La nouvelle Afrique du Sud post-apartheid
116 pages
Français

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La nouvelle Afrique du Sud post-apartheid , livre ebook

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Description

De 1910 (date de sa création) au début des années 90, l'Afrique du Sud a institutionnalisé la discrimination raciale et adopté l'Apartheid comme ligne politique de gouvernement grâce à laquelle toute la vie politique, économique et administrative du pays était monopolisée par la minorité blanche au détriment de la majorité noire. Ce livre documenté fait la genèse et fixe les grandes étapes de ce processus historique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 285
EAN13 9782296688209
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Nouvelle Afrique du Sud Post Apartheid
Marc Aïko


La Nouvelle Afrique du Sud Post Apartheid


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanado.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-10455-6
EAN : 97822961044556

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
NOTE DE L’AUTEUR
C’est une véritable révolution spirituelle qui s’est opérée en République Sud-africaine sous les Présidents Botha et De Klerk entre 1988 et 1991 : En effet, l’apartheid, à la fois système et appareil d’Etat sur lequel s’était appuyé pendant plus de 80 ans la minorité blanche pour diriger solitairement le pays a été démantelé en l’espace de trois ans selon un processus dont le présent ouvrage se propose de faire la genèse et de fixer les grandes étapes. Certes, la discrimination raciale a été, de tout temps, pratique courante dans maints pays d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Europe et du Tiers Monde. Mais l’Afrique du Sud était, jusqu’au début des années 90, le seul pays à l’avoir institutionnalisée par l’adoption de la politique d’Apartheid (ou « développement séparé ») comme système de gouvernement. Dans ce système de l’apartheid, répétons-le, une infime partie de la population, la minorité blanche (près de 5 millions) s’était arrogé le droit de gouverner, sans leur consentement, et de dénier leurs droits les plus élémentaires aux autres composantes de la population Sud-africaine évaluée à l’époque à 30 millions de personnes dont 20 millions de Noirs.,

Nous le savons car les documents de l’organisation des Nations Unies l’ont à l’époque assez souligné : La morale chrétienne, toutes les religions révélées, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée par l’ONU en 1948, la Charte de l’Organisation des Nations Unies et de la quasi totalité des autres Organisations Politiques Internationales ainsi que la plupart des constitutions de toutes les nations civilisées du monde proclament, de façon solennelle, l’égalité de l’espèce humaine, lui reconnaissent et lui garantissent des droits et des libertés fondamentales qui, normalement, ne devraient pas être appréciés, ignorés, limités ou bafoués pour les considérations tenant à la race, au sexe, à la langue ou à la religion. Pour ce qui la concerne particulièrement, la religion chrétienne dépasse cette égalité et cette liberté formelles en affirmant que tous les êtres humains (Blancs, Noirs, Jaunes, Rouges, Métis, etc.) sont frères et sœurs parce que créés par un seul et même Dieu. C’est, en tout cas, ce que nous relevons dans « l’Oraison Dominicale » ou le « Notre Père » qui est une prière récitée par les fidèles chrétiens (catholiques et protestants) du monde entier.
A cause de cette politique d’Apartheid, l’Afrique du Sud avait été, pendant très longtemps, mise au ban de la Communauté Internationale. Elle n’était pas un pays comme les autres. Avec l’avènement des Présidents Pieter Botha mais surtout Frederik De Klerk en septembre 1989, ce pays a voulu tirer (et il l’a effectivement fait) un trait sur son passé et se mettre en harmonie avec lui-même et avec les autres pays. Et tout a été entrepris pour qu’il en soit ainsi.
Tout a commencé le 1er juillet 1986 lorsque le Président Botha déclare« Officiellement, l’Apartheid est dépassé ». Emboîtant le pas à son prédécesseur, le Président Frederik De Klerk avait, dans un discours historique prononcé devant le parlement Sud-africain, donné les précisions suivantes : « Dans toute ma carrière politique, je n’ai jamais utilisé le mot Apartheid en lui conférant une connotation positive. Avec les années, il est devenu évident que l’Apartheid, même avec les meilleures intentions du monde, ne pouvait pas fonctionner. La discrimination raciale, exprimée en termes politiques ou économiques, était injustifiable. Nous voulons, à présent, œuvrer à l’élaboration d’un système juste et équitable pour tous ».

Conséquent avec lui-même et joignant l’acte à la parole, le Président Botha proposa le 21 avril 1988 une reforme majeure des structures du pouvoir en Afrique du Sud. Cette reforme annoncée devrait aboutir, à terme, à la représentation de la Majorité Noire au niveau du Pouvoir Exécutif et à sa participation à l’élection du Chef de l’Etat. Elle consistait en la création :

D’une part, d’un nouvel organisme multiracial appelé « Autorité Exécutive » décrit comme une Assemblée Générale des leaders des différentes communautés raciales du pays. Ces leaders membres de cette Assemblée Générale auraient pour mission d’aider le Chef de l’Etat à déterminer les grandes lignes de la politique nationale, et

D’autre part d’un Conseil National (d’une trentaine de membres dont la moitié serait des Noirs) destiné à servir de cadre de consultation permanente avec tous les groupes raciaux du pays.


Le « Conseil Présidentiel », organisme purement consultatif jusque-là composé de blancs, indiens et métis, était désormais ouvert aux Noirs mais voyait ses fonctions réduites. Après l’annonce de ces premières reformes, les choses sont allées très vite car des changements d’une importance capitale ont été opérés ; les plus significatifs ont été :

La libération effective de la quasi totalité des leaders nationalistes africains dont Walter Sisulu et Nelson Mandela ;

Le marchandage quadripartite (Afrique du Sud, Cuba, Angola, Etats Unis d’Amérique) qui a abouti, le 21 mars 1990, à l’accession de la Namibie à l’Indépendance contre le retrait de toutes les forces étrangères (surtout Cubaines) d’Angola.

Les négociations entre les représentants de la Majorité Noire et ceux du gouvernement de la Minorité Blanche en vue de l’élaboration d’une nouvelle constitution pour une nouvelle Afrique du Sud multiraciale et démocratique. Cette nouvelle Constitution a été adoptée le 4 décembre 1996 et elle est entrée en vigueur deux mois plus tard, c’est-à-dire le 4 février 1997.

L’Organisation en avril 1994 des premières élections démocratiques réalisées dans le pays depuis sa création en 1910. Celles-ci ont été remportées par l’ANC (African National Congress), le parti de la Majorité Noire, grâce à l’application du principe démocratique « Un Homme. Une voix ». Et depuis, le gouvernement de cette Majorité Noire conduite d’abord par le Président Nelson Mandela, Chef d’Etat, puis Tabo M’Beki, (lui-même remplacé aujourd’hui par Jacob Zuma) dirige effectivement le pays, avec tout ce que cela comporte comme responsabilité historique de ne pas faillir et décevoir dans sa gestion du pays.
Dès qu’elle eut rempli toutes les conditions posées par la Communauté Internationale, l’Afrique du Sud a été rétablie dans ses droits internationaux et est sortie de l’isolement diplomatique dans lequel elle avait été maintenue pendant des décennies.
Nous nous trouvons aujourd’hui en présence d’une Afrique du Sud différente de celle de l’apartheid qui était au centre de l’actualité politique internationale dans les années 60 à 80 : Après avoir répudié sa politique d’apartheid et s’être dotée d’un système démocratique « plus juste et plus équitable pour tous » (pour reprendre les propres termes du Président Frederik De Klerk), l’Afrique du Sud présente aujourd’hui un nouveau visage. Les Sud africains, les uns oppresseurs et les autres victimes hier du système ont, dans le cadre de la Commission « vérité et réconciliation » vidé leur cœur et leur mémoire, les premiers pour se faire pardonner, les seconds pour se souvenir, tenter d’oublier et tirer effectivement un trait sur le passé :

Hier bannie de toutes les organisations et manifestations internationales, l’Afrique du Sud, purifiée et rénovée, s’est vu confier l’organisation, en 2010, de la coupe du m

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