Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ?
312 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ? , livre ebook

-

312 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Qui est vraiment cet homme que les Sénégalais et Sénégalaises ont porté à la présidence de la République le 19 mars 2000 pour incarner leur espérance collective ? Ce livre, à travers une biographie critique et richement documentée, montre comment s'est élaboré au fil du temps le "système Wade" à partir de la culture politique de la violence, des reniements, des achats de conscience. Ainsi, en six ans de mandature, le Sénégal est passé d'une tradition démocratique à une autocratie de terreur qui frappe de sanction pénale ou de violence physique tout ouvreur de vérités.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2006
Nombre de lectures 461
EAN13 9782336261300
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296009141
EAN : 9782296009141
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Sociétés Africaines et Diaspora Collection dirigée par Babacar SALL Introduction Chapitre I - Les premiers pas en politique et les tentatives avortées de militantisme à l’UPS () Chapitre II - Le PDS : une rampe de lancement vers le pouvoir Chapitre III - Un règne sans partage Chapitre IV - La priorité des priorités : se faire réélire en 2007 Chapitre V - Une gouvernance meurtrie Chapitre VI - Un catalogue de réalisations en bandoulière Chapitre VII - Un président vraiment spécial Conclusion Sigles Bibliographie
Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ?

Mody Niang
Sociétés Africaines et Diaspora Collection dirigée par Babacar SALL
Sociétés Africaines et Diaspora est une collection universitaire à vocation pluridisciplinaire orientée principalement sur l’Afrique et sa diaspora. Elle accueille également des essais et témoignages pouvant servir de matière à la recherche. Elle complète la revue du même nom et cherche à contribuer à une meilleure connaissance des réalités historiques et actuelles du continent. Elle entend également œuvrer pour une bonne visibilité de la recherche africaine tout en restant ouverte et s’appuie, de ce fait, sur des travaux individuels ou collectifs, des actes de colloque ou des thèmes qu’elle initie.
Déjà parus
Issa Thioro GUEYE, Les médias sous contrôle : Liberté et responsabilité des journalistes au Sénégal, 2006.
Abdou Latif COULIBALY, Sénégal affaire me Sèye : un meurtre sur commande, 2006.
Issa Laye THIAW, La femme Seereer (Sénégal), 2005.
Mamadou DIA, Sénégal : Radioscopie d’une alternance avortée, 2005.
Mamadou DIA, Echec de l’alternance au Sénégal et crise du monde libéral, 2005.
Mody NIANG, M e Wade et l’alternance, 2005.
Dominique BANGOURA (dir.), Guinée : L’alternance politique à l’issue des élections présidentielles de décembre 2003, 2004.
Amadou NDOYE, Les immigrants sénégalais au Québec, 2004.
Chouki EL HAMEL, La vie intellectuelle islamique dans le Sahel ouest-africain (XVIe-XIXe siècles), 2002.
Kimba IDRISSA (sous la direction de), Le Niger. État et démocratie, 2001.
Abdoulaye GUEYE, Les intellectuels africains en France, 2001.
Mamadou Abdoulaye NDIAYE, Alpha Amadou SY, Africanisme et théorie du projet social, 2000.
Philippe NOUDJENOUME, La démocratie au Bénin, 1999.
Mariella VILLASANTE DE BEAUVAIS, Parerrlé et politique en Mauritanie, 1998.
Philippe NOUDJENOUME, La démocratie au Bénin 1988-1993, 1998.
Kusm AGGARWAL, Amadou Hampâté Bâ et l’africanisme, 1998.
Jean-Claude JEAN, Marc MAESSCHALCK, Transition politique en Haïti, 1998.
Patrice YENGO (sous la direction de), Identités et démocratie, 1997.
Mickaëlla PERINA, Citoyenneté et sujétion aux Antilles francophones. Post-esclavage et aspiration démocratique , 1997.
Introduction
Après 1960, date de son accession à la souveraineté internationale, le Sénégal allait vivre d’autres événements importants de son histoire politique. Le 5 septembre de cette année-là, Léopold Sédar Senghor est élu Président de la République, par un collège restreint dont les députés constituaient la majorité. Tous les membres du collège étaient désignés par l’Union progressiste sénégalaise (UPS). Le président Senghor était donc indirectement l’élu de ce parti, pour sept ans. La Constitution du 26 août 1960 prévoyant un Exécutif bicéphale, M. Mamadou Dia était désigné puis nommé Président du Conseil du Gouvernement par Senghor. Il avait été auparavant investi par la majorité absolue des députés. Mamadou Dia était Chef du Gouvernement et, en tant que tel, choisissait ses ministres, déterminait et conduisait la politique dudit Gouvernement.

Les deux hommes avaient des caractères certes différents, mais complémentaires sur bien des points. Leur compagnonnage, qui se fit sans accrocs pendant les premiers temps, était une chance pour le Sénégal. Malheureusement, pour des raisons liées au tempérament, au style de gouvernement, aux divergences des deux têtes de l’Exécutif sur bien des points, mais aussi pour d’autres facteurs qui tenaient à leur entourage, ce compagnonnage alors très prometteur pour le pays allait rapidement évoluer vers le mauvais sens et aboutir au clash du lundi 17 décembre 1962. Ce jour-là, 41 députés sur 61 présents, n’ayant pas pu se réunir à l’Assemblée nationale investie, disait-on, par les Forces de police et de Gendarmerie, se retrouvèrent chez Me Lamine Guèye, président de ladite Institution, pour voter une motion de censure contre le Gouvernement Mamadou Dia. Le 7 janvier 1963, la même Assemblée adopta une résolution de mise en accusation qui déféra Mamadou Dia et quatre de ses ministres devant la Haute Cour de Justice. Le 11 mai de la même année, Mamadou Dia et ses amis sont lourdement condamnés pour « tentative de coup d’État » et internés dans l’enceinte fortifiée de Kédougou, à l’extrême Sud-Est du pays. C’était la fin du compagnonnage Senghor-Dia, en même temps que de celle du bicéphalisme .
Le président Senghor tourne rapidement la page. Dès le 19 décembre, il présente à l’Assemblée nationale le nouveau gouvernement qu’il venait de nommer. Dans son discours d’investiture, il annonce sa volonté sans équivoque de soumettre au peuple une révision constitutionnelle en vue d’instituer un Exécutif monocéphale. Son projet de référendum est effectivement soumis au peuple qui l’approuve dans son écrasante majorité le 3 mars 1963. La nouvelle Constitution promulguée le 7 mars fait du Président de la République à la fois le Chef de l’État et du Gouvernement, élu au suffrage universel direct pour cinq ans et indéfiniment rééligible. L’ère d’un régime présidentiel fort, avec un président seul détenteur du pouvoir exécutif, s’ouvre pour le pays.
Sept ans après environ, ce présidentialisme fortement concentré montre ses limites. En butte à une série de crises de plusieurs ordres (économiques, politiques, sociales, scolaires, universaires, etc), le président Senghor prend des réformes majeures dont la plus importante est la Réforme constitutionnelle adoptée par référendum le 22 février 1970. La loi modificative n° 75-10 promulguée le 26 février institue un régime intermédiaire, à mi-chemin entre le bicéphalisme de 1960 et le régime présidentiel fort et concentré de 1963. Par décret n° 70-230 du 26 février 1970, Abdou Diouf est nommé Premier Ministre. Le président Senghor ne s’arrête pas en si bon chemin : il décide de sortir le Sénégal de l’ère du parti unique de fait en permettant à Me Wade créer son parti politique, le Parti démocratique sénégalais (PDS) officiellement reconnu le 8 août 1974. La Loi n° 76-26 du 1 er avril 1976 portant réforme de la Constitution lui permet d’élargir davantage mais prudemment le champ politique. Par cette loi, il met en place son multipartisme progressif et limité qui reconnaît trois courants de pensée politiques dont devaient se réclamer les partis alors reconnus (UPS, PDS, PAI) : libéral et démocratique, socialiste et démocratique, marxiste-léniniste ou communiste. Le PDS qui s’affichait travailliste depuis sa création est contraint et forcé de se réclamer du Libéralisme démocratique. Un quatrième courant dit conservateur sera reconnu le 7 février 1979, pour compléter le dispositif de Senghor.
Une autre disposition de la Réforme constitutionnelle du 1 er avril 1976 (Loi n° 76-27) faisait du Premier Ministre en exercice le dauphin du Président de la République en cas de décès, de démission ou de tout autre empêchement de ce dernier constaté par la Cour suprême. Il s’agissait du fameux article 35 alinéa 2, qui était la bête noire de Me Wade. Il en dénonçait toujours avec la plus grande vigueur le « caractère monarchique ». tout en continuant, avec persévérence, la conquête du pouvoir par les urnes.
Le président Senghor prit d’autres réformes qui, comme celles du 22 février 1970 et du 1 er avril 1976, s’inscrivaient dans le cadre de la planification de son départ du pouvoir. Il avait, en effet, confié à son Pre

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents