Politiques, affichez-vous !
148 pages
Français

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Politiques, affichez-vous ! , livre ebook

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Description

En 1981, F. Mitterrand gagne, après 3 échecs, l'élection présidentielle. Quelques mois plus tôt, ses conseillers l'ont convaincu de limer ses canines jugées trop agressives. Sa victoire est-elle la preuve de l'efficacité du marketing commercial et d'image ? Comment se traduit son intrusion en politique ? Ce livre montre, via une analyse des affiches des campagnes de 1965 à 2007, comment s'incarnent les différentes figures du candidat socialiste aux élections présidentielles de la Ve République.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 10
EAN13 9782296505025
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Inter-National »
dirigée par Denis Rolland avec
Joëlle Chassin, Françoise Dekowski et Marc Le Dorh

Cette collection a pour vocation de présenter les études les plus récentes sur les institutions, les politiques publiques et les forces politiques et culturelles à l’œuvre aujourd’hui. Au croisement des disciplines juridiques, des sciences politiques, des relations internationales, de l’histoire et de l’anthropologie, elle se propose, dans une perspective pluridisciplinaire, d’éclairer les enjeux de la scène mondiale et européenne.

Série premières synthèses – jeunes chercheurs (dernières parutions) :

Louis LE BRIS, Le Western. Grandeur ou décadence d’un mythe ? , 2012.
Marie Neihouser, La défense des intérêts régionaux en Europe , 2011.
Aurélien LLORCA, La France face à la cocaïne. Dispositif et action extérieurs , 2010.
Guillaume BREUGNON, Géopolitique de l’Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs , 2011.
Alicia BRUN-LEONARD, Constance d’EPANNES de BECHILLON, Albert Brun, un reporter insaisissable. Du Cuba Libre d’Hemingway à la capture de Klaus Barbie. 40 ans d’AFP , 2010.
Estelle POIDEVIN, L’Union européenne et la politique étrangère. Le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune : moteur réel ou leadership par procuration (1999-2009) ? , 2010.
Namie DI RAZZA, L’ONU en Haïti depuis 2004 , 2010.
M. Hobin, S. Lunet, Le Dragon taiwanais : une chance pour les PME françaises.
A. Martín Pérez, Les étrangers en Espagne .
A. Ceyrat, Jamaïque. La construction de l’identité noire depuis l’indépendance.
D. Cizeron, Les représentations du Brésil lors des Expositions universelles .
J. Faure et D. Rolland (dir.), 1968 hors de France .
A. Purière, Assistance et contrepartie. Actualité d’un débat ancien .
G. Brégain, Syriens et Libanais d’Amérique du Sud (1918-1945) .
Titre
Barbara Atlan






Politiques, affichez-vous !


PRÉFACE DE ROLAND CANU








L ’ H ARMATTAN
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-296-98327-4
PRÉFACE
De Roland Canu

Comment emporter l’adhésion du public et gagner une élection présidentielle ? L’ambition de Barbara Atlan n’est pas de répondre à cette question, plutôt de l’investir en revenant sur le rôle de ceux, les conseillers-communicants, qui, en coulisses, figurent parmi les plus légitimes pour endosser la responsabilité de le faire. Ainsi, en retraçant l’histoire des affiches de campagne des candidats socialistes aux élections présidentielles de la Vème République, l’auteure nous invite à considérer une pluralité d’histoires dans l’histoire. Bien sûr, ce travail éclaire l’évolution d’un parti et d’une élection mais, plus encore, il revient sur l’intrusion du marketing en politique et la traduction publicitaire que ces nouveaux savoirs/savoir-faire communicationnels imposent aux candidats et à leurs partis.

Comprendre cette intrusion, c’est s’interroger en premier lieu sur des transformations spécifiques au monde politique. Le détournement et la perversion du principe de publicité sont au cœur de ces transformations : initialement, la publicité des débats, dans des cercles subversifs, concourait à engager la discussion critique autour du pouvoir politique d’un prince indiscutable (Habermas, 1997). Désormais, la publicité des candidats politiques vise à clore la discussion autour de princes potentiels, avant élection, tous discutables. Les affiches publicitaires, placardées au moment des campagnes présidentielles, servent ainsi davantage l’intérêt de ceux qui aspirent à la place princière que l’intérêt d’un public soucieux de discuter de la chose publique. Le corollaire de cette perversion du principe publicitaire renvoie à la figure du public et à la nature des relations qu’elle entretient avec ses dirigeants politiques. Loin d’être captif et emprisonné dans un choix unique et naturalisé, le public peut en effet régulièrement, dans un régime démocratique, procéder à des choix dont aucun n’est naturel. Une pluralité de candidats se positionnent alors comme alternatives crédibles au choix, suffisamment similaires à leurs concurrents pour être légitimes, suffisamment différents pour être privilégiés aux autres. Mais la possibilité du choix politique n’est qu’un premier préalable à cette intrusion. Le second se traduit par le nivellement idéologique des programmes portés par les candidats au profit d’un pragmatisme programmatique qui tend à résumer les élections politiques à un choix – schématique – entre le même et le même. Le bipartisme, qu’il soit explicite (États-Unis) ou implicite (France), témoigne de cette résignation idéologique et de l’impératif, commun à tous les candidats, de composer avec un système politico-économique qui les dépasse. Ce désenchantement politique et le mimétisme entre les « offres » proposées au public, contribue à expliquer pourquoi la différenciation doit procéder de logiques exogènes à la sphère politique, et le candidat emprunter à d’autres codes que ceux qu’il manipule habituellement.

Le travail de Barbara Atlan vise à montrer combien, parmi les remèdes trouvés, bon nombre l’ont été du côté de l’économie et du marché. En creux, il avance également que les experts du marketing ont rapidement vu dans les réseaux politiques de possibles débouchés pour leurs conseils et prescriptions. Les compétences marketing, nécessaires à l’enrobage culturel et symbolique de produits marchands froidement matériels a priori, se révèlent ici tout autant indispensables alors que doit s’incarner et sortir du lot un candidat. Au travers des affiches, c’est bien de ça qu’il s’agit : rabattre une candidature sur une figure de candidat, conférer à ce dernier un ethos susceptible d’attester de la singularité de ses convictions, compétences et valeurs morales. Plus encore, derrière celle, intuitive, du candidat, se profile une seconde incarnation : celle du public à qui s’adresser, à capter, à « cibler ». Le marketing est cette discipline qui parvient à engager un double travail symétrique de qualification et d’attachement d’une offre et d’une demande politique. L’imposition de la traduction marketing à cette double représentation n’est bien sûr pas sans effet : désormais, et cela ne semble plus faire de doute, la politique serait devenue affaire de communicants, en particulier – mais pas seulement – au moment des échéances électorales.
En proposant d’opérer une double focale sur l’ossature conceptuelle de ce champ et l’histoire des affiches du parti socialiste, cet ouvrage se révèle important tant il éclaire par fragments l’avènement de cette rencontre improbable entre le marketing et la politique. L’auteure traite cette rencontre dans une première partie théorique, quasiment malgré elle : en voulant se familiariser avec son objet, décoder les signes qui caractérisent l’affiche (rhétoriques et/ou iconographiques) et resituer la place de ce support parmi l’ensemble de ceux utilisés lors des campagnes (notamment la télévision et Internet), Barbara Atlan nous dévoile méticuleusement un dédale conceptuel dont les experts en marketing politique sont tout à la fois les créateurs et les guides pour ceux qui ambitionnent de s’y retrouver. La naturalisation du « bon » ou « performant » discours politique procède, dès lors, d’un travail de sédimentation et de légitimation de savoirs et d’outils qui s’adosse à l’institutionnalisation du champ. L’introduction progressive d’écoles, de filières, de séminaires ou de revues le durcissent en discipline et lui assurent les soubassements formels nécessaires à son développement. Pour autant, et c’est un autre résultat de cette recherche, une telle évolution ne supprime pas les incertitudes et croyances, encore nombreuses, spécifiques à ce champ. Les rationalisations a posteriori visant à justifier de l’échec ou de la réussite d’une candidature à

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