Le concept d'intervention humanitaire vu par l'Ecole anglaise

Aslihan Turan Zara

Description

Depuis son apparition, le concept d'intervention humanitaire fait l'objet de débats théoriques, politiques et juridiques. L'absence de normes relatives universelles en matière d'intervention humanitaire constitue un obstacle pour sa pratique. Les raison derrière cette lacune font l'objet de cet ouvrage qui tente de les aborder à travers la lecture de la théorie de l'Ecole anglaise. Cette théorie se situe dans une zone entre le réalisme, le libéralisme et le constructivisme. Les penseurs de cette école se sont servis de disciplines telles que l'histoire, le droit international ou encore la sociologie pour établir un axe de recherche approfondi. De ce fait, l'Ecole anglaise a fourni une grille de recherche adéquate.

Sujets

• Socio
• Institut d'Études Politiques de Paris
• Éthique
• Relations internationales
• Diplomatie
• Géopolitique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 18 juin 2019
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782336874968
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
« Diplomatie et stratégie »
Collection dirigée par Emmanuel Caulier

Dernières parutions

Éric POURCEL, Dronisation et robotisation intelligentes des armées (DRIA) , 2018.
Bruno MIGNOT, Le marketing d’influence, Stratégies au quotidien pour le chef d’entreprise, 2017.
Mohammed BENHAMMOU, Les services de renseignements. Quelles transformations après le 11 septembre 2001  ? , 2017.
Olivier LAJOUS, L’art de l’équilibre , 2016.
Antonio MAPUA-BAMBISSA, Transition periods as founding pillars of democracy and peac e, 2016.
Saoula SAID-SOUFFOU, Pétrole et différends territoriaux dans l’océan Indien, Un défi pour la France , 2015.
Fazil ZEYNALOV, Le conflit du Haut-Karabakh. Une paix juste ou une guerre inévitable  ? Approche historique, géopolitique et juridique. 2 e édition revue et augmentée , 2011.
Aristide Briand REBOAS, Pour une politique de paix en Centrafrique, 2015.
Bruno MIGNOT, Mémento de stratégie d’influence à usage des dirigeants d’entreprise , 2015.
Soula SAID-SOUFFOU, La départementalisation de Mayotte, La sécurité de tout un peuple , 2015.
Sékou OUEDRAOGO, L’agence Spatiale Africaine , 2015.
Olivier LAJOUS, L’Art du temps , 2015.
Chantal-Nina KOUOH, Diplomates indépendants. Emergence d’un statut. La dynamique des diplomaties non gouvernementales à l’orée du XXI e siècle , 2015.
Raymond H. A. CARTER, Comment se défendre verbalement au quotidien. La parole, arme ultime de la « communication psychotactique » , 2014.
Raymond H. A. CARTER, Guide pratique de survie en zone urbaine et en campagne , 2014.
Alain OUDOT DE DAINVILLE, Faut-il avoir peur de 2030  ?, 2014.
Lambert ISSAKA, La grande chute , 2014.
Abdul Naim ASAS, Les enjeux stratégiques de l’Afghanistan , 2013.
Guy SALLAT, Décider en stratège. La voie de la performance , 2013.
Arnaud MAILHOS, Les travailleurs birmans dans le nord de la Thaïlande. Géopolitique d’un pays clandestin , 2013.
Mehdi LAZAR, Espace et histoire de l’université américaine, De Bologne à Harvard , 2013.
Nathalie BORDEAU (dir.), L’Intelligence Économique à l’épreuve de l’éthique , 2013.
Titre
Aslihan TURAN ZARA







Le concept d’intervention humanitaire
vu par l’École anglaise
Copyright

© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-87496-8
Dédicace

A mon mari qui, avec tout son cœur, est toujours à mes côtés et qui a rendu la réalisation de cet ouvrage possible avec son soutien et ses aides sans cesse.

A mes parents qui, depuis mon enfance, m’ont soutenue, m’ont encouragée pour toutes mes décisions et qui se sont dévoués, sans fatigue, pour mon développement.

A mes beaux-parents qui m’ont soutenue avec leur appréciation aimable.

A tous mes professeurs et spécialement à Prof. Dr. Erhan Buyukakinci, le directeur de ma thèse de doctorat.
ABREVIATIONS
APEC :
Asia-Pacific Economic Cooperation – Coopération Economique des pays d’Asie-pacifique
CE :
Communauté Européenne
CIISE :
Commission Internationale sur l’Intervention et la Souveraineté Etatique
CPI :
Cour Pénale Internationale
CPJI :
Cour Permanente de Justice Internationale
CSCE :
Conférence sur la Sécurité et Coopération en Europe
FORPRONU :
Force de Protection des Nations Unies
FPR :
Front Patriotique Rwandais
G7 :
Groupe de Sept
GATT :
General Agreements on Tariffs and Trade – Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce
IFOR :
Implementation Force
LDK :
Ligue Démocratique de Kosovo
MINUAR :
Mission des Nations Unies pour l’Assistance au Rwanda
MNDR :
Mouvement National pour la Révolution et le Développement
MSF :
Médecins Sans Frontières
ONU :
Organisation des Nations Unies
ONUSOM :
Opérations des Nations Unies en Somalie
OTAN :
Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
PAD :
Parti de l’Action Démocratique
PDS :
Parti Démocratique Serbe
R2P :
Responsibility to Protect – Responsabilité de Protéger
SDN :
Société des Nations
SFOR :
Stability Force
TPIR :
Tribunal Pénal International pour le Rwanda
TPIY :
Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie
UCK :
Armée de Libération de Kosovo
UDC :
Union Démocratique Croate
UE :
Union Européenne
UEO :
Union de l’Europe Occidentale
UNITAF :
Unified Task Force
AVANT-PROPOS
L’intervention humanitaire occupe une place importante dans les recherches des relations internationales, non seulement en tant que concept, mais aussi en tant que phénomène. Même si les débats sur l’intervention humanitaire ont pris de l’élan après la Seconde Guerre Mondiale, dans les milieux académiques et politiques, il serait pertinent de noter que les origines de ce concept remontent jusqu’au Moyen-Âge avec la pensée de la « guerre juste » de Saint-Augustin. A l’époque, l’idée abordée portait sur la sanction des injustices en accord avec les règles religieuses et visait une solidarité sociale au sein de l’ordre chrétien. Au fil des siècles, cette conception de la justice a pris différentes formes aboutissant à une différenciation entre la guerre au sens classique et la guerre juste. Cette instauration de la justice a pris des formes diverses à travers des siècles pendant lesquels les critères différenciant une guerre classique et une guerre juste ont été clarifiés. Saint Thomas d’Aquin au XIIIème et quelques siècles plus tard, Grotius au XVII ème siècle sont les deux penseurs essentiels qui ont contribué de façon significative à l’évaluation de la pensée de la « guerre juste » en y ajoutant notamment des éléments de référence et des critères.

Par la suite, née de la volonté de protéger ses citoyens résidant et souffrant de mauvais traitements dans un Etat tiers, c’est au 19 ème siècle que la notion d’intervention d’humanité émergea. Pour certains penseurs de l’époque, l’influence de la solidarité religieuse était encore d’actualité. Dans cette perspective, l’implication de la France ou de la Grande-Bretagne au soulèvement grec face à l’Empire ottoman, en 1827, en est certainement l’exemple le plus courant. Il n’est pas question de nier la réinterprétation des concepts selon les spécificités de la conjoncture internationale. Notons à titre indicatif que l’intervention humanitaire s’est distinguée, après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte où le besoin d’agir en faveur des peuples opprimés voire même persécutés est devenu vital. L’intervention humanitaire a donc émergé dans les conditions d’après Seconde Guerre mondiale qui a démontré un besoin de prise d’action en faveur des peuples qui sont opprimés, même persécutés par leur propre gouvernement souverain. Ainsi, l’intervention humanitaire désigne une action entreprise par des motivations humanitaires, dans le but de protéger les peuples victimes de violation grave et massive de leurs droits. Ce type d’intervention exclut donc l’approbation de l’Etat tiers. Dans ce type d’intervention, le consentement de l’Etat n’est pas recherché par les Etats qui vont la réaliser.

Depuis l’apparition du concept d’intervention humanitaire, non seulement en théorie mais aussi dans la pratique, les normes relatives universelles n’ont pas pu être codifiées. Les raisons derrière cette lacune normative font l’objet de notre livre qui tentera de les aborder en suivant une recherche épistémologique empirique et interprétative à travers la lecture de l’Ecole anglaise. Cette théorie se situe dans une zone au milieu entre le réalisme, le libéralisme et le constructivisme. Remontant jusqu’aux années de la Guerre froide, l’Ecole anglaise a utilisé différentes perspectives afin de contribuer à la littérature académique concernant les explications sur la nature des relations internationales. Dans ce cadre, les penseurs de l’Ecole se sont servis de l’histoire, du droit international, de la sociologie pour établir un axe de recherche approfondi. Même si cet éclecticisme a été critiqué par les autres théo