas brésilien Gouvernance démocratique et développement humain Les politiques de coopération internationale ne sont pas encore basées sur les droits de l’homme Droits de l’homme et démocratie dans l’espace glocal de la gouvernance multi niveaux Table ronde - La cohérence des échelles de la gouvernance démocratique dans la coopération internationale
Troisième Partie - La communauté internationale : inséparable de la souveraineté des peuples
La « communauté internationale » : entre illusion, réalité et idéal à atteindre Le droit au développement comme vecteur de l’interdépendance des droits de l’homme et du développement
Documents de synthèse
Principes d’éthique de la coopération internationale évaluée selon l’effectivité des droits de l’homme Ethique de la coopération et démocratisation des relations internationales - Propositions
Annexe
Thème
Démocratiser, c’est favoriser l’expression de la souveraineté populaire, partout où il y a communauté humaine
Après 60 ans, la clarté de la Déclaration universelle des droits de l’homme ne devrait plus avoir à être démontrée dans l’ordre interne à chaque État. Les arguments qui lui sont encore opposés relèvent plus du souci des pouvoirs arbitraires de se maintenir que d’une véritable argumentation politique. Il y a certes un long chemin à parcourir pour réaliser leur effectivité, notamment en intégrant de plein droit les droits culturels dans le système indivisible des droits de l’homme, afin de prendre en compte la diversité culturelle et d’enrichir ainsi l’universalité sans la relativiser. Les progrès pour définir dans le détail les obligations des acteurs étatiques et non étatiques sont également nombreux.
Mais le développement des droits de l’homme reste freiné par le principe de non-ingérence opposé au « droit d’ingérence » que certains acteurs publics, privés ou civils, prennent en intervenant selon leur intérêt et/ou leur vision unilatérale, parfois sous le couvert du respect des droits de l’homme. L’effectivité de l’ensemble des droits de l’homme implique une meilleure définition des obligations politiques, constitutives de relations internationales démocratisées.
Seule l’universalité des droits humains permet d’assurer à la fois la base de légitimité aux relations entre les nations et le respect de la diversité face aux dangers d’une mondialisation qui risque une nouvelle fois d’imposer une standardisation selon la loi des plus forts. L’universalité ne peut rester au niveau des principes, elle doit pénétrer et légitimer l’ordre politique international aussi bien que national. Si on entend par démocratisation tout progrès de l’effectivité des droits humains dans un espace politique, force est de constater que la démocratisation doit aujourd’hui s’imposer dans le désordre international. La souveraineté démocratique ne peut être cloisonnée dans des limites territoriales.
À la suite du Document de Bergamo, ce colloque a pour objectif de préciser les obligations communes des différents acteurs de la coopération internationale à l’égard du développement de la souveraineté démocratique basée sur les droits de l’homme, tout en étant respectueuse de la diversité culturelle.
La prétendue neutralité culturelle des États a accompagné, voire cautionné, leur prétention à être la voie unique d’expression de la souveraineté, alors même que certains utilisaient ce principe pour priver leurs ressortissants de la jouissance des droits universels. De même, la prétendue neutralité du marché mondial cautionne encore la croyance en des mécanismes qui seraient hors de portée de la volonté politique, alors que tout marché implique une communauté de valeurs qui devraient elles-mêmes être négociées.
Reconsidérer la richesse culturelle c’est, paradoxalement, aller recueillir la diversité des modes d’exercice et d’expression de la souveraineté, fondée sur la réalisation de l’ensemble des droits humains interdépendants.
Le colloque se développera en quatre étapes. Une relecture de la notion de souveraineté démocratique fondée sur les droits universels, et sur le sens des frontières dans un ordre politique démocratisé. La participation des acteurs publics (les États et leurs institutions), privés (les entreprises) et civils (les acteurs sans but lucratif) à une démocratisation adaptée à chaque situation. La cohérence des échelles de pouvoir, de temps et de territoires de la gouvernance démocratique dans la coopération internationale. Et enfin une critique de la notion de « communauté internationale » entre illusion, idéal et réalité : la volonté de créer une réelle communauté politique internationale suppose l’adhésion à une communauté de valeurs universelles, claires et contrôlables.
Introduction La démocratisation des relations internationales
Stefania Gandolfi
Pédagogie des droits de l’homme, Chaire UNESCO de l’Université de Bergamo (Italie)
Ce colloque, organisé par la Chaire UNESCO « Droits de l’homme et éthique de la coopération internationale » de Bergamo et la Chaire UNESCO pour les droits de l’homme et la démocratie de Fribourg, propose quelques pistes de réflexion autour de la dialectique entre éthique de la coopération