Les parasites de la République

Jean-Marie Proth

Description

"J'ai eu la chance d'observer, de l'intérieur, la vie d'un Conseil Régional, quelque part en France. Ce livre et le résultat de plusieurs années de présence en son sein. Je me suis contenté de noter les faits et, parfois, de les commenter..."
Les textes cités sont extraits, mot pour mot, des comptes-rendus de commissions permanentes (qui se déroulent à huis clos) ou des séances plénières. L'auteur pose les questions suivantes : Qui sont les politiciens qui nous gouvernent? Quelles sont leurs compétences? Faisons-nous réellement partie de leurs préoccupations? Quels sont les ressorts qui les animent?

Sujets

• Science politique
• Éthique
• Socio

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2003
• Nombre de lectures: 117
• EAN13: 9782296341876
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

LES PARASITES DE LA RÉPUBLIQUEOuvrages du même auteur (Extrait)
[1] A. BENSOUSSAN, M. CROUHY et J.M. PROTH,
Mathematical technics in production planning, North Holland
Publishing, ISBN: 0-444-86740-6 (U.S).
[2] J.M. PROTH et H.Q. de GROMARD, Systèmes flexibles de
production. Conception préliminaire", Masson, ISBN:
2-22580889-9.
[3] J.M. PROTH et H. HILLION, Mathematical Tools in
Production Management, Plenum, ISBN: 0-306-43358-3.
[4] J.M. PROTH, Conception et gestion des systèmes de
production, P.U.F., ISBN: 2-13-044419-9.
[5] J-M. PROTH et X. XIE, Petri nets. A tool for Design and
Management of Manufacturing Systems, Wiley, ISBN:
0-47196770-X.
[6] C. CHU et J-M. PROTH, L'ordonnancement et ses
applications, Masson, ISBN: 2-225-85193-X.
[7] M. GOVIL et J.-M. PROTH, Supply Chain Design and
Management. Strategic and Tactical Perspectives", Edité par
Academic Press, ISBN: 0-12-294151-9.
[8] S. S. CHAUHAN, C. DURON et J.-M. PROTH, Les
chaînes d'approvisionnement: conception, contrôle et outils",
Hermés, ISBN: 2-7462-0617- X.Jean-Marie PROTH
LES PARASITES
DE LA RÉPUBLIQUE
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Hargita u. 3 Via Bava, 375-7, rue de l'École-Polyteclmique
1026 Budapest 10214 Torino75005 Paris
FRANCE HONGRIE ITALIE~L'Hannattan,2003
ISBN: 2-7475-5481-3Table des matières
lES PARASITES DE lA REPUBLIQUE 1
lES PARASITES DE lA REPUBLIQUE 3
Ouvrages du même auteur (Extrait) 4
AVANT PROPOS 9
CHAPITRE 1 : Le système se met en marche 17
1. L'élection du président 18
2. des vice-présidents 21
3. Le décor est plan té . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 24
4. En co nc I usi on. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 28
CHAPITRE 2: Faisons un sort aux idées fausses 29
1. Comment fabriquer un élu? 29
2. Se créer une image 38
3. Du travail de l'élu et du fonctionnaire 42
4. De la complicité objective de la majorité et de l'opposition 48
5. En conclusion 50
CHAPITRE 3 : Le conseil régional et l'argent 53
1. Les réflexes du politique face à l'argent. 53
2. Les bons sentiments et l'efficacité 54
3. L'argent du contribuable, l'élu et les entreprises 57
4. du l'élu et les associations 76
5. Le mécanisme des subventions 78
6. L'argent du contribuable et l'argent de l'élu 81
7. Le pouvoir et responsabilité des élus 87
8. En conclusion 88
CHAPITRE 4 : Le bestiaire 91
1. Les politiques 91
2. Un échantillon. 923. Le politicien: une espèce particulière ? 102
CHAPITRE 5 : La politique a-t-elle un futur? 107
1. La complexité, source de revenus pour les acteurs du système 107
2. La décentralisation 112
3. De la stratégie des politiciens en généra1. 115
4. La "démocratie américaine" : un modèle ? 120
5. Des politiciens responsables: est-ce possible? 127
CHAPITRE 6 : Effets de bord 131
I.La chasse aux électeurs 131
2. La santé de nos concitoyens: un conte de Noë1. 132
3. La nécessité de se faire connaître 135
4. Dire plutôt que faire 136
5. La stratification politique 139
6 . Po I i ti que et jus ti ce. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 141
7. Des intérêts particuliers 142
8. Pour conclure 143
6La politique de I'hélicoptère: à force de brasser du vent, on s'élève
(Un inconnu)AVANT PROPOS
"La politique, si elle n'est pas le rêve des génies, est
d'ordinaire la causette des imbéciles" a écrit Philippe de
ChennevièresI. Nombreux sont ceux qui penseront que le
jugement n'est pas faux et qui ajouteront que les imbéciles sont
infiniment plus nombreux que les génies. Mais la vérité ne se
décrète pas à la majorité, et une observation minutieuse est
nécessaire avant d'aboutir à un jugement aussi définitif.
Les systèmes humains, qu'il s'agisse d'entreprises,
d'associations, de clubs, d'équipes sportives, paraissent souvent
fonctionner à merveille lorsqu'on les observe de l'extérieur.
Mais ceux qui ont l'occasion d'en pénétrer l'intimité vont
souvent de déception en déception, au point de se demander
parfois comment ils peuvent fonctionner. C'est parce que, au
fur et à mesure que la connaissance du milieu progresse, les
dysfonctionnements liés aux comportements humains
apparaissent. Et ces dysfonctionnements causeraient
effectivement la mort du système si l'homme, celui-là même
qui en est la cause, n'en atténuait l'effet par le génie dont il fait
preuve dans les situations les plus désespérées.
Or nous faisons tous partie du système politique,
système humain qui nous déçoit un peu plus tous les jours, au
fur et à mesure que les conséquences de son action nous
apparaissent. Par conséquent, qu'y a-t-il d'étonnant au fait que
nous portions sur lui un jugement majoritairement négatif?
C'est peut-être que le système politique n'est pas tout à fait
comme les autres.
D'abord nous ne le choisissons pas, nous le subissons.
Je sais bien qu'on nous répète à l'envi que la démocratie est le
gouvernement du peuple par le peuple, mais ce pauvre peuple,
I Philippe de Chennevières Pointel (marquis de), Directeur des
Beaux Arts, 1820-1899trop souvent floué, a du mal à y croire. Si certains se réjouissent
en apprenant que leur candidat a été élu, ils retrouvent rarement
dans les actes de cet élu le reflet des promesses qu'il avait faites
lors de sa campagne. Il est vrai que les promesses électorales
n'engagent que ceux auxquels elles sont faites.
Ensuite l'utilité des politiques pour d'autres
qu'euxmêmes en laisse plus d'un songeur. Tout se passe comme si la
lutte contre la pauvreté était une tâche tellement complexe qu'il
leur faille d'abord s'entraîner sur un échantillon réduit de la
population, en l'occurrence eux-mêmes, leurs proches et leurs
amis. L'entraînement étant à l'évidence d'ores et déjà un
succès, les citoyens espèrent que l'expérience va être menée en
grandeur réelle, et que la pauvreté qui touche un nombre
croissant de nos concitoyens va enfin être terrassée. L'espoir
fait vivre.
Enfin les compétences des hommes qui gouvernent
notre pays restent à démontrer: aucune entreprise ne résisterait
longtemps à la gabegie à laquelle ils se livrent. La France est
virtuellement en faillite. La ligne budgétaire la plus importante
concerne le service de la dette: 12 % d'un budget de 316
milliards d'euros pour 2002 servent à payer les intérêts sur les
sommes que nous avons empruntées. Nos enfants et nos
petitsenfants subiront les conséquences de l'incurie de nos
responsables politiques. Au-delà des retombées douloureuses
que ne manqueront pas de subir les générations futures, nous
pouvons nous demander quelle est la liberté politique d'un pays
qui s'est mis dans un état de totale dépendance vis-à-vis de ses
créanciers sans lesquels il serait en faillite. Savez-vous que la
dette par habitant est plus de deux fois plus importante en
France qu'en Argentine, dont on connaît la situation? Il est
donc légitime de se demander qui, de nos élus ou de nos
créanciers, gouverne réellement notre pays. Peut-être est-ce
une des raisons qui incitent nos politiques à dissoudre notre
pays dans une grande Europe qui diluera fort à propos les
10responsabilités des uns et des autres lorsque sera venu le temps
de payer nos dettes? Peut-être est-ce aussi ce qui explique
certains aspects de notre politique étrangère si éloignés de nos
intérêts?
Voilà un bien sombre tableau qui demande, pour le
moins, que nous nous penchions ensemble sur ce monde
politique à la fois si proche et si lointain, si familier et si
étranger, si révoltant et, cependant, si nécessaire.
Je pourrais tenter, comme de nombreux historiens,
politologues ou journalistes, de donner de notre pays l'image
aseptisée suggérée par nos lois et par l' histoire officielle.
"Liberté, égalité, fraternité" en serait la légende. Mais qui y
cro