Les émeutes du renouveau
146 pages
Français

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Les émeutes du renouveau , livre ebook

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Description

Cet ouvrage revient de façon exhaustive sur la genèse, les manifestations, les enseignements économiques et politiques des émeutes meurtrières qui ont ébranlé le régime du Renouveau à la fin du mois de février 2008. Des émeutes conduites pour la première fois par de jeunes camerounais nés sous le régime au pouvoir depuis 1985 et qui préfigurent les convulsions sociopolitiques qui entourent la perspective de la succession présidentielle au Cameroun.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 275
EAN13 9782296664128
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L ES ÉMEUTES DU R ENOUVEAU

Cameroun – février 2008
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Pius NGANDU Nkashama, Itinéraires et trajectoires : du discours littéraire à l’anthropologie, 2008.
René-Pierre ANOUMA, Aux origines de la nation ivoirienne 1893-1960, Vol. III : Nationalisme africain et décolonisation française 1945-1960 , 2008.
Pierre KAMBA, Violence politique au Congo-Kinshasa , 2008. Hygin Didace AMBOULOU, Le notaire et le service public , 2008.
Fatimata MOUNKAILA, Anthologie de la littérature orale songhay-zarma. Saveurs sahéliennes , 4 tomes, 2008.
Jean-Baptiste Paluku NDAVARO, La communication et l’exercice de la démocratie en Afrique , 2008.
Amadou OUEDRAOGO, Rites et allégories de l’initiation. Visions africaines et caribéennes de la totalité , 2008.
Régine LEVRAT, Le coton en Afrique Occidentale et Centrale avant 1950, 2008.
Ismaïla Madior FALL, Le pouvoir exécutif dans le constitutionnalisme des Etats d’Afrique , 2008.
Charlotte FONTAN, Développer les filières vivrières en Afrique de l’Ouest. L’exemple du riz en Guinée , 2008.
Oumar Sivory DOUMBOUYA, Les ONG féminines en Guinée. Instrument au service de la promotion féminine , 2008.
Oumar Sivory DOUMBOUYA, La situation sociale des femmes en Guinée. De la période précoloniale jusqu’à nos jours , 2008.
Godwin TETE, Père de la nation togolaise , 2008.
Auguste OWONO-KOUMA, Mongo Beti et la confrontation. Rôle et importance des personnages auxiliaires , 2008.
Chaker LAJILI, Bourguiba-Senghor. Deux géants de l’Afrique , 2008.
Rosa Amelia PLUMELLE-URIBE, Traite des Blancs, Traites des Noirs , 2008.
Martin KUENGIENDA, Crise de l’Etat en Afrique et modernité politique en question , 2008.
Bouopda Pierre Kamé


L ES ÉMEUTES DU R ENOUVEAU

Cameroun – février 2008


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-06888-9
EAN : 9782296068889

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
REMERCIEMENTS


Me Nnomo Bella, Me Onambele, Me Song, tous avocats au Barreau du Cameroun, ont amicalement accepté de relire mon manuscrit. Je les remercie sincèrement pour leurs observations, leurs suggestions, et leurs critiques.
Je tiens aussi à remercier le Dr Augustin Fouda, pour les précisions utiles qu’il m’a apportées sur l’histoire sociopolitique de la ville de Yaoundé.
Je voudrais enfin, et pour terminer, remercier tous mes amis du café littéraire Le Cannibale à Yaoundé, pour les échanges passionnés et instructifs que nous avons eu au sujet des émeutes du mois de février 2008 dans notre pays.
Bien entendu, j’assume seul l’ensemble des réflexions et des jugements qu’il y a dans ce livre.


Bopika
A « Ongola »,
Ma ville natale.
« La société est tranquille, non point parce qu’elle a la conscience de sa force et de son bien-être, mais au contraire parce qu’elle se croit faible et infirme ; elle craint de mourir en faisant un effort ; chacun sent le mal, mais nul n’a le courage et l’énergie nécessaires pour chercher le mieux ; on a des désirs, des regrets, des chagrins et des joies qui ne produisent rien de visible, ni de durable, semblables à des passions de vieillards qui n’aboutissent qu’à l’impuissance. »
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique I
RÉSUMÉ
Des rues désertées par les automobilistes et enfumées par des barricades en feu sur les chaussées. Des files interminables de piétons sur les trottoirs. Des bandes de jeunes gens agités et violents, qui défient les forces de l’ordre sur les artères principales et les grands carrefours. Des magasins pillés. Des bâtiments publics et des locaux d’entreprises saccagés. Des affrontements meurtriers. Des habitants apeurés. Une atmosphère insurrectionnelle à Douala, à Bafoussam, à Bamenda, à Nkongsamba, etc. Mais également à Yaoundé, traditionnellement calme.
Le régime politique du Renouveau fait face à l’une des crises les plus graves du Cameroun au mois de février 2008. Elle dure 7 jours, du samedi 23 au vendredi 29 février 2008. Quarante morts ; 1671 personnes interpellées ; 5 provinces affectées sur les 10 que compte le Cameroun ; 31 villes concernées. Tel est le bilan officiel des émeutes du Renouveau, c’est-à-dire, des émeutes des premières générations d’âges du régime politique au pouvoir depuis 1985 au Cameroun.
Plusieurs générations du Renouveau sont aujourd’hui majeures. Ce sont les jeunes nés entre 1985 et 1990. C’est la cohorte, ou la classe d’âges, qui est désignée, dans ce texte, la « génération du Renouveau » par commodité de langage. Cette classe d’âges renvoie toutefois à une catégorie sociale marquée, sur le plan politique, par le discours du Renouveau, et sur le plan économique, par la crise survenue après l’avènement du Renouveau.
Pour la « génération du Renouveau », le pluralisme et la stabilité politiques, la liberté de la presse, la paix civile, sont des acquis naturels. Ils ne sont pas nombreux ceux d’entre eux qui savent que ce sont des conquêtes récentes et fragiles. Les déchirements politiques des années 50 et 60 leurs sont étrangers. Ils méconnaissent aussi les termes et les enjeux de la crise politique et sociale du début des années 90. Autrement dit, la « génération du Renouveau » ne sacralise pas les principaux thèmes qui sont valorisés dans le discours dominant comme des réalisations politiques majeures du Renouveau. Leur vécu quotidien est plutôt dominé par des urgences économiques et sociales non satisfaites.
La « génération du Renouveau » c’est en effet la génération de la crise économique et de la régression sociale. Ceux de cette génération qui ont la chance d’être encore scolarisés appréhendent leur avenir professionnel. Ceux qui ne sont plus scolarisés sont majoritairement au chômage, ou réduits à faire des « petits boulots » dans le secteur informel. Dans l’ensemble c’est la précarité sociale. Ils ne sont pas autonomes, bien que majeurs. Ils vivent majoritairement chez des parents, eux-mêmes souvent au chômage, ou précocement en retraite. Pour eux, l’État providence et l’État de droit n’existent pas. Ils ont grandi dans la corruption. Tout se paye au prix fort : le travail, le mérite, la compétence, la justice, la science, etc. L’argent gouverne les rapports sociaux. Le reste, c’est la rhétorique.
Les plus âgés de la « génération du Renouveau » ont eu l’opportunité de voter, pour la première fois, aux élections législatives et municipales du 22 juillet 2007. Ils ont pu, à l’occasion de ces élections, évaluer par eux-mêmes la rhétorique politique dans leur pays, c’est-à-dire, l’art d’agir par la parole en politique.
Depuis la fin des années 80, en réponse à la multiplication des difficultés politiques et économiques, le discours officiel au Cameroun connaît en effet une dérive rhétorique.
Sur le plan politique, l’année 1992, qui marque le rétablissement du pluralisme électoral, initialise aussi, paradoxalement, le début de l’affaiblissement de l’opposition politique et de la dissolution de la concurrence électorale. Délivré de la pression concurrentielle en matière électorale, le pouvoir en place retrouve après 1992 le confort institutionnel des régimes de parti unique, et notamment une forme d’autonomie ou d’indépendance vis-à-vis du corps électoral. Dans un contexte de crise des finances publiques, les leviers d’actions politiques se sont progressivement affaiblis, et le discours officiel s’est vidé de contenus autres que formels. Plus d’engagements politiques contraignants pour les gouvernants. Plus de calendrier précis pour les réformes préconisées. A la place, l’expression d’ambitions politiques, de préférences politiques, d’orientations politiques vagues. Avec ce mode opératoire, le discours politique des gouvernants, et notamment celui du président de la République, produit à la longue, l’effet d’une « virtuosité creuse ».
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