Pour un nouveau socialisme

Noël Nel

Description

Ce livre propose un nouveau paradigme fondé sur une pensée de la complexité, la critique des doctrines passées et la redéfinition des fondements du socialisme. Il prône l'alliance des civilisations pour construire la Société-Monde du 21e siècle. Le progrès y consiste en une conception de la vie, des espaces vitaux, du lien social, de l'activité sociale, de la sécurité et du pacte démocratique. Le développement humain différencié y repose sur une synergie entre économie plurielle, écologie et Etat d'investissement social.

Sujets

• Science politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 novembre 2010
• Nombre de lectures: 90
• EAN13: 9782296711051
• Langue: Français

Extrait

POUR UN NOUVEAU SOCIALISME
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
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ISBN : 978-2-296-13282-5
EAN : 9782296132825

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Noël NEL


POUR UN NOUVEAU SOCIALISME


L’Harmattan
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.


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Olivier BATAILLE, Les Apprentissages professionnels informels. Comment nous apprenons au travail pour se former toute sa vie , 2010.
A toi qui milites !


« Il est acquis désormais… que la condamnation du capitalisme ne nous
apprend strictement rien sur sa nature et ne fournit aucun moyen de le changer.
Pire, il est clair que la protestation passionnelle contribue à l’obscurcissement
du présent et nourrit l’impuissance collective… nous sommes tous en manque
d’intelligence vis-à-vis de ce qui nous environne… nos sociétés sont travaillées
par un refus viscéral de regarder en face la réalité de leur
fonctionnement…Dans cette situation, tout ce qui donne à voir les choses telles
qu’elles sont compte » .

Marcel Gauchet ( La condition historique ).
INTRODUCTION
Ce livre tente de proposer un certain nombre d’idées – utiles, on l’espère – à l’indispensable refondation que le Parti socialiste français se doit d’entreprendre sans faiblesse, en cherchant à bâtir un projet d’envergure qui puisse regrouper d’abord la gauche tout entière. Le travail se veut porteur d’une conviction forte : il faut privilégier la rénovation du contenu idéologique du socialisme démocratique. Après l’effondrement du communisme et la crise grave du capitalisme en 2008, redéfinir le socialisme démocratique est une nécessité absolue.

Le fil directeur du propos présente deux caractéristiques majeures : conserver du passé ce qui est l’honneur de la gauche française et d’abord du socialisme français, cet héritage magnifique qu’il faut approfondir encore ; et prendre en compte les évolutions importantes du monde contemporain pour construire de nouvelles valeurs, complémentaires des premières, et en adéquation avec le nouvel environnement du 21 ème siècle.

Ainsi, approfondir le socialisme passé, c’est admettre qu’il n’a pas pu tout penser et qu’il existe des domaines à défricher ou à revisiter. Tenir compte du monde contemporain, c’est partir de ses réalités : la montée irrésistible de l’individu, la question cruciale de l’environnement, la force terrible de la globalisation économique, les tragédies douloureuses de l’immigration, l’extension importante de la pauvreté, etc. Il faut adapter le « logiciel » socialiste à ces réalités nouvelles et admettre que cette adaptation puisse entraîner certaines révisions doctrinales indispensables.
Rester dans le socialisme du passé serait une nostalgie parfois sympathique mais archaïque, et même dogmatique. Penser le socialisme de l’avenir est un courage et un devoir comportant quelque risque.

Les sciences de l’homme progressent au fil du temps, elles nous construisent une vision de l’homme qui s’affine, qui se complexifie et dont la politique doit tenir compte. Elles établissent à présent que l’homme, dans son essence, est un être social dont l’équilibre consiste à conjuguer deux postulations : « être soi » et « être avec les autres ». En ce sens, dans la ligne de ces recherches comme dans le droit fil d’un Jaurès, le socialisme moderne doit s’écarter de toute philosophie et idéologie qui ne vise que l’une de ces postulations, celle de l’individu seul (c’est la valeur première du libéralisme) ou celle du collectif seul (c’était la valeur suprême du communisme). La grande question est alors de viser l’un sans détruire l’autre.

Ce socialisme moderne porte en lui une vision de la planète et de la société à construire. Celle-ci doit être pour la gauche une « société du bien-être et du bien vivre ensemble », économiquement viable, en harmonie avec l’environnement. Cette recherche du bien-vivre durable, pour l’individu et pour les autres membres de la société, peut continuer l’esprit des Lumières du 18 ème siècle, berceau des droits de l’homme, mais elle doit rompre avec toutes les pensées de maîtrise de l’homme sur la nature qui caractérisent le passé, où les préoccupations environnementales n’étaient pas aussi graves qu’aujourd’hui. Les fondamentaux de cette pensée socialiste moderne sont donc tout ensemble écologiques, économiques, sociaux, culturels, éthiques.
La société que propose notre socialisme du 21 ème siècle doit donc articuler bienêtre social, croissance économique et qualité environnementale. Elle refuse la religion de la croissance économique trop indifférente au social et à l’écologique, elle exclut le laisser-faire économique et réoriente le développement, ses modalités et le partage de ses fruits. Elle s’appuie sur la révolution de l’écologie qui impose de réintégrer dans le champ de l’économie les processus sociaux et environnementaux. Elle conduit à raisonner sur les valeurs d’usage plus que sur les valeurs d’échange ; sur le qualitatif plus que sur le quantitatif ; et sur des échelles de temps et d’espaces qui échappent aux économistes. En effet, elle force à conjuguer les espaces de développement (local, régional, national, planétaire) et réclame de l’Etat une certaine gouvernance des politiques de progrès.

Dans la progression de ce travail placé sous la houlette de la complexité chère à Edgar Morin, il a semblé pertinent d’exposer d’abord une autre façon de penser le socialisme, un autre paradigme socialiste (chapitre 1). Ce sera notre boussole. Ce nouveau système de pensée s’applique alors à un objet dont l’envergure est à présent mondiale, dans une perspective qui cherche l’alliance des civilisations (chapitre 2). C’est notre territoire et notre projet. Focalisant sur notre pays, nous tentons de refonder les valeurs du modèle républicain (chapitre 3) appelé par la mondialisation en cours. L’objectif de ce socialisme est de déployer un nouveau progressisme (chapitre 4). Le territoire restreint qu’est la France doit y être placé à nos yeux dans la perspective unique du développement humain (chapitre 5). Telle est l’architecture que nous tentons de bâtir au fil des pages de notre démonstration.

Le présent travail s’appuie sur de nombreux auteurs, à qui il entend rendre hommage, au premier rang desquels Edgar Morin, Pierre Calame et Marcel Gauchet. Il assume l’entière res