Le pari de la modernité
181 pages
Français

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Le pari de la modernité , livre ebook

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Description

Paul Biya a accédé au pouvoir le 6 novembre 1982. Dès ses premières interventions publiques, il a placé la "modernité" au centre de son projet politique. Cet ouvrage revisite en détail les différentes déclinaisons et la mise en oeuvre de ce projet de "modernité politique". Cependant, la modernité ne devient une réalité que si les acteurs politiques s'en approprient les règles et les appliquent. L'auteur analyse également les crises de participation qui ont entravé l'élaboration de ce projet.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 268
EAN13 9782296697065
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE PARI DE LA MODERNITÉ
Dieudonné Oyono


LE PARI DE LA MODERNITÉ

L’expérience camerounaise


Préface de Philémon Yang
Du même auteur


Avec ou sans la France ? Paris, L’Harmattan, 1990
Colonie ou mandat international ? Paris, L’Harmattan, 1992
Un parcours vital. Essai sur le renouveau camerounais, Yaoundé, Edi’Action, 1996
Cameroun : les chantiers de la gouvernance (sous la direction de), Yaoundé, Services du Premier ministre, 2004
L’état de la gouvernance au Cameroun 2006-2007 (sous la direction de), Yaoundé, Services du Premier ministre, 2008


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11571-2
EAN : 9782296115712

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
PREFACE
Au moment de sa toute première prestation de serment, le 6 novembre 1982, le président Paul Biya s’était engagé à promouvoir la modernité politique au Cameroun et avait promis à ses compatriotes d’agir pour l’intérêt général et pour l’avenir.
L’ouvrage que j’ai le plaisir de préfacer aujourd’hui, et qui s’intitule opportunément « le pari de la modernité », m’offre l’occasion de mesurer le chemin parcouru.
Ce qui caractérisa d’entrée de jeu ce projet était la crédibilité des objectifs . La rigueur dans la gestion, la moralisation des comportements, la libéralisation, la démocratisation et le développement économique et social étaient et demeurent des objectifs réalistes, en phase avec les attentes de l’ensemble du corps social.
Ces objectifs ont été accompagnés d’une remarquable souplesse des moyens . Le président Paul Biya est apparu, au cours des 28 dernières années, comme un grand pédagogue. Il a toujours pris le temps d’expliquer la complexité des problèmes, d’en étudier les causes et les conséquences, afin de les résoudre de manière efficace et durable.
Le dénouement heureux de l’affaire de Bakassi, véritable cas d’école dans la gestion pacifique des conflits, et dans laquelle le président Paul Biya a démontré sa stature d’homme d’Etat, en est une illustration.
Les objectifs que fixa le président de la République au moment de sa toute première prestation de serment ne pouvaient que s’inscrire dans la durée. Ainsi, grâce à la souplesse des moyens, il a pu adapter sa stratégie aux fluctuations de la conjoncture internationale et aux contraintes internes.
Cette crédibilité des objectifs, cette souplesse des moyens et cette progressivité des effets ont permis de concilier les idées, de réconcilier les hommes et de parvenir à une démocratie apaisée. Nos compatriotes peuvent ainsi aujourd’hui juger et évaluer l’action entreprise, avec recul et objectivité.
L’on peut ainsi affirmer que le président Paul Biya a organisé les règles du jeu pour la promotion de la modernité politique. La démocratie est devenue une réalité ; les conditions pour une participation des populations à la gestion des affaires publiques ont été réglementées, comme en témoignent la mise en place de la décentralisation, l’amélioration du cadre électoral, la promotion et la protection des droits de l’homme, la diffusion du droit. De même, un cadre pour une gestion efficace des affaires publiques a été organisé : une nouvelle répartition des rôles entre l’Etat, le secteur privé et la société civile rend aujourd’hui possible le partenariat entre ces trois acteurs du développement.
A côté de ces acquis, les défis prioritaires restent à faire des options de rigueur et de moralisation des normes de comportement.
Le présent ouvrage revisite donc cette tranche de l’histoire politique, économique et sociale du Cameroun. Il est également une interpellation de la conscience collective, car, l’atteinte des objectifs de « rigueur dans la gestion » et de « moralisation des comportements » impliquent la participation de tous.
Philémon Yang
Premier ministre, Chef du Gouvernement
INTRODUCTION
Paul Biya a accédé au pouvoir le 6 novembre 1982. Dès ses premières interventions publiques, il a placé la « modernité » au centre de son projet politique. Ce thème, depuis plus d’un quart de siècle, est en quelque sorte la poutre maîtresse de tous ses discours. Il constitue la « lettre de mission » des membres du gouvernement à chaque remaniement ministériel. Ses « Messages à la Nation », le 31 décembre de chaque année, en portent l’empreinte, tout comme ses adresses aux jeunes, la veille de la fête de la Jeunesse du 11 février. Ce thème est également le fil conducteur de ses discours de politique générale, lors des congrès du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), dont il est le président.
Le thème de la « modernité » en politique, cher au président Paul Biya, mérite quelques éclaircissements. En effet, celle-ci est loin d’être un concept clair. Comme tous les termes politiques, son acception a varié selon les époques et les contextes.
Ce thème est apparu pour la première fois pour expliquer, comme le démontre Machiavel, la rupture avec le monde médiéval. La querelle littéraire des « Anciens » et des « Modernes » en est le symbole.
L’on se souvient en effet que celle-ci opposa, d’une part Boileau, qui affirmait que l’Antiquité grecque et romaine avait atteint, une fois pour toutes, la perfection artistique, et devait constituer la principale source d’inspiration, et d’autre part Charles Perrault, qui soutenait que la création littéraire se devait d’innover et de s’adapter à l’air du temps et aux formes artistiques nouvelles.
Cette idée d’innovation a marqué la traduction de ce concept au plan politique au moment des révolutions américaine et française. La « modernité politique » fut associée à l’avènement des valeurs démocratiques et à l’Etat de droit, en rupture avec l’Ancien Régime. Elle incarnait l’idée de liberté, d’émancipation sociale et la volonté d’imposer la raison comme norme transcendantale à la société.
Enfin, le débat sur le rôle et la place de l’Etat dans la mondialisation a de nouveau remis au goût du jour la problématique de la modernité politique, en mettant en exergue deux règles du jeu fondamentales.
La première s’applique à la sphère publique et politique. Elle affirme que la « modernité politique » institutionnalise la libre expression des opinions et met en place des procédures d’arbitrage, à savoir le suffrage universel et la règle de la majorité.
La deuxième règle est d’essence libérale. Elle établit une frontière entre le public et le privé. Pour elle, le bon fonctionnement du marché et du social n’exige aucun accord substantiel. L’Etat, dans un environnement marqué par la globalisation des économies, est essentiellement un facilitateur et un régulateur de l’activité économique et sociale.
Il faut ajouter à ces deux règles procédurales la version substantielle de la modernité politique. Celle-ci affirme que les procédures n’engagent pas les choix : la modernité ne devient une réalité que si les acteurs politiques s’en approprient les règles et les mettent en œuvre. Cette version de la modernité oppose volontiers la « modernité comme procédure » à la « modernité comme culture ».
Depuis son accession à la magistrature suprême, Paul Biya a invariablement marqué sa volonté de promouvoir les valeurs démocratiques et l’Etat de droit. Le thème de « l’ouverture démocratique », qu’il prôna dès ses premières interventions publiques, apparaît ainsi comme la volonté de promouvoir la « modernité politique » au Cameroun.
Tout comme sa déclaration au congrès de l’Union nationale camerounaise (UNC) de Bamenda, qui donna naissance au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le 24 mars 1985 : « au Cameroun, on n’a plus besoin de prendre le maquis pour exprimer ses idées ».
Il en fut de même de son approche de gestion des affaires publiques. Les principes de « rigueur dans la gestion » et de « moralisation des co

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