La République impudique
122 pages
Français

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La République impudique , livre ebook

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Description

Les valeurs françaises sont mises à mal dans une République de plus en plus impudique. Est-ce la responsabilité d'une classe politique privilégiant la présence sur le terrain à la construction d'une pensée ? Est-ce le signe du changement d'un monde où le clientélisme, l'impudeur et la culture du résultat l'emporteraient sur les considérations éthiques ? Des efforts restent à faire si l'on veut entrer dans les "trente vertueuses" et réconcilier avec la démocratie politique ceux qui, ne peuvent désormais s'empêcher de douter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 71
EAN13 9782336261089
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland

Derniers ouvrages parus
Santiago LOPEZ PETIT, Aimer et penser. La haine du vouloir vivre, 2009.
Santiago LOPEZ PETIT, Horror vacui. La traversée de la Nuit du Siècle, 2009.
Robert DE ROSA, Utopie et Franc-Maçonnerie, 2009. Éric FERRAND (dir.), Quelle République pour le XXI e siècle ?, 2009.
Fred DERVIN et Yasmine ABBAS (dir.), Technologies numériques du Soi et (co-)constructions identitaires, 2009. Henri DE FRANCE, Peut-on penser l’économie après Marx et Keynes ? Sous la crise économique, une crise des fondements, 2009.
Claude MEYER, Le blues du prof de fac, 2009.
Arno MÜNSTER, Réflexions sur la crise : éco-socialisme ou barbarie  ?, 2009.
Benoît VIROLE, Surdité et sciences humaines, 2009.
Xavier CAUQUIL, Phénoménologie politique de l’Europe, 2009.
Florence SAMSON, L’ombre de 1929 plane en cette année 2009, 2009.
Kamal BENKIRANE, Culture de la masculinité et décrochage scolaire des garçons au Québec, 2009.
Bernard BÉCLIN, Kathleen BOUILLIER, Jocelyne LOUME, Brigitte MANGIN, Hasnia MEDJDOUB, Gaëlle SALIOU (PF
93), Placement familial 93. Loin du prêt-à-porter, du surmesure, 2009.
Riccardo CAMPA, Langage et stratégie de communication, 2009.
France PARAMELLE, La lutte contre le crime à New York, 2009
Phillipe CADIOU, L’école, la culture, la démocratie, 2009.
La République impudique

Jean-Pierre Giran
Sommaire
Questions Contemporaines Page de titre DU MÊME AUTEUR Page de Copyright Introduction I. - LA POLITIQUE COMME RAISON DE VIVRE
Souci d’éthique Goût du verbe Exigence de sens Quête de sincérité
II. - L’OPINION COMME NOUVEAU MAITRE
Le poids du présent Le pouvoir de l’opinion Une citoyenneté de défiance Un monde sous influence
III. - LE TERRAIN COMME SEUL HORIZON
Le retour des tribus La descente vers le local Assauts de simplicité Vers une gouvernance populiste
IV. - LE POUVOIR COMME SEUL OBJECTIF
Le terreau du mimétisme La culture de l’ambiguïté Les dérives du clientélisme Le règne de l’impudeur
V. - LA CRISE COMME RAISON D’ESPERER Réhabiliter les valeurs personnelles Encourager l’indépendance du politique S’inscrire dans une trajectoire historique Conclusion
DU MÊME AUTEUR
Aux éditions L’Harmattan

La Fin des Certitudes (préface de Nicolas Sarkozy), 2005.
Aux éditions Economica

Recherche d’information et déséquilibre, 1979.
Analyse du déséquilibre, 1981.
Pour une économie de la recherche, 1982.
Politique de l’Emploi, 1983.
La déréglementation : passeport pour une économie libérée
(préface d’Alain Juppé), 1985.
Analyse Economique (4e édition), 1990.
Aux éditions de l’Aube

Le ciel nous est tombé sur la tête, 1998.
Aux éditions Cujas

Culture et emploi, 1998
Aux Presses du Midi

Derrière les mots, la politique..., 1999
Le Sud : pensée à la mode ou mode de pensée, 2002
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296111646
EAN : 9782296111646
Introduction
Les choses ne sont jamais simples en politique. Au moment où Nicolas Sarkozy s’impose dans l’action comme un président de la République sans véritable rival, Jacques Chirac devient l’homme politique le plus populaire de France.
A l’un, les grandeurs et servitudes de l’exercice du pouvoir, à l’autre, les heurs et malheurs du retour à la vie quotidienne. On aurait pu imaginer que dans le monde médiatisé où nous vivons, les Français, légitimement préoccupés par la crise, le chômage ou l’insécurité, laissent progressivement tomber dans l’oubli l’ancien président pour ne s’intéresser qu’à l’hyper président. Or, à l’évidence des sondages, tel n’est pas le cas. Est-ce donc la nostalgie qui garde Jacques Chirac si présent dans nos cœurs ? Est-ce lié à cette règle non écrite selon laquelle on finit toujours par adorer ce que l’on a un jour brûlé ? Peut-être. Mais alors, pourquoi ce qui vaut pour Jacques Chirac, ce qui a également valu pour François Mitterrand, n’a-t-il pas bénéficié à Valéry Giscard d’Estaing ? Parce qu’il est parti sur une défaite ? Sans doute ! Mais plus sûrement parce que Mitterrand et Chirac ont mieux incarné que Giscard une certaine idée des valeurs françaises, ces valeurs qui, au-delà de nos différences, fondent notre appartenance à la conscience nationale.
Le goût du terroir et de la France profonde partagé par le Charentais et le Corrézien.
Un appétit de culture faisant du premier un véritable écrivain et du second un expert du monde des arts premiers.
Une pudeur dans les sentiments qui a conduit Jacques Chirac et François Mitterrand à refuser de faire partager à la presse leur intimité.
Un mépris pour une hiérarchie des hommes fondée sur la richesse même si ces deux bons vivants n’ont jamais refusé les amitiés dorées.
La conviction que si la politique exige du temps, des compétences et du travail, elle ne peut être considérée comme un métier auquel, à l’école d’un parti ou à l’écoute d’un gourou, on pourrait se former.
Enfin, pour Chirac plus encore que pour Mitterrand, une capacité d’empathie, un sens de la fraternité, une fidélité dans l’amitié, une simplicité, une authenticité qu’une mise en scène trop systématique de l’action politique ne peut que progressivement dénaturer.
On dit souvent, et justement, que de Gaulle incarnait la France. Jacques Chirac, quant à lui, incarne le Français. Avec son courage et ses faiblesses, ses valeurs et ses hésitations, sa conviction que la France a quelque chose à apprendre au monde et à apprendre du monde.
La popularité actuelle de Jacques Chirac signifierait-elle, par contraste, que les valeurs qu’il porte seraient banalisées, galvaudées ou écartées dans la vie politique d’aujourd’hui ? Mes états d’âme, que ne parviennent pas toujours à dissiper l’action du gouvernement et l’énergie du président, sont-ils liés à cette perte de sens, à cet affaiblissement du lien social qui touchent les époques aux valeurs affadies ? La question est posée et sa réponse m’angoisse. Si c’est la gestion d’une crise d’une ampleur exceptionnelle qui impose, dans l’immédiat, de privilégier les résultats aux valeurs, on peut se borner à attendre que la crise passe. S’il s’agit d’une simple parenthèse dans une histoire politique qui reprendra ensuite normalement son cours, on peut, là encore, patienter.
Mais s’il s’agit d’un nouveau monde davantage que d’une nouvelle mode, il conviendra, pour beaucoup d’entre nous, d’en tirer les leçons. Car, alors, la politique ne sera plus faite pour ceux qui, comme moi, admiraient Pompidou citant Paul Eluard en conférence de presse, qui relisent si volontiers, tel un ressourcement, la première page des Mémoires de Guerre du général de Gaulle, qui sont fiers de la Bibliothèque Nationale de France, de la Pyramide du Louvre ou du musée du quai Branly. Tous ceux qui aiment savoir d’où ils viennent avant de dire où ils vont, qui s’inscrivent dans une trajectoire et refusent de naître du néant, qui croit, avec le général de Gaulle, en l’avenir de leur « vieux » pays « accablé d’histoire, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressé, de siècle en siècle par le génie du renouveau », tous ceux-là, devenus des anomalies dans un monde politique frappé de jeunisme, perturbés par une République trop souvent impudique, devront alors disparaître.
Mais, avant de décrire comment l’opinion semble être devenue le « nouveau maître », comment les élus d’aujourd’hui, trop souvent obsédés par l’efficacité, ont fait du terrain leur seul horizon et du pouvoir leur seule obsession, nous nous devons de rappeler ce que peut et doit représenter la politique lorsque, plus qu’un moyen pour exister, elle devient une raison de vivre.
I.
LA POLITIQUE COMME RAISON DE VIVRE
Il est de bon ton de railler les babas cool, ces figures de 68 qui, méconnaissant le poids des ans, tentent désespérément de conserver les mêmes atours et les mêmes habits qu’ils arboraient à 20 ans. Pourtant, lorsque cette fidélité à l’uniforme illustre une véritable fidélité à un idéal, les sourires devraient s’estomper devant la grandeur de l’engagement. Ils chantaient la nature : ils ont vécu écolos. Ils célébraient l’amour et l’amitié : ils ont préservé leur phalanstèr

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