Nation(s), mondialisation(s): toute une histoire
236 pages
Français

Nation(s), mondialisation(s): toute une histoire , livre ebook

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Description

Historiens, sociologues, géographes, spécialistes de littérature questionnent ici le passé et l'avenir de l'Etat-nation, confronté aux nouvelles formes d'organisation supranationales. Ils interrogent les horizons de la mondialisation, notamment le libéralisme économique qui ébranle systèmes sociaux et fonctionnements démocratiques.

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Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 22
EAN13 9782140054730
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de MarieClaude L’HUILLIERet Anne JOLLET
NATION(S), MONDIALISATION(S) : TOUTE UNE HISTOIRE
QUATRIÈMES RENCONTRES D’HISTOIRE CRITIQUE
Nation(s), mondialisation(s) : Toute une histoire
CollectionHistoire, Textes, Sociétésdirigée par Monique Clavel-Lévêque et Laure LévêquePour questionner l'inscription du sujet social dans l'histoire, cette collection accueille des recherches très largement ouvertes tant dans la diachronie que dans les champs du savoir. L'objet affiché est d'explorer comment un ensemble de référents a pu structurer dans sa dynamique un rapport au monde. Dans la variété des sources – écrites ou orales –, elle se veut le lieu d'une enquête sur la mémoire, ses fondements, ses opérations de construction, ses refoulements aussi, ses modalités concrètes d'expression dans l'imaginaire, singulier ou collectif. Déjà parus Laure Lévêque, Philippe Bonfils, Yusuf Kocoglu, Thierry Santolini, Delphine van Hoorebeke (dir.),Vulnérabilités, échanges et tensions dans l'espace méditerranéen, L'Amer Méditerranée, 2017.Maya Khaled,L’écriture d’Amin Maalouf à la lisière de deux langues. Une approche pluridisciplinaire, 2017. Laure Lévêque, Philippe Bonfils, Yusuf Kocoglu, Thierry Santolini, Delphine van Hoorebeke,Les échanges dans l’espace euro-méditerranéen. Formes et dynamiques, 2016. Daniel Faivre,De l’acte fondateur au mythe de fondation.Une approche pluridisciplinaire, 2016. Laure Lévêque, Philippe Bonfils, Yusuf Kocoglu, thierry Santolini, Delphine van Hoorebeke (dir.),L’espace euro-méditerranéen entre conflits et métissages. Rencontres, échanges, représentations, 2015. Marie-Claude L’Huillier et Anne Jollet (dir.),Guerre et paix. Troisièmes rencontres d’Histoire critique, 2015. Antoine Casanova,Figures de Dieu, entre masculin et féminin : la longue marche, 2015. Monique Clavel-Lévêque,Autour de la Domitienne. Genèse et identité du Biterrois gallo-romain, 2014. Enrique Fernández Domingo, Xavier Tabet (textes réunis et présentés par),Nation, identité et littérature en Europe et e e Amérique latine (XIX -XX siècles), 2013.
Sous la direction de Marie-Claude L’HUILLIERet Anne JOLLETNATION(S),MONDIALISATION(S): TOUTE UNE HISTOIREQUATRIÈMES RENCONTRES D’HISTOIRE CRITIQUE
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13404-8 EAN : 9782343134048
OUVERTUREPARM. PATRICELECLERC, MAIRE DEGENNEVILLIERSL’HISTOIRE A DE LAVENIRLa ville de Gennevilliers soutient le travail des Rencontres d’Histoire Critique car nous avons besoin, nous citoyen(ne)s, nous élu(e)s, nous collectif soucieux de partage de connaissances, de regards et d’analyses sur notre histoire, pour mieux comprendre notre présent et prendre des décisions pour l’avenir. Comme ancien secrétaire et co-fondateur de l’UP 92, c’est aussi un plaisir que de voir une activité perdurer, prendre de la maturité avec cette édition 2015 sur le thème « Nation(s) / mondialisation(s) : toute une histoire ». Nous vivons des événements historiques violents, incompréhensibles sans recul historique et perception des contradictions du monde actuel. La compréhension du monde par les citoyen(ne)s confronté(e)s à l’apport des chercheurs, des historiens, (etvice versa), peut produire du sens, de l’envie d’agir ou, tout simplement, du plaisir de découvrir d’autres façons de voir le monde. Nous avons également besoin de ces temps de réflexions et de critiques pour nous interroger sur nos propres trajectoires en tant que société, en tant que nation, et en tant qu’individus acteurs et actrices de l’Histoire. Comment ne pas se questionner sur les conséquences de nos actions ? Quels leviers sont à notre portée pour changer notre monde ? Comment « savoir écouter l’herbe qui pousse » ? À notre modeste place, les Rencontres d’Histoire Critique nous donnent un angle de vue et un éclairage utiles.
Ouverture Les effets impitoyables du libre échangisme et de la déréglementation qui s’imposent aux peuples, les questions relatives aux nations, à l’État-nation, à la mondialisation, à la Paix résonnent, dans nos villes et le pays, parfois plus qu’ils ne raisonnent. Ces questions interpellent jusqu’à l’actualité de la commune et de la production collective de communs. Créer des moments de passion et de raison dans une ville populaire est bien de notre devoir. C’est respecter les Gennevilloises et les Gennevillois que de faire en sorte que de telles rencontres intellectuelles de qualité aient lieu ici. Merci aux bénévoles, aux universitaires qui ont participé à ces rencontres et permis cette publication. Elle nous interroge sur la pertinence des actions menées dans le monde pour rétablir la paix. Elle enrichit notre conception de l’émancipation des peuples, notre volonté de rendre plus juste nos modèles économiques et de respecter l’humain dans sa singularité et son universalité. L’appropriation populaire et critique de notre histoire ne peut qu’être un élément positif de construction de l’avenir. Bonne lecture !
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AVANT-PROPOSPARMARIE-CLAUDEL’HUILLIER ETANNEJOLLET« Plus que jamais », le sentiment d’urgence nous poursuit. Plus que jamais, nous sommes convaincu(e)s de l’urgence à penser notre monde, à en penser les transformations, les contradictions, les apories, qui menacent d’en faire le cadre d’un gigantesque chaos dans lequel des humains impuissants, malmenés par des forces destructrices multiples, subissent la violence. Ils éprouvent les plus grandes difficultés à s’y opposer, tant les sources comme les formes de ces mal-être apparaissent incertaines et confuses. Plus que jamais, nous pensons donc qu’il est urgent de faire de l’histoire. Certes, pas une histoire qui patrimonialise autour des châteaux la vie des grands comme notre passé commun. Non, une histoire qui porte le débat sur les fonctionnements conflictuels des sociétés, sur les multiples formes des effets de domination, d’aliénation, sur les mouvements incessants des rapports de force sociaux, portés depuis quelques siècles sur la recherche du profit. Une histoire qui doit être portée par les citoyen(ne)s, à partir de leurs questions, de leurs expériences, de leurs perceptions, du juste et de l’injuste, de l’utile, de l’inutile. Une histoire qui doit aussi participer à la construction de ce questionnaire, en médiatisant les apports des recherches en cours, en en pointant les contradictions, aussi les oublis, les silences, en en disant bien haut les réelles inégalités de ressources aussi bien financières que symboliques. En exergue de cette présentation des textes élaborés pour les Quatrièmes Rencontres d’histoire critique, répétons que l’histoire est science et que, comme toute science, elle a ses débats internes, ses exigences propres ; et rappelons aussi que, comme toute science, elle est de son temps, de son monde, qu’elle participe des hiérarchies de ce monde. Mais répétons aussi que réflexive, critique, elle peut être pourvoyeuse de formidables outils d’analyse, de compréhension du présent dont les citoyen(ne)s doivent être mis en capacité de se saisir. Car ils leur permettent de comprendre eux aussi, dans le présent comme dans le passé, les processus qui conduisent à accepter, voire à favoriser, les privations de liberté.
Avant-propos En 2013, nous nous étions retrouvé(e)s pour penser la terrible réalité des guerres, trop souvent associée à un insidieux fatalisme. Nous y avions proposé l’étude des forces qui refusent le fatalisme guerrier et cherchent à convaincre qu’il n’est de bonheur pour l’humanité que dans la paix, mais aussi montré que la paix est elle-même un combat, le produit de constructions de rapports de force sociaux et politiques. Les Actes de ces Rencontres « Guerre et paix » ont été publiés en 2015 et nous vous invitons à 1 les retrouver .
Nous vous proposons de retrouver ici les propos des intervenants des Quatrièmes Rencontres d’histoire qui se sont tenues les 26-27-28 novembre 2015 autour de Nation(s) / Mondialisation(s). Comme les précédentes, ces Rencontres ont été portées par un travail commun desCahiers d’histoire. 2 Revue d’histoire critiquede l’Université populaire des Hauts-de-Seine , et soutenu par de nombreuses associations d’histoire, par la région Île-de-France et par la ville de Gennevilliers. e e La nation, bel idéal de toutes les révolutions du XVIII puis du XIX siècle, espace de déploiement des mobilisations de celles et ceux qui de sujets deviennent citoyens et citoyennes. Il nous semblait, et il nous semble encore aujourd’hui, particulièrement important d’en comprendre l’émergence au cours de l’époque moderne dans certains espaces du globe, d’en contextualiser la naissance, dans le contexte de développement du capitalisme commercial et des philosophies politiques libérales, de l’élaboration des pensées du contrat, pensées aux si complexes et contradictoires conséquences, économiques et politiques. De la nation, cadre d’affirmation des libertés, innovation politique émancipatrice, nous avons voulu penser aussi les processus de fermeture, de repli identitaire dans les sombres nationalismes qui se sont développés du e XIX siècle à nos jours. Comment les nations deviennent-elles des cadres qui excluent de la citoyenneté, qui hiérarchisent entre les citoyens, qui les entraînent dans le déchaînement des violences guerrières et haineuses en faisant oublier les luttes sociales ? Et comment la mondialisation libérale, mondialisation financière, bouscule-t-elle les cadres nationaux, achève-t-elle d’en appauvrir le projet libérateur, l’efficace politique, en d’autres termes que ceux de relais des puissances économiques mondialisées ?
En ouvrant ces Quatrièmes Rencontres, avecHoward Zinn, le film d’Azam et Mermet, au cinéma Jean-Vigo de Gennevilliers, nous avions 1  Marie-Claude L’Huillier et Anne Jollet (dir.),Guerre et paix. Troisièmes Rencontres d’histoire critique, Paris, L’Harmattan, 2015. 2 Contacts et programmes des activités en cours https://chrhc.revues.org ; http://www.universite-populaire92.org.
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Avant-propos choisi un signe fort : donner la parole à cet historien des États-Unis contestataire de l’ordre dominant, historien des dominations en matière de lectures de l’histoire comme de lectures de l’ensemble du social, historien notamment de la façon dont l’histoire des États-Unis a construit un masque national visant à rendre invisible la guerre des « lapins » et des « chasseurs ». Autrement dit, nous sommes parti(e)s de cette recherche : comment les mythes nationaux effacent-ils les luttes sociales ? Comment ces appartenances nationales mythifiées peuvent-elles continuer à servir à occulter et à rendre peu compréhensibles des réalités sociales majeures comme la mondialisation contemporaine ? Ou d’autres processus de mondialisation dans le passé.
Les auteur(e)s rassemblées ici ont tous et toutes eu à cœur de travailler cette tension cruciale de notre monde dont les termes ont été posés en ouverture avec l’extrême lucidité que tous lui reconnaissent par le grand spécialiste du Proche-Orient Georges Corm. On retrouve dans les textes qui suivent les grands axes problématiques que nous avions choisis : « Nations, une histoire récente ? », « Mondialisation(s) : une idée neuve ? », « Les nationalismes : émancipation ou domination ? », « Internationalisme et nations », « Migrations, nations et mondialisation », « des nations dans la mondialisation ». Plus que jamais, poserons-nous à nouveau à l’heure où des Catalans redisent l’arbitraire des cadres dits nationaux, les écrits des intervenant(e)s de ces Quatrièmes Rencontres d’histoire critique nous confirment dans l’idée que les questions posées il y a deux ans étaient efficaces pour entrer dans le développement de ces analyses. Tout en croisant des situations d’une grande diversité dans le temps et l’espace, les textes rapprochés dans ce livre traduisent bien l’importance cruciale de cette réflexion double. Ils nous disent, à travers leurs savants cheminements disjoints, l’indispensable nécessité de penser ensemble nation et mondialisation comme des cadres économiques, politiques et sociaux qui se recomposent mutuellement. Ils peuvent, l’un comme l’autre, être porteurs de potentialités émancipatrices, de paix, de convergences pour le développement et l’avenir des hommes et de leur environnement, comme des pires gâchis, injustices et violences.
Puissent ces écrits aider à sortir des faux dilemmes et des questions mal posées. L’essentiel, dans l’ordre de la pensée, étant bien dans l’acuité des questions. Dans l’ordre des réponses, pour le présent, la parole reste aux citoyennes et citoyens.
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