Revue Africaine d'Etudes Politiques & Stratégiques RADEPS

Description

Au sommaire de ce deuxième numéro : Recompositions familiales et sécurité de la filiation de l'enfant; Six decades of the UN: challenges and the need for reforms; Les usages de la ressource "temps" dans le changement politique au Cameroun (1990-2013); Les bailleurs de fonds bilatéraux et la conditionnalité démocratique; Théories post-guerre froide des relations internationales; Structuration de la puissance dans la nouvelle dynamique hydropolitique de l'intégration en Afrique.

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Science politique
• Politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2014
• Nombre de lectures: 46
• EAN13: 9782336356051
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

UN

REVUE AFRICAINE D’ÉTUDES POLITIQUES & STRATÉGIQUES AFRICAN JOURNAL OF POLITICAL AND STRATEGIC STUDIES

DE YAOUNDÉ II

N° 2/2014

AFRICAN JOURNAL OF POLITICAL AND STRATEGIC STUDIES

N°2 2014

UNE PUBLICATION DE L’UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ II (Faculté des Sciences Juridiques et Politiques)

A R DEPS

REVUE AFRICAINE D’ÉTUDES POLITIQUES &STRATEGIQUES AFRICAN JOURNAL OF POLITICALAND STRATEGIC STUDIES

N° 2/2014 UNEPUBLICATION DEL’UNIVERSITÉDE YAOUNDÉ II Facultédes Sciences Juridiques et Politiques

R A DEPS

UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ II UNIVERSITY OF YAOUNDÉ II FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES FACULTY OF LAWS AND POLITICAL SCIENCES

ORGANISATION DE LA REVUE AFRICAINE D’ETUDES POLITIQUES ET STRATEGIQUES COMITÉ DIRECTEUR /MANAGEMENT COMMITTEE Directeur de Publication /Director of Publication

Pr Magloire ONDOA

Doyen FSJP, Université de Yaoundé II

Rédacteur en chef /Editor in Chief

Pr ATANGCHO NJI AKONUMBO

ViceDoyen, Recherche et Coopération, FSJP, Université de Yaoundé II

Rédacteurs adjoints - Coordonnateurs des Pôles /Assistant Editors  Rubric Coordinators : - Pôle « Etudes politiques et administratives » /“Political and Administrative Studies” Rubric Pr. Jean NJOYA

Chef de Département de Sciences politiques, FSJP, Université de Yaoundé II - Pôle « Etudes stratégiques et Internationales » /“Strategic and International Studies” Rubric Pr. Joseph Vincent NTUDA EBODE FSJP, Université de Yaoundé II Conseillers /Advisers

Dr Magellan OMBALLA,FSJP, Université de Yaoundé II

Dr Christopher SOH,FSJP, Université de Yaoundé II

COMITE SCIENTIFIQUE /EDITORIAL BOARD

Pr ABOYA ENDONG Manassé, Université de Douala ; Pr ABWA Daniel, Université de Yaoundé I ; Pr BADIE Bertrand, Institut d’Etudes Politiques de Paris ; Pr BOYOMO ASSALA L.C., Université de Yaoundé II ; Pr FIALAIRE Jacques, Université de Nantes ; Pr. GESCHIERE Peter, African Studies Center, Leiden ; Pr HOLO Théodore, Université d’Abomey Calavi ; Pr ISSA Saibou, Université de Ngaoundéré ; Pr JEANCLOS Yves, Université Robert Schuman de Strasbourg ; Pr KOUNOU Michel, Université de Yaoundé II ; Pr CHOUPIE André, Université de Dschang ; Pr. LE GUYADER Alain, Université d’EvryVal d’Essonne ; Pr MACHIKOU Nadine, Université de Yaoundé II ; Pr NDUE NTUNGWE Paul, Université de Yaoundé II ; Pr MOUICHE Ibrahim, Université de Yaoundé II ; Pr NGUELIETOU Auguste, Université de Douala ; Pr NJOYA Jean, Université de Yaoundé II ; Pr NKOT Fabien, Université de Yaoundé IISoa ; Pr NTUDA EBODE Joseph Vincent, Université de Yaoundé II ; Pr ONANA Janvier, Université de Douala ; Pr PONDI Jean Emmanuel, Université de Yaoundé II ; Pr KONINGS Piet, African Studies Center, Leiden ; Pr MOUICHE Ibrahim, Université de Yaoundé I ; Pr SINDJOUN Luc, Université de Yaoundé II ; Pr RAMEL Frédéric, Université de Paris 9. COMITÉ D’HONNEUR /ADVISORY BOARD Pr Michael ALETUM T, Professeur émérite, fondateur du Département de Science Politique ; Pr Augustin KONTCHOU K., Professeur émérite ; Pr Pierre MOUKOKO MBONDJO, ministre des Relations extérieures ; Pr Joseph OWONA, Chancelier émérite ; Pr Joseph Marie BIPOUN WOUM, Doyen Honoraire ; Pr OUMAROU BOUBA, Recteur de l’Université de Yaoundé II. SECRETARIAT TECHNIQUE /TECHNICAL TEAM

Dr BATOUAN BOUYOM Joseph Alain, Université de Yaoundé II

Dr BETI ETOA Christophe, Université de Yaoundé II Dr Blaise KOUAMEN, Université de Yaoundé II Dr Joseph KOUDJOU,Université de Yaoundé II Dr. Yacouba MOLUH; Dr Blaise Joseph NKENE, Université de Yaoundé II Dr Marcel NSIZOA, Université de Yaoundé II

Dr. EricMathias OWONA NGUINI, Université de Yaoundé II

© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-04373-9 EAN : 9782343043739

SOMMAIRE

Recompositions familiales et sécurisation de la filiation de l’enfant : la pluriparentalité dans le projet de code des personnes et de la famille Jean Pierre NGONZO................................7............................................

Six decades of theUN: challenges and the need for reforms BANLILON VICTOR TANI............................................................... 23

Les usages de la ressource « temps » dans le changement politique au Cameroun (1990-2013) Célestin TCHEJIP KAPTCHOUANG..................41................................

Les bailleurs de fonds bilatéraux et la conditionnalité démocratique : analyse des actions française et canadienne enAfrique noire francophone Magelan OMBALLA............................................................................ 85

Théories post-guerre froide des relations internationales : l’intelligence en désarroi Bertrand ATEBA........................................................11........................1

Structuration et redistribution de la puissance dans la nouvelle dynamique hydropolitique de l’intégration en Afrique Frank EBOGO................................................................................... 131

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RECOMPOSITIONS FAMILIALES ET SÉCURISATION DE LA FILIATION DE L’ENFANT : LA PLURIPARENTALITÉ DANS LE PROJET DE CODE DES PERSONNES ET DE LA FAMILLE 1 Jean Pierre NGONZO

Résumé

Dans le paysage familial camerounais, très peu d’études se sont consacrées aux questions relatives aux familles recomposées, notamment à la place des parents successifs au sein de ces configurations familiales qui communient par la présence à la fois des parents, beaux-parents, enfants, beaux-enfants, frères, sœurs, demi-frères, demi-sœurs, etc. Et pourtant, la famille pluriparentale constitue un lieu privilégié d’étude du lien social en tant que construction historique. Il s’agit de voir comment l’État à travers les instruments juridiques fait graviter autour de l’enfant une pluralité de personnes se définissant par leur rapport à lui comme étant des parents. La parentalité apparaît ici dans toutes ses déclinaisons (monoparentalité, coparentalité, pluriparentalité, homoparentalité) comme une institution socialement validée en vue du bon gouvernement de l’enfant. Ce faisant, l’Etat parvient à définir le sens et la forme de la famille, et partant, des rapports sociaux. Dans cette perspective, il convient de dépasser les catégories naturelles et biologiques de présentation de la famille, et considérer celle-ci comme une construction socio- juridico-politique dans le cadre de laquelle l’État et d’autres acteurs sont impliqués dans des rapports de coopération ou de conflictualité en vue de la définition du sens et de la forme. Le droit, et plus précisément le droit de la famille étant un cadre d’organisation et de stabilisation du mouvement.

1  Docteur en Science Politique, Attaché au cabinet du Vice-recteur Chargé des Enseignements, de la Professionnalisation et du Développement des TIC. Attaché à la Chaire UNESCO, Droit Ethique et Société, Université de Yaoundé II / Université de Nantes.

1à la. La parentalité est devenue, en quelques années, un thème « mode » dans les disciplines ayant la famille pour objet. Alors que le terme anglais «parenthood »,dont elle constitue la traduction, a été employé par 2 les anthropologues dès le début du siècle , l’expression parentalité n’a été introduite en France que dans les années 60 comme terme spécialisé d’une appréhension psychologique et psychanalytique d’une certaine réalité relationnelle parents-enfants. Elle a connu un regain d’intérêt avec le développement d’un usage socio-démographique du terme dans les années 1970-1980 (avec notamment la notion de monoparentalité), pour se banaliser avec son investissement par les politiques familiales et sociales dans les années 1980-1990. Le terme « parentalité » est un néologisme dérivé du terme « parental », ses origines remontant au XVIe siècle. D’une façon très large, la parentalité désigne la fonction de parent, en prenant en compte les responsabilités juridiques, morales et éducatives du père et de la mère. Cette notion de parentalité est liée à la prise de conscience qu’être parent ne va pas toujours de soi, surtout à la suite d’un divorce oud’une séparation. Il ne faut cependant pas confondre la parentalité avec la parenté qui inscrit l’enfant dans une lignée généalogique. Pour Gérard POUSSIN, la parentalité c’est d’abord le fait de se sentir parent. Elle suppose que la dimension parentale existe et 3 désigne l’attribution que l’on a quand on est parent . C’est en quelque sorte, accepter son rôle de père ou de mère de l’enfant, même si après séparation on n’en a pas la garde. La parentalité peut changer, être dévolue successivement ou simultanément à plusieurs personnes. Dans ce dernier cas, on a pu parler de «pluriparentalité».

2. La pluriparentalité met en présence un ou plusieurs enfants en face d’une pluralité de personnes définies dans leurs rapports à cet ou ces enfants par leur qualité de parents. Dès lors, la manière dont le projet de

2  Par exemple MALINOWSKI (B), « Parenthood. The basis of social structure », in CALVERTON (V. F). et SCHMALHAUSEN (S.D). (Dir),: theThe new generation intimate problem of modern parents and children, New-York, Mc. aulay Comp., 1930, p. 113-168. 3 POUSSIN (G), « Comment rester parent au-delà de la séparation conjugale », Journée d’étude ADSSEAD, 25 novembre 1999.

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Code des personnes et de la famille se saisit de la pluriparentalité inspire un double questionnement : quel intérêt pour l’enfant pluriparent et quelle place pour les parents ? Ces deux questions suggèrent d’envisager dans un premier temps la pluriparentalité comme un mode de préservation et de sécurisation de la filiation originelle de l’enfant (dans 4 son intérêt bien compris ) en cas de recomposition familiale (I) avant d’étudier la place des parents dans la nouvelle configuration familiale (II).

I- La promotion de la pluriparentalité comme mode de préservation et de sécurisation de la filiation originelle de l’enfant en cas de recomposition familiale

3. La parentalité est une réalité indissoluble qui, à elle seule, fonde la famille, que ce soit dans les situations de conjugalité sans papiers, de conjugalité à distance, de divorce ou de remariage. L’indissolubilité de la parentalité, corollaire de l’ancienne indissolubilité du mariage consacrée par le droit canon, participe de la fiction de la famille et d’une fixation 5 des liens familiaux en tant que données pérennes et immuables .

4. L’enfant a le droit de connaitre sa filiation réelle et d’entretenir des rapports avec chacun de ses parents, ensemble ou séparément. C’est à ce titre que le droit institue pour l’enfant la possibilité de maintenir et d’entretenir des liens avec ses parents originels bien que vivant dans une famille recomposée mettant en présence un de ses parents originels avec son conjoint et éventuellement leurs enfants (demi-frères).

4  Sur la notion d’intérêt de l’enfant, lire utilement ATANGANA MALONGUE (T), qui pense que «La question des enfants est l’une des plus importantes qui se pose en cas de rupture du lien matrimonial par le divorce, faisant du divorce une affaire aussi pour les enfants, qui doivent souffrir le moins possible de la séparation de leurs parents tout en conservant des relations personnelles avec chacun d’eux», inLa protection de la personne de l’enfant, Thèse de Doctorat en Droit, Université Jean MOULIN, Lyon III, 2001. 5 NGONZO WATSI (J. P),La famille et l’Etat au Cameroun : contribution à une socio- anthropologie du gouvernement des conduites familiales, Thèse de Doctorat en Science Politique, Université de Yaoundé II, 2012.

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