Les Iles Aland en mer Baltique
281 pages
Français

Les Iles Aland en mer Baltique , livre ebook

-

281 pages
Français

Description

Tour à tour sous souveraineté suédoise, russe et, enfin, finlandaise, les Iles Aland ont réussi à inscrire leur régime de désarmement dans le marbre de la continuité. Désormais, l'environnement stratégique a changé et la question est de savoir quel est le statut de ces Iles (autonomie, régime de désarmement). Une dizaine de spécialistes de la région tentent de répondre à ces questions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 568
EAN13 9782296249776
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

«Je n'ai rien négligé pour rendrecette description des îles d'Alandexacte
etcomplète.Indépendamment de mes observations personnelles, résultat
de voyages répétés surles lieux, j'ai groupéautour de mon sujet toutc e
que j'ai pu emprunter de sérieux et d'intéressantaux écrivains les mieux
informés, lesplusconsciencieux.Ces écrivains sont rares, il est vrai ; ils
appartiennent, pourla plupart,à des pays que l'on ne visiteguère ; ils
parlent des langues peuconnues ; mais leurautorité n'en est pas moins
constatée, et en réunissant les documents éparsdans leurs ouvrages,on
arriveàconnaître parfaitement les pays dont ils parlent ».
LouisLéouzon leDuc,Les îles d’Aland, 1854
N.B.: les délimitations decettecarte ne sont pas officiellesINDEXDESNOMS
Suédois Finnois Autres
Åbo Turku -
eÅland Ahvenanmaa Aaland (français/anglais jusqu’à la 2
GM) –Åland (français/anglais)
Dagö- Hiiumaa (estonien)
Hangö
HankoHelsingfors Helsinki En français, on utilisait surtout le
vocable suédois pour désigner la
ecapitale finlandaise jusqu’à la 2GM
Hogland
SuursaariNystad Uusikaupunk
Ösel - Ösel (allemand)–Œsel (français
ejusqu’à la 2GM) –Saaremaa
(estonien)
e-- Reval (allemand/français jusqu’à la 2
GM) –Tallinn (estonien/français)
e Vilno (polonais/français jusqu’à la 2
GM) –Vilnius (lituanien/français)REMERCIEMENTS
L’idée de la direction decet ouvrage remonte déjàà plusieursannées.
Lors de notre travail de recherche que nous avions effectué en Suède,
entre 2005 et 2006, au seindu SIPRI, nous avions eu l’occasionde
travailler sur le régime de désarmement des Îles Åland. Alyson J.K.
Bailes,alors sa directrice,avait encouragénos recherches et soutenu notr e
travail de terrain.
Parmi les autres personnes que nous souhaiterions remercier, citons
aussiHervéCoutau-Bégarieavec quinousavions, entreautres, débattu du
concept de désarmement naval et SergeSur quiavaitaccepté d’accueillir
notre article sur les Îles Åland dans l’Annuaire français de Relations
internationales.
Cet ouvragecollectif estaussi redevableà chacun de sescontributeurs
qui a accepté de mettre à disposition son domaine d’expertise au public
francophone.
Certaines des contributions ont été traduites de l’anglais ou du
suédois.Si nousavons soigné,autant que faire sepouvait, les traductions,
nous en assumons les éventuelles faiblesses. Remercions ici le capitain e
de vaisseau Lars Wedin quia eu la gentillesse de nous éclairersur le
vocabulaire militaire en suédois et ÉricBoiteux qui aaccepté de relire le
manuscrit.PREFACE
Capitaine de vaisseauLars WEDIN
Dans une chanson bien connue des Suédois, le troubadour et poète
Evert Taube chantait Ålands jäsande ha v («La mer débordant
1d’Åland ») .En effet, pour lesSuédoiscontemporains, lesÎlesÅland sont
connues pour leur nature exceptionnelle.L’archipel estaussi trèsapprécié
par les plaisanciers qui savent naviguer dans des milieux marins
particulièrement difficiles. Ceux qui aiment se distraire apprécient aussi
les croisières quotidiennes entre Stockholm et Mariehamn. Les Îles
Åland, outre leurattribut festif et leur qualité prisée de lieu de villégiatur e
pour un grand nombre de touristes suédois, ont surtout un intérêt
stratégique évident.
C’est ungrand honneur pour le préfacier de cet ouvrage, suédois et
ancien officier de la marine, de donner au lecteur francophone quelques
pistes pour mieuxcomprendre les enjeux d’unerégion plutôt malconnue.
Les liens entre la Suède et les Îles Åland sont très forts depuis
« toujours ». Onles avait longtemps désignées, en effet, comme « la
province la plus suédoise du monde ».Au tournant du premier millénaire,
les îles faisaient partie intégrante de la Suède et étaient d’ailleurs l’un des
elieux les plus habités dans la région nordique.À partir du milieu du XII
siècle, après la conquête de la Finlande par la Suède, l’archipel se
retrouva exactementaucentre du pays.Enfin, quand laRussie déposséda
laSuède de laFinlande, leTsarAlexandre s’empara, en même temps, des
2îles .
Parce que l’archipel surveille le passage entre le golfe de Botnie et la
mer Baltique, les îles ont un capital géostratégique considérable. Deux
voies maritimes sont navigables: soità l’ouest près de lacôte suédoise (la
3mer d’Åland) soità l’est près de l’archipel d’Åbo(l’archipel d’Åboland).
La premièreest beaucoupplus facileà utilisersurtout si les naviressont
imposants. En conséquence, pour les Suédois, la défense de la meilleur e
route peut facilement être assurée au moyen de champs de mines,
d’artillerie côtière et de forces navales légères. D’ailleurs,il s’agissait
précisément de la stratégie suédoise durant la guerre froide.En effet,dans
l’hypothèse d’une attaque des Soviétiques, ils auraient probablement
utilisé des forces amphibies basées dans le golfe éponyme. Or, les Îles
Åland constituant un verrou préservant la côtede la Suèdedu golfed e
1
DanslachansonSvarteRudolfd’ErikAxelKarlfeldt.
2Stjernfelt (1991),12 et120.
3
Rappelonsque le nom finnois d’Åbo estTurku et que la Finlande est bilingue– finnois et
suédois–alors quelesÎlesÅland sontuniquement suédophones.Botnie, cette protection de son flanc sud-est lui aurait permise de
concentrer ses éléments terrestres à proximité de la frontière finlandaise.
1Cette stratégie prévalait déjà durant la période de l’entre-deux-guerres .
L’archipel constituait une voie importante entre la Finlande et la
Suèdeaussi bien en temps de paixque de guerre. Il a été, par ailleurs, le
lieu de plusieurs rencontres entre les flottes suédoises et russes pendant
eleurs guerresauXVIII siècle.Pour laRussie,«ce pistoletbraqué contr e
2le cœur de la Suède » était aussi une pièce maîtresse de la défense à
l’entrée du golfe de Finlande et donc de Saint-Pétersbourg. Cette vertu
stratégique fut d’ailleurs confirmée pendant la guerre de Crimée
(18541856).
Outre les choix stratégiques en Crimée et en mer Noire, les
Francobritanniques considéraient d’une grande importance le théâtre de la mer
Baltique car il obligeait le Tsar à ne pas concentrertoutes ses forces
terrestres enCrimée,ceci seconfirmantau moment où lesalliés réussirent
3àbombarder la forteressedeBomarsund .
Les Russesavaientcommencé la construction deBomarsund dans les
années 1830. La forteresse qui avaitvocationà faire partie d’un vast e
système de défense s’étendant jusqu’à Arkhangelsk devait être défendue
par une force de 5000 hommes et 500 canons. En1853, sa construction
n’était pas encoreachevée.
Les alliés avaient déployé une force imposante composée d’une
cinquantainede bâtiments de guerre sous les ordres de l’amiral
britannique Napier, la partie française étant commandée par l’amiral
Parseval-Deschênes à laquelle s’ajouta un corps d’armée de 12000
hommes sous les ordres du futur maréchal Baraguey d’Hilliers.L’escadr e
utilisa,commebasede relais,Fårösund dans l’île suédoisedeGotland.La
forteresse de Bomarsund tomba le 16 août 1854 après unlon g
bombardement naval. L’escadre, par la suite, bombarda l’imposante
forteressedeSveaborg à Helsinki. Par le traité de paix deParis de 1856,
lesÎles d’Åland furent démilitarisées.
Remarquons que sur un plan de stratégie navale, les opérations en
Crimée et dans la merBaltique s’avérèrentnovatrices: la mer menaçait la
terre, stratégie connue, par la suite, comme étant celle de la « projection
1Expériences personnelles de l’auteur de ces lignes. La planification suédoise pendant la
guerrefroide s’était uniquementconcentrée sur la menace de l’Union soviétique et du Pact e
deVarsovie.
2
Stjernfelt (1991), 13.Remarquons ici le caractèreapocryphe decettecitation bien connue,
souvent attribuée (et pas

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