Le combat pour la liberté des noirs dans le Journal de la Société de la Morale Chrétienne
277 pages
Français

Le combat pour la liberté des noirs dans le Journal de la Société de la Morale Chrétienne , livre ebook

-

277 pages
Français

Description

En dépit de l'abolition de la traite négrière imposée par l'Angleterre au Congrès de Vienne, l'infâme trafic se poursuit illégalement entre l'Europe, la côte d'Afrique et la mer des Caraïbes. En France, le Journal de la Société de la Morale chrétienne dénonce le commerce du "bois d'ébène" et rend compte du combat mené par les philanthropes protestants jusqu'à la loi de mars 1831.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 255
EAN13 9782296446014
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE COMBAT POUR LA LIBERTÉ DES NOIRS DANS LE
JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DE LA MORALE CHRÉTIENNE COLLECTION
AUTREMENT MEMES
conçue et dirigée par Roger Little
Professeur émérite de Trinity College Dublin,
Chevalier dans l’ordre national du mérite, Prix de l’Académie française,
Grand Prix de la Francophonie en Irlande etc.
Cette collection présente en réédition des textes introuvables en
dehors des bibliothèques spécialisées, tombés dans le domaine
public et qui traitent, dans des écrits de tous genres normalement
rédigés par un écrivain blanc, des Noirs ou, plus généralement, de
l’Autre. Exceptionnellement, avec le gracieux accord des ayants
droit, elle accueille des textes protégés par copyright, voire inédits.
Des textes étrangers traduits en français ne sont évidemment pas
exclus. Il s’agit donc de mettre à la disposition du public un volet
plutôt négligé du discours postcolonial (au sens large de ce terme :
celui qui recouvre la période depuis l’installation des
établissements d’outre-mer). Le choix des textes se fait d’abord selon les
qualités intrinsèques et historiques de l’ouvrage, mais tient compte
aussi de l’importance à lui accorder dans la perspective
contemporaine. Chaque volume est présenté par un spécialiste qui, tout en
privilégiant une optique libérale, met en valeur l’intérêt historique,
sociologique, psychologique et littéraire du texte.
« Tout se passe dedans, les autres, c’est notre dedans extérieur,
les autres, c’est la prolongation de notre intérieur.»
Sony Labou Tansi
Titres parus et en préparation :
voir en fin de volume LE COMBAT POUR LA LIBERTÉ DES NOIRS DANS LE
JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DE LA MORALE CHRÉTIENNE
Tome I : 1822-1825
Présentation de Marie-Laure Aurenche
L’HARMATTAN En couverture :
Cargaison d’un bateau négrier.
Gravure exécutée d’après les plans du navire négrier
The Brooks, accompagnant l’ouvrage de Th. Clarkson,
Le Cri des Africains (1821)
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-12747-0
EAN : 9782296127470 INTRODUCTION
par Marie-Laure AurencheDu même auteur
Édouard Charton et l’invention du Magasin pittoresque (1833-1870), Paris,
Champion, 2002
Correspondance générale d’Édouard Charton (1824-1890), 2 vol., Paris,
Champion, 2008
« L’Égypte contemporaine dans le Magasin pittoresque entre 1833 et
1870 : les silences d’Édouard Charton, saint-simonien républicain »,
dans Études saint-simoniennes, Philippe Régnier (dir.), Presses
universitaires de Lyon, 2002
« Les peuples sauvages dans le Magasin pittoresque (1833-1870) : le pouvoir
des images », in La Construction de la notion de « races » dans la
littérature et les sciences humaines, Sarga Moussa (dir.), Paris,
L’Harmattan, 2003
« Pierre-Euryale Cazeaux, un saint-simonien landais : la direction de la
Compagnie agricole et industrielle d’Arcachon (1837-1847) », dans Louis
Rousseau, les saint-simoniens et la Bretagne, Actes du colloque de
er
Daoulas (1 -2 avril 2005), Brest, CRBC, 2005
« Émile Souvestre et Édouard Charton. Histoire d’une amitié : du
saintsimonisme à la collaboration littéraire », dans Émile Souvestre écrivain
breton porté par l’utopie sociale, Actes du colloque de Morlaix, (3-4
février 2006), Brest, CRBC, 2007
« Londres-Paris-Mexico ou la naissance de la presse périodique illustrée
(1830-1850 », in Actes du projet ECOS Paris-Mexico, Lise Andries et
Laura Suarez de la Torre (dir.), Paris, Éditions de la Maison des
sciences de l’homme, 2009
« Le combat pour faire cesser la traite et abolir l’esclavage : de la Société de
la Morale chrétienne (1822-1834) à la Société française pour l’abolition
e e
de l’esclavage (1834-1848) », in Littérature et esclavage (XVIII -XIX
siècles), Sarga Moussa (dir.), coll. L’esprit des lettres, Paris,
Desjonquères, 2010
e« Publications encyclopédiques et presse périodique de vulgarisation au XIX
e
siècle », in Histoire culturelle et littéraire de la presse française au XIX
siècle, D. Kalifa, M.-E. Thérenty, Ph. Régnier et A. Vaillant (dir.), Paris,
Nouveau monde éditions, 2010 INTRODUCTION
En 1815, le rétablissement de la royauté en France instaure une
monarchie autoritaire qui laisse craindre un retour à l’Ancien Régime.
Mais la fin du blocus continental imposé à l’Europe par Napoléon
permet de rétablir les relations avec l’Angleterre et d’ouvrir la voie en
France à des foyers de liberté intellectuelle et d’action
philanthropique, qui portent le nom de « sociétés ». Parmi elles, on peut compter
les sociétés savantes, comme la Société de géographie (décembre
1821) et la Société asiatique (avril 1822), les sociétés religieuses,
telles la Société biblique française (1818) et la Propagation de la foi
(mai 1822) et enfin les sociétés philanthropiques, désignées alors sous
le nom de « sociétés de bienfaisance ». Deux d’entre elles ont occupé
eune place capitale et durable au XIX siècle. La première, la Société
pour l’instruction élémentaire, créée dès 1815, a introduit en France la
méthode de l’enseignement mutuel, pratiquée en Angleterre par Bell
et Lancaster, pour développer l’instruction dans les classes populaires.
La seconde, la Société de la Morale chrétienne est une société
protestante dans la mesure où le terme « chrétien » désigne alors les
adeptes du christianisme (calvinistes, luthériens, anglicans et
baptistes) qui n’appartiennent pas à l’église catholique officielle. Elle
accueille cependant plus largement, à titre individuel, des catholiques
qui adhèrent à son idéal philanthropique. Tous ces « amis de
l’humanité », qui appartiennent aux classes les plus fortunées de la
société française et sont paternalistes sans état d’âme, financent
euxmêmes les causes qu’ils défendent. À l’intérieur de la Société, ils
pratiquent la bienfaisance de proximité auprès des réfugiés grecs
(Comité des Grecs), des prisonniers (Comité des prisons), des
indigents (Comité de charité et de bienfaisance), des victimes des jeux
(Comité pour l’abolition des jeux et loteries), des jeunes gens (Comité
des jeunes gens). Tout autres sont les objectifs du premier Comité
constitué en mars 1822, trois mois après la fondation de la Société : le
Comité pour l’abolition de la traite, devenu en 1827 Comité pour
l’abolition de la traite et de l’esclavage et transformé en 1834, pour
mieux atteindre son but, en Société française pour l’abolition de
l’esclavage. Les membres regroupés sous cette bannière ne se
préoccupent pas de récolter des moyens matériels ou financiers pour
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venir en aide aux victimes de la traite et de l’esclavage, mais luttent à
la fois en aval de la législation pour dénoncer la pratique illicite de la
traite et en amont pour faire voter une loi qui mette un terme à
l’esclavage. Au sein de la Société de la Morale chrétienne, le Comité
n’est donc pas à proprement parler une organisation «
philanthropique », mais plutôt politique, dont le gouvernement ultra contrôle les
faits et gestes. C’est pourquoi, le Journal de la Société, publié à raison
de six numéros annuels d’une soixantaine de pages, qui est à la fois le
bulletin de liaison d’une association philanthropique et, à l’époque du
1« Réveil » , une publication foncièrement protestante, est surtout,
d’après le Règlement de la Société, « spécialement consacré à faire
remarquer la salutaire in uence des préceptes du christianisme sur les
institutions, la civilisation et la prospérité des peuples, et à faire
connaître tout ce qui, dans les documents recueillis par la Société,
2paraîtra utile et digne d’imitation » : c’est dire qu’il est l’arme de
combat que le Comité pour l’abolition de la traite et de l’esclavage
manipule avec profit, mais circonspection, sous le régime autoritaire
de la Restauration.
Même si les esprits éclairés du Comité se placent dans le sillage de
la philos

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