Liberté, égalité, fraternité dans la société de l information
175 pages
Français

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Liberté, égalité, fraternité dans la société de l'information , livre ebook

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Description

Les technologies de l'information et de la communication sont utilisées de manière à renforcer le modèle libéral dominant à l'échelle de la planète, accentuant la fracture numérique et sociale. Les conséquences sur le triptyque républicain Liberté, Egalité, Fraternité, sont préoccupantes : le traçage permanent tend à limiter insidieusement la liberté individuelle. La généralisation des brevets transforme les savoirs en marchandises, les confrontations culturelles sont exacerbées par l'immédiateté des échanges d'informations...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 281
EAN13 9782336277639
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Communication et Civilisation
Collection dirigée par Nicolas Pelissier
La collection Communication et Civilisation , créée en septembre 1996, s’est donné un double objectif. D’une part, promouvoir des recherches originales menées sur l’information et la communication en France, en publiant notamment les travaux de jeunes chercheurs dont les découvertes gagnent à connaître une diffusion plus large. D’autre part, valoriser les études portant sur l’internationalisation de la communication et ses interactions avec les cultures locales. Information et communication sont ici envisagées dans leur acception la plus large, celle qui motive le statut d’interdiscipline des sciences qui les étudient. Que l’on se réfère à l’anthropologie, aux technosciences, à la philosophie ou à l’histoire, il s’agit de révéler la très grande diversité de l’approche communicationnelle des phénomènes humains.
Cependant, ni l’information, ni la communication ne doivent être envisagées comme des objets autonomes et autosuffisants.

Dernières parutions
Stéphane OLIVESI, Footnotes, une socioanalyse de communication par le bas... de page, 2007.
Jean-Curt KELLER, Le paradoxe dans la communication, 2007.
Pierre ZEMOR, Le défi de gouverner communication comprise. Mieux associer les citoyens ? Conversation avec Patricia Martin, 2007
Corinne MARTIN, Le téléphone portable et nous, 2007.
Philippe J. MAAREK (dir.), Chronique d’un « non » annoncé : la communication politique et l’Europe (juin 2004 - mai 2005), 2007.
Alberto ABRUZZESE, La splendeur de la télévision, 2006.
Arlette BOUZON et Vincent MEYER (dir.), La communication organisationnelle en question : méthodes et méthodologies , 2006.
Philippe VIALLON (Ed.), Communication et médias. En France et en Allemagne, 2006.
Claire NOY, CD-mômes : l’enfant et les technologies éducatives , 2006.
Liberté, égalité, fraternité dans la société de l'information
La nécessaire redéfinition de la liberté, de l'égalité et de la fraternité dans la société de l'information du xxe siècle

Michel Arnaud
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296044470
EAN : 9782296044470
Sommaire
Communication et Civilisation Page de titre Page de Copyright Liberté, égalité, fraternité à revisiter avec l’avènement de la société de l’information Les TIC au service du libéralisme mondial
La liberté surveillée L’inégalité économique La fraternité dévalorisée
Les potentiels du cinquième pouvoir
Les valeurs alternatives de la société civile Les dispositifs en réseaux à buts sociaux Cyberdémocratie
Le recours au bien public informationnel
L’habeas corpus numérique Accès pour tous au savoir L’identité multiculturelle Le nouveau droit des réseaux
Droits de l’homme numérique Bibliographie :
Liberté, égalité, fraternité à revisiter avec l’avènement de la société de l’information
A l’aube du XXIème siècle, il paraît nécessaire de revisiter les trois termes de la devise républicaine, liberté, égalité, fraternité, alors que les Etats et les entreprises utilisent les technologies de l’information et de la communication selon des finalités qui nous semblent modifier les garanties apportées par les droits de l’homme. Loin de la définition réductrice de la liberté selon le mode américain, fondement du libéralisme et traduite par l’égoïsme sacralisé du chacun pour soi, Dieu pour tous, la devise liberté, égalité, fraternité pourrait être redéfinie pour devenir « intégrité, réciprocité, équanimité», intégrité au sens de l’habeas corpus, réciprocité pour un droit reconnu au partage, équanimité pour une approche tolérante et apaisée des différences culturelles sous les valeurs universelles des droits de l’homme et de l’écologie.
La Révolution française a instauré la séparation des trois ordres : législatif, exécutif et judiciaire et installé le gouvernement, élu par l’Assemblée Nationale, représentant les citoyens et garantissant leurs droits d’hommes libres et égaux. Le partage et l’équilibre des trois pouvoirs permettent de créer les lois et de les appliquer en toute impartialité. L’Etat de droit s’est bâti sur une stricte hiérarchie des lois, en tant que s’appliquant à tous et de manière impersonnelle. Le fondement de la loi est le consensus démocratique, c’est-à-dire l’expression d’une volonté de vivre ensemble, sublimant les volontés individuelles et constituant le socle du collectif. Il combine les droits de l’homme et les droits sociaux, les valeurs de liberté et de transparence démocratique, les devoirs liés au travail et à la famille. Le compromis démocratique consiste à faire appliquer ce consensus par l’autorité de l’Etat de manière à arbitrer entre les intérêts particuliers.

Le droit à la liberté individuelle (l’habeas corpus dans le monde anglo-saxon, la déclaration des droits de l’homme en France) représente un pilier de la civilisation occidentale moderne. La déclaration des droits de l’homme de 1789 stipule dans son article 4 : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Héritage du siècle des Lumières, la devise Liberté, Egalité, Fraternité est invoquée pour la première fois lors de la Révolution française. Souvent remise en cause, elle finit par s’imposer sous la lllème République. Elle est inscrite dans la constitution de 1958 et fait aujourd’hui partie de notre patrimoine national. La déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948, reprend le triptyque républicain. La vie privée est protégée par l’article 12: Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. La confidentialité en tant que règle publique doit préserver tous les aspects de la vie privée afin de garantir le droit à la différence et à la liberté individuelle.

L’égalité de tous les citoyens devant la loi affirmée en 1789 marque la fin des privilèges qui avaient été accordés aux nobles et au clergé. Elle a été définie ensuite par rapport aux droits sociaux que représente l’accès au travail, à l’éducation, au logement, à la santé. Le primat donné à la rentabilité économique dans la culture libérale mondiale est venu bousculer les politiques de bien-être social mises en place par l’Etat Providence : la redistribution de la richesse nationale sous forme de prélèvement sur la plus value issue du processus de production industrielle n’est plus suffisante pour répondre aux besoins des populations nécessiteuses.

La fraternité est un concept tiré de la philosophie du siècle des Lumières, basé sur une vue optimiste des rapports humains, où à la place des relations d’autorité entre les personnes, des rapports de coopération et d’entraide sont encouragés à l’échelle des individus et des peuples en vue de favoriser la paix universelle. Selon le sens commun, la fraternité désigne un lien de solidarité et d’amitié entre les humains. On ne peut pas la décréter mais l’encourager. Elle se matérialise par la volonté de paix entre les peuples. La fraternité peut impliquer aussi l’idée de dévouement et de sacrifice au nom du respect d’autrui. Elle représente, à nos yeux, le sentiment le plus fort permettant de lutter contre les tentations de confrontations culturelles pouvant déboucher sur des guerres. La fraternité est à revisiter à notre époque où la culture dominante tend à s’imposer partout dans le monde, provoquant des formes de rejet brutal et global, source de tensions dangereuses. La fraternité ne peut se déployer qu’en corréla

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