Les élections présidentielles de l an 2000 au Sénégal
196 pages
Français

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Les élections présidentielles de l'an 2000 au Sénégal , livre ebook

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196 pages
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Description

Cet ouvrage est un journal tenu au jour le jour sur les élections présidentielles de l'an 2000 au Sénégal. Sachant très tôt qu'elles allaient être cruciales pour le devenir de la démocratie au Sénégal, et en Afrique de façon générale, l'auteur l'a commencé une année avant leur déroulement et l'a terminé une année après. Il a pu ainsi analyser les actes pris par les nouveaux dépositaires du pouvoir et les évaluer à l'aune des nombreuses promesses électorales et des attentes des populations qui ont réalisé la première alternance politique survenue au Sénégal depuis son accession à la souveraineté internationale en 1960.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mars 2019
Nombre de lectures 13
EAN13 9782336867076
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Médoune Samba DIOP









LES ÉLECTIONS
PRÉSIDENTIELLES
DE L’AN 2000 AU SÉNÉGAL

CARNET DE BORD
Copyright























© L’Harmattan-Sénégal, 2019 10 VDN, Sicap Amitié 3, Lotissement Cité Police, DAKAR
http://www.harmattansenegal.com senharmattan@gmail.com senlibrairie@gmail.com
EAN Epub : 978-2-336-86707-6
AVANT-PROPOS
Le Sénégal se dirige vers des élections présidentielles qui seront, à coup sûr, cruciales pour son avenir politique, pour son avenir tout court.
Cruciales parce qu’elles se dérouleront au seuil du troisième millénaire qui constituera un tournant décisif à négocier efficacement par les pays sous développés que nous sommes si nous voulons réellement compter dans le concert des Nations. Cruciales aussi parce que ce sera un test pour sa démocratie.
Certes, sur ce plan, le Sénégal a été en avance sur la plupart des pays africains qui n’ont entamé leurs expériences démocratiques qu’au début des années mille neuf cent quatre vingt dix (1990) avec les conférences nationales que l’on a voulu justifier, un peu trop vite à notre avis, par le fameux discours de La Baule du président François Mitterand exhortant les pays africains à démocratiser leurs régimes politiques pendant qu’il en était encore temps et faisant presque de cette démocratisation la condition de la continuation de l’aide au développement que la France accorde à ces pays.
Dès son accession à la magistrature suprême en 1981, le nouveau Président de la République, Abdou Diouf avait instauré le multipartisme illimité. Là aussi, on l’a trop vite qualifié de « père de la démocratie sénégalaise », oubliant les luttes multiformes du peuple sénégalais, oubliant également que, s’il avait pu procéder à cette ouverture démocratique, c’est parce que son prédécesseur, le président Léopold Sédar Senghor lui avait grandement facilité la tâche.
En effet, en 1974, celui-ci accepta la décision de Maître Abdoulaye Wade de créer son propre parti, le Parti démocratique sénégalais (Pds). Et deux années plus tard, il initia une réforme constitutionnelle qui consacra un multipartisme limité à trois (3) courants de pensée politique autorisés : le courant du Socialisme démocratique, le courant du Marxisme-léninisme ou Socialisme scientifique et le courant du Libéralisme démocratique, auxquels fut ajouté, en 1978, un quatrième courant : le courant Conservateur.
Nous avions nous-même combattu, à l’époque, ce multipartisme qui avait le visage d’une camisole mal taillée imposée à la vie politique sénégalaise. Mais force nous est de reconnaître que la démarche adoptée ne comportait pas uniquement des aspects négatifs comme nous le pensions alors. Ayant eu pour effet de limiter, très tôt, les méfaits du parti unique de fait que le Sénégal ne pratiqua que pendant très peu d’années dans son histoire politique (1966-1974), elle lui a ainsi évité les multiples soubresauts socio-politiques et les blocages qu’ont connus les autres pays africains, en lui permettant de conduire en douceur son expérience démocratique.
A un autre point de vue, elle constitua pour le parti gouvernemental, l’Union progressiste sénégalaise (Ups) devenue Parti socialiste (Ps), une sorte de « rente de situation » grâce à laquelle il put conserver le pouvoir sans heurts majeurs. Jusqu’en 1988.
Car les élections présidentielles et législatives de cette année 1988 furent un autre tournant dans la vie politique sénégalaise. Pour la première fois depuis les événements de 1968 et de 1969, le pouvoir, accusé de fraudes électorales, fut ouvertement contesté et défié jusque dans la rue et ne dut son salut qu’aux forces de l’ordre. Une période d’effervescence et de troubles politiques s’installa, que ne purent contenir les différentes expériences de participation de l’opposition au gouvernement initiées à partir de 1991 par le président Abdou Diouf, et que chaque échéance électorale exacerba.
A cet égard, beaucoup plus que les élections présidentielles de février 1993, les élections législatives du mois de mai de la même année constituèrent un « summum » dans la contestation et dans la violence en ce qu’elles se soldèrent par la mort, non encore élucidée malgré le procès largement médiatisé qu’elle a occasionné, de l’ancien vice-président du Conseil Constitutionnel, Maître Babacar Seye.
Les élections municipales, régionales et rurales de 1996 furent l’objet de la même contestation pour fraudes et irrégularités que, cette fois-ci, le Président de la République lui-même reconnut en faisant organiser de nouvelles élections dans certaines circonscriptions où le fait était patent.
Ainsi, l’expérience démocratique du Sénégal, qui fut une des pionnières en Afrique, donna l’impression de faire du « surplace » qui lui fit perdre peu à peu de sa crédibilité.
La mise en place d’une direction chargée spécialement des élections au sein du ministère de l’Intérieur et la création d’un Observatoire national des élections (Onel) par la loi n° 97-15 du 08 septembre 1997, ajoutées à une mobilisation et à une vigilance plus fortes des populations et des partis politiques, eurent des conséquences positives sur les élections législatives de mai 1998 dont le déroulement fut jugé globalement satisfaisant par les observateurs et par l’essentiel de la classe politique, malgré quelques dysfonctionnements constatés ici et là.
Onze (11) partis politiques firent leur entrée à l’Assemblée nationale. Et le Ps n’y conserva sa suprématie que grâce, en grande partie, au mode de scrutin adopté. Car, en dépit des nombreuses irrégularités qui les ont jalonnées, les élections se sont traduites, depuis 1983, par un effritement lent, mais progressif, de ses positions au profit de celles de l’opposition. Cette dernière pourra-t-elle taire ses querelles de préséance pour monter à l’assaut du pouvoir avec le maximum de chances de le mettre à terre ? De son côté, le Ps pourra-t-il faire face aux nombreuses dissensions qui le minent de l’intérieur et qui ont déjà produit la rupture de l’un de ses anciens caciques, Djibo Leyti Ka ? Pourra-t-il juguler l’effet de l’usure du pouvoir doublée d’une forte demande sociale inassouvie et d’un immense désir de changement né dans tout le pays ?
C’est pour pouvoir apporter des éléments de réponse à toutes ces questions, décisives pour leur issue, que nous commençons très tôt ce travail d’observation et d’analyse des élections présidentielles de l’année 2000. Nous avons choisi la formule du « journal » qui nous permettra d’éviter la position commode de ceux qui ont toujours raison parce qu’ils prévoient les événements après. Au contraire, en les commentant au jour le jour, nous serons confronté au risque de nous tromper dans nos appréciations et prévisions, comme il sied dans un domaine aussi mouvant et aussi incertain que le domaine politique.
Nous revendiquons ce droit à l’erreur et, pour mieux assumer ce risque de nous perdre dans les labyrinthes sinueux de la vie politique sénégalaise, nous avons également choisi de nous mettre, autant que faire se peut, à l’écart de la presse et de l’opinion publique.
De la première, nous ne prendrons que les faits « bruts » que nous transcrirons aussi fidèlement que possible quand nous en rendrons compte. Et nous lui laisserons ses commentaires et analyses pour adopter un point de vue qui soit le nôtre.
Quant à l’opinion publique, dans laquelle nous incluons l’ensemble de la classe politique, nous lui disons dès à présent que nous suivrons des sentiers d’où toute passion politicienne sera bannie, dussent-ils être des sentiers de solitude, et pas à l’abri des jets de pierres.
Dans ce travail, nous ne serons d’aucun parti. Et notre grande joie, notre grande satisfaction sera, qu’après nous avoir lu, le lecteur se demande dans quel camp politique nous nous situons. Notre camp politique sera, en définitive, celui de la Démocratie que nous défendrons contre toutes les transgressions, convain

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