La Méditerranée à l épreuve de la globalisation
146 pages
Français

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La Méditerranée à l'épreuve de la globalisation , livre ebook

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Description

Cet ouvrage est une réflexion sociologique sur la perspective d'une Méditerranée démocratique et coopérative. Il brosse un tableau contrasté des activités et des rapports sociaux qui animent les rives de la Méditerranée, pour en souligner les tensions et les complémentarités.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 12
EAN13 9782296485860
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Méditerranée à l’épreuve de la globalisation
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96933-9
EAN : 9782296969339
Roland GUILLON
La Méditerranée à l’épreuve de la globalisation
Questions Contemporaines
Collection dirigée par
B. Péquignot et D. Rolland


Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

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AVANT-PROPOS
La Méditerranée est certainement la partie du monde à laquelle nous sommes le plus sensible, et ce, depuis notre enfance. Les lectures, les expositions, ainsi que les voyages nous l’ont fait découvrir et davantage aimer, au fil des décennies. Métaphore de toutes les manifestations de l’esprit humain, ouverture sur d’autres mondes lointains, elle est aussi un lieu où se fixent les tensions du monde actuel – symbolisées par deux mythes : la Globalisation et le Choc des civilisations.
Espace d’une richesse intellectuelle et matérielle accumulée au fil des siècles, elle est le théâtre de nombreux conflits dans lesquels s’affrontent les identités, les idéologies et les systèmes sociaux. Projetée dans un monde globalisé dont le centre de gravité se déplace vers l’Extrême-Orient et le Pacifique, elle vit les soubresauts d’une Europe en crise au contact d’un Proche-Orient en ébullition. Inscrite dans une dynamique historique pesante, elle encaisse encore aujourd’hui les conséquences de la liquidation de plusieurs hégémonies impériales et coloniales, ainsi que les effets d’une marchandisation accélérée des rapports sociaux. Cette marchandisation est caractéristique de la mondialisation. Elle contribue à soumettre le politique au libre-échange, quel qu’en soit le régime – démocratique ou tyrannique. La question reste donc posée de savoir si cette richesse et cette complexité de la Méditerranée peuvent être les leviers pour promouvoir un espace plus démocratique et plus coopératif.
Ce sont tous ces aspects que nous chercherons ici à mieux saisir par une réflexion critique, tout en nous situant dans la perspective d’une Europe plus ouverte à de nouveaux rapports internationaux d’un monde multipolaire qui exclut toute hégémonie.
INTRODUCTION
La Méditerranée – que les Romains nommaient Mare Nostrum 1 – est un espace unique par l’éclat et la richesse de son histoire passée, mais aussi présente. Elle offre un éventail de cultures et de ressources soumises aux tensions du monde actuel. Deux d’entre elles nous semblent porter deux mythes récurrents : le Choc des civilisations et la Globalisation. Le premier met en scène le scénario d’un antagonisme qui opposerait la civilisation occidentale aux autres civilisations, celles-ci étant incarnées par l’islam, au regard du sens commun de nombreux pays européens. Un tel scénario a été consigné dans un ouvrage sur lequel nous reviendrons pour le critiquer (Huntington, 2000). L’autre mythe qu’est la globalisation a pour commandement de vouloir généraliser le libre-échange au nom de deux rationalités supposées être consubstantielles – l’efficacité économique du marché capitaliste et la démocratie politique – suivant une conception déterministe de l’évolution des sociétés 2 .
La situation actuelle est en fait beaucoup plus nuancée et contrastée. Ainsi, une fraction d’islamistes combattants mise à part, la plupart des musulmans méditerranéens sont intégrés dans des pays et des régimes politiques dont la diversité – depuis les plus autoritaires jusqu’aux plus démocratiques – est davantage liée aux choix sociaux des classes dirigeantes ou possédantes qu’à une stricte pression religieuse. Les récents événements du Maghreb et du Machrek en témoignent. Ils représentent autant de soulèvements populaires contre des pouvoirs qui symbolisent la corruption et l’oppression. La part conséquente des votes en faveur des partis islamiques, lors des élections de novembre 2011, qui ont suivi la chute des pouvoirs tyranniques comme ceux de l’Egyptien Moubarak ou du Tunisien Ben Ali, sont imputables à une alchimie complexe. Celle-ci mêle la résurgence des racines islamiques (essentiellement salafistes, au nom d’un retour aux origines de l’islam) de nombreuses cultures populaires levantines et maghrébines, ainsi que toutes sortes de manipulations de la part des pouvoirs coloniaux et postcoloniaux contre les mouvements partisans d’une libéralisation politique. Les pouvoirs issus des indépendances nationales ont d’abord favorisé ces racines, au nom d’une trilogie – islam, langue arabe et patriotisme –, pour combattre alternativement les forces soupçonnées d’être à la solde de l’ancienne puissance coloniale et les représentants d’un progressisme d’inspiration marxiste. Ils se sont ensuite retournés contre les mouvements islamiques – qu’ils avaient de fait encouragés – sur le mode de répressions brutales, en partie acceptées par les gouvernements étrangers sensibles à toute menace islamiste (Vermeren, 2011). Une part de l’impact actuel de ces mêmes mouvements est aussi imputable à l’action sociale qu’ils mènent, depuis de nombreuses années, auprès des classes populaires maghrébines ou levantines qui sont les plus soumises aux contraintes que font peser des politiques gouvernementales à la fois rentières et prédatrices, ainsi qu’un libre-échangisme dont la finalité est financière, dont nous traiterons, tout au long de cette recherche.
En ce qui concerne la globalisation – dont l’origine est essentiellement états-unienne –, elle suit une doctrine historiquement datée dont une partie est liée au capitalisme libéral, et une autre au conflit de la Guerre froide avec l’URSS. Elle suit donc une croyance dont les effets sont recensés en tant que processus. On peut constater qu’elle a été relayée par l’Union européenne, et imposée au reste de la région méditerranéenne, avec l’assentiment de tous les régimes politiques.
On observe aussi, dans une telle situation, une nouvelle irruption des nationalismes dont les ressorts sont divers. Les uns sont encouragés directement par les gouvernements ou les classes dirigeantes, afin de mobiliser leurs compatriotes sur leur politique, et reporter sur d’autres agents (immigrés, étrangers) l’origine des tensions sociales que soulève celle-ci. D’autres ressorts tiennent aux réactions des classes populaires, et, dans une moindre mesure, à celles de fractions variables des classes moyennes. Elles expriment plusieurs types de rejets ou d’aspirations dont les significations peuvent être hétérogènes ou contradictoires. On y relève néanmoins certaines convergences, comme un rejet du chômage de masse et du sous-emploi, perçus comme étant la résultante de politiques dont la rationalité est celle de l’ajustement. Celle-ci a été conçue et lancée – sous le terme technique d’ ajustement structurel – par les organismes internationaux, afin de réguler les politiques économiques

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