Mohammed VI
224 pages
Français
224 pages
Français

Description

Partant du contexte politico-économique des années 1970 et 1980, l'auteur porte un regard sur le parcours remarquable du Royaume chérifien, dont les dirigeants ont su faire des choix judicieux, qui ont conduit en une vingtaine d'années le Maroc vers l'émergence. Il met particulièrement en exergue le rôle central joué par le roi Mohammed VI . Enfin, il fait voir comment le Congo peut tirer profit de l'expérience marocaine.

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Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336326511
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Modeste Mandina
Mohammed VI ou la voie vers l’émergence
Un regard africain sur le parcours du Maroc
Mohammed VI ou la voie vers l’émergence
Modeste Mandina
Mohammed VI
ou la voie vers l’émergence Un regard africain sur le parcours du Maroc
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01234-6 EAN : 9782343012346
A mon cher père, Albert Mandina, tôt disparu,  A mon frère aîné, Zéphyrin Mandina, qui m’a envoyé étudier au Maroc,  A ma femme, Monique Mansanga, pour tant de sacrifices consentis, A mon fils, Moïse Winner Mandina
CHAPITRE PREMIER PREMIERES IMPRESSIONS DU MAROC
Jeune boursier du gouvernement marocain, je débarque le 25 décembre 1978 à l’aéroport international de Rabat-Salé. En cette terre d’Islam, le jour de Noël ne revêt aucun cachet particulier. L’activité est normale dans la ville que je découvre au fur et à mesure que le taxi à bord duquel j’ai pris place se dirige vers le centre-ville.Rabat me paraît une cité tranquille. Pas de foule dense. La circulation est fluide. Les agents de l’ordre omniprésents à tous les carrefours importants semblent plus observer que régler le trafic. Impression de réserve ou de retenue chez les habitants qui marchent sur les bas-côtés des routes. Voilà qui me change de l’exubérance de Kinshasa avec ses embouteillages, ses coups de klaxon intempestifs et ses trottoirs occupés par une foule bruyante… J’ai déjà été frappé par cette différence de sensibilité, de culture, ayant voyagé successivement à bord d’avions de compagnies aériennes nationales de deux pays. A bord du régulier d’Air Zaïre, sur le trajet Paris – Kinshasa, les hôtesses sont pleines d’allant, nouant volontiers la conversation avec les passagers. Leurs collègues de la Royal Air Maroc, sur le vol Paris – Rabat, tout en étant très professionnelles, semblent garder une certaine distance. Telles furent mes premières impressions en arrivant au pays du Roi Hassan II où je devais effectuer toutes mes études universitaires. Le Souverain chérifien, qui avait dû
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faire face à de fortes turbulences au début des années 70, semblait tenir fermement le gouvernail du navire Maroc. Au Zaïre d’où je venais et où trônait le très altier Maréchal Mobutu, celui-ci devait une fière chandelle au Roi du Maroc dont la décision d’envoyer des troupes marocaines au Katanga (on disait Shaba alors) a été déterminante pour enrayer la rébellion des gendarmes katangais qui avaient envahi cette riche province de l’actuelle République Démocratique du Congo, faisant trembler sur ses bases le pouvoir du Maréchal-président.
Les relations entre Rabat et Kinshasa n’avaient jamais été aussi bonnes qu’en ces années-là. Le Zaïre de Mobutu fut le seul pays membre de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine devenue depuis l’Union Africaine) à avoir suspendu sa participation aux sommets de cette organisation par solidarité avec le Maroc après que celui-ci en eût claqué la porte au début des années 80 suite à l’admission en son sein de la République Arabe Sahraouie Démocratique.
Nous, étudiants zaïrois au Maroc, avions appris à nos dépens qu’il ne fallait pas faire de l’ombre à des relations qui étaient alors assez exceptionnelles. Au début de mon séjour, pour une banale affaire de réclamation de complément de bourse, nous étions allés faire un « sit-in » à l’ambassade du Zaïre. C’était assez courant à l’époque. Les étudiants mauritaniens le faisaient assez régulièrement. Les étudiants centrafricains aussi en étaient coutumiers. Rien ne se produisait dans leur cas. Nous autres, nous fûmes délogés manu militari de notre ambassade par la police marocaine et conduits sans ménagement dans un local de la Sûreté situé en plein centre-ville où nous fûmes maintenus 24 heures durant en garde à vue.
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Nous y tînmes compagnie à un groupe d’islamistes, plus barbus les uns que les autres. Je n’ai jamais su pour quelle raison ils se trouvaient là. Ils étaient constamment en prière. Néanmoins, ils se montrèrent solidaires envers nous et nous partageâmes même leur repas. Nous les avons laissés sur place. A l’issue de notre garde à vue, on nous a fait clairement comprendre que, vu l’étroitesse des rapports qui existaient entre les plus hautes instances de deux Etats, l’acte que nous venions de poser ne pouvait être toléré. J’ai ainsi pris conscience – quelque peu rudement – que si je me trouvais au Maroc en tant que boursier du gouvernement de ce pays, je le devais à la qualité des relations établies entre nos deux pays. * * * En ces temps-là, la question centrale qui préoccupait tous les esprits, qui dominait tous les débats, était l’affaire du Sahara Occidental, le Sahara marocain comme le soulignaient tous les Marocains. Trois années seulement nous séparaient de la Marche verte au cours de laquelle des dizaines de milliers de sujets du Souverain chérifien avaient déferlé pacifiquement sur l’ancienne colonie espagnole pour en affirmer la marocanité. Incontestablement, le Roi avait suscité l’adhésion de toutes les couches sociales du pays sur cette question. Même chez les politiques, tous les clivages disparaissaient lorsqu’il s’agissait du Sahara marocain. Je suis toujours étonné par l’image d’un Hassan II flambeur et quelque peu play-boy que certains auteurs se sont complu à décrire. Le
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