Révoltes arabes premiers regards
172 pages
Français

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Révoltes arabes premiers regards , livre ebook

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172 pages
Français

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Description

Cet ouvrage se propose de porter un premier regard sur les mutations que traversent les pays arabes actuellement. L'Egypte et la Tunisie constituent le plus gros des contributions. L'Algérie et la Jordanie sont également abordées. Enfin ce qui se passe en Palestine et en Israël est évoqué car la période qui s'annonce peut être décisive.Š

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 33
EAN13 9782296467552
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

RÉVOLTES ARABES
En couverture :
La place Tahrir
© Jallal Saada

© Editions L’Harmattan, 2011
ISBN : 978-2-296-56063-5

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Sous la direction de
Pierre Blanc


RÉVOLTES ARABES
Les Cahiers de Confluences
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Ils constituent le prolongement de la revue Confluences Méditerranée


Déjà parus dans cette collection :

• Méditerranée, l’impossible mur , de Bernard Ravenel (1995)
• Algérie, les islamistes à l’assaut du pouvoir , d’Amine Touati (1995)
• Israéliens-Palestiniens, la longue marche vers la paix , de Doris Bensimon (1995)
• Les cultures du Maghreb , sous la direction de Maria-Angels Roque (1996)
• Le partenariat euro-méditerranéen après la Conférence de Barcelone , de Bichara Khader (1997)
• Regarde, voici Tanger , de Boubkeur El-Kouche (1997)
• Jérusalem, Ville ouverte , sous la direction de Régine Dhoquois-Cohen, Shlomo Elbaz et Georges Hintlian
• La République de la Macédoine, nouvelle venue dans le concert européen , sous la direction de Christophe Chiclet et Bernard Lory (1998)
• L’Europe et la Méditerranée, stratégies politiques et culturelles (XIX e et XX e siècles) , sous la direction de Gilbert Meynier (1999)
• Le guêpier kosovar , sous la direction de Christophe Chiclet et Bernard Ravenel (2000)
• Méditerranée, défis et enjeux , de Paul Balta (2000)
• Palestiniens et Israéliens, le moment de vérité , sous la direction de Jean-Paul Chagnollaud, Régine Dhoquois-Cohen et Bernard Ravenel (2000)
• La Tunisie de Ben Ali : la société contre le régime , sous la direction d’Olfa Lamloum et de Bernard Ravenel (2002)
• Chroniques d’un pacifiste israélien , d’Uri Avnery (2002)
• Les langues de la Méditerranée , sous la direction de Robert Bistolfi (2002)
• La Méditerranée des Juifs, exodes et enracinements , sous la direction de Paul Balta, Catherine Dana, Régine Dhoquois-Cohen (2003)
• Sport et politique en Méditerranée , sous la direction de Christophe Chiclet et Kolë Gjeloshaj (2004)
• La sous-représentation des Français d’origine étrangère , sous la direction de Adda Bekkouche (2005)
AVANT-PROPOS
Pierre Blanc
Rédacteur en chef de la revue Confluences Méditerranée

L’histoire est coutumière des mouvements soudains qui en réorientent le cours. De temps à autre, des dictateurs sombrent, des murs tombent, des régions s’embrasent, des peuples fraternisent. Dans bien des cas, ces occurrences soudaines sont en fait la révélation au grand jour, parfois bruyante et violente, de transformations profondes que nous n’avons pas toujours su lire avec acuité.
Ce qui se passe dans le monde arabe aujourd’hui emprunte à ces moments de dévoilement de mutations en marche. Qui aurait prévu, ne serait-ce qu’au début du mois de décembre 2010, que ce basculement eût pu s’opérer avec autant de rapidité ? A ce moment-là, notre revue sortait un numéro sur l’Egypte. Son titre, « Egypte : l’éclipse », traduisait bel et bien un diagnostic très inquiet et critique de cet ancien pays influent du monde arabe. Cependant, malgré cette tonalité alarmiste, nous ne nous autorisions pas autre chose que d’envisager la future élection présidentielle de 2011 dont l’issue s’annonçait comme la reconduction d’un représentant de la clique au pouvoir, qu’ils fussent Moubarak, son fils Gamal ou un autre. Nous n’avions d’ailleurs pas trop souhaité consacrer de réflexions sur ce moment politique qui n’en était pas un. Dans les théâtres autoritaires, les processus électoraux sont-ils intéressants à ce point pour que nous y consacrions des pages de commentaires ? Plutôt que de nous mobiliser sur le théâtre lui-même nous nous étions intéressés à son arrière-plan, plus important selon nous. Nous y décrivions entre autres l’incurie d’une ploutocratie fossilisée, le népotisme éhonté du régime, la clôture du champ politique, la violence d’une société inégalitaire, l’absence de perspectives d’emplois pour la jeunesse, la mise sous tutelle internationale – en l’occurrence américaine – de cette nation phare de l’arabisme. Mais tous ces signes de faillite, qui étaient souvent généralisables à tous les autres pays de la zone, ne suffisaient pas à annoncer l’imprévisible quoiqu’on puisse en dire même si nous avions également souligné l’émergence d’une société civile contestataire et de plus en plus interconnectée.
Il a fallu une étincelle venue du centre de la Tunisie pour que le moteur de l’histoire s’accélère.
C’est bien le 17 décembre 2010 qu’un homme, Mohamed Bouazizi, allait sans le savoir lancer les soulèvements qui se déploient sous nos yeux dans le monde arabe. C’est l’immolation d’une vie brisée par la pauvreté et sans doute le sentiment d’inutilité de cet homme qui ont commencé à mettre le feu aux règnes des oligarchies, de l’arbitraire policier et de la corruption dans cette région. Tragique croisement que celui de ces trajectoires !
Cette étincelle, à laquelle il faut ajouter le phénomène inédit de l’interconnexion des populations de la région par les chaînes satellitaires et les réseaux sociaux, sans omettre la proximité linguistique et le sentiment d’une arabité commune en dépit des nombreuses divergences, a marqué l’entrée en scène des pays arabes poussant ceux qui les représentaient vers la sortie. Certains sont déjà partis – Ben Ali et Moubarak –, d’autres suivront certainement car l’appétit de liberté et de dignité est trop grand pour le contenir indéfiniment.
A ceux qui doutent que ces mouvements enclenchés récemment soient sans lendemains, il est permis de dire que le passé tel qu’on l’a connu n’a pas non plus d’avenir. Même si la violence en Syrie et au Yémen, la guerre en Libye, la répression au Bahreïn, les hésitations en Egypte et en Tunisie font douter de la force de la vague populaire qui se déploie, il est en effet fort à parier que les peuples arabes ne pourront plus être considérés par leurs « patrons » comme une clientèle uniquement à soumettre. La vision essentialiste autant que stupide selon laquelle les peuples arabes seraient condamnés par leur culture à demeurer inféodés au chef n’a pas non plus d’avenir, en tout cas espérons-le car la déconstruction des idées les plus ineptes n’empêche pas leur perpétuation. Enfin, de ce côté de la rive méditerranéenne, le système de relations mis en œuvre et qui s’appuyait avec zèle sur des Etat corrompus et autoritaires pourrait bien être caduc même si on sait combien la realpolitik fait entrer parfois les diplomaties dans des méandres effrayants.
Dire cela ne confine pas à la naïveté et nous savons que si transition politique il y a, elle n’est pas assurée à tous les coups d’être une transition démocratique, au moins à court terme. Dans les deux premiers pays qui se sont libérés de leur joug autocratique, nous connaissons précisément les risques, les incertitudes et les pesanteurs : quelle sera la capacité des forces révolutionnaires à accoucher de mouvements structurés et porteurs de projets ? Quel rôle les secteurs contre-révolutionnaires de l’ancien régime pourront-ils jouer ? Quoiqu’on ait pu voir combien l’islam politique était absent des mouvements parce que les sociétés ont beaucoup changé depuis sa montée en puissance dans les années 80 {1} quel sera son poids politique et quelle sera sa capacité à composer avec les forces plus sécularisées ? Comment des économies très atones pourront-elles accompagner la demande d’emplois des jeunes générations ? Comment le développement équilibré pourra-t-il réduire les fractures si grandes des territoires en question ? Déterminantes dans le processus révolutionnaire qui a vu le jour en Tunisie et en Egypte, quel rôle les armées joueront-elles dans la transition en cours, en particulier chez cette dernière ? Quel système de relations ces pays développeront-ils avec l’Europe mais plus largement avec le monde qui se fait pressant en Méditerranée ainsi que nous l’avons démontré précédemment {2} ?
En posant ces questions, on s

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