LA PARTICIPATION DES FEMMES AFRICAINES À LA VIE POLITIQUE
428 pages
Français

LA PARTICIPATION DES FEMMES AFRICAINES À LA VIE POLITIQUE , livre ebook

-

428 pages
Français

Description

L'approche historique de ce phénomène permet d'observer que dans les systèmes pré-coloniaux le statut politique féminin était nettement plus élevé et que la mise à l'écart actuelle des femmes de la chose publique procède d'un certain nombre de facteurs dont le fait colonial. En finir avec la marginalisation féminine exige plusieurs conditions notamment une volonté politique réelle, un programme cohérent et concerté, des stratégies opérationnelles, enfin des ressources humaines et matérielles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2001
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296173200
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La participation des femmes africaines
à la vie politique Collection Sociétés Africaines et Diaspora
dirigée par Babacar SALL
Sociétés Africaines et Diaspora est une collection universitaire à vocation
pluridisciplinaire orientée principalement sur l'Afrique et sa diaspora. Elle
complète la revue du même nom et cherche à contribuer à une meilleure
connaissance des réalités historiques et actuelles du continent. Elle entend
également oeuvrer pour une bonne visibilité de la recherche africaine tout
en restant ouverte et s'appuie, de ce fait, sur des travaux individuels ou
collectifs, des actes de colloque ou des thèmes qu'elle initie.
Dernières parutions
Mamadou Abdoulaye NDIAYE, Alpha Amadou SY, Africanisme et
théorie du projet social, 2000.
Léon MATANGILA Musadila, La catégorie de la faute chez les Mbalas
2000. (Bantous) — Paul Ricoeur en débat,
Kimba IDRISSA (sous la direction de), Le Niger.État et démocratie,
2001.
0 L'Harmattan, 2001
ISBN : 2-7475-0330-5 Hadiza DJIBO
La participation
des femmes africaines
à la vie politique
Les exemples du Sénégal et du Niger
L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia L'Harmattan L'Harmattan Inc.
55, rue Saint-Jacques Hargita u. 3 Via Bava, 37 5-7, rue de l'École-Polytechnique
Montréal (Qc) CANADA 1026 Budapest 10214 Torino 75005 Paris
FITY 1K9 HONGRIE ITALIE France À la mémoire de mon père





















SIGLES ET ACRONYMES
A.I.F.: Année internationale de la femme
A.F.N.: Association des femmes du Niger
A.O.F.: Afrique occidentale française
A.E.F.: Afrique équatoriale française
B.D.S.: Bloc démocratique sénégalais
C.N.F.P.S.: Commission nationale des jeunes filles de l'Union
progressiste sénégalaise
C.N.T.S.: Confédération nationale des travailleurs sénégalais
E.N.A M.: École nationale d'administration et de magistrature
F.E.A.F.N.: Fédération des étudiants d'Afrique Noire en France
F.F.P.D.S.: Fédération des femmes du Parti démocratique du Sénégal
I.F.A.N.: Institut fondamental d'Afrique Noire
I.T.A.: Institut de technologie alimentaire
Mouvement des femmes catholiques du Sénégal M.F.C.S.
M.J.U.P.S.: Mouvement des jeunes de l'Union progressiste sénégalaise
M.N.F.P.S: Mouvement national des femmes du Parti socialiste
ONG: Organisation non gouvernementale
P.A.I.: Parti africain de l'indépendance.
P.D.S.: Parti démocratique sénégalais
R.D.A.: Rassemblement démocratique africain.
S.F.I.O.: Section française de l'internationale ouvrière
U.F.N.: Union des femmes du Niger
U.P.S.: Union progressiste sénégalaise AVANT-PROPOS
Le présent ouvrage consacré à l'étude de la participation des femmes
sénégalaises et nigériennes à la vie politique étant le résultat de recherches
menées dans les années soixante-dix, il va sans dire que des changements se
sont fait jour depuis cette période, notamment au Niger où la promotion
féminine - à la faveur du processus démocratique dans lequel devait s'engager
le Niger au lendemain de la Conférence Nationale et dans lequel les
Nigériennes ont joué un rôle non négligeable - a marqué quelques points.
C'est ainsi que pour la première fois, en 1991, les fonctions ministérielles,
diplomatiques, législatives et municipales se sont ouvertes aux femmes Par
ailleurs, rompant avec une tradition bien établie, celle consistant à ne nommer
que des femmes à des postes ministériels dits «féminins», le nouveau
République formé en avril 1999 vient juste de confier gouvernement de la Ve
le prestigieux ministère des affaires étrangères à une représentante du beau
sexe. Autre fait marquant lié à l'avènement de la démocratie et au
rétablissement de l'État de droit, la création de deux associations de masse
brisant le monopole de celle qui était jusque là autorisée et l'émergence d'une
multitude d'associations et d'ONG féminines.
La marginalisation politique féminine n'a pas pour autant vécu et l'accès à la
gestion des affaires politiques reste encore extrêmement ardu pour les
femmes, tel que l'indique leur nombre dérisoire aussi bien au niveau de la
sphère gouvernementale et du corps législatif qu'au niveau des fonctions de
responsabilité au sein des partis politiques. C'est là une preuve que
l'instauration de la démocratie n'a pas nécessairement pour effet d'assurer une
participation équitable des hommes et des femmes au pouvoir politique et à
l'élaboration des politiques. C'est aussi la confirmation que le rôle joué par
les masses féminines dans l'établissement d'institutions démocratiques est
loin d'induire des bouleversements notables dans la gestion des affaires
publiques.
En dépit d'une tradition de luttes féministes plus ancienne au Sénégal qu'au
Niger et d'une implication des femmes dans de telles luttes, plus grande dans
le permier que dans le second pays, nonobstant les nombreuses initiatives
visant à la promotion économique et sociale des Sénégalaises, les progrès
s'avèrent limités et ces dernières ont de surcroît du mal à défendre leurs
acquis, incontestablement menacés. Ainsi malgré l'existence depuis 1972 d'un Code de la famille dont l'objectif est de réglementer les différents droits
de la femme au sein de la famille, ces droits ne sont guère respectés et on
assiste même à une détérioration de la situation des femmes, illustrée par la
recrudescence envers elles de multiples types de violence; violence ayant
entre autres pour origine la dégradation de la situation économique du pays
et la percée des fondamentalistes musulmans.
Certes, à l'inverse du Niger, le Sénégal peut depuis 1979, soit l'année même
de son adoption, se prévaloir de son adhésion à la Convention des Nations
Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des
femmes, mais à ce niveau aussi la montée des mouvements intégristes
religieux tend à relancer le débats sur le statut de la Sénégalaise et fragilise
les acquis, aidée dans cette tâche par les programmes d'ajustement structurel,
qui en réduisant les budgets alloués aux secteurs de l'éducation et de la santé,
ont, ça et là, enrayé les gains économiques enregistrés par les femmes, au
cours des décennies précédentes; phénomène du reste également constaté au
Niger et ailleurs. Sur le plan de la participation des Sénégalaises à la gestion
des affaires publiques et aux organes de décision, les progrès sont
extrêmement lents. Le nombre de femmes dans les organes
gouvernementaux, législatifs et municipaux est, en effet, depuis leur première
percée dans les années soixante-dix, demeuré à peu près stable. Autrement
dit, encore à l'aube du deuxième millénaire les effectifs féminins continuent à
être dérisoires comparés aux effectifs masculins, et l'accès des Sénégalaises
aux postes de responsabilité politique est toujours extrêmement difficile.
Au Niger, si la situation politique des femmes s'est légèrement améliorée, il
en va autrement pour ce qui est de leur situation juridique. Bien que 1991 ait
représenté un tournant majeur et que quelques réformes aient constitué une
indéniable avancée en matière d'égalité entre les deux sexes, le législateur
demeure prisonnier de la référence aux traditions et aux coutumes invoquées
à tort pour cantonner la femme dans son rôle traditionnel de mère et d'épouse
soumise, à l'instar de nombreux autres pays. Le «Code de la famille» destiné
à améliorer le statut juridique de la femme, en gestation depuis un peu plus
de 20 ans et sur le point d'être approuvé pendant la période de transition de
1991 à 1993, est, depuis cette date, mis en veilleuse du fait de la levée des
boucliers des associations islamiques, servies tant par un manque indéniable
de volonté politique que par l'ignorance d'une population aussi bien
masculine que féminine assimilan

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