La loyauté dans les relations internationales
276 pages
Français

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La loyauté dans les relations internationales , livre ebook

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Description

Pourquoi et comment la loyauté, spontanément perçue comme une vertu morale s'accomplissant essentiellement dans les relations interpersonnelles, est-elle passée à l'échelle internationale ? Avec la mondialisation, elle est devenue un principe d'ordre désormais indispensable à la sécurité des échanges de tous les acteurs impliqués. Elle impose des règles communes de plus en plus contraignantes et en voie de juridicisation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 46
EAN13 9782296469303
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La loyauté
dans les relations internationales
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56399-5
EAN : 9782296563995

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
Sous la direction de Josepha Laroche


La loyauté
dans les relations internationales


Nouvelle édition refondue
Collection Chaos International
chaos.internationl@dbmail.com
Dirigée par Josepha Laroche

Comité de lecture
Thomas Lindemann, François Manga-Akoa,
Frédéric Ramel, Jean-Jacques Roche
et Catherine Wihtol de Wenden

Responsables éditoriaux
Bruno Van Dooren et Rudy Toneatti


Désordre, violences, chaos… ainsi est-on tenté de qualifier ce qui se joue aujourd’hui sur la scène mondiale.
Ce chaos international laisse l’observateur souvent démuni, sinon désemparé, devant ce qui semble se dérober à l’entendement.
La collection Chaos International offre à ses lecteurs des grilles de lecture qui permettent de dépasser une simple approche événementielle et descriptive des relations internationales. Dans un style clair et accessible, ses ouvrages analysent les nouveaux enjeux transnationaux et restituent le processus de mondialisation dans sa complexité.
Avec Chaos International, les éditions L’Harmattan s’engagent à publier sur les grands enjeux internationaux, des recherches claires et accessibles aux non-spécialistes, sans pour autant céder sur l’essentiel, à savoir la qualité épistémologique des ouvrages.


Turmoil, violence, chaos – these are the words we are inclined to use when characterizing the current state of world affairs.
Faced with today’s International Chaos, we often react with bewilderment – indeed with hopelessness – before a perplexing reality seemingly impossible to grasp.
In response, the International Chaos Series offers readers an indispensable framework of analysis that goes beyond the simple descriptive approach to international events. Clearly written and accessible to the non-specialist, this series critically investigates the opportunities and risks of the new transnational order and reappraises the complex process of globalization.
With the focal point of International Chaos on today’s most pressing international dangers, the publishers at L’Harmattan promise a series that is both accessible to general readers and grounded in the most recent and empirical research.

http://www.chaos-international.org/
Déjà parus


Josepha Laroche (Éd.), Passage au crible de la scène mondiale. L’actualité internationale 2009-2010 , 2011.
Dorota Dakowska et Elsa Tulmets (Éds.), Le Partenariat franco-allemand. Entre européanisation et transnationalisation , 2010.
Thomas Lindemann, Sauver la face, sauver la paix. Sociologie constructiviste des aises internationales, 2010. Série Synthèses.
Josepha Laroche (Éd.), Un Monde en sursis. Dérives financières, régulations politiques et exigences éthiques , 2010.
Alexandre Bohas, Disney. Un capitalisme mondial du rêve, 2010.
Jean-Loup Samaan, La RAND Corporation (1989-2009). La reconfiguration des savoirs stratégiques aux États-Unis , 2010.
Annelise Garzuel, L’Allemagne aux Nations Unies. Une diplomatie modeste, 2009.
Hervé Pierre, Le Hezbollah, un acteur sur la scène internationale , 2008.
Auriane Guilbaud, Le Paludisme. La lutte mondiale contre un parasite résistant , 2008.
Josepha Laroche, Alexandre Bohas, Canal + et les majors américaines , 2 e éd., 2008.
Cyril Blet, Une Voix mondiale pour un État. France 24, 2008.
Guillaume Devin (Éd.), Faire la paix, 2005.
Léa Durupt, Notation et environnement , 2005.
Introduction
La loyauté comme cadre d’analyse

Josepha Laroche


Entreprendre un ouvrage traitant de la loyauté dans les relations internationales peut – à bien des égards – relever de la gageure, tant ce concept est étranger à la science politique et a fortiori à l’analyse des relations internationales.
Définie comme ce qui est conforme à la loi, aux règles de l’honneur, à la fidélité aux engagements pris, la loyauté est spontanément et communément perçue comme une vertu morale, un impératif éthique, voire une simple catégorie normative, sujette à polémique. À ce titre, on l’associe naturellement aux relations interpersonnelles, aux affects et émotions {1} , à une dimension subjective des rapports humains relevant quasi exclusivement de la science psychologique.
Sans vouloir réfuter cette conception qui peut, certes, se trouver justifiée en d’autres lieux, nous avons pour ambition de montrer que la question de la loyauté ne saurait s’y réduire, loin s’en faut. Les problèmes qu’elle soulève apparaissent en fait d’ampleur bien plus vaste. Ils dépassent les hommes pour impliquer les États et à présent bien d’autres acteurs tels que les OI, les ONG, les firmes transnationales ou encore des groupes plus ou moins informels d’individus en réseaux. En effet, la loyauté n’existe pas in abstracto, elle ne constitue pas un attribut naturel dont les acteurs sociaux seraient plus ou moins dotés. Elle résulte au contraire d’une construction sociale s’inscrivant dans l’histoire et dont nous avons l’ambition d’esquisser la sociogenèse. Enfin, il convient surtout de l’appréhender aussi comme une ressource politique {2} , une configuration de stratégies et d’agencements internationaux qui émanent de toute une succession de représentations concurrentes. Autrement dit, nous postulons qu’il peut être épistémologiquement fécond et innovant d’avoir recours à ce concept pour analyser les relations internationales d’aujourd’hui.
Pour ce faire, nous avons été amenés dans ce travail collectif à rapprocher des champs de connaissance institutionnellement éloignés les uns des autres, mais aussi à décloisonner des objets qu’une longue tradition académique de patriotismes disciplinaires a toujours eu pour principe de séparer. Nous pensons avoir ainsi réalisé des voisinages qui font sens et donnent à voir, là où une simple description empirique aurait vite montré ses limites opératoires. C’est pourquoi, il nous a semblé capital d’adopter d’emblée une démarche transdisciplinaire afin que puisse s’instaurer un véritable échange de mises en perspectives et d’outils d’analyse entre représentants de disciplines aussi différentes que la philosophie, le droit, l’histoire, l’économie la sociologie et la science politique, qui toutes – à des titres divers – témoignent d’une vocation légitime à déchiffrer la complexité des relations internationales {3} .
Ce cheminement hétérodoxe qui nous conduit pour les besoins de la cause à monter une quasi-entreprise d’importations, braconnages et bricolages conceptuels doit naturellement s’accompagner de certaines précautions épistémologiques et ne peut se concevoir sans un indispensable état des lieux des productions scientifiques – mais aussi normatives – que le concept de loyauté a déjà suscitées. Ce travail préliminaire accompli, nous percevrons d’autant mieux l’intérêt qu’il y a aujourd’hui à transférer ce concept du registre de l’éthique à celui du politique. Alors, et alors seulement, nous pourrons peut-être montrer combien les nouvelles relations internationales dont nous sommes tout à la fois les acteurs et les spectateurs, doivent aussi être appréhendées sous l’angle de la loyauté, si l’on veut pouvoir les lire dans toute leur complexité.


I. L’état des lieux

Avec ce rapide état des lieux, nous voulons simplement mettre en relief et commenter les différentes acceptions du terme de loyauté qui ont jusqu’ici fondé l’usage le plus communément accepté. Ce préalable satisfait, il nous appartiendra ensuite de recenser les travaux scientifiques explicitement consacrés à la loyauté , d’en faire apparaître les principales caractéristiques puis d’en tirer un certain nombre d’enseignements pour l’orientation générale de nos travaux. Ces indispensables mises au point faciliteront le cadrage de cette recherche collective et souligneront – si besoin était – tout l’intérêt scientifique qu’il y a de mobiliser ce concept.


1. Une catégorie normative

Nous opérerons tout d’abord un retour aux gra

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