La Sarkozye gouvernante
245 pages
Français

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La Sarkozye gouvernante , livre ebook

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Description

En 2009, le style de l'action présidentielle est moins impulsif et plus rigoureux. Miné par une guerre de succession, le PS peine à retrouver les lignes d'un nouveau programme. La décrépitude du PC ajoute à la confusion à gauche. Ce champ de ruines laisse une large place à l'extrême gauche. La crise peut cependant, à terme, permettre à l'opposition de retrouver une unité. Nicolas Sarkozy avait souhaité être le président du pouvoir d'achat. Il doit à présent chercher à redonner à l'Etat un rôle moteur dans l'économie pour surmonter la crise.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 71
EAN13 9782296932838
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA SARKOZYE GOUVERNANTE
 
 
© L'Harmattan, 2010
5-7, rue de l'École-polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-11278-0
EAN : 9782296112780
Charles D EBBASCH
 
 
LA SARKOZYE GOUVERNANTE
 
Un nouveau présidentialisme
 
 
INTRODUCTION
 
 
La victoire franche et massive de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République laisse espérer une situation de sérénité et de stabilité politique. La défaite de la gauche et de Ségolène Royal est plus qu'un échec électoral. Elle est le résultat de l'obsolescence de l'idéologie qui portait le parti socialiste face à l'éblouissant succès des sociétés libérales. L'économie de marché apparaît comme le modèle incontournable. Presque plus personne ne conteste qu'il faille laisser le marché opérer et les Français s'enrichir pour servir de moteur à l'expansion et au développement. Dès l'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy, un train de mesures fiscales vient soulager l'imposition des classes les plus aisées.
Dans le même temps, le nouveau président engage la réforme sur tous les terrains. Omniprésent, il bouscule les habitudes et les conservatismes avec une force de conviction incontestable. Mais la France qui avait vu jusqu'alors son président avec les yeux de Chimène a du mal à s'habituer à ce nouveau style présidentiel fort éloigné de la majesté gaullienne. Si elle avait accepté, sans hésitation, la modernité du couple présidentiel, elle s'irrite lorsque la fonction présidentielle se noie dans le vulgaire ou le superficiel.
Commence alors une traversée du désert. La cote de Nicolas Sarkozy devient négative tandis que celle du Premier ministre dont le pré carré avait été quelque peu envahi par le président s'envole.
Il faut sans délai remettre de l'ordre avec urgence dans la maison présidentielle. Sur le plan de la vie privée, la chose est aisée grâce au raffinement discret de la nouvelle épouse du président. Dans le domaine institutionnel, la réorganisation de l'équipe de l'Elysée laisse désormais moins de place à l'improvisation. Quant au style présidentiel, il devient plus classique et plus réservé.
Cela n'empêche pas le président Sarkozy de se comporter en bulldozer réformateur. Aucun domaine n'échappe à sa volonté de modernisation. Le succès est vite au rendez-vous, même dans les domaines -comme la réforme constitutionnelle-où chacun avait prédit l'échec.
Après le temps des épreuves, arrive celui de la consécration. Avec la présidence de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy parachève sa stature présidentielle. Lui qui avait permis au Traité de Lisbonne de voir le jour remporte un important succès avec la tenue à Paris du sommet de l'Union pour la Méditerranée.
Mais les tensions restent vives sur le plan économique. Le pouvoir d'achat est écorné par la crise mondiale et la contagion du désastre financier n'épargne pas la France. Il faut alors intervenir pour soulager les classes les plus pauvres. Avec l'effondrement des banques et des marchés, l'idéologie libérale qui semblait être le socle idéologique du quinquennat montre ses limites.
Il faut désormais tenir le cap des réformes dans une mer démontée.
INSTITUTIONS : LE RAVALEMENT BALLADUR
 
31 octobre 2007
 
 
En matière de textes, il n'existe que deux méthodes.
L'anglaise : on écrit le moins possible et on laisse le temps, les mœurs et le précédent forger des règles acceptées par tous et pratiquées réellement.
La française : on écrit tout jusque dans les détails les plus triviaux ; on réécrit et on change à chaque coup de mistral ; on viole ou on n'applique pas les bibles textuelles : c'est la théorie du droit asséné, du droit proclamé.
Notre histoire constitutionnelle est là pour le prouver : jusqu'en 1958, les Français adoraient changer de breuvage constitutionnel comme ils aiment changer de cru. On avait pensé que le mouvement s'était arrêté mais, déjà, d'autres rêvaient de VIème République. Alors, pour leur donner du grain à moudre en attendant le grand soir de la chute de la Cinquième, le mouvement de réforme constitutionnelle s'est progressivement accéléré. Les propositions du Comité Balladur marquent une accentuation du mouvement puisqu'une grande partie des articles de la Constitution seraient amendés si les réformes préconisées étaient adoptées.
 
ACCENTUER LA PRESIDENTIALISATION DU REGIME
Sur ce point, la cause est entendue. Il faut accepter de tenir compte de la pratique. La formule selon laquelle le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation est obsolète. Le comité suggère que la primauté présidentielle soit affirmée. L'avantage est évident : il est toujours néfaste de maintenir un texte inapplicable. Mais on peut dire, en sens inverse, que le texte actuel avait l'avantage de la souplesse et pouvait s'adapter à une situation de cohabitation. Car, dans cette hypothèse, on voit mal comment la primauté présidentielle proposée pourrait s'exprimer dans la réalité. Il est vrai que le Comité Balladur cherche à éviter toute situation de cohabitation en proposant d'organiser le premier tour des élections législatives, le jour du second tour de l'élection présidentielle.
Dans cette logique présidentialiste, le Comité recommande que le chef de l'Etat puisse désormais s'exprimer devant la représentation nationale ou les commissions d'enquête parlementaires.
Ces avancées du pouvoir présidentiel sont cependant encadrées par des contrepoids. Le pouvoir de nomination du président devra dorénavant être exercé sous le contrôle parlementaire. Quant à l'application des pouvoirs d'urgence de l'article 16, elle devra, au bout d'un certain temps, être contrôlée par le juge constitutionnel.
 
RENFORCER LE ROLE DU PARLEMENT
A l'évidence, c'est principalement le rôle des Assemblées qu'il convient de renforcer. Il s'agit de laisser une plus grande initiative aux membres de l'Assemblée dans la procédure législative : accroissement de leur pouvoir dans l'inscription à l'ordre du jour, dans le contrôle du gouvernement et l'évaluation des politiques publiques, dans les procédures de vote.
Au-delà de leur apparence technique, toutes ces propositions peuvent effectivement redonner aux parlementaires un vrai pouvoir face au gouvernement et à l'administration. On se trouve donc dans un système équilibré : la présidentialisation du régime entraîne en contrepartie une vraie résurgence du parlementarisme.
 
REDONNER LE POUVOIR AU PEUPLE
Notre système politique s'est replié sur lui-même en oubliant souvent d'où il tire sa source. C'est pourquoi le Comité Balladur cherche à donner de nouveaux pouvoirs aux citoyens.
Le référendum d'initiative populaire est instauré. L'indépendance de la magistrature est mieux assurée et le Chef de l'Etat ne présidera plus le Conseil Supérieur de la Magistrature. L'exception d'inconstitutionnalité sera ouverte aux justiciables devant le Conseil constitutionnel. Un défenseur des droits fondamentaux viendra renforcer le contrôle des administrations.
Toutes ces propositions, si elles sont effectivement mises en œuvre, représentent un excellent dépoussiérage des institutions de la Vème République.
Il reste, à présent, à trouver une majorité pour les voter.
UN DIVORCE FRANÇAIS
 
30 octobre 2007
 
 
L'opposition s'interrogeait sur la constitutionalité du rôle de l'épouse du Chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy n'hésitait pas à associer Cécilia à sa vie officielle et à lui rendre publiquement hommage. Et voici, patatras, que le couple présidentiel divorce.
On se gardera bien d'entrer dans les dédales de la psychologie de ce couple. Chacun sait que l'union de deux êtres repose sur une alchimie complexe où se mêlent sentiments, sexualité, estime, int&

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