Les mobilités étudiantes européennes dans le contexte international
182 pages
Français

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Les mobilités étudiantes européennes dans le contexte international , livre ebook

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Français

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Description

Ce numéro met en perspective les mobilités étudiantes, intereuropéennes et internationales, en abordant les points de vue sociaux, économiques, culturels, et institutionnels. Dans la majorité des cas, il s'agit de prévoir une acquisition de compétences (afin d'accroître son capital social et culturel) tout en poursuivant, le plus souvent, une stratégie en termes de débouchés professionnels, la mobilité permettant d'accroître son capital économique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2015
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336375588
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Fondateur et Rédacteur en chef : GAO Xuanyang (KHA Saen Yang)
Rédacteurs en chef exécutifs : JI Zhe, Michel MAZOYER

Comité de rédaction :
Guillaume DUTOURNIER, LI Wenjie, YANG Yang


Conseil scientifique :
Jean-Michel DE WAELE, Valérie FARANTON,
Alan FORREST, Axel HONNETH,
Paulos HUANG, Anna KRASTEVA,
Julia KRISTEVA, Tanguy L’AMINOT, Jean-Pierre LEVET,
Gilles LHUILIER, Theodoros PAPATHEODOROU,
Patrick PASTURE, Xavier RICHET,
Susan Stedman JONES, Jean-Philippe PIERRON,
Alexander THOMAS, Heiner TIMMERMANN,
Raymond TROUSSON, Yves Charles ZARKA


© Institut d’études avancées sur la culture européenne
Université Jiao Tong de Shanghai
© Centre de Recherche Europe Asie, Paris
© Association KUBABA, Paris


Contact :
Association KUBABA, Université de Paris 1
Panthéon-Sorbonne
12, Place du Panthéon, 75231 Paris CEDEX 05
Collection KUBABA
Série Europe & Asie





EUROPEANA
Numéro 5




Institut d’études avancées sur la culture européenne,
Université Jiao Tong de Shanghai

Centre de Recherche Europe Asie

Association KUBABA





L’Harmattan
Copyright


















Illustration de couverture :
Instant, Gravure de Jean-Michel LARTIGAUD

© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École Polytechnique, 75005 Paris
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72569-7
Titre
EUROPEANA
Numéro 5






Les mobilités étudiantes européennes dans le contexte international


préparé par
Jacqueline BERGERON & Gilles ROUET



2015 Paris • Shanghai
Les mobilités étudiantes européennes dans le contexte international
European student mobility in international context
Introduction J ACQUELINE BERGERON & G ILLES ROUET
La mobilité internationale est généralement considérée comme profitable à tous. Partir, c’est développer son autonomie, quitter ce qui est connu pour aller vers « l’étrangeté » dans un parcours initiatique. Cette idée conjugue le sentiment de la crainte du départ et la jubilation de la découverte.
L’instauration progressive du Processus de Bologne dans la constitution de l’Europe avec une architecture en trois cycles d’études (le « LMD », Licence- Master-Doctorat) gagne désormais et progressivement d’autres continents. Le tassement du nombre d’étudiants en Europe lié en particulier à la conjoncture démographique et, en parallèle, l’augmentation du nombre d’étudiants en Asie ou en Afrique, engendre un phénomène mondial de mobilité. Ce phénomène est renforcé par le programme de mobilité Erasmus qui repose sur une architecture commune des diplômes rendant de plus en plus lisibles les titres et leur reconnaissance sur des espaces de plus en plus vastes. À cela s’ajoutent une évolution des sensibilités et non seulement une plus grande prise en compte des différences culturelles, mais également une acceptation voire une revendication des connexions entre les cultures.
De plus, les comportements comme les usages évoluent et un multilinguisme d’intercompréhension se développe. Il semble bien que la fluidité linguistique dans une langue étrangère se développe chez les étudiants qui ont plus de chances de parler « au moins » une langue étrangère après un parcours de mobilité. D’ailleurs la découverte d’une autre langue, comme d’autres cultures, reste une motivation importante pour les candidats aux mobilités.
Nés au cœur de l’Europe, les centres de gravité de la mobilité évoluent, les mouvements s’intensifient à l’échelle mondiale, la mobilité semble de plus en plus s’inscrire dans une sorte de paradigme commun à différentes facettes des champs de la formation, de l’orientation, de l’employabilité. Dans ce contexte la mobilité institutionnelle se développe progressivement : les projections des universités vers d’autres pays s’intensifient, les formations délocalisées ou en partenariat sont de plus en plus nombreuses et facilitent la mise en place de mobilités pour les étudiants au-delà de l’espace européen.
La mobilité est au centre de la construction européenne. Le traité de Rome, dès 1957, érige la mobilité du travail en élément constitutif du marché commun. Au nom de la nécessaire reconnaissance des diplômes que cela suppose, la Commission européenne se saisit ensuite du problème de la formation, encourageant la mobilité des apprenants, avec pour objectif de créer un immense marché du travail.
Le Traité de l’Élysée de 1963 tente d’organiser une « réconciliation » politique entre la France et l’Allemagne et incite au développement d’échanges scolaires et universitaires, dans un but de compréhension mutuelle. La construction politique que cette démarche initie et la reconnaissance d’un axe franco-allemand déterminant repose sur la connaissance commune des Européens par un programme favorisant les échanges notamment des plus jeunes. La mise en place de dispositifs comme l’Université franco-allemande (UFA) ou l’Office franco-allemand pour la jeunesse concrétise cette politique et la mobilité devient aussi un gage de sécurité.
Les instruments de facilitation de ces échanges sont donc à la fois économiques, politiques et culturels. Ces logiques s’articulent dans la réalisation des Communautés puis de l’Union européenne. Échanges, coopérations et mobilités sont des outils fondamentaux de la construction et de l’intégration européenne. Des politiques concrètes sont mises en place, dont les résultats sont parfois exagérés ou magnifiés. La démarche, après la mise en place du programme Erasmus d’échanges et de coopération entre établissements d’enseignement supérieur au sein de l’Union européenne, s’étend à partir de 1999 à l’espace géopolitique du Conseil de l’Europe concerné par le Processus de Bologne, puis aux pays partenaires du voisinage de l’Union européenne.
Le programme Erasmus, depuis 25 ans, a certes permis à 3 millions d’étudiants de séjourner dans un autre pays que celui de leur établissement d’origine, mais la mobilité étudiante ne se limite pas à ce programme, fort heureusement ! Erasmus est devenu un symbole de l’Europe et de la construction d’une citoyenneté européenne, nouvel enjeu (ou nouvelle étape) de la construction européenne. C’est dans cette logique qu’il est nécessaire désormais de réaliser une augmentation des mobilités (par exemple, la France prévoit pour 2020 que 20 % des étudiants auront réalisé au moins une mobilité), mais aussi un élargissement des catégories de bénéficiaires (selon les âges, les catégories sociales, les types de formations universitaires et professionnelles, etc.).
La logique d’Erasmus reste bien celle des échanges, de la mise en place de coopérations institutionnelles dans le cadre d’une politique européenne. Le Processus de Bologne fournit aux établissements des outils d’harmonisation voire de « mise en conformité », de normalisation de ces coopérations et échanges et d’installation d’une démarche de qualité parfois contraignante et souvent peu légitimée par les acteurs. Ainsi, cet accord multilatéral non normatif, fondé à partir d’un projet profondément humaniste et inspiré d’un héritage universitaire ancien, aboutit à des réformes souvent profondes des structures et des programmes, voire à un bouleversement des usages et des pratiques, ce qui fait craindre à beaucoup d’acteurs une instrumentalisation à des fins politiques, en particulier pour justifier des restrictions budgétaires ou une marchandisation radicale. La mise en place « d’instruments » dont certains paraissent directement inspirés du management des entreprises renforce l’idée d’une forte relation entre système d’enseignement et économie.
Néanmoins, le dispositif Erasmus, devenu en 2014 Erasmus +, ne constitue qu’un accompagnement institutionnel d’un mouvement certainement plus profond, lié à une évolution sociale et culturelle (Côme, 2004, 2009). Ainsi, la m

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