Nouveaux philosophes et antimarxisme
153 pages
Français

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Nouveaux philosophes et antimarxisme , livre ebook

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Description

Les réflexions consignées dans cet essai remontent à l'époque où l'auteur était un jeune étudiant. Il fut choqué par le quasi-unanimisme à propos de l'irréversibilité du libéralisme économique et politique, unanimisme assumé par les "nouveaux philosophes" et par leur tête de file Jean-Marie Benoist, qui travaillait à occulter la survivance des quelques idéologies marxistes. La crise actuelle du libéralisme oblige à dénoncer une telle occultation et à encourager une relecture de Marx.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 280
EAN13 9782296688957
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A mon fils Thierry Roger Mondoué
REMERCIEMENTS
Au Professeur Nkolo Foé, qui aura permis de recentrer les idées exprimées dans le présent essai.
Au Professeur Simon Mougnol, aux Dr Yves Abel Feze et RaymondMbassiAtéba, àM. EricLambertNdjeukwé et à Mme Agnès Ullrich, pour le difficile travail de relecture.
A mes collaborateurs deHarmattan Cameroun, Eric Nyitouek Amvene etSergeTakengnyFometio, pour la délicate tâche de fabrication.
Al’Université publication.
deDschang, pour l’appui financier à la
PREFACE
Il serait illusoire de vouloir confiner le monde à des « états définitifs ». Or, c’est à cela que chaque système philosophique a la prétention de réaliser, précisément en élaborant un processus qui a tout l’air circulaire : enfermement du système sur lui-même. Le marxisme, comme système, échappe-t-il à cette prétention ? Pour les nouveaux philosophes, comme le montreRoger Mondoué, le marxisme est d’une facilité déconcertante pour autant que son auteur fait en sorte que la boucle soit bouclée : le communisme primitif et le communisme tout court sont deux extrêmes qui se touchent et produisent le même effet : le bonheur total.Il résulte, selonJean-Marie Benoist, queMarx, en articulant l’émancipation de l’homme sur la classe prolétarienne, est victime d’une rêverie délirante. Aussi, ce « nouveau philosophe » dénonce-t-il le scientisme doctrinaire des épigonismes du matérialisme dialectique et historique. Celui-ci est loin d’être une science car il ne constitue pas un corps de connaissances ayant un objet déterminé, en l’occurrence, la nature, et une méthode propre, la méthode expérimentale. De la sorte,Marx et Engels se trouvent pris à leur propre piège – les « piégeurs piégés » –, puisque le marxisme, de l’avis des « nouveaux philosophes », n’est lui-même qu’une idéologie ( !).L’armature notionnelle et conceptuelle deMarx et Engels ne saurait leur permettre de prospecter le réel, le monde.Son efficacité, de l’avis de Jean-MarieBenoist n’est pas avérée : les analyses prospectives de Marx etEngels n’ont aucune validité indubitable.Ace titre, le nouveau philosophe peut se permettre de leur coller l’étiquette de « menteurs ».
Voilà le marxisme ravalé au rang d’un «caput mortumil» ; n’est autre chose qu’une jonglerie de catégories philosophiques qui génère l’universel de façon abstraite. Pis encore, Marx et Engels, à l’évidence, sont de mauvaise foi ( ?): ils se font « des idées fausses sur eux-mêmes, sur ce qu’ils sont ou devraient être » ( ).Erreur de jugement.C’est que Marx lui-même s’est refusé à être traité de marxiste parce qu’il n’entendait pas lier le marxisme à sa personne, s’il est vrai que Marx etEngels sont pénétrés du scientisme propre au dix-neuvième siècle (ils déplacent l’accent mis sur la pensée par Hegel au profit de l’être, un tel déplacement a certes pour conséquence l’identité forcée de l’objet des sciences de la nature et celui du socialisme scientifique), toujours est-il que celui-ci n’a pas d’objet en tant que tel. Son objet se constitue au fur et à mesure qu’il se constitue lui-même. Il s’enracine dans l’histoire et tend vers une saisie toujours plus adéquate de l’histoire, plus précisément de son sens en vue de l’accomplissement du devenir nécessaire de l’humanité. Marx étudie la société comme un tout dont les parties ne sont pas analysables séparément. Il cherche la piste de la loi qui préside au mouvement des choses dans la société capitaliste, c’est-à-dire sa nature fondamentale et sa dynamique, bref, son évolution nécessaire. La prétention deRogerMondoué de redonner au marxisme ses lettres de noblesse est on ne peut plus légitime surtout à l’heure où le capitalisme postmoderne est dans le creux de la vague. Tout le problème deMarx, c’est de découvrir la nature et les lois du fonctionnement de la société capitaliste à partir des phénomènes objectifs dont on postule qu’ils sont bien des indices révélateurs, des propriétés cachées et recherchées.Dans Le Capital, par exemple, il entreprend de déterminer en quoi consiste le capital ; or, ce phénomène ne se prête pas à
K.Mars etF. Engels,L’Idéologie allemande,Paris,Editions Sociales, 1978, p.39.
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