Le conflit armé en Colombie et la communauté internationale
239 pages
Français

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Le conflit armé en Colombie et la communauté internationale , livre ebook

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Description

Depuis une décennie, la guerre connaît une escalade sans précédent, sur fonds d'augmentation exponentielle de la production et du trafic de drogues. Forces armées, groupes paramilitaires et guérillas s'affrontent pour le contrôle du pays et de ses ressources avec des conséquences dramatiques pour la population civile. Ce livre analyse l'évolution des politiques des différents acteurs de la communauté internationale (Etats-unis, Union européenne et organisations internationales).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2005
Nombre de lectures 222
EAN13 9782336260839
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2004
9782747574402
EAN : 9782747574402
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Recherches Amériques latines - Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin Déjà parus Dedicace Préface Introduction Chapitre I - Caractéristiques du conflit armé colombien Chapitre II - Les Etats-Unis et le conflit colombien : le Plan Colombia C hapitre III - Processus de paix et participation internationale Chapitre IV — La crise humanitaire Conclusions Remerciements Annexes Bibliographie Index analytique Illustrations et tableaux
Le conflit armé en Colombie et la communauté internationale

Pietro Lazzeri
Recherches Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin
La collection Recherches Amériques latines publie des travaux de recherche de toutes disciplines scientifiques sur cet espace qui s’étend du Mexique et des Caraïbes à l’Argentine et au Chili.
Déjà parus
Mylène PERON, Le Mexique, terre de mission franciscaine ( XVI - XIX ), 2004.
Michel MONER et Christine PÉRÈS (textes réunis et présentés par.), La littérature pour enfants dans les textes hispaniques, 2004.
P. LESBRE et M. J. VABRE, Le Mexique préhispanique et colonial, 2004.
Carlos AGUDELO, Enjeux du multiculturalisme, 2004.
Federica MORELLI, Territoire ou Nation : Réforme et dissolution de l’espace impérial en Équateur, 1765-1830, 2004.
Lionel BAR, Communication et résistance populaire au Nicaragua, 2004.
Martine DAUZIER (coord.), Le Mexique face aux Etats-Unis, : stratégies et changements dans le cadre de l ‘ ALENA , 2004.
DAVID DIAS Mauricio, Dynamique et permanence des exclusions sociales au Brésil, 2004.
TETTAMANZI Régis, Les écrivains français et le Brésil, 2004. CRUZOL Jean, Les Antilles — Guyane et la Caraïbe, coopération et globalisation, 2004.
SAUTRON-CHOMPRÉ Marie, Le chant lyrique en langue nahuatl des anciens Mexicains : la symbolique de la fleur et de l’oiseau, 2004.
CARBO RONDEROS Guillermo, Musique et danse traditionnelles en Colombie : la Tambora, 2003.
NAVARRETE William, Cuba : la musique en exil, 2003.
LEMAISTRE Denis, Le chamane et son chant, 2003.
RABY D., L’épreuve fleurie, 2003.
PROST C., L’armée brésilienne, 2003.
MINGUET C., Alexandre de Humboldt, 2003.
A Giordana
Liste des sigles et des abréviations
ACCU Autodefensas Campesinas de Côrdoba y Urabá ARI Andean Regional Initiative AUC Autodefensas Unidas de Colombia BCN Brigada Contranarcóticos BIRD Banque Interaméricaine de Développement CIA Central Intelligence Agency CICR Comité International de la Croix Rouge CNGSB Cooordinadora Nacional Guerillera Simón Bolivar COCE Comitado Central CRS Corriente de Renovación Socialista DAS Departamento Administrativo de Seguridad DEA Drug Enforcement Agency DIJIN Dirección de Policia Judicial e Investigaciones EAST Eagle Aviation Services and Technology ECHO Office d’Aide humanitaire de l’Union européenne ELN Ejército de Liberación Nacional EPL Ejército Popular de Liberación ERG Ejército Revolucionario Guevarista ERP Ejército Revolucionario del Pueblo FAC Fuerzas Aéreas Colombianas FARC Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia FMI Fond Monétaire International FUDRA Fuerza de Despliegue Rápido GAULA Grupo de Acción por la Libertad Personal UNHCR Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés IRA Irish Republican Army MAS Muerte a Secuestradores MPRI Military Professional Resources, Inc. MSF Médecins sans frontières OCDE Org. pour la Coopération et le Développement Economique OEA Organisation des Etats Américains OIM Organisation Mondiale des Migrations ONUSAL Mission des Nations Unies en El Salvador ORDEN Organizaciôn Democrática Nacional PAH Plan de Acción Humanitaria PAM Programme Alimentaire Mondial PCC Partido Comunista Colombiano PEPES Perseguidos por Pablo Escobar PNUD Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo PNR Programa Nacional de Reinserción PNS Participaiting National Societies PRT Partido Revolucionario de los Trabajadores SIJIN Servicio de Investigaciones Judiciales e Inteligencia SNAIPD Sist. Nacional de Atención a la Pobl. Despl. por la Violencia UC-ELN Unión Camilista - Ejército de Liberación Nacional UP Unión Patriotica USAID United States Agency of International Development

Carte de la République de Colombie
Préface
par Pierre du Bois

Le bilan de la violence en Colombie est très lourd. Coût humain énorme. Coût économique énorme. Coût social énorme. Et cela depuis des décennies. La violence politique n’est pas seule en cause. C’est la violence tout court qui fait des ravages. Elle atteint des dimensions uniques en Amérique latine et dans le reste du monde. Avec un rien d’humour macabre, l’écrivain Gabriel Garcia Márquez écrit dans ses mémoires que les Colombiens s’entretuaient pour un oui pour un non, allant même jusqu’à inventer des prétextes pour s’étriper.
La violence en Colombie n’est pas nouvelle, quand le leader libéral Jorge Eliécer Gaitan est assassiné le 9 avril 1948. Mais elle est exaspérée. A son déchaînement immédiat à Bogota - qui passe à la postérité sous le nom de bogotazo - répond la répression démesurée des conservateurs installés au pouvoir qui entraîne à son tour la multiplication des foyers de résistance. Le contexte international de guerre froide imprègne le climat ambiant. A Bogota, le mot d’ordre est — déjà — à la lutte contre la subversion communiste. L’engrenage broie la Colombie. Tandis que la paix revient dans la capitale et dans les grandes villes, où le mouvement insurrectionnel est maté, le pays profond plonge dans la guerre civile. Et dans les horreurs qui en sont coutumières. Il n’en sortira plus. C’est le temps de la Violencia, un monstre à mille têtes. Les acteurs en sont les forces gouvernementales, les guérillas libérales, communistes ou autonomes, les milices armées, les bandes d’irréguliers qui écument le pays. Dans quelques régions, les paysans, confrontés au déferlement de la terreur, mettent en place des communautés d’autodéfense. Les misères issues de la Violencia sont inouïes. Le bilan donne le frisson. Entre deux et quatre cent mille morts de 1948 à 1957. Et des centaines de milliers de paysans contraints d’émigrer vers les villes ou vers les pays voisins.
La Colombie n’est pas une nation fortement constituée. Plus que par ses ciments, elle est caractérisée par ses divisions. Divisions sociales tout d’abord que traduit déjà une réalité : plus de la moitié de la propriété agricole, industrielle et bancaire concentrée encore aujourd’hui dans une minuscule minorité, alors que, d’après le PNUD, plus de la moitié de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. En bref: un fossé entre riches et pauvres plus grand que jamais. Divisions ethniques ensuite qui font apparaître plusieurs Colombies : Colombie de l’establishment blanc, tout droit descendu de la colonisation espagnole, Colombie des noirs et des métis, Colombie des indios — et des indios des hauts plateaux en particulier. Quelles autres Colombies encore? Les héritages viennent d’Espagne, d’Afrique, de l’Amérique indienne. S’y ajoutent les métissages qui compliquent encore les références individuelles et collectives. La Colombie abrite une infinité de cultures, de sociétés, d’identités qui excluent toute cohésion d’ensemble.
En 1956, un accord de Front national entre libéraux et conservateurs met fin aux hostilités. Mais il n’enraye pas la violence. Ni les sources de la violence. Las cosas como son, les choses comme elles sont. Pauvreté, injustice sociale, discriminations, arbitraire, corruption, criminalité continuent de caractériser la société colombienne. Ce ne sont pas des images d’Epinal. La crise qui ronge la Colombie est tragique.
La paix peut attendre. La suite des événements se déroule selon un scénario sans surprise. A peine diminuée au lendemain de l’accord, la violence reprend de plus belle au courant des années 1960 sous l’action des mouvements de lutte armée. Elle ne sera ni éphémère, ni superficielle. La victoire de Fidel Castro, à Cuba, insuffle de nouvelles espérances aux révolutionnaires latino-américains et, donc, aux révolutionnaires colombiens ; le maoïsme en fait naître d’autres. Voilà créées tour à tour les Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia (FARC) liées au Parti communiste colombien, l’ Ejercito de liberacion nacional (ELN), de tendance castriste, l’Ejercito popular de liberacion (EPL), d’orientation maoïste, et, plus tard, le Moviemento 19 de abril (M 19) plut

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