Pour comprendre la République centrafricaine
147 pages
Français

Pour comprendre la République centrafricaine , livre ebook

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147 pages
Français

Description

L'auteur livre ici une vision sur la grande crise sécuritaire qui frappe son pays, la République centrafricaine, et propose une lecture et des pistes de réflexion de manière à tourner définitivement les pages sombres de la RCA.

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Publié par
Date de parution 11 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140142611
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Félix Yandia
POUR COMPRENDRE
LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Le président Touadéra peut innover pour sortir le pays de Zo kwe
zo de l’ornière dans laquelle nous nous sommes plongés, par
hasard sans doute, ou par la faute des autres, mais certainement
par la volonté de Dieu, me diront certains de mes compatriotes.
Les échéances électorales approchent et les appétits redeviennent POUR COMPRENDRE
ravageurs et dévorants.
Seul un gouvernement de technocrates apolitiques à la place du LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINEgouvernement d’union nationale ou de chefs rebelles auquel on
nous a habitués, sans résultats tangibles, dans un pays dont la
devise est pourtant « Unité, Dignité, Travail » – qui sont devenus
des objectifs de plus en plus hors de notre portée –, pourrait
donner une impulsion au pays, à un an des échéances électorales.
On se plaît à rappeler les réalisations de l’empereur Jean-Bedel
Bokassa sans voir que l’Empire n’a rien réalisé et surtout qu’il a été
incapable de se situer dans le contexte post-indépendance.
Dans ce monde post-mur de Berlin, que représente la RCA ?
Alors le Centrafricain raconte ses histoires à qui veut l’entendre…
Un livre pour comprendre la République centrafricaine et la crise
sécuritaire qui frappe le pays.
Félix Yandia est docteur de l’Université Paris I, maître de
conférences d’archéologie et d’anthropologie à l’Université
de Bangui, actuellement chercheur à l’Institut national de
recherche en archéologie préventive (INRAP – ministère
de la Culture et ministère de la Recherche) en France. Il est
l’auteur de La métallurgie du fer en Afrique centrale (L’Harmattan, 2001)
et de nombreux articles scienti ques. Il livre ici une vision sur la grande crise
sécuritaire qui frappe son pays, la République centrafricaine, et propose une
lecture et des pistes de ré exion de manière à tourner dé nitivement les
pages sombres de la RCA.
Illustration de couverture : © 123rf.com
ISBN : 978-2-343-19062-4
16 €
Félix Yandia
POUR COMPRENDRE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE






Pour comprendre
la République centrafricaine










Félix Yanddia




Pour comprendre
la République centrafricaine



































































































© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-19062-4
EAN : 9782343190624




À tous les Centrafricains,
de bonne ou mauvaise foi,
et à nos morts.







Hommage à Pierre Vidal

« Il n’y a pas et il n’y a pas eu un être humain
physiologiquement sain sans posséder l’idée de la durée, du temps
écoulé depuis les premières années de sa vie… Il a vécu des
évènements qui sont fixés par sa mémoire, et d’une manière
ou d’une autre, ces évènements sont situés dans le temps de
sa vie passée. Ce faisant, il a le sens de son histoire
personnelle qui est en partie celle du groupe d’individus qui
l’entourent et sans lesquels il ne serait pas homme. »
Pierre Vidal, inédit, 1982





PREMIÈRE PARTIE :
PROLOGUE




L’Histoire comme discipline est faite pour comprendre
le passé. L’historien vit et participe aux moments présents.
Il peut donc se projeter dans le futur, rêver à juste titre d’un
lendemain meilleur à partir des données du passé et du
présent. Comme le dit si bien un homme politique
centrafricain : « Je crois profondément que, pour s’épanouir, un
pays doit s’enraciner dans sa propre culture, son identité,
1avant de s’ouvrir, immanquablement. » Mais de quelle
culture, de quelle identité s’agit-il, dans cet agrégat de
communautés centrafricaines qui acceptent, faute de mieux,
de vivre « en partage » dans un même pays, mais un pays
créé par d’autres ? Tant que les dignitaires ayant pillé le
pays continuent d’embrigader les têtes pensantes, tant que
les intellectuels, les spécialistes manquent d’indépendance
financière et intellectuelle, tant que l’on continue de
confondre propagande politique et analyse rigoureuse de la vie
sociopolitique, on demeurera toujours « prisonniers de
Ngarabga » dans le sillage de la dictature, de l’Empire, et la
mission est impossible. Tant que les hommes politiques ou
nos « historiens du tout » ne cesseront pas leurs querelles
stériles, tout en faisant des rondes autour du Trésor public,
aucun espoir ne sera permis. Depuis les indépendances, les
hommes politiques ont échoué sur ce plan, n’ayant aucune
vision globale à long terme et, surtout, n’ayant pas l’amour
d’un pays en gestation sous Barthélemy Boganda. Et le
pays « glisse de plus en plus dangereusement vers le
2tribal » .
Ce sera donc le sens donné à l’histoire qui va contribuer
à façonner l’avenir d’une nation et donc de la collectivité

1 Crépin Mboli-Goumba, dans La nation centrafricaine et les récifs,
L’Harmattan, 2018, p. 293.
2 Mboli-Goumba, op. cit.
13

dans son ensemble. Il faut dès lors cesser de vivre avec une
histoire falsifiée ou mal conçue et adopter une histoire
réelle, dynamique où chaque conscience serait mise à
contribution. Ainsi, je crois que nous n’avons pas le droit de
laisser tomber dans l’oubli notre mémoire collective, notre
histoire commune.
Pour mieux comprendre la République centrafricaine, le
Congrès visionnaire a patiemment élaboré sa théorie et
vérifié les faits sur plusieurs années. Le Congrès
centrafricain pour le Progrès et le Renouveau (CPR) proclame ici
la naissance d’une nouvelle discipline en histoire
contemporaine, produit de longues réflexions, de laborieuses
recherches et d’observations. Une voie que nous espérons
prometteuse pour le salut du peuple centrafricain et
certainement ailleurs, pour que mes compatriotes puissent
réinventer leur rapport avec la politique. Le Président
Touadéra peut donc innover pour sortir le pays de Zo kwe
zo de l’ornière dans laquelle nous nous sommes plongés,
par hasard sans doute, ou par la faute des autres, mais
certainement par la volonté de Dieu, me diront certains de
mes compatriotes.
Les échéances électorales approchent et les appétits
redeviennent ravageurs et dévorants. Seul un gouvernement
de technocrates ou de spécialistes apolitiques à la place du
gouvernement d’union nationale ou de chefs rebelles auquel
on nous a habitués, sans résultats tangibles, dans un pays
dont la devise est pourtant « Unité, Dignité, Travail » – qui
sont devenus des objectifs de plus en plus hors de notre
portée –, pourrait donner une impulsion au pays, à un an
des échéances électorales. Mais l’UA, cette antenne locale,
et pas du tout indépendante de l’ONU, attendra des ordres.
On se plaît de-ci de-là à rappeler les réalisations de
l’empereur Jean-Bedel Bokassa sans voir que l’Empire n’a
rien réalisé. Mais surtout, incapable de se situer dans le
contexte post-indépendance et encore dans ce monde
post14

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