La théologie politique de René Girard et la gauche chrétienne
144 pages
Français

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La théologie politique de René Girard et la gauche chrétienne , livre ebook

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Description

"Théologie politique" : une expression réactualisée par Carl Schmitt, et qui s'est appliquée d'abord aux recherches de certains théologiens de la gauche chrétienne. L'auteur de cet ouvrage rappelle que les régimes politiques ont toujours eu de mal à intégrer (pour mieux dépasser) le "souvenir douloureux" de la Passion du Christ, prix de la "paix romaine". C'est ce souvenir qui, selon René Girard, rend lumineux le sacrifice comme fondement de la culture humaine. Et c'est son oubli qui conduit l'humanité au bord du gouffre.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2016
Nombre de lectures 6
EAN13 9782140024610
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Paul DUBOUCHET
LA THÉOLOGIE POLITIQUE DE RENÉ GIRARD ET LA GAUCHE CHRÉTIENNE
OUVERTUREPHILOSOPHIQUE
La théologie politique de René Girard et la gauche chrétienne
Ouverture philosophique Collection dirigée par, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques. Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Yann FACHE,Métaphysique du quelque chose. Enquête sur une occasion manquée, 2016. Philippe FLEURY, Désenchantement et mondialisation, 2016. Julie RUOCCO,Et si jouer était un art ?Notre subjectivité esthétique à l’épreuve du jeu vidéo,2016 Anne BOUILLON,Gilles Deleuze et Antonin Artaud. L’impossibilité de penser, 2016. Fabrice JAMBOIS,Deleuze et la mort, Chemins dans l’anti-Œdipe, 2016. Paul DUBOUCHET, L’esprit du catholicisme d’apres René Girard, 2016. Nikolaos FOUFAS,Marx et la Grèce antique, La lutte des classes dans l’Antiquité, 2016. Bruno TRENTINI,Interpréter l’art, 2016. Michel FATTAL,Augustin, penseur de la raison ? (Lettre120, à Consentius),2016. Fabrice MOUSSIESSI,Penser l’épistémologie non classique des mathématiques chez Imré Lakatos,2016. Gérard GOUESBET,Violences des Hommes, 2016. Dominique CHATEAU,Ontologie et représentation, 2016.
Paul DUBOUCHETLa théologie politique de René Girard et la gauche chrétienne
Du même auteur Sémiotique juridique. Introduction à une science du droitLes, PUF, coll. « voies du droit », 1990. Les normes de l’action : droit et morale. Introduction à la science normative, Hermès, 1990.La philosophie du droit de Hegel. Essai de lecture desPrincipes, Hermès, 1995. La pensée juridique avant et après le Code civil, Hermès, 1998. Trois essais pour une théorie générale du droit, Hermès, 1998. La pensée politique avant et après Hegel, Hermès, 1999. Nouvelles méthodes des sciences sociales, Hermès, 1999. De Montesquieu le moderne à Rousseau l’ancien, L’Harmattan, 2001. Le modèle juridique. Droit et herméneutique, L’Harmattan, 2001. Commons et Hayek, défenseurs de la théorie normative du droit, L’Harmattan, 2003. Philosophie et doctrine du droit chez Kant, Fichte et Hegel, L’Harmattan, 2005. Pour une sémiotique du droit international, L’Harmattan, 2007. Droit et épistémologie. L’Organondu droit, L’Harmattan, 2008. Droit et philosophie.Préface de François Dagognet, L’Harmattan, 2009. Thomas d’Aquin : droit, morale et métaphysique, L’Harmattan, 2011. Tout comprendre avec René Girard. Du moi aux grands problèmes actuels. Petit traité de la violence, L’Harmattan, 2015. De Hegel à Girard. Violence du droit, religion et science, L’Harmattan, 2015. De la guerre au terrorisme… Les véritables causes, L’Harmattan, 2015. Le scandale Joseph de Maistre, L’Harmattan, 2016. L’esprit du christianisme, L’Harmattan, 2016. L’esprit du catholicisme d’après René Girard, L’Harmattan, 2016. © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-10400-3 EAN : 9782343104003
Pour Irène Rebaud, en reconnaissance
INTRODUCTION « Théologie politique » : une expression qui ne manque pas de piquant ! Rendue célèbre par le sulfureux Carl Schmitt, elle s’est appliquée d’abord, au lendemain de la Seconde guerre, aux recherches de certains théologiens de la « gauche chrétienne » - parce qu’ils rappelaient la vocation profondément humaine des Evangiles - et dont les deux plus célèbres furent, en Allemagne, le catholique Johann-Baptist Metz et le protestant Jürgen Moltmann - de plus l’expression fut associée à la « théologie de la libération », ultime secours et recours contre la pauvreté de l’Amérique latine. A cet égard, se référant à Metz et au Dieu crucifié de Moltmann qui soulignait la dimension politique de « la Croix de Jésus » (tous deux cités d’ailleurs par Schmitt dans saThéologie politique), Jean-Louis Schlegel rappelle que les régimes en place ont toujours eu du mal à intégrer le « souvenir douloureux » de la Passion du Christ, prix de la « paix romaine » (J.-L. Schlegel, traduction de C. Schmitt,Théologie politique, Gallimard, 1988, Introduction, p. 11-12). Cette remarque liminaire suffit à montrer qu’il n’est pas déplacé de parler de « théologie politique » au sujet de René Girard qui, de son côté, tout en définissant la religion comme « la science de la violence », n’a cessé de montrer la dimension profondément humaine des Evangiles, même si on a pu dénoncer en lui, tour à tour, un « horrible réactionnaire » ou un « dangereux révolutionnaire » : deux accusations qui, s’annulant mutuellement, tendraient plutôt à montrer que c’est lui qui est peut-être le plus proche de la vérité. Or la « théologie politique » peut également fort bien caractériser laPhilosophie du droit de Hegel, même si celle-ci y est présentée plus comme « la science de l’Etat »
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que comme « la science de la violence » (qu’elle rejoint pourtant).Dans notre ouvrageDe Hegel à Girard. Violence du droit, religion et science(L’Harmattan, 2015), nous avions essayé de dégager les points de convergence et de rencontre - plus nombreux qu’on ne pourrait le croire - entre Hegel et René Girard qui fut pourtant, deux siècles après, un anti-hégélien affirmé. Cette convergence tourne précisément autour de leurthéologie politique respective, si l’on veut bien entendre par cette expression, en revenant à son sens étymolgique le plus simple, «la science de Dieu appliquée à la vie en société». En effet toute l’œuvre de Girard est consacrée à la théologie politiquedéfinie, et si, de son côté, Hegel ainsi en traite avant tout dans sesPrincipes de la philosophie du droit, mais également dans sesPincipes de la philosophe de la religion, et dans saPhilosophie de l’histoire, elle est loin d’être absente de toute l’autre partie (fort considérable) de son œuvre. C’est d’ailleurs à l’ensemble de sa philosophie que Hegel reconnaît « le caractère chrétien », comme le rappelle Karl Lowitz (De Hegel à Nietzsche, 1941, trad. franç., Gallimard, 1969, p. 43) qui ajoute que son biographe (K. Rosenkranz,Hegels Leben) « a pu à juste titre appeler la philosophie hégélienne une définition incessante de Dieu, tant elle fut une philosophie fondée sur la base historique de la religion chrétienne ». A cet égard rappelons que la philosophie hégélienne de l’esprit - c’est-à-dire de l’homme - se développe en trois moments : l’esprit subjectif, moment où l’esprit, en tant que conscience individuelle, psychologique, prend conscience du monde et de lui-même ; l’esprit objectif, moment où l’esprit se fait vie sociale, s’objective en institutions ; l’esprit absolu, moment où l’esprit, prenant conscience de sa propre identité, se retrouve lui-même dans l’Art sous forme d’intuition, dans la Religion sous forme de sentiment, et dans la Philosophie sous forme de
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« pensée pure et libre » ( notre ouvragePhilosophie et doctrine du droit chez Kant, Fichte et Hegel, L’Harmattan, 2005). C’est pourquoi, comme nous y invitait fortement notre ouvrage pré-cité (De Hegel à Girard…), nous envisageronsLa théologie politique de René Girardselon un plan hégélien retenant le triptyque del’esprit subjectif, del’esprit objectifde et l’esprit absolu: après avoir rappelé que le sacrifice qui procède du mimétisme et de la violence, estle fondement de la culture humainece qui - correspond àl’esprit subjectifI), nous (Chapitre aborderons les rapports de la guerre et de la paix qui scellentle destin du mondeet renvoient àl’esprit objectif(Chapitre II), avant de terminer sur les rapportsde Dieu et de l’Hommequi, étant au centre dela religion chrétienne, pourraient relever del’esprit absolu(Chapitre III).
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