Lire Hannah Arendt aujourd hui
622 pages
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Lire Hannah Arendt aujourd'hui , livre ebook

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Description

Voici les textes de 60 auteurs qui traitent de l'oeuvre de Hannah Arendt. Autant d'interprétations, de critiques, d'informations, de débats de qualité, écrits sous des angles pointus, différents, inédits. Certains sont des lecteurs assidus d'Arendt, d'autres l'ont découverte à l'occasion du colloque organisé à l'Université de Lausanne à l'occasion du 100e anniversaire de Hannah Arendt. Une invitation à d'autres lectures d'Arendt.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2008
Nombre de lectures 760
EAN13 9782336272443
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,2000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296069756
EAN : 9782296069756
Lire Hannah Arendt aujourd'hui
Pouvoir, guerre, pensée, jugement politique

Marie-Claire Caloz-Tschopp
Sommaire
Page de Copyright Page de titre AVANT-PROPOS - Hannah Arendt, un colloque pour réfléchir Hannah Arendt, politique et philosophie Le pari, les enjeux d’une lecture d’Arendt aujourd’hui I. Exposés introductifs
Lire Hannah Arendt aujourd’hui depuis la violence totalitaire, les humains superflus Lire Hannah Arendt aujourd’hui depuis les énigmes de l’expérience et les difficultés de les penser
II. Exposés des cinq ateliers
Pouvoir : domination totale, humains superflus et droit d’avoir des droits (atelier 1) Atelier n°2 - Pouvoir, sciences et techniques, violence, guerre totale et d’anéantissement Atelier n°3 - Pouvoir, manque de pensée (banalité du mal) « penser ce que nous faisons » Pouvoir, révolution, activité créatrice, jugement politique - (atelier 4) Pouvoir, crise de l’éducation, activité de construction du savoir et de soi dans la Cité - Atelier 5
Conclusion générale Annexes
« Il faut en revenir aux questions arendtiennes, et tenter de les prendre au sérieux, ce qui signifie paradoxalement prendre au sérieux leur caractère provoquant, répondre (ou tenter de répondre) à la provocation. Mais il s’agit alors d’explorer quelques enjeux que les textes d’Arendt ont le mérite et d’indiquer et de manifester (par leurs écritures elles-mêmes), de tenter de comprendre ce que signifie être non pas en lutte contre une tradition, mais affirmer être en dehors, à côté d’une tradition. Il faut accepter de ne donner que quelques indications des problèmes indiqués et manifestés par Arendt (...)
L’importance d’Arendt résiderait alors, du fait de sa « sauvagerie radicale », dans le caractère pressant des questions posées et affrontées (plus que dans les réponses proposées), et dans ses indications de recherche. Ou encore dans le refus de tout retour à un statu quo ante, et le caractère expérimental serait alors la conséquence de l’acceptation de la condition nouvelle dans laquelle nous nous trouvons ; « quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres » selon la phrase de Tocqueville que Arendt se plaît à répéter. Prendre au sérieux Arendt, c’est penser que, certes, ses tentatives de « penser sans béquilles » la portent souvent à une démarche vacillante et l’exposent à la chute (et, par suite, rien ne nous contraint à accepter ses conclusions), mais que nous sommes confrontés à la même situation ».
Amiel Anne, La non-philosophie de Hannah Arendt. Révolution et jugement, Paris, PUF, 2001, p. 4.
AVANT-PROPOS
Hannah Arendt, un colloque pour réfléchir
Claude JOSEPH, Physicien, Interface Sciences-Société Université de Lausanne (UNIL)

Réunir pendant deux jours des penseurs, philosophes, sociologues, politologues, représentants de la société civile (ONG, syndicats...) pour se pencher sur la pensée de Hannah Arendt, voilà une gageure réussie grâce à la volonté, à l’acharnement et à l’initiative de Marie-Claire Caloz-Tschopp organisatrice du colloque qui s’est tenu les 11 et 12 mai 2007 à l’Université de Lausanne. Ce fut une chance pour l’UNIL et pour ceux de ses étudiants en sciences humaines qui y ont consacré quelques heures que de pouvoir apprécier la confrontation des perceptions que divers regards portent à une pensée aussi peu conventionnelle, aussi préoccupée de la place de l’individu dans la société. Le colloque s’intitulait Relire Hannah Arendt depuis la mondialisation. Pour moi personnellement, il s’est agi davantage d’une lecture d’une partie de l’oeuvre d’Arendt que d’une relecture. Ce fut l’occasion de découvrir un esprit critique, refusant toute idéologie et ayant traversé une période très tourmentée de l’histoire contemporaine. Ses engagements, parfois avec des allers et retours, illustrent bien la difficulté de penser et de s’engager dans l’action dans notre monde moderne.
L’atelier 2, que j’ai coprésidé, dont le thème était “Pouvoir, science et technique”, a été, entre autres, l’occasion de discuter les questions essentielles que la réalisation de la bombe atomique et sa prolifération posent aujourd’hui encore à nos sociétés, tout comme les développements actuels des nouvelles technologies. Si concernant strictement l’impact social des technologies, Gérard Toulouse voit dans l’apparition des comités d’éthique dans le domaine scientifique et l’engagement de démarches participatives sur les choix scientifiques et techniques une raison d’espérer, Libero Zuppiroli a par contre exprimé son pessimisme dans la relation qu’entretiennent les scientifiques et les ingénieurs avec les pouvoirs économique et politique. L’affirmation de K. Jaspers, le directeur de thèse de Hannah Arendt et l’ami avec lequel elle a correspondu durant toute sa vie, reste d’une étonnante actualité : « Le tournant que prendra notre destin tient à l’intelligence que nous aurons que toute technique, tout pouvoir de faire, toute réalisation ne suffit pas. Il faut que l’homme insère la science et la technique dans un englobant. A la limite de ce que nous pouvons faire, il y a d’abord tout le sérieux de notre pensée. Il faut que notre période apprenne que tout n’est pas à faire. » ( La bombe atomique et l’avenir de l’homme, 1958)
Depuis plusieurs années, l’Université de Lausanne s’est engagée à développer les relations entre la communauté scientifique et la société. Pionnière en la matière, elle a créé l’interface Sciences-Société, service de la Direction, qui anime des activités de dialogue entre les divers domaines de la science et le public. Elle a ouvert un laboratoire public où les élèves des écoles et le public en général peuvent non seulement expérimenter et appréhender la science en train de se faire, mais aussi débattre des implications de ses applications sur la société. Ainsi, par rapport aux technologies émergentes comme les nanotechnologies, l’Interface Sciences-Société a mis en place, avec l’EPFL, une plate-forme interdisciplinaire regroupant juristes, philosophes, sociologues et ingénieurs qui réfléchit à l’impact social de ces innovations technologiques et à leurs limites. Aujourd’hui plus que jamais, la science et la technique ne peuvent se construire et se développer indépendamment de l’évolution de la société. Dans La condition de l’homme moderne (1958), Hannah Arendt posait déjà le problème du profond décalage entre ce que l’esprit humain est capable de réaliser dans le domaine scientifique et la précarité de l’évolution des structures des sociétés. « On fait honneur aux sciences naturelles d’avoir provoqué un accroissement démontrable, toujours plus rapide, de savoir et de pouvoirs humains ; peu avant les temps modernes on avait en Europe, moins de connaissances qu’Archimède au IIIe siècle avant JC, et la première moitié de notre siècle (le XXe) a vu des découvertes plus importantes que tous les âges ensemble depuis le début de l’histoire. Mais on blâme aussi justement le même phénomène pour l’accroissement à peine moins démontrable du désespoir humain ou pour le nihilisme spécifiquement moderne qui se répand dans des secteurs toujours plus vastes de la population, l’aspect le plus significatif sans doute de ce nihilisme et de ce désespoir étant qu’il n’épargne plus les savants, dont l’optimisme bien fondé pouvait encore au XIXe siècle s’opposer au pessimisme également justifiable des penseurs et des poètes. »
Ce colloque nous a donné à penser.
Toute nouvelle technologie apporte avec les bénéfices qu’elle fournit des risques qu’il n’est pas toujours facile de maîtriser. Que l’on pense à l’énergie nucléaire et à ses déchets, à l’usage des combustibles fossiles et à leur impact sur le climat de la planète. Les promesses avancées par les promoteurs des technologies du futur, biotechnologie, nanotechnologies, sont extraordinaires. On annonce qu’elles résoudront le problème de la faim dans le monde, celui de l’énergie, qu̵

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