Quel avenir pour l Irak ?
139 pages
Français

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Quel avenir pour l'Irak ? , livre ebook

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Description

Le présent Cahier N° 8 du GIPRI est l'aboutissement de plusieurs années de travail à propos et en direction de l'Irak. Notre recherche a commencé dès l'annonce du risque de guerre, en janvier 2003. Le matériau informatif est d'une qualité exceptionnelle, qu'il s'agisse des témoignages et commentaires irakiens ou des analyses étrangères. Les contributions démontrent les intrications entre les enjeux irakiens et les implications internationales du conflit, conduisant Gabriel Galice à relever dans sa préface que l'avenir de l'Irak et le nôtre sont liés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 100
EAN13 9782296710061
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quel avenir pour l’Irak ?
Sous la direction de
Yvonne Jänchen


Quel avenir pour l’Irak ?


Cahier du GIPRI N°8/2010


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13177-4
EAN : 9782296131774

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Préface
L’avenir de l’Irak et le nôtre


L’engagement du GIPRI

Avec l’étude sur les enjeux de l’eau dans le conflit israélo-palestinien (2003-2005), l’Irak fut un deuxième grand chantier (2005-2008) de recherches pluriannuelles de l’Institut International de Recherches pour la Paix à Genève. Le choix de ces deux sujets témoigne de la volonté du GIPRI d’inscrire ses recherches à l’intersection des guerres actuelles les plus cruciales et des interrogations sur les causes fondamentales des conflits qui concernent l’ensemble de la mal nommée « communauté internationale {1} ».
Dans le bulletin spécial du GIPRI A propos de l’Irak : guerre, valeurs et intérêts , nous écrivions en janvier 2003 : « La guerre en préparation contre l’Irak est un triple affront au droit international, aux droits de l’homme et des peuples, à la démocratie. On pourrait ajouter : à l’intelligence ». Dès la fin officielle de l’intervention militaire de la coalition dirigée par les Etats-Unis, nous avons organisé à l’université de Genève, le 6 juin 2003, une conférence débouchant sur la publication, en 2005, du Cahier du GIPRI n°3 intitulé Guerre en Irak, crise internationale. L’occupation s’est banalisée, normalisée et les pays qui avaient refusé la guerre ont ensuite avalisé l’occupation par la résolution 1483 de l’ONU, autant par allégeance au vainqueur que pour prendre leur part à la restructuration des marchés du pétrole, de la reconstruction et de la sécurisation.
Le souci de définir un angle d’étude, décisif et peu exploré, nous a conduits à retenir, sous le nom de projet BABYLONE , la question de la construction, de la destruction et de la reconstruction de l’université irakienne. Les assassinats ciblés d’intellectuels et d’universitaires irakiens ont servi de déclencheur au lancement du Réseau international de solidarité avec les universitaires irakiens pour la paix et les recherches interdisciplinaires, le RISIPRI. Evoqués par les presses égyptienne et britannique, ces assassinats ont peu retenu l’attention des médias francophones et notre appel, signé par une cinquantaine d’intellectuels de plusieurs pays, n’a été relayé que par le journal L’Humanité. Si les attentats spectaculaires alimentent en images les journaux télévisés, le reste retient peu l’attention et n’alimente guère la réflexion. Les 26 et 27 novembre 2007, le GIPRI a organisé à l’ONU un séminaire genevois sur l’université irakienne, le SEGUI, avec le soutien de M. Christophe Guilhou, représentant adjoint permanent de la France auprès de l’ONU à Genève et l’appui financier du ministère français des affaires étrangères et de la chancellerie du Canton de Genève. Un vice-ministre irakien de l’enseignement supérieur et plusieurs universitaires irakiens ont apporté leur éclairage sur la situation de l’enseignement et de la recherche dans leur pays. On peut regretter que les autorités et universités irakiennes n’aient pas donné suite à leur volonté affichée de fournir au projet BABYLONE les moyens de son développement. Sans doute faut-il y voir essentiellement la conséquence de la fragmentation politique sous influence étrangère, de l’anomie, de l’anarchie et de l’acratie {2} qui règne dans le pays.
En 2008, le cours d’été du GIPRI portait sur le thème : « Quel Irak demain ? » Des spécialistes reconnus, venus d’Irak, de Suisse, de France, ont livré leurs informations, développé leurs analyses et tracé des perspectives. Le bureau de l’UNESCO à Amman a financièrement soutenu l’organisation du cours en prenant en charge des déplacements d’intervenants irakiens. Nous remercions son directeur, Mohamed Djelid, de son appui et de sa présence active. Le présent cahier présente leurs contributions enregistrées en vidéo, puis transcrites par nos soins et par des stagiaires. Toutes n’ont pas pu être corrigées par leurs auteurs, plusieurs gardent la forme d’un exposé oral. Elles gardent leur valeur de témoignage et nous nous sommes interdits de les censurer. Nous en avons retouché un tant soit peu la forme quand cela nous est apparu nécessaire. Elles gardent pour l’essentiel leur pertinence en 2010 et serviront de jalons à des travaux ultérieurs.
Govand Sherwani analyse la situation pétrolière de l’Irak et les déplacements des populations à l’intérieur du pays. Mohamed Djelid témoigne de l’importance que les Irakiens attachent à l’instruction de leurs enfants, de l’enseignement primaire à la formation supérieure. Husen Taha met en lumière la situation sanitaire en Irak. Pierre-Jean Luizard retrace l’historique de la constitution de l’Etat irakien par la suprématie sunnite sous direction britannique, et les conséquences sur les positionnements actuels. Le propos d’Hans-Christof Graf von Sponeck, ancien Haut représentant du Secrétaire Général de l’ONU, son Excellence Kofi Annan, rappelle les inepties et injustices du programme « Pétrole contre nourriture », qui a nourri des entreprises étrangères et l’oligarchie du pays sur le dos du peuple irakien. L’ancien diplomate rappelle que les solutions ne manquent pas mais que la volonté politique fait défaut. Dans sa contribution « Terrorisme, antiterrorisme et justice », le Conseiller aux Etats Dick Marty, ancien procureur au Tessin et ancien rapporteur pour le Conseil de l’Europe sur les vols secrets de la CIA transportant des prisonniers (« HVD » pour High Value Detainees ) aux fins d’interrogatoire et de détention dans diverses prisons de la planète (Extraordinary renditions) , révèle les complicités de maints gouvernements européens, prêtant main forte ou fermant les yeux, faisant pression sur les autorités judiciaires pour qu’elles n’enquêtent pas. Les services de renseignements militaires ont coopéré entre eux, parfois à l’insu de leurs gouvernements respectifs, Etats dans les Etats contournant les exigences démocratiques, les principes constitutionnels et les volontés nationales. Retraçant les principales phases de la guerre et des résistances, Jean-Pierre Filiu met en évidence les différences entre les agendas des quatre types de jihads : les sunnites s’opposent aux Etats-Unis, les chiites cherchent la revanche, Al Qaïda veut éliminer le maximum de chiites avant de parvenir à chasser les troupes américaines, le jihad apocalyptique (chiite en Irak) participe d’une perspective millénariste.
Au total, l’engagement du GIPRI sur le terrain miné de la guerre en Irak lui a valu quelques plagiats, des hostilités aussi vives que furtives dans des cercles insoupçonnables et pardessus tout un refus de soutiens significatifs, teinté de commisération dans le meilleur des cas. Comme si s’opposer à l’ordre des puissants était moins vaillance que sottise. Comme si la résignation était la seule conduite à tenir. Comme s’il fallait gérer l’urgence sans s’attacher à construire les conditions de la renaissance intellectuelle du pays dans un maillage international. Un jour sans doute faudra-t-il en dire davantage sur cette expérience édifiante pour un institut de recherches pour la paix. Nous n’en sommes que plus reconnaissants envers ceux qui nous ont apporté leur soutien à un moment ou à un autre. Nous exprimons d’abord notre gratitude à ceux de nos partenaires irakiens qui se sont impliqués avec désintéressement, constance et application dans un partenariat difficile. Avec persévérance, Yvonne Jänchen, cheffe du projet Babylone , a noué les contacts nécessaires, mobilisé ses compétences et celles des tiers, relancé les auteurs (dont deux n’ont pas donné suite), enfin mis en forme ce Cahier n°8. Que soit remerciée aussi le Docteur Caecilia Pieri, auteur de beau livre Bagdad arts déco architectures de brique 1920-1950 , pour sa participation à notre séminaire de 2007 et pour sa cession gracieuse de la photographie illustrant la couverture de ce Cahier. Puissent ces deux enfants souriants, devenus adultes, vivre dans un Irak libre et prospère.

Et demain ?

Le Président Obama a décidé de retirer les troupes d’occupation (142 000 personnes) pour ne laisser, dans un premier temps, « que » 30 000 à 50 000 personnels, chargés de l’entraînement et de l’équipement des forces irakiennes, de la protection des civils américains en Irak et d’opérations ciblées. Il s’agit ainsi d’une « irakisation » (on parlait naguère de « vietnamisation &#

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