Population et santé dans les pays en développement
308 pages
Français

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Population et santé dans les pays en développement , livre ebook

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Description

Cet ouvrage présente un état actualisé de la santé dans le monde en développement. Le recul de la mortalité infantile et maternelle, celui du sida et des maladies infectieuses sont autant de défis à relever. Les objectifs de la santé pour tous restent réalisables : améliorer les systèmes sanitaires, parvenir à l'autosuffisance alimentaire, développer un programme d'éducation pour la santé, l'accès à l'eau potable, aux soins et aux médicaments essentiels...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 99
EAN13 9782296468269
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Population et santé dans les pays en développement
Populations
Collection dirigée par Yves Charbit,
Maria Eugenia Cosio-Zavala, Hervé Domenach
La démographie est au cœur des enjeux contemporains, qu’ils soient économiques, sociaux, environnementaux, culturels ou politiques. En témoigne le renouvellement récent des thématiques : développement durable, urbanisation et mobilités, statut de la femme et de l’enfant, dynamiques familiales, santé de la reproduction, politiques de population, etc.
Cette démographie contextuelle implique un renouvellement méthodologique et doit donc prendre en compte des variables en interaction, dans des espaces de nature diverse (physiques, institutionnels, sociaux).
La collection " Populations " privilégie les pays et les régions en développement sans pour autant oublier leurs liens avec les pays industrialisés et contribue à l’ouverture de la démographie aux autres disciplines. Elle est issue d’une collaboration entre les chercheurs de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), de l’UMR CEPED (INED, IRD, Université Paris Descartes) et du Centre de Recherches Populations et Sociétés (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense).

Derniers parus
Aurélie Godard, Le travail des femmes en guinée maritime , 2010, Céline Clément, La mère et ses enfants : devenir adulte et transmissions intergénérationnelles , 2009.
Olivier Belbéoch, Yves Charbit, Souraya Hassan Houssein (dir.), La population de Djibouti. Recherches sociodémographiques , 2008.
Maryse Gaimard, Goitre endémique et démographique en Afrique noire. L’exemple d’un village en Côte d’Ivoire , 2008.
Mustapha Omrane, Accès à la terre, dynamique démographique et ancestralité à Madagascar , 2008.
Frédéric Sandron (dir.), Population et développement dans les hautes terres de Madagascar, 2008.
Lise Beck, Contexte de paupérisation et mortalité des enfants ruraux au Rwanda, 1980-1994 , 2007.
Cédric Audebert, L’insertion socio-spatiale des Haïtiens à Miami , 2006.
Michèle Dion, Quand la Réunion s’appelait Bourbon , 2006.
Ralph Schor, Français et immigrés en temps de crise (1930-1980) , 2004.
Jean-François Léger, Les jeunes et l’armée , 2004.
Maryse GaiMard
Population et santé dans les Pays en Développement

L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56316-2
EAN : 9782296563162
Introduction
La santé de la population est une composante essentielle du développement humain et de celui des sociétés. Elle est au cœur du sous-développement en étant à la fois une finalité et un moyen de développement.
Un mauvais état sanitaire peut remettre en cause et menacer le développement économique et social. A l’inverse, une bonne santé facilite le développement par le jeu de divers mécanismes. Il est démontré que la santé peut agir comme un levier sur le développement, plus spécifiquement sur la croissance économique. Le rapport Macroéconomie et santé de l’OMS (OMS, 2001) fait état des multiples effets que peut avoir l’amélioration de la santé sur l’économie : effets sur l’éducation, sur la productivité du travail, sur l’offre de main-d’œuvre, sur le pouvoir d’achat, la consommation, l’épargne, etc.
L’impact de la santé sur la croissance a pu être mesuré avec précision au niveau macro. Parmi tous les facteurs qui expliquent la divergence d’évolution, depuis le début des années 1950, entre les pays asiatiques qui ont émergé et les pays d’Afrique subsaharienne, les plus pauvres, la santé ressort très nettement. « Des économistes ont établi que plus de la moitié de l’écart de croissance entre l’Afrique et l’Asie de l’Est s’expliquait par des différentiels d’états démographiques, géographiques et de santé. Des modèles de croissance s’accordent sur le fait qu’une augmentation de 10 % de l’espérance de vie induit une croissance du PNB de 0,3 à 0,4 % par an » (Séverino, 2008). La théorie des « trappes à pauvreté », développée par Jeffrey Sachs (2006) dans le cas des pays en développement, accorde à la santé une place centrale. Les situations de pauvreté sont auto-entretenues par une conjonction de facteurs liés, entre autres, à la perte progressive du savoir et des capacités individuelles (malnutrition, maladies, etc.). A l’autre bout de l’échelle temporelle, Stéphane Tizio montre que « la maladie revêt une dimension intergénérationnelle de par ses conséquences sur les conditions d’existence des descendants » (Tizio, 2004). Jean-Michel Séverino analyse également l’impact de la santé au niveau micro, dans le cas des pays en développement : « La santé influe sur la capacité à exploiter ses "potentialités"… Une détérioration de la santé, qui réduit les capacités à élaborer des choix et à saisir des opportunités, a donc un impact directement négatif sur l’ « efficacité » de l’économie dans son ensemble ».
La place accordée à la santé arrive ainsi au premier rang des priorités internationales et témoigne de la prise de conscience de la forte corrélation qui existe entre pauvreté et santé. « La santé pour tous en l’an 2000 », slogan prôné par l’Organisation mondiale de la santé, traduisait une volonté de mobilisation générale en faveur des actions de santé dans le monde. La Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), qui s’est tenue au Caire en septembre 1994, posait comme principe que « tout individu a le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu'il soit capable d'atteindre. Les États devraient prendre toutes les mesures appropriées pour assurer, sur la base de l’égalité de l'homme et de la femme, un accès universel aux services de santé, y compris ceux qui ont trait à la santé en matière de reproduction » (Nations unies, 1995). L’amélioration de la santé des populations fait l'objet de trois des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)1 énoncés par les Nations unies en 2000 qui portent sur la baisse de la mortalité, notamment celle des enfants et des femmes, l’amélioration de la santé maternelle, le recul des grandes endémies comme le sida, le paludisme ou encore la tuberculose. La santé est, en outre, de plus en plus perçue comme le pendant du premier objectif, qui vise à éradiquer l'extrême pauvreté et la faim.
L’état sanitaire d’une population est étroitement lié à son avancée dans la transition démographique2 qui se caractérise, dans sa première phase, par une baisse de la mortalité, conséquence du développement économique et social, de l’élévation du niveau d’instruction, de l’application des mesures d’hygiène alimentaire, des progrès de l’assainissement puis plus tard, de l’utilisation des antibiotiques et de la généralisation de la vaccination. La baisse de la mortalité s’accompagne d’une modification du profil sanitaire de la population. Les maladies infectieuses sont progressivement remplacées par les maladies dégénératives ou liées au stress et au mode de vie moderne.
Ces changements induisent une transformation radicale des âges au décès, de la petite enfance vers l’enfance, la jeunesse puis les âges élevés avec une augmentation de l’espérance de vie. L’amélioration des chances de survie bénéficie surtout aux jeunes plus qu’aux personnes âgées, aux femmes plus qu’aux hommes. Ces processus observés à partir des XVIIIe et XIXe siècles dans les pays développés, sont plus tardifs et plus rapides dans les régions en développement.
Ainsi, les différences de santé dans le monde suivent de très près les écarts de développement opposant pays du Nord et pays du Sud. Les pathologies qui prédominent au Nord ne se retrouvent pas au Sud avec la même intensité comme les maladies cardio-vasculaires (première cause de mortalité), les cancers, l’obésité, les maladies de civilisation (dépression, alcoolisme, tabagisme), les accidents de la circulation. Dans l’hémisphère sud règnent les maladies transmissibles soit par des agents infectieux, soit par des parasi

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