Le socialisme, l idée s est-elle arrêtée en chemin ?
161 pages
Français

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Le socialisme, l'idée s'est-elle arrêtée en chemin ? , livre ebook

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Description

En 1976, le Parti socialiste lançait une grande campagne de communication sur le thème "le socialisme, une idée qui fait son chemin". Plus de trente ans après, dont une quinzaine de gouvernement, l'idée fait-elle encore son chemin ? A partir de l'histoire contemporaine du socialisme français, ce livre montre que la pensée socialiste est en mouvement et doit toujours être contextualisée. Le contexte actuel de mondialisation appelle une réflexion sur ce que peut être le socialisme du XXIe siècle.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2008
Nombre de lectures 141
EAN13 9782296922945
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le socialisme,
l’idée s’est-elle arrêtée
en chemin ?
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-06653-3
EAN : 9782296066533

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
BERNARD MOREL


Le socialisme,
l’idée s’est-elle arrêtée
en chemin ?


Préface de Michel Vauzelle


L’Harmattan
Pour Leïla
Préface
La pensée socialiste est une pensée en mouvement. Elle a un socle – la volonté de changer la société au bénéfice des plus défavorisés – autour duquel elle réinvente, époque après époque, période après période, des pratiques politiques. La pensée socialiste est praxéologique. Il n’est donc pas étonnant qu’elle donne lieu, de manière récurrente, à des débats au rythme des grandes évolutions que connaissent le monde et les sociétés. C’est là sa richesse. Renvoyer ces débats, comme le font nombre d’observateurs, à une querelle toujours recommencée entre anciens et modernes est une manière trompeuse de présenter les choses. Loin d’être critiquable, le goût du débat que partagent les socialistes est sain. Il exprime cette volonté optimiste de changements fondamentaux que refuse toujours la « pensée dominante ». Par définition, les « dominants » cherchent à protéger, avec un fatalisme gourmand, le monde tel qu’il est et auquel il conviendrait de s’adapter. Il ne faut donc pas avoir peur de ces débats, même s’ils donnent le sentiment, à court terme, de n’être que des batailles d’ambitions personnelles.

Trente ans après qu’il a eu lieu, le grand débat du congrès de Metz entre François Mitterrand et Michel Rocard peut apparaître à certains comme ayant été un débat entre deux ambitions. Sans doute fut-il aussi cela. Mais il fut bien autre chose. La question centrale était celle de la réinsertion ou non du parti communiste (et de l’électorat communiste) dans la vie politique française en tenant compte de ce qu’il représentait intellectuellement et politiquement. Il s’agissait de se projeter dans l’avenir pour fonder les bases d’une pensée socialiste, si ce n’est unifiée, du moins porteuse d’une aspiration commune soutenant une politique. Quand on se souvient de l’inféodation, à l’époque, du parti communiste à l’Union soviétique, on mesure la portée prophétique du choix fait par François Mitterrand. Réunifier la gauche autour d’une pensée socialiste adaptée à son temps, telle était la volonté de François Mitterrand. Tel était le sens du slogan qu’il avait lancé : « Le socialisme, une idée qui fait son chemin ». C’est de ce constat qu’est parti Bernard Morel pour refaire le chemin parcouru depuis 1976.

Pour unifier la gauche au milieu des années 1970, il fallait d’abord tenir compte de ce qu’avait été, quelques années auparavant, Mai 68. On dit beaucoup de choses, en ce quarantième anniversaire, de Mai 68. Mais ce fut avant tout et paradoxalement, au-delà des divisions nombreuses qui parcouraient le mouvement, un extraordinaire moment d’unité autour de l’identité morale de la Nation. Unité dans le débat. Et du débat jaillit une politique. Bernard Morel montre, dans cet ouvrage, que la plupart des grandes revendications de 1968, résumées par ces slogans provocateurs qui firent le tour du monde, ont reçu une réponse en 1981 après la victoire de Mitterrand. Le « Mitterrand, du soleil ! » lancé sous la pluie par les militants réunis à la Bastille au soir du 10 mai 1981 fait écho au « Soyons réalistes, demandons l’impossible » du 13 mai 1968.

Mais l’exercice du pouvoir a ses contraintes. Des choix s’imposent. Pour Bernard Morel, celui qui fut déterminant est le choix de l’Europe fait, en 1983, au moment où la rigueur s’est imposée. Comme il l’écrit, « Le nouveau pacte social naissant et gros d’espoir fut sacrifié sur l’autel des contraintes extérieures et d’une Europe qui, à l’époque, ne s’était encore donné aucune règle de gestion économique, hors l’ouverture des frontières et une politique monétaire balbutiante. » Mitterrand a beaucoup hésité. Il a choisi la construction politique de l’Europe et ses contraintes. On comprend ce choix de la construction de la paix sur le continent européen marqué, depuis des siècles, par les divisions et les guerres. Mais la recherche de l’unité européenne avec des partenaires qui ne partageaient pas les objectifs politiques et éthiques historiques de la France ne pouvait conduire qu’à un alignement plus ou moins marqué sur les politiques libérales. On en est là encore aujourd’hui comme en a témoigné le débat sur le traité européen de 2005.

Ce choix fut conforté par l’effondrement, en 1989-1990, du communisme à l’Est de l’Europe. Ce séisme d’une amplitude maximale fut suivi par une série de répliques qui n’ont pas cessé depuis lors. Elles affectent profondément le mouvement socialiste dans son ensemble. On aurait bien tort de considérer que seul le parti communiste fut touché. Toute la gauche, et pour longtemps encore, sera marquée par ces événements. Ils ont remis en cause l’ambition d’un changement radical. L’idée selon laquelle le libéralisme économique et le capitalisme constituent « un horizon indépassable » s’est imposée, y compris là où cela paraissait le plus improbable, comme en Chine. L’acceptation passive d’une mondialisation libérale débridée en est une des conséquences les plus dramatiques. A l’optimisme de raison qui nourrissait la pensée socialiste a succédé un fatalisme des contraintes, si propice à toutes les dérives du repli.

Bernard Morel ne se résout pas à ce fatalisme. Les exigences du court terme dans la gestion des affaires ne sauraient faire fi de la nécessité de se projeter dans le long terme. Cette recherche d’une conciliation entre l’exigence d’un dessein qui porte un élan et les réponses à apporter aux demandes contemporaines est au cœur des travaux qu’il a conduits depuis plus de trente ans à différentes échelles. Sa thèse ne portait-elle pas sur les relations en économie entre la prévision à court terme et la prospective ? Dès lors, au terme de ce cheminement intellectuel, il considère qu’il faut mettre à jour la pensée socialiste en reformulant l’idée démocratique et républicaine et dans un contexte mondialisé sans précédent dans l’histoire.

La pensée économique dominante voudrait imposer cette imposture selon laquelle capitalisme et démocratie vont de pair, comme si l’emploi du mot libéralisme, pour l’un et pour l’autre, constituait un viatique suffisant. C’est contre cette idée que Bernard Morel s’insurge en considérant que la meilleure manière, et la plus efficace, de repenser concrètement le socialisme est de réinventer la démocratie et son fonctionnement. Pour lui, cette réinvention doit porter sur quatre axes : la démocratie territoriale, la démocratie sociale, la démocratie environnementale et la démocratie mondiale. C’est à cette condition que le socialisme retrouvera son chemin d’avenir.

Cette manière de rompre avec l’économisme ambiant pour retrouver les valeurs de base qui ont fait la pensée socialiste depuis trois siècles me semble particulièrement opportune. J’en mesure, tous les jours, la nécessité aussi bien dans ma Région que dans les régions méditerranéennes dont les peuples aspirent à un autre monde, possible.


Michel VAUZELLE
Député des Bouches-du-Rhône
Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Introduction
En 1976, le Parti socialiste lançait une grande campagne de communication. Une affiche, étalée sur tous les murs de France, montrait François Mitterrand aux bords de l’océan et un slogan : « Le socialisme, une idée qui fait son chemin ». C’était il y a trente-deux ans ! Au lendemain de l’élection présidentielle perdue par la gauche, malgré tout l’espoir mis en Ségolène Royal, une question m’est ainsi venue, une seule : le socialisme, l’idé

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