Rébellion touarègue au Niger

Seidik Abba

Description

Elimination par les services secrets ? Attentat fratricide lié aux tensions internes à la rébellion armée ? Tragique accident ? Toutes les hypothèses avaient été envisagées au lendemain de la mort le 15 décembre 1995 de Mano Dayak, figure emblématique de la rébellion touarègue, dans l'avion qui le ramenait du nord du Niger à Niamey. Ce livre lève un coin de voile sur les circonstances exactes du crash du Cessna 337 en s'appuyant sur un document inédit : le Rapport de la commission internationale d'enquête ad hoc, composée de l'ASECNA, du Burkina Faso, de la France et du Niger.

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mai 2010
• Nombre de lectures: 287
• EAN13: 9782336250694
• Langue: Français

Extrait

Sociétés Africaines et Diaspora
Collection dirigée par Babacar SALL
Sociétés Africaines et Diaspora est une collection universitaire à vocation pluridisciplinaire orientée principalement sur l’Afrique et sa diaspora. Elle accueille également des essais et témoignages pouvant servir de matière à la recherche. Elle complète la revue du même nom et cherche à contribuer à une meilleure connaissance des réalités historiques et actuelles du continent. Elle entend également œuvrer pour une bonne visibilité de la recherche africaine tout en restant ouverte et s’appuie, de ce fait, sur des travaux individuels ou collectifs, des actes de colloque ou des thèmes qu’elle initie.
Déjà parus
Mandiaye GAYE, Le Sénégal sous Abdoulaye Wade. Banqueroute, corruption et liberticide, 2010.
M e Boucounta DIALLO, La crise casamaçaise. Problématique et voies de solutions, 2009.
Seidik ABBA, La presse au Niger. Etat des lieux et perspectives, 2009.
Momar Sokhna DIOP, Quelles alternatives pour l’Afrique ?, 2008.
Kodou WADE, Sexualité et fécondité dans la grande ville africaine , la cas de Ouakam , 2008.
Ndiassé SAMBE, El Hadji Diouf, footballeur et rebelle, 2008.
Seidik ABBA, Le Niger face au Sida  : atouts et faiblesses de la stratégie nationale contre la pandémie, 2008.
Marne Marie FAYE, L’immolation par le feu de la petite-fille du président Wade, 2008.
Thierno DIOP, Marxisme et critique de la modernité en Afrique, 2007.
Jean Joseph PALMIER, La femme noire dans le cinéma contemporain, 2006.
Emmanuel EBEN-MOUSSI, L’Afrique doit se refaire une santé. Témoignage et réflexion sur 4 décennies de développement sanitaire, 2006.
Vincent FOUDA, Eglises chrétiennes et Etats-nations en Afrique, 2005.
Antoine WONGO AHANDA, La communication au Cameroun , 2005.
Rébellion touarègue au Niger
Qui a tué le rebelle Mano Dayak ?

Seidik Abba
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]
9782296117419
EAN : 9782296117419
Sommaire
Sociétés Africaines et Diaspora - Collection dirigée par Babacar SALL Page de titre Page de Copyright Dedicace LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS INTRODUCTION CHAPITRE I : GENÈSE DE L’ACCIDENT CHAPITREII : LES ZONES D’OMBRES CHAPITRE III : LA CONVICTION DES ENQUÊTEURS CONCLUSION ANNEXE I : ACCORD DE PAIX 1995 / (O.R.A.) ANNEXE II : ACCORD DE PAIX ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU NIGER ET LA COORDINATION DE LA RÉSISTANCE ARMÉE(CRA) BIBLIOGRAPHIE
A tous mes compatriotes morts du fait de la violence armée.
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
A
APRS : Approbation pour remise en service
ASECNA : Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique
B
BAT : Bureau annexe de télécommunications
BEA : Bureau enquêtes accidents
BLU : Bande latérale unique
C
CDN : Certificat de navigabilité
CIV : Centre d’information en vol
CRA : Coordination de la résistance armée
CRT : Compte rendu technique
CSP : Comité spécial de paix
D
DPV : Direction de la protection des végétaux
F
FIR : Régie d’information de vol
FLT : Front de Libération du Tamoust
G
GV : Révision générale
GPS : Système d’orientation par satellite
N
NAS : Niger Air Service.
O
OACI : Organisation internationale de l’aviation civile
ORA : Organisation de la résistance armée
S
SAFER : Sauvetage terrestre
T
TMA : Région de contrôle terminal de Niamey
TU : Temps universel
INTRODUCTION
A chacun son métier : le journaliste n’est ni juge ni procureur. Il ne lui appartient pas de décréter la vérité, ni même d’énoncer des certitudes dans une affaire non encore élucidée. Il peut, toutefois, par son travail, contribuer à la manifestation de la vérité. C’est cette posture qui a nourri le projet éditorial qui a abouti au présent livre.
Sans prétendre trancher définitivement le débat entre les tenants de l’attentat non revendiqué et les partisans du tragique accident, le livre revisite le crash du Cessna 337 qui a coûté la vie, le 15 décembre 1995 à Azeghouei, dans le nord du Niger, à Mano Dayak, trois de ses compagnons, dont le journaliste français Hubert L assier, ainsi que leur pilote Gambo Ibrahim 1 .
En versant aux débats les conclusions de la commission internationale d’enquête, le livre lève forcément un coin de voile sur les circonstances exactes de la mort de Mano Dayak. Présidée par Ganda Oumarou, alors directeur de l’aviation civile au ministère nigérien des Transports, la commission comprenait également Louis Bakienon du Burkina Faso, Jean-Paul de Villeneuve de la France, Seydou Amadou du Niger ainsi que Modou Khaya de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique (ASECNA) 2 .
Aux interrogations habituelles suivant tout accident d’avion, s’est ajoutée, dans le cas du crash du Cessna 337, la renommée internationale d’au moins une des victimes : Mano Dayak.
Avant de créer le Front de libération du Tamoust (FLT) en 1991, Mano Dayak avait jeté le pont entre la France et le nord Niger à travers l’organisation des circuits touristiques montés par l’agence qu’il avait fondée à cet effet. Les activités professionnelles de Mano Dayak lui ont ainsi permis de bâtir un solide carnet d’adresses 3 . On doit, sans doute, à cette réputation la mobilisation médiatique autour du crash.
Et comme pour compliquer la donne, le crash était intervenu à un moment où Mano Dayak était en froid avec les gouvernements nigérien et français. Tous deux lui reprochaient de s’être démarqué des accords de Ouagadougou qui ont mis fin à la première rébellion touarègue 4 . Le contexte de l’accident d’avion a donc mis le gouvernement nigérien dans la posture d’accepter la transparence absolue sur les circonstances du crash. En effet, à la lecture de ses conclusions, la commission a eu carte blanche pour conduire ses investigations à Niamey, Agadez, Azeghouei et à l’étranger. Les enquêteurs ont procédé à des auditions de témoins, à l’examen des pièces administratives, au transport sur le lieu du crash. Ils ont ordonné des expertises au Niger et en France. Le présent ouvrage présente leur travail dans son intégralité. Afin de rester fidèle à la lettre et à l’esprit de ce travail d’enquête, le rapport est présenté dans la structure et avec les mots choisis par ses auteurs. Dans un souci de clarté, les trois parties du rapport ont été transformées en chapitres avec des intitulés que nous avons choisis. Certains passages ont également été mis en gras lorsque cela a semblé nécessaire. De même, quelques commentaires explicatifs ont été ajoutés en notes de bas de page. Avec pour chacune de ces initiatives le même souci : permettre au lecteur de se forger sa propre opinion sur le crash.
CHAPITRE I : GENÈSE DE L’ACCIDENT

1.1 Le déroulement du vol
Le présent déroulement des faits est basé sur les documents, constatations et témoignages recueillis par la commission à Agadès et sur les lieux de l’accident.
Après avoir déposé un plan de vol VFR en circulation aérienne générale vers Agadès, le pilote décolle de Niamey à 6H 29 TU (toutes les heures du rapport sont exprimées en temps universel). La croisière s’effectue au EU70; il atteint Agadès à 9H27.
Après ravitaillement, il repart avec le plein complet en VFR sans plan de vol. Malgré les demandes répétées de l’agent de la tour , il reste évasif sur sa destination , ne précisant que son niveau de vol (FL55) et la direction vers laquelle il se dirige (secteur Nord-Est).
Le décollage d’Agadès a lieu à 10H16. A 10H35, le pilote précise par radio « opérations normales » et déclare qu’il reprendra contact avec le service AFUS pour le dépôt d’un plan de vol en l’air lors de son retour IFR vers Niamey.
Il lui est demandé de reprendre contact avec le centre d’information de vol. Ce contact n’est pas effectué .
La commission n’a pas pu obtenir d’élément sur la partie du vol entre Agadez et l’arrivée au-dessus du terrain d’Azéghouei .
L’appareil, venant du Sud-Ouest, a survol