Le leadership en Afrique

Richard Makon

Description

Le problème majeur de l'Afrique d'aujourd'hui est celui du manque de leadership. Un leadership à même, d'une part, d'enrayer la mauvaise dynamique en cours sur le continent, et d'autre part de susciter et d'impulser le renouveau de l'Afrique. C'est ce leadership qui peut créer un environnement propice au changement, où peuvent aisément s'enraciner la bonne gouvernance, l'innovation et la prospérité.

Sujets

• entreprises
• Gestion
• Développement
• Management

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 20 juillet 2018
• Nombre de lectures: 80
• EAN13: 9782336847801
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre


Richard M AKON




Le leadership en Afrique

Essai de philosophie publique sur le développement

Postface de Jean-Emmanuel Pondi
Copyright

Du même auteur, chez le même éditeur

Le Cameroun à la croisée des chemins vers le développement. Les trois défis de l’émergence , 2017, 202 pages
ISBN : 978-2-343-11354-8.













© L’Harmattan, 2018
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-84780-1
Dédicace
« Les grands ne nous paraissent grands que parce que nous sommes à genoux. Levons-nous ! » 1
Cet essai est dédié à la jeunesse africaine, celle-là en qui nous nous voyons, celle-là en qui nous nous lisons, celle-là en qui nous nous projetons, assurément, incontestablement ! C’est cette jeunesse oubliée par les gouvernants de nombreux pays africains. C’est cette jeunesse bridée, délaissée, clochardisée, martyrisée et en mal de repères et de perspectives, du nord au sud, de l’est à l’ouest du continent. Une jeunesse dont la mort rythme, dans une symphonie macabre, les tentatives d’évasion et dont l’espérance est ensevelie dans le désert du Sahara, les rêves engloutis dans les eaux de la Méditerranée. Cette jeunesse contrainte de s’exiler non seulement « pour cause d’inconfort moral et politique » 2 , mais aussi pour torture psychologique et physique. Cette jeunesse-là, son génocide n’a que trop duré !
Cet essai se veut une interpellation à sa prise de conscience et à son réveil.
Une prise de conscience de sa force et de ses atouts. Nous parlons ici de sa force de vie et son énergie vive, de sa capacité à endurer et de sa résilience, de son intelligence et de son inventivité, de son enthousiasme et de son audace d’espérer 3 en des lendemains meilleurs, même dans des nations gagnées par les ténèbres de la prévarication et de l’obscurantisme, même sous des ciels assombris de nuages funestes.
Un réveil, afin de prendre en main son destin, saisir toute opportunité de révolution, profiter de toute occasion pour provoquer les changements qui s’imposent, faire tomber les palais hantés et les monuments impies qui bloquent les rayons salvateurs des soleils nouveaux.
À cette jeunesse-là, nous disons : c’est aux jeunes peuples d’Afrique d’arracher leur liberté des mains de ceux qui la leur confisquent. Dans cette veine justement, Nelson MANDELA nous enseigne que « cela semble toujours impossible jusqu’à ce qu’on le fasse » . En effet, notre avenir dépend de nous, et de nous seulement ! Il nous revient aujourd’hui le devoir de le construire, seuls, dans l’intérêt des générations présentes et surtout futures.
À cette jeunesse-là nous disons : être au service de son pays, non par une contrainte quelconque, non par une obligation juridique découlant d’une fonction ou de l’appartenance à un corps, mais plutôt par obligation morale de se mettre à sa disposition pour travailler à son progrès est la finalité même du leadership !
À cette jeunesse-là nous disons : la disposition à servir son pays et à servir l’Afrique, ou tout simplement l’homme, de même que la disponibilité pour le faire c’est pas le propre du commun. C’est être exceptionnel que d’avoir cette vertu. Dès lors, nous devons travailler à éduquer nos frères, nos sœurs, nos enfants, afin que la masse salutaire de ceux qui se lèvent pour l’Afrique s’accroisse et déferle sur le monde !
Reconnaissons-le, très peu effectivement, que les circonstances soient exceptionnelles ou non, ressentent cette pression morale et acceptent cette interpellation du temps de se mettre au service de la multitude. Rares sont ceux-là qui se disposent à écouter cet appel sourd ou lancinant du destin, pourtant imprescriptible et permanent, à mettre leur intelligence, leur talent, leur énergie, leur capital social, culturel, financier et matériel au service de leur pays et de l’Afrique.
Cette espèce rare est constituée de leaders ! C’est la raison pour laquelle ces derniers sont très peu nombreux et que chaque génération n’en produit que quelques rares spécimens. Car, le leader répond à l’appel du destin et s’humilie devant les injonctions du temps ; il accepte les sanctions de l’espace et s’abaisse devant la dictature du contexte.
Mais a contrario , le leader sait qu’il ne peut être éternellement actif et engagé. C’est aussi un devoir historique que d’être capable, lorsque le temps et l’espace s’y prêtent et les circonstances l’exigent, non pas de lâcher son leadership, puisqu’il lui est consubstantiel, mais de céder la place aux générations suivantes. Ce qui implique évidemment de veiller, en toute humilité, à la dimension participative et transmissive de son leadership, celle-là qui prépare le changement et l’alternance.
À cette belle et fière jeunesse africaine nous disons : le temps de la révolution a sonné ! Un alignement inespéré des planètes nous offre aujourd’hui une occasion historique de faire cette révolution ! Désormais, rien ne sera plus comme avant ! Seulement voilà, rien ne sera facile, parce que rien ne nous sera donné ! Toute place sera conquise de haute lutte, toute position obtenue et défendue par la sueur et le sang, souvent même jusqu’au sacrifice suprême. Mais millimètre après millimètre, centimètre après centimètre…, nous vaincrons ! Heureusement, « l’adversité est le terreau le plus fertile pour le développement de la solidarité » 4 . Fort d’une « endurance civique » 5 retrouvée, les esprits vivifiés par les hymnes de guerre et les odes révolutionnaires ; les corps affermis par des décennies de souffrance ; les mains exercées au combat ; les têtes bien faites et les cœurs remplis d’espérance et de foi, nous vaincrons !
Alors, dignes de nos martyrs et de notre héritage, nous pourrons enfin fredonner avec allégresse, ferveur et détermination, l’hymne de la Révolution :
« À bas l’impérialisme !
À bas le néocolonialisme !
À bas le fantochism 6 !
[À bas la mauvaise gouvernance et l’obscurantisme !
À bas l’absence de leadership ! ]
Gloire éternelle aux peuples qui luttent pour leur liberté !
Gloire éternelle aux peuples qui décident de s’assumer pour leur dignité !
Victoire éternelle aux peuples d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie qui luttent !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons ! » 7


1 LOUSTALOT (Armand Élisée de), Propos tenu pendant la Révolution française .

2 MACLURE (Jocelyn), Retrouver la raison. Essais de philosophie publique , Éditions Québec Amérique Inc., Collection Débats, 2016, p. 42.

3 OBAMA (Barack), L’Audace d’espérer. Une nouvelle conception de la politique américaine , Nouveaux Horizons, octobre 2007.

4 MACLURE (Jocelyn), Retrouver la raison. Essais de philosophie publique , op.cit., p. 43.

5 Jocelyn MACLURE reprenant une expression chère à David OWEN, idem.

6 Thomas SANKARA fait allusion ici aux “valets locaux de l’impérialisme occidental’’.

7 Discours de Thomas Noël OUÉDRAOGO SANKARA devant l’Assemblée Générale des Nations Unies le 4 octobre 1984, précité.
Remerciements
Nous rendons grâce à Dieu Tout Puissant , raison suprême et ultime de toute chose, pour avoir permis et favorisé cet heureux accomplissement.
Nous exprimons nos sincères remerciements aux Professeurs Jean-Emmanuel PONDI , Éric–Mathias OWONA NGUINI , Gérard–Martin PEKASSA NDAM et Henri NGOA TABI qui accompagnent avec bienveillance, depuis près de dix (10) ans maintenant, nos différents projets d’ouvrages.
Ces remerciements s’adressent évidement, d’une part à MAC ALRICH CONSULTING , Bureau d’Études, d’Analyses et de Conseils Juridiques, Économiques et Politiques, pour son appui inestimable, d’autre part au YAOUNDE TOASTMASTERS CLUB (YTMC) , institution internationale de formation en communication et leadership, et à chacun de ses membres pris individuellement, pour le soutien multiforme apporté à la réalisation de cette œuvre.
Cet ouvrage doit tant à notre éditeur, à toute la famille L’Harmattan, à notre famille charnelle et spirituelle, à nos ainés