Pour une alternative générationnelle : l humanisme
87 pages
Français

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Pour une alternative générationnelle : l'humanisme , livre ebook

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Description

Pour l'auteur, les changements réels qu'attendent les Sénégalais n'interviendront qu'avec l'alternance générationnelle et la mise en place d'une alternative générationnelle. Le nouvel humanisme se propose de changer radicalement le fondement actuel de la société qui devrait être recomposée autour de l'être humain. Une fois ce protocole conceptuel dégagé, ce livre d'orientation expose une claire vision d'un Sénégal nouveau.

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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296469921
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

P OUR UNE ALTERNATIVE
GÉNÉRATIONNELLE : L’HUMANISME
Khassimou DIA


P OUR UNE ALTERNATIVE
GÉNÉRATIONNELLE : L’HUMANISME
© L’H ARMATTAN- S ÉNÉGAL, 2011
« Villa rose », rue de Diourbel, Point E, DAKAR

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
senharmattan@gmail.com

ISBN : 978-2-296-54877-0
EAN : 9782296548770

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À mes parents
« Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres,
nous l’empruntons à nos enfants. »
Antoine de Saint-Exupéry


« La critique est toujours nécessaire, mais combien plus
nécessaire est de faire quelque chose de différent
de ce que nous critiquons ! »
Silo
A VANT-PROPOS
Lorsqu’en 2000, nous créions le MDS/Ñaxx-Jariñu, notre but était – et reste toujours d’ailleurs – d’assumer notre responsabilité de génération et de contribuer à l’émergence d’un Sénégal nouveau, moderne et développé. En 2005, nous avons rencontré le président WADE qui nous a parlé de sa volonté de couvrir le Sénégal de routes, d’écoles et d’hôpitaux, de son désir de moderniser et de faire émerger le Sénégal non pas pour lui, mais pour les générations futures. Nous avons alors décidé de lier notre action politique à la sienne, en ayant comme unique motivation d’aider au développement du pays.
Mais après trois ans de compagnonnage, nous avons volontairement décidé de prendre nos distances pour des raisons politiques, mais aussi pour avoir constaté que les options faites sur les questions aussi importantes que l’énergie, les infrastructures, l’agriculture, l’industrie, etc. ne pouvaient ni satisfaire les besoins essentiels de notre peuple ni faire sortir notre pays de son état de sous-développement. Pendant de longs mois, le silence, terrain propice à la réflexion, a été notre refuge. Nous avons réfléchi sur les violences de toutes sortes (physiques, économiques, culturelles…) qui s’exercent sur les hommes en général et sur notre peuple en particulier ainsi que sur la douleur et la souffrance qu’elles engendrent. Nous avons réfléchi sur les moyens de rétrécir ce voile de douleur et de souffrance qui couvre les Sénégalais, sur les moyens d’aider à la satisfaction de nos besoins élémentaires et de retrouver ainsi notre dignité. Sur ce long chemin de recherche et d’interrogation, nous avons rencontré le nouvel humanisme. Le présent document est une synthèse de notre réflexion.
Cependant, à l’image de la lettre d’Alain Accardo à ses camarades de gauche, ce document n’a pas pour objet de recenser une fois de plus les légitimes griefs que beaucoup nourrissent envers le régime libéral. En cette année préélectorale, le procès du pouvoir de Wade tend à s’instruire un peu partout dans le pays, et les plaignants comme les témoins à charge se retrouvent un peu partout : au niveau des partis d’opposition, chez les hommes d’affaires, dans la société civile et même au niveau de certains responsables libéraux.
Notre objectif est de montrer qu’une autre voie est possible et de proposer une nouvelle offre politique permettant de régler les problèmes actuels que vit notre pays. C’est un document d’orientation qui, bien que n’abordant pas toutes les questions qui intéressent la population, expose notre nouvelle vision du monde.
Des générations se sont battues contre le colonialisme et ses affres. Après l’indépendance, d’autres générations ont conquis la démocratie (liberté d’opinion, liberté de presse, libertés syndicales, multipartisme intégral, élections régulières et alternance après des élections) même si celle-ci doit être perpétuellement défendue et renforcée. Les défis de l’omniprésence de la violence, les effets pervers de la mondialisation et de la pauvreté dans notre pays nous poussent à assumer notre responsabilité de génération, car ils ne pourront être relevés que par des individus en phase avec leur époque. Mais pour réussir notre mission, nous devrons proposer une alternative au système actuel, injuste, violent qui place l’argent au-dessus de tout. Au-delà de notre classe d’âge, ce document est un appel aux femmes et aux hommes de tous âges, qui veulent améliorer le présent tout en préparant l’avenir.
L UTTE DES CLASSES OU CONFLITS DE GÉNÉRATIONS ?
Karl Marx, grand penseur du XIX e siècle, disait que : « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes » {1} . Mais cette histoire a aussi été et reste toujours une histoire de générations qui se succèdent. Telles les vagues échouant sur la plage, les générations apparaissent, font leur chemin et cèdent la place à d’autres. Ce mouvement ininterrompu de va-et-vient rythme l’histoire des sociétés.
Mais contrairement à la mer dont le destin est de ne presque jamais dépasser la plage, l’humanité progresse au fur et à mesure que les générations se succèdent. Et le moteur de ce progrès est la prise de conscience et l’accomplissement par chaque génération de ses tâches historiques. Ce progrès est très souvent quantitatif et il se manifeste par des réformes dans le cadre du même système. Dans ce cas, les rapports entre les hommes dans le processus de production ne changent pas de manière brusque et totale. Cependant, il arrive exceptionnellement que ce progrès se fasse de manière révolutionnaire et entraîne une transformation complète de la société et de son mode de production. Mais dans tous les cas, il faut que des individus, vivant à la même époque, dans les mêmes circonstances et ayant à peu près les mêmes conditions d’existence, sentent ou plutôt comprennent la nécessité de changer la situation dans laquelle ils vivent, se fixent des objectifs et se battent pour les atteindre.
Franz Fanon ne disait pas autre chose lorsqu’il proclamait que : « Chaque génération doit prendre conscience de sa mission, et dans une relative opacité, l’accomplir ou la trahir » {2} .
Il nous sera sûrement reproché de substituer à la lutte des classes, les conflits de générations. Mais cette substitution a été faite par Marx lui-même, lorsqu’il affirme que : « l’histoire n’est pas autre chose que la succession des différentes générations dont chacune exploite les matériaux, les capitaux, les forces productives (…) transmis par toutes les générations précédentes ; de ce fait, chaque génération continue donc, d’une part le mode d’activité qui lui est transmis, (…) et d’autre part elle modifie les anciennes circonstances, en se livrant à une activité radicalement différente » {3} .
En traitant du rapport entre l’individu et l’histoire, Marx montre que les hommes font leur propre histoire, donc créent leur avenir, mais dans des conditions qu’ils n’ont pas choisies, car celles-ci ont été héritées des générations précédentes. Ce qui l’amène à renchérir : « … à chaque stade se trouvent donnés un résultat matériel, une somme de forces productives, un rapport avec la nature et entre les individus, créés historiquement et transmis à chaque génération par celle qui la précède, une masse de forces de production, de capitaux et de circonstances, qui d’une part, sont bien modifiés par la nouvelle génération, mais qui, d’autre part, lui dictent ses propres conditions d’existence et lui impriment un développement déterminé » {4} .
Marx démontre que l’histoire est faite par une succession de générations dont chacune hérite de conditions d’existence. Cependant, quand il doit illustrer sa théorie, il fait fi des générations et revient aux classes sociales en expliquant comment les conditions de vie communes des serfs fugitifs, installés dans les villes, ont créé la classe des bourgeois qui, bien qu’ayant hérité de conditions historiques déterminées, les ont changées en rompant avec la féodalité et en créant une nouvelle forme d’existence en ville. En vérité, les générations ne sont pas homogènes. Une génération se compose de plusieurs couches sociales et les classes traversent les générations. Mais les batailles de générations sont plus d&

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