République mon amour !
65 pages
Français

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République mon amour ! , livre ebook

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Description


"La démocratie, c'est beaucoup plus que la pratique des élections et le gouvernement de la majorité : c'est un type de moeurs, de vertu, de scrupule, de sens civique, de respect de l'adversaire ; c'est un code moral." Pierre Mendès France.

Face à une désaffection civique et politique grandissante, face à la tentation des intégrismes et de l'intolérance, ce petit livre nous exhorte à redécouvrir les principes fondateurs du modèle de citoyenneté à la française. Alors que le mot même de "citoyenneté" est souvent galvaudé, sans que chacun sache exactement comment le définir et ce qu'il recouvre, l'objectif de cet ouvrage - synthétique et accessible à tous, jeunes et adultes - est de redonner sens et force aux valeurs républicaines pour permettre à nos concitoyens d'espérer à nouveau en une société plus sûre et plus fraternelle.
Fort de sa connaissance du terrain, acquise notamment à travers de nombreuses actions menées auprès des jeunes les plus défavorisés, Gérard d'Andréa en appelle de manière urgente à un sursaut républicain. Il est grand temps d'expliquer, en termes aussi simples et clairs que possible, ce qu'est la citoyenneté.





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782221127353
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gérard d’Andréa

La citoyenneté à la française
Robert Laffont
« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
Conception graphique et mise en pages : Joël Renaudat / Éditions Robert Laffont
© Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 2011
En couverture : © Unclesam / Fotalia.com Sans-culotte parisien, École française XVIII e © The Bridgeman Art Library
EAN 978-2-221-12735-3

Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
« République mon amour »

Ce cri du cœur n’a pour moi rien d’excessif. Il est l’expression d’une profonde reconnaissance envers ses pères fondateurs et toutes celles et ceux qui l’ont défendue, aimée et nous ont transmis en héritage sa morale et ses valeurs. Inquiet des attaques incessantes et du désintérêt dont elle fait l’objet, je milite avec enthousiasme pour la faire connaître, reconnaître et la défendre.
Si beaucoup parmi les plus anciens d’entre nous demeurent attachés à la République, les générations suivantes n’osent plus s’en réclamer ouvertement de peur de passer pour « ringardes » ou pire. Beaucoup parmi les plus jeunes en ignorent les vertus – Pourtant indispensables à une démocratie à la fois respectueuse des libertés individuelles et soucieuse de l’intérêt général.
Il faut aussi admettre que la République leur « parle » peu ou mal. L’ascenseur social est en panne ; l’accroissement des inégalités, la remise en cause des acquis sociaux, le rôle contesté de l’Éducation nationale et celui, effacé, du citoyen, le recul de la morale républicaine, les scandales qui secouent le monde politique et financier abîment l’image de la démocratie et, par voie de conséquence, celle de la République.


Mon attachement à notre République est inscrit dans mes gènes. Oui je l’aime, cette République dont les valeurs universelles pourraient, selon moi, engendrer, si leur mise en œuvre était généralisée, le bonheur de tous. N’oublions pas cependant que la République n’a qu’un peu plus de deux siècles ; elle est un enfant fragile que nous devons défendre de toutes nos forces, entourer de toute notre affection et aider à s’épanouir en le nourrissant de notre réflexion fraternelle.
Si la France n’est pas menacée dans son identité, les valeurs qui ont fait le renom de la République sont, elles, en danger. D’aucuns, pas toujours les moins instruits et qui appartiennent même parfois à l’élite intellectuelle de la nation, les remettent aujourd’hui en cause au nom de la liberté, oubliant sans vergogne que liberté rime avec égalité, fraternité et responsabilité, que la liberté de chacun va de pair avec le respect de la liberté d’autrui et des principes qui fondent l’édifice républicain. Il convient, pour chacun d’entre nous, de contribuer à les améliorer et non à les dénaturer.
La République n’est ni de droite ni de gauche, elle appartient à ceux qui la vivent au quotidien, l’aiment et la défendent – tâche ardue mais ô combien noble, enrichissante, exaltante.

Quelques considérations en forme de mise au point sur des questions d’actualité
Les passions périodiquement suscitées par la question de la laïcité en viennent à nous faire douter de la pérennité de son ancrage.
Alors que la croyance est avant tout un acte de foi individuel, les hommes ont souvent pris Dieu en otage en oubliant le message du Décalogue (dont s’inspirent les « Dix Commandements du vrai Républicain » de 1793…) pour privilégier violence et intolérance. Saint Augustin, au début de l’ère chrétienne ne disait-il pas déjà, à propos des crimes contre les non-croyants, que « l’Église persécute par amour et les impies par cruauté » ? La parabole du bon grain et de l’ivraie a été dévoyée de son sens pour justifier les bûchers de l’Inquisition. Plus près de nous, l’assassin de Yitzhak Rabin a expliqué son geste par l’Ancien Testament. Fondamentalistes chrétiens, juifs ou musulmans oublient trop souvent que le sixième commandement du Décalogue ordonne : « Tu ne tueras point. »…
Une « République à la française » se doit d’affirmer que :
- plus on croit en Dieu, plus on se doit d’être laïque afin de ne pas mêler Dieu aux turpitudes des affaires publiques ;
- la foi n’empêche pas l’adhésion à la République – Bien au contraire –, la laïcité, en garantissant la liberté de vivre ensemble, forme un rempart contre toute forme de fanatisme ou d’intégrisme et constitue un véritable atout pour les religions.

La place de la femme dans l’édifice républicain
Considérée comme subordonnée à l’homme, la femme a toujours été soumise aux règles édictées par ce dernier, pour des raisons physiologiques ou au nom de Dieu, pour des raisons religieuses. N’est-elle pas, à travers Ève, le symbole du péché originel et responsable de toutes les tentations ? N’est-elle pas impure, comme l’atteste cette production de sang qui l’affecte une fois par mois ? Pour les religions du Livre, la femme et l’homme, créations de l’Amour Divin sont faits pour se compléter en toute harmonie, usant de leurs différences en vue de mieux servir Dieu. Quel pêché, quel crime la femme aurait-elle donc pu commettre pour être considérée par certains comme inférieure dans l’Amour de Dieu à son frère l’homme, voire comme une marchandise dont on achèterait en toute impunité les faveurs, comme le suggèrent les tenants de la « réouverture des maisons closes » ? Dans la République française laïque, en vertu du principe d’égalité, il ne peut être fait de différence entre la femme et l’homme. Citoyenne à part entière, la femme partage avec l’homme les mêmes droits et les mêmes devoirs.
 
Le voile, la burka ne sont pas des signes de foi ni des inventions de Dieu, mais les symboles de la sujé tion des femmes aux hommes. Juives, chrétiennes et musulmanes, toutes les femmes sémites devaient autrefois avoir les cheveux couverts en public. La libération progressive de la femme fit tomber cette obligation. Dès la fin du XIX e  siècle, des réformateurs et des théologiens égyptiens affirment que le voile n’est pas une prescription islamique et que la libération de la femme doit passer par l’instruction et par l’abandon du voile.
Par ailleurs, le voile intégral porte atteinte à l’ordre public et à la sécurité au regard de la loi française qui fait obligation à toute personne sur la voie publique d’être identifiable. On fera observer que, lors des pèlerinages à La Mecque, il est interdit de se dissimuler entièrement et que la Turquie, république démocratique laïque, a interdit et condamné à plusieurs reprises le port de vêtements d’origine religieuse dans les lieux publics.
Alors que la mise en œuvre de loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État – qui autorise les différentes pratiques religieuses dans des lieux de culte dédiés mais les prohibe dans l’espace public – prit parfois les allures d’un véritable combat contre l’Église catholique, faudrait-il aujourd’hui qu’au nom de la lutte contre les discriminations, le modèle républicain de l’égalité et de la fraternité disparaisse au profit du communautarisme ?


Pour éviter l’enfermement identitaire que représente le port du voile intégral ou de la burka, les valeurs de la République française, symbole de l’égalité de l’homme et de la femme, doivent être constamment réaffirmées. Il nous faut nous élever contre tous ceux qui veulent imposer une vision sectaire de l’humanité, en vertu de laquelle les individus seraient avant tout définis par leur appartenance religieuse ou ethnique et qui remettrait au goût du jour l’idée saugrenue que la race humaine ne serait pas qu’une.
Reculer devant l’obscurantisme, c’est renier l’esprit des Lumières et de la Révolution française, et trahir les femmes qui, bien souvent, ont montré l’exemple du courage. Défendre la laïcité, c’est soutenir la grande majorité des croyants de France, co

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